lundi 17 décembre 2007

Ecologie et Communisme, par Georges GASTAUD


Voici une réflexion ô combien intéressante du camarade Georges GASTAUD sur le sujet, qui démontre que le communisme ne peut être qu'écologique "par essence" lorsqu'il est marxiste!
Fraternellement, La Louve
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« Le capital ne crée la richesse qu’en épuisant ses deux sources : la terre et le travailleur ».
Marx.


Le « Grenelle de l’écologie » n’a pas seulement servi à faire diversion aux affrontements de classes, tout en ouvrant un vaste marché subventionné par l’argent public à l’éco-investissement capitaliste. En réalité, la passion subite de l’UMP pour l’écologie témoigne de l’angoisse de nos concitoyens qui s’inquiètent à raison des pollutions de toutes sortes, du pillage des ressources naturelles, du dérèglement global de l’éco-système planétaire (le réchauffement climatique n’est pas une fable médiatique !). C’est pourquoi la réponse des communistes à l’offensive éco-sarkozyste ne peut être de hausser les épaules en grommelant : « affaire de bourgeois » ! Bien au contraire, Lénine conseille au parti de la classe ouvrière de rassembler et de diriger l’ensemble des victimes du capitalisme : cette position doit triompher aussi dans la défense de l’environnement contre les prédations capitalistes. Le but de cet article n’est pas de revenir sur notre programme écologique , mais de rappeler les principes marxistes qui orientent la défense communiste de l’environnement de toute autre manière que ne le fait le prétendu « éco-capitalisme ».

1°) l’ennemi de l’écologie n’est pas « la technique » mais la course capitaliste au profit. En effet, « la » technique n’existe pas : concrètement il existe une utilisation capitaliste de la science et de la technique dont le but unique, derrière le verbiage écolo du capital, est de surexploiter les travailleurs et de transformer toute richesse naturelle en gisement de profit. Quand, on démantèle la SNCF pour favoriser le transport routier avec d’énormes retombées en termes de pollution et d’insécurité routière, le but est de démonter un service public en surexploitant les salariés et les artisans routiers : pendant que Dentressangle engrange les profits, les contribuables paient les autoroutes… privatisées dès que leur financement a été amorti par la collectivité. Ce type de pollution se rattache à la production capitaliste à flux tendu qui interdit les stocks et favorise le « juste à temps ». Et cette production est adossée à la mondialisation capitaliste qui contraint, -si c’est l’intérêt de l’actionnaire-, à trimbaler une marchandise sur des milliers de km en polluant le ciel, la mer et le sol, plutôt que de la fabriquer sur place en privilégiant l’emploi, en épargnant l’environnement et en prenant en compte le coût social global.

2°) non, l’ennemi de l’environnement, ce n’est pas « Tout-le-Monde ». Certes chacun doit apprendre dès l’enfance à ne pas gaspiller, à apprécier la nature et à penser aux générations futures. Mais déjà cette éducation se heurte au quotidien à l’irresponsable mode de consommation que le capitalisme a promu depuis 45 (il faut vendre à tout prix, parce que le but du capital n’est pas de satisfaire des besoins, mais de faire du profit en créant des marchandises, utiles ou pas). L’écolo Sarkozy expliquera-t-il à ses amis, les patrons des banques qui poussent les petites gens à l’endettement, et les PDG des chaînes télé qui « vendent à Coca Cola du temps de cerveau disponible », (dixit P. Le Lay !), que le mode de vie américain est impossible à universaliser (pour qu’un milliard de Chinois vivent comme à New York, il faudrait deux atmosphères terrestres !). Ne parlons pas de l’entreprise démente qui consiste à privatiser EDF, c’est-à-dire à remettre indirectement l’énergie nucléaire aux spéculateurs et aux chasseurs de profit !

D’autre part, est-ce à l’échelle de l’individu que l’on peut mettre fin au sac de la planète ? Je veux bien trier mes déchets et surveiller mes fuites d’eau, mais à quoi cela sert-il si pendant ce temps, Bush ignore le protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre ? En effet, en « rachetant les droits à polluer » (!!!) des pays africains, Bush fait d’une pierre deux coups : interdiction pour l’Afrique de s’industrialiser, feu vert aux USA pour gaspiller les ressources (air, terre, eau, énergie) qui constituent l’usufruit de TOUS les peuples. Tant mieux si Parisiens roulent à vélo, mais si pendant ce temps toute l’Asie du Sud-Est passe du vélo à la voiture, qu’y gagne-t-on globalement ?

