lundi 15 mars 2010

Première analyse des résultats des régionales et perspectives d’avenir



Plus de 53 % (53,75 % selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur) des habitants de France autorisés à voter ne se sont pas déplacés hier.

C’est historique, au sens strict, et ne peut être passé sous silence, mais au contraire, mérite une analyse lucide et posée.

Le nombre des votes blancs/nuls est de 1.98 % (résultats Min. Intérieur).

Quelques 8 % d’électeurs potentiels ne seraient pas inscrits du tout (sce Le Monde).

Démonstration est faite que les électeurs et électrices en ont assez d’être pris pour des imbéciles et des vaches à lait, et qu’ils ont décidé d’adresser à l’ensemble de la classe politique un fort signal de ras-le-bol, sinon de colère.

Qu’ils n’ont pas trouvé dans cette campagne de quoi les satisfaire intellectuellement, ni pratiquement, pour appuyer leurs luttes de chaque jour contre les méfaits du capitalisme et de la politique de la bourgeoisie, sous ses multiples visages .

Ces 53 % d’abstention signifient clairement une défiance et un désamour des Français, non pas de "la politique" ( ce serait si facile et ça en arrangerait tellement, à commencer au PS), mais plutôt, de la "classe" politique, perçue de plus en plus comme une "caste".

Ainsi, démonstration est faite, une nouvelle fois, que le "clivage droite /gauche" est dépassé et obsolète, et qu’il ne peut plus rendre compte des aspirations populaires.

On serait bien en peine de dire qui "de droite" ou "de gauche" n’est pas allé "veau-ter".

Et pour cause !

En revanche, mathématiquement, on peut déduire qu’une énorme majorité de "petits", des pauvres, des exclus, des peu argentés, des prolétaires, salariés des bureaux, ouvriers, chômeurs, petits artisans, petits paysans... n’est pas allée aux urnes.

Cela c’est extrêmement significatif que cette mascarade de "la gauche" doit cesser.

Si "la gauche" ne rassemble plus, ne mobilise plus en tant que pseudo-unité fondée sur rien, la place est à nouveau ouverte aux idées et aux hommes et femmes qui disent clairement ce qu’elles sont et veulent être : communisme, socialisme.

Les faux-semblants, cela suffit ! Cela aussi c’est un message, que l’on peut déduire de la confirmation de scores corrects (quoi qu’en nette baisse également) pour "Europe Ecologie" supposée représenter clairement "l’écologisme".

- Ne boudons pas notre plaisir, avec si peu d’électeurs, l’UMP, quoiqu’en tête des scores à l’issue du premier tour au niveau national en pourcentages de voix exprimées, mais derrière le PS en termes de sièges déjà attribués, prend le début d’une double claque, qui prolonge celle déjà reçue aux européennes, ce qui est réjouissant à certains égards mais pas suffisant.

Le score du FN, en progression par rapport aux européennes, est inquiétant et, évidemment, à analyser.

Cependant, rapportée au nombre d’électeurs et aux chiffres des régionales plus anciennes, cette progression n’est pas si importante que cela, il ne faut pas non plus tomber dans le piège des Le Pen père et fille, Gollnisch... qui se pavanent. Ce peut être aussi le chant du cygne noir.

Toutefois, pour le moment, ce parti, qui réalise 11,42% au niveau national (sce Int.) est en position de se maintenir dans plusieurs régions, c’est un fait.

Mais on peut aussi se demander si une partie de l’électorat UMP ou "de droite" ne s’est pas reportée sur ces listes pour signifier un désaccord de la politique menée par le pantin politique actuel du capitalisme, Sarkozy, comme en 2002.

Que donneront ces éventuels votes de protestation au second tour? Quel sera le report exact de voix? Où va-t-on voir le FN montrer son vrai visage en s’alliant avec l’UMP? En Rhônes-Alpes, le candidat UMP fait déjà des appels au FN.