En réalité cette manière de culpabiliser « tout le monde » aboutit à montrer du doigt ceux qui, faute d’argent, sont forcés de garder leur vieille auto polluante et leur chaudière au fuel. Bref, sous prétexte de responsabiliser « tout le monde », c’est aux « petits » qu’on adresse la facture écologique du capital pendant que les gros pollueurs continuent à amasser des fortunes en pensant « après moi le déluge » !

3°) communisme et écologie : dialectique de la nature et de la culture.

Marx et Engels furent les premiers, dans L’idéologie allemande (1845) à comprendre les rapports culture-nature. « Les hommes commencent à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence, pas en avant qui est la conséquence de leur organisation corporelle ». En clair, parvenu à un certain degré d’évolution naturelle (bipédie, mains, gros encéphale, organes de phonation…), l’être purement naturel, biologique, qu’est l’homme premier ou le pré-hominien, fabrique des outils, des objets produits qui ont besoin d’un apprentissage (et plus seulement d’instinct) pour être utilisés et reproduits. Dès lors, la nature est peu à peu transformée. Pas seulement la nature extérieure, l’environnement, mais la « nature intérieure » des individus : l’homme hérite de ses ancêtres dont il perfectionne outils et techniques ; il ne se contente plus d’évoluer naturellement (comme les animaux), il progresse. L’héritage des outils, et son complément, l’éducation, se fixent. Et c’est pourquoi le mode de production (forces productives : outils, techniques…, mais aussi rapports de classes : la classe possédant les moyens de production peut, de ce fait, exploiter la classe travailleuse) est au centre de l’histoire (le matérialisme historique démontre que le mode de production est le cœur de toute société).

On voit donc que c’est la nature qui, de manière contradictoire (elle se dépasse elle-même en donnant naissance à l’homme qui cultive la nature et se cultive), engendre la culture, laquelle peu à peu va dominer la nature. C’est ce que constatait Descartes au 17ème s. quand il appelait l’homme, nouveau Prométhée, à se rendre « maître et possesseur de la nature ». Mais cette domination de la culture sur la nature, se paie insidieusement d’une domination de la nature dans la culture : en effet, tant que l’homme vit dans des sociétés divisées en classes, donc marquées par l’exploitation, la guerre, la concurrence, la société marche à l’aveugle. Le « Marché » n’a pas de tête ; il navigue à vue en excluant le Plan, la raison, la prévision collective. Dans ces conditions, la domination sur la nature tourne au pillage insensé, et l’on sait que plusieurs civilisations (par ex. les anciens Mayas) sont mortes d’avoir détruit leur environnement. Par l’exploitation de l’homme par l’homme, le belliqueux état de nature, continue par d’autres moyens sous l’apparence policée de la « civilisation ».

C’est pourquoi la révolution sociale n’a pas seulement pour but de faire des travailleurs les maîtres de l’histoire en les enjoignant de planifier ensemble la production socialisée. En mettant la conscience au poste de commandement, le socialisme permet aux hommes de DECIDER de leur avenir ; c’est pourquoi loin de voir dans le socialisme la « fin de l’histoire », Marx y voit la « fin de la préhistoire », le début de la véritable histoire humaine, de l’humanité méritant enfin l’épithète de « raisonnable ». L’enjeu de la révolution est donc d’arracher la culture au diktat aveugle de la nature.

Mais symétriquement, cette fin de la guerre sociale permet la réconciliation de la culture et de la nature. N’étant plus régie par la quête du profit à court terme, le développement social s’oriente vers le développement solidaire des individus, collectivement responsables de la planète. La contradiction explosive de la mondialisation capitaliste (production de plus en plus socialisée, « planétaire », et appropriation de plus en plus privée des richesses) peut être liquidée, à terme, par une production et des échanges de plus en plus planifiés mondialement. Dialectiquement, cela requiert d’abord une division internationale rationnelle du travail (sans concurrence) et une coopération égalitaire entre peuples souverains, comme celle que Cuba et le Venezuela mettent en place au moyen de l’ALBA.

Pour autant, la production communiste du futur ne signifiera sûrement pas un régression technique mais une révolution profonde de la « technoscience » actuelle, dominée par le capital et sa course aux armements. Plus que jamais il faut comprendre la nature, alors que la science actuelle est dominée par une idéologie irrationnelle qui refuse jusqu’à l’idée de réalité physique ; le communisme de demain aura besoin d’une immense avancée des sciences et d’un bond de géant des techniques pour contrôler les processus naturels en évitant les énormes dégâts collatéraux actuels. Il ne s’agit plus seulement de rendre compatibles à la marge progrès industriel et environnement, mais de reproduire scientifiquement les conditions naturelles de la culture humaine : gérer l’eau, le climat, l’énergie, la terre, ce n’est plus un « à côté » de la production, mais le cœur de la production de demain.

Certes on peut répondre que la 1ère expérience mondiale de socialisme (URSS, RDA, etc.) n’a pas été très respectueuse de l’environnement. Il faudrait y regarder de plus près : par ex. la catastrophe de Tchernobyl a suivi le lancement de la perestroïka (« catastroïka », disent les Russes) ; Gorbatchev ayant fermé le Gosplan (qui planifiait la production socialiste), les usines et centrales nucléaires durent se lancer dans l’autofinancement, desserrant les contraintes de sécurité pour « faire du chiffre ». Observons aussi que Cuba est citée par l’ONU comme un des premiers pays « écolos » au monde. Mais surtout, il faut rappeler que les 1ères expériences socialistes de l’histoire durent à marche forcée réaliser à la fois l’accumulation primitive (industrie lourde), assumer d’énormes charges militaires face aux USA, et créer une société nouvelle au visage encore flou…

En tout cas, les Prométhée socialistes de l’avenir devront dépasser le grand Descartes et son vertige techniciste, emblématique du capitalisme naissant ; le socialisme du 21ème siècle devra sous peine de périr mettre la reproduction sociale des conditions sociales de la production au cœur de la production elle-même.

4°) capitalisme exterministe, socialisme et écologie

Il ne s’agit pas là d’une « utopie » mais d’une question de vie ou de mort. Si l’humanité ne parvient pas au cours du 21ème siècle à se défaire de la pourrissante domination de classe (initialement condition du progrès humain, les classes sont devenues un luxe : il n’y aura pas de Première dans les trains du futur !), elle ne parviendra pas à se nourrir, à se loger, à se chauffer, à conjurer des cataclysmes majeurs, sans parler des guerres mondiales dont reste gros le pourrissant capitalisme financier. Réaction sur toute la ligne selon Lénine, l’impérialisme est parvenu au stade de l’exterminisme : sa perpétuation mettrait en péril l’existence même de l’humanité sur tous les plans : militaire, économique, écologique…

La vraie question est donc : la classe ouvrière, chassant de ses rangs les opportunistes, reconstituant de puissants PC nationaux et un puissant Mouvement communiste mondial sera-t-elle capable de prendre le relais de la bourgeoisie faillie pour marier le drapeau rouge du combat social au Vert retrouvé de l’espérance humaine ?

Georges Gastaud.



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7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec le propos de cet article qui rejoint point par point les propositions de la résistance généreuse gaïenne.

Et particulièrement avec sa conclusion interrogative demandant si la classe ouvrière sera capable...

Et précisément, c'est mon interrogation inquiète, angoissée et paranoïaque.

Car quand j'écoute dans la rue, au super marcher, dans les librairies ou maisons de presse, bref tous lieux publics où il est possible de surprendre des conversations sincères de gens du commun en laissant traîner ses oreilles...

Je suis effaré des dégats anticultrels produits par les instruments de bêtifications de masse et d'obscurantisme de la néoreligion du consummérisme qui a construit une unification des classes en une seule : la classe des consommateurs, membres de tribus d'acheteurs de marques, supportaires de champions de la bêtise concurrencielle du sport alcoolisé en bedaine devant la téléspectation des jeux de gladiateurs monstrueux de suffisance égocentrique...

Le problème tient donc dans l'entretien de la disparrition des classes par la disparition des consciences de classe : même les bourgeois sont de pauvres consommateurs de pouvoir s'imaginer être plus que l'autre par la détention de l'objet de pouvoir dernier modèle qui change la lassitude de celui que l'on convoitait quelques temps avant.

Ce peuple, toute classe confondue, est à l'image de son président innommable qui s'amuse à se donner en spectacle à l'envie et au fantasme des masses toutes désireuses de se sauter la danseuse : mais c'est lui qui baise salomé et c'est vous qui payez pour ses capotes.

Car le monde en est au point où Moïse, descendant de la montagne, le retrouve adorant le veau d'or.

Ben si !

Alors les tables de la loi ne sont plus celles de dieu.

Elle sont celles que la science dans son infinie patience d'observation des phénomènes de la nature a reconstruite en les formalisant de sorte qu'elle soient démonstratives à nos intellects pour peu, que l'on fasse l'effort d'en apprendre les codes, que l'on accepte d'être un des sujets agissant de l'univers et non plus le centre et le sommet d'un monde pyramidal et hiérarchisé.

Pour réaliser donc ce dont nous sommes quelques uns à avoir conscience, Moïse n'est plus tout seul à descendre de son observatoire, il faut encore que nous "forcions" la libération des esprits, que nous les libérions de l'hypnotisme dont ils se complaisent.

Il faut clairement s'attaquer à la forme culturelle inventée par le capitalisme pour manipuller et asservir les consciences et les identités: l'odieu visuel ou aux dieux visuels, c'est sérieux si si.

Il faut nier la légitimité de l'individu à s'abrutir et proclamer le devoir Obligatoire de construction culturelle "manuelle" et auto-collective.

Il faut commencer par réhabiliter l'écrit comme support producteur et transport de la pensée.

Il faut s'attaquer radicalement à la télévision en refusant son emploi et en s'obligeant à la redécouverte d'autrui dans le directe, s'interdir les cloisonnements individuels qui nous sont imposés dans le quotidien et le privé, redévelopper les moyens de production d'expression collective.

Il faut libérer son temps de l'attraction obligatoire télévisuelle : allez détruire votre téléviseur devant une préfecture en portant une déclaration écrite de votre acte afin de ne plus payer de redevance : merci à Elodie de bien vouloir plancher sur la question de la formalisation juridique de la démarche révolutionnaire culturelle.

La correspondance par le net est la forme première et la plus simple de construction culturelle.

Puis viennent les associations de publications et de communication d'écrits afin de lancer la commercialisation des productions écrites de sorte que les auteurs puissent ainsi s'inscrire dans une production culturelle et économique de le culture collective, et de la construction des connaissances.

Bon voilà.

Débarassez-vous de votre téléviseur et redécouvrez-vous les yeux dans les yeux.

Paul

Anonyme a dit…

La Louve,

Tu as été bien inspirée de mettre ce texte de Gastaud, l'un des rares penseurs marxistes en France (avec quelques autres) qui n'ait pas succombé aux sirènes du révisionnisme...

Sa réflexion et sa plume sont toujours aussi aiguisées.

Michel
(PCF)

Anonyme a dit…

Certaines parties de ce texte ont un réel intérêt en produisant une analyse marxiste disons assez classique.

Par contre, en filigrane apparait une forme de dogmatisme déplaisant et, plus grave, un réel déni de la réalité écologique des ex pays socialistes.


On connait la suite. Revenir au bon vieux PC des années 20 et à de bonnes doses de dogmatisme..

Non merci, j'ai assez donné....

Si tu veux défendre un marxisme critique, fécond et novateur, permets moi de te conseiller Alain Badiou, par exemple, plutôt que ce marxisme teinté de soviétisme!!

Bonne lecture!!

Avanti Popolo Hénin-Beaumont

Anonyme a dit…

Apparemment, tu n'as plus peur des "orthodoxes" ! Je vois que tu évolues favorablement... vers le communisme.
Pascal de Lyon

Osemy a dit…

@ Avanti Popolo:

Bonjour Hénin Beaumont d'abord.

Je n'ai pas vu le dogmatisme en filigrane dont tu parles sur ce texte en particulier même si c'est vrai qu'il a une position assez classique (mais néanmoins oubliée aujourd'hui chez les "jeunes" qui croient que ce sont les Verts qui ont inventé l'écologie!).

- Lire les, souvent, très bons textes de G Gastaud n'empêche nullement de lire Badiou (qui a eu de bien nombreux "travers" idéologiques aussi, si tu veux en venir là :))

- Par exemple j'ai lu son dernier bouquin sur le néo pétainisme Sarkozy etc dès sa sortie (c'est fou ces préjugés!

- Je me répète mais je ne pratique pas le sectarisme intellectuel, je n'ai pas de haine de "courant", de haine "personnifiée" en ce qui concerne les choses "de l'esprit" - en revanche "ensuite" je fais le tri (et je sais où je me situe).

Mais bon, je vais vous mettre un truc en première page rien que pour mon Pas de Calais natal, et vous allez voir si on arrive pas à discuter sereinement d'autre chose pour revenir au communisme :)

Ce qui me permet de répondre à @Pascal "de Lyon":

Bonjour .

Je n'ai jamais eu "peur" des "orthodoxes" (mot que je n'aime pas plus que celui de "liquidateur " d'ailleurs).
Mais de deux choses l'une, il y a "communistes" ( je ne définis pas plus les "othodoxes" que les "rénovateurs" ainsi, pour moi ces deux "catégories" peuvent être toujours communistes - par contre je refuse que des gens qui ne veulent plus de PCF, les "liquidateurs" - y compris ceux qui avancent masqués- le bouzillent avant de partir et sur ceux là oui j'ai des vrais doutes), bref les "communistes" donc, et il y a "autre chose".

Alors, on peut (re) parler d'A Gérin par exemple (puisque notre dernière conversation s'était plus ou moins achevée là dessus, avant que votre Erinye, cette espèce de harpie qui vous sert de "phare de la pensée", se fasse un devoir de me calomnier partout et de démolir ce que je pouvais dire, même lorsqu'elle était d'accord) -

Bref, donc, j 'ai bien aimé sa dernière tribune dans l'Huma, je l'ai trouvée pleine de sens, bien écrite; et comment pourrai je ne pas être d'accord avec cela moi qui ne demande qu'un débat sur la nouvelle forme la nouvelle structure, les nouvelles règles que doit adopter notre Parti?! Je trouve juste qu'elle arrive "trop tard", et pour moi qque part, A Gérin, il a un peu les même travers qu'un type comme Mélenchon pouir le PS tu vois , c'est à dire environ 30 ans de pouvoir dans la direction nationale et dans le PCF. On ne peut pas s'abstraire de ses responsabilités dans ce cas là...Surtout quand on a encore des prétentions dirigeantes!

Sa contribution n'arrive t elle pas un peu tard et n'y manque t il pas un préalable personnel pour être prise complètement au sérieux? Et puis ,l'heure n'a t elle pas sonné, d'autre chose ,d'autres personnes? (De même que celle de Braouezec d'ailleurs!!)-

Voilà,pour ce point. Mais tu vois, il y a des points où, entre certaines personnes que tu appellerais toi communiste - et dont tu te sens manifestement proche (à lire vos commentaires émerveillés), et moi, nous ne nous rejoindrons jamais .

Le légitimisme, le culte du chef,la nostalgie, l'opportunisme qui transpirent de certains écrits et surtout l'absence totale de remise en question et d'auto critique, ça me "manque"...

A part ça, en revanche oui , comme je le disais, j'aime bien ce qu'écrit G Gastaud (mais pas seulement). Au delà de toutes ses qualités intellectuelles évidentes et de ses textes ( ce n'est pas à moi, microbe, de lui tresser des couronnes), il a la grande qualité, pour ce que j'en connais, d'être un homme avec qui on peut discuter même lorsqu' on n'est pas d'accord "au fond".

Et c'est cette qualité là, cette liberté fondamentale et ce respect, qui sont pour moi une des bases du communisme, du marxisme. Toute personne qui verse dans l'insulte facile, l'ordure,la calomnie, entre camarades, n'est plus communiste.

Pour conclure, (et c'est pour ça que je n'aime pas les "catégories") il y a quelques personnes dans les rangs des communistes qui se prétendent des orthodoxes, sous un vernis de pseudo intellectuels,qui ne sont que de pauvres malades mentaux et devraient aller se faire soigner ou être enfermés (ça arrive d'ailleurs à certains d'entre eux si j'ai bien suivi)! Il suffit de les fréquenter - pas plus de 5 minutes - pour s'en rendre compte très vite.

Sur ces quelques spécimens enfin identifiés aujourd'hui, (mais il faut un peu de temps pour apprendre à se repérer dans une nouvelle "jungle" et le PC ne fait pas exception:)), je n'ai pas changé ma pensée d'un iota, au contraire!

Voilà Pascal, j'ai été un peu longue mais ton commentaire était très "piquant", et donc, mes amitiés à Lyon et à Vénissieux.

Bonnes fêtes

La Louve

Anonyme a dit…

Rassures-toi j'ai horreur des étiquettes, surtout celle d'"orthodoxe". Et si je l'ai entourée de guillemets c'était plutôt par dérision. Car dans la bouche ou les écrits de certains, le terme d'orthodoxe est une insulte qui tend à classer ceux qui en sont affublés de "vieux cons" ou d'attardés du PCF, incapables de prendre en compte "l'évolution de la société". En général, ceux qui utilisent ce terme, ont tendance à se rapprocher du réformisme, c'est-à-dire de l'abandon d'une position de classe.

En ce qui concerne le culte de certaines personnalités, détrompes-toi, cela n'a jamais été ma tasse de thé. Je dirais même au contraire ; cela fait longtemps que j'ai ouvert les yeux sur le fonctionnement de certains, ce qui m'a rendu suspect pour la direction fédérale du Rhône (à l'époque où je l'ai quitté), au point qu'essayant de revenir dans le PCF depuis le 33ème congrès, j'attend toujours de voir la couleur de ma carte. Il se pourrait que grâce aux camarades de Vénissieux, je puisse la récupérer pour 2008 (année du "dernier congrès" ?). Il ne s'agit donc certainement d'un quelconque culte de Gerin... Toutefois, il faut bien se rendre compte qu'il y a peu d'élus qui sont sur ses positions et qu'il est un point d'appui très important pour résister à ce tsunami réformiste qui s'est emparé du PCF.

Etant communiste depuis 1973 et ayant eu certaines responsabilités (en refusant toujours de devenir permanent), j'ai même voté des deux mains l'abandon du centralisme "bureaucratique" pratiqué à l'époque, que j'appelais même caporalisme. C'est pour cela que j'ai tendance à dire que je n'ai finalement pas voté contre le centralisme démocratique, que l'on pourrait regretter tellement c'est aujourd'hui le merdier dans ce parti. En tous cas, les mêmes qui pratiquaient le centralisme bureaucratique, sont restés au pouvoir et ont continué en pire (en tous cas dans la fédération du Rhône). Aujourd'hui, ils nous ménent vers la situation la plus absurde : la liquidation, leur propre liquidation. C'est pourquoi, je n'ai pas peur d'appeler un chat un chat et un liquidateur un liquidateur... Et j'ai même l'impression qu'il n'y en a pas un pour racheter l'autre à la direction du PCF (cf. les journées du 8 & 9).

Sinon, je pense que la lutte des classes a aussi lieu (plus ou moins fortement, cela dépend des époques) dans le parti (un certain Lénine l'a dit avant moi) et qu'il ne faut pas hésiter à se défendre. Maintenant, il faut se rendre compte que les réformistes tiennent l'appareil et que, même si leur marge de manoeuvre s'est réduite à l'issue de l'AG des 8 & 9, ils peuvent encore décider beaucoup de choses, y compris contre les adhérents (bourrages d'urnes, invalidations arbitraires, etc...). C'est pourquoi, je pense toujours qu'il faut se préparer à la création éventuelle d'un nouveau parti communiste, et notamment avec les communistes (très nombreux) qui sont en dehors du PCF.

Bonnes fêtes
Pascal de Lyon

Anonyme a dit…

Putain les enfants...

mais vos querelles sur les dogmes des uns et des autres qu'aucun n'ira jamais avouer etc... querelles aussi de personnes etc.

M'enfin...

bon biensûr que c'est naturel à l'humain, cette saleté qui bousille la planète...

Mais y'a mieux à faire que de se répondre et de se répandre sur de telles vanités.

Moi je... vous propose à défaut de vous imposer... de réfléchir aux fondements communs et radicaux à vos cultures des méthodes de construction de sens que vous employez... et de voir comment et par quoi vous tournez tous autour du pot... parce que vous avez les mêmes méthodes d'observations projectives de la réalité...

Platon avec le mythe de la caverne vous indique comment sortir de l'obscurantisme...

et des milliers de générations après, vous continuez à ne pas comprendre que vous vous disputez vaniteusement et orgueilleusement sur des ombres chinoises...

Pendant ce temps là, l'innommable et son peuple d'adorateurs de l'égoïsme triomphant notent le noms des coupables...

Mais bon... moi ce que je vous en dis...