- Ce scrutin est également un signe que de nombreux électeurs politisés (et contrairement au tableau que l’on dresse en permanence des électeurs en France, je pense que nombreux sont ceux qui aiment encore la politique, la vraie, et ne demandent que de la voir renaître) ont conscience, plus ou moins nettement, que la région est un échelon anti-démocratique, européaniste, mauvais pour eux, auquel ils ne reconnaissent aucune légitimité et qui, contrairement à ce que clame le PS , ne peut en rien servir de "contre poids politique", au contraire.

Nous venons d’ailleurs d’en avoir la preuve en actes en 2 ans de crise avérée pendant laquelle pourtant, les régions étaient déjà "à gauche"...A part contribuer aux politiques de l’UMP au niveau local, au lieu d’entrer en résistance, à quoi ont-elles servi?

Les véritables échelons de la démocratie locale, ce sont encore et toujours le département, et la commune. Justement ceux que Sarkozy et consorts voudraient "tuer".

- Ce scrutin voit aussi le NPA se faire laminer (par lui-même, avant tout), éliminé presque, du paysage politique bourgeois auquel il a voulu se fondre à toutes forces, sans cependant s’en donner les moyens réalistes, et au mépris des convictions profondes des citoyens qui pouvaient se reconnaître en lui et espéraient le voir changer le paysage politique sur le fond.

La claque est encore plus violente qu’aux Européennes. Il y a la matière à se poser de sacrées questions pour ses militants et dirigeants.

La politique du "dedans /dehors", les palabres incohérents pour les alliances, les positions dogmatiques en totale contradiction avec les objectifs affichés et les moyens réels, tout ce qui fut perçu comme une forme de "trahison" par ceux qui auraient pu, assez naturellement, se reconnaître dans ce parti, se sont payés cash pour cette formation issue du trotskisme qui a fait le choix de renoncer publiquement au communisme pour choisir un "anticapitalisme" sans histoire et sans contenu révolutionnaire.

- Les résultats de LO montrent que ce parti, lui, toujours trotskiste, ne se porte guère mieux, même si traditionnellement, ce genre d’élections ne lui a jamais réussi,(ce que d’ailleurs il ne cherche pas à faire, se contentant d’utiliser là ponctuellement les moyens de communication qu’offre encore la démocratie bourgeoise).

- Pour les communistes, ce scrutin démontre, puisque besoin était, que le "Front de gauche" semble, en effet, mauvais pour le PCF.

Mais comment pourrait-il en être autrement, dans une telle période?

Le Front de gauche, initié aux Européennes suite à l’irruption sur la scène politique du "PdG" de Mélenchon-Dolez-Coquerel, et qui fait suite aux stratégies des CUALs, et de la " Gauche Populaire" de MG Buffet, composé de sa multitude de petites formations arrivistes et des anciens chevènementistes et transfuges du PS ou lambertistes en quête de "places", échoue à faire mieux et plus que le PCF seul aux dernières régionales, et est doublement en baisse par rapport aux européennes de 2009, en général et rapporté au niveau national.

Les communistes, militants, sympathisants, ne se reconnaissent plus dans "la gauche" dont ils ont bien compris, en 30 ans de pratique à tous les échelons, à quoi elle avait servi, et son inutilité générale face aux attaques du Capital.

Certes, la comparaison 2004/1010 PCF/ Front de gauche est délicate puisque dans 14 régions le PCF faisait liste commune avec le PS dès le premier tour en 2004 !

En 2010, le "Front de gauche" obtient aux régionales une moyenne nationale de 5.84% (chiffres Int.) des voix exprimées - il est difficile, sinon impossible de comparer avec les résultats de 2004.

En revanche, on peut le faire avec ceux de des européennes 2009, toutes proportions gardées.

Et le résultat au niveau national est sans appel : non seulement en moins d’un an, le "Front de gauche" ne progresse pas mais encore, il baisse, puisqu’aux européennes il dépasse les 6 % (6.47% chiffres FDG), ce uqi n’est plus le cas en 2010, et que l’abstention, déjà importante en 2009, est supérieure en 2010.

Un point intéressant, malgré tout , qui en dit long sur l’état d’esprit de nombreux militants du PCF et qui n’est pas à prendre à la légère, c’est qu’en 2010, le nombre de listes communes avec le PS dès le premier tour est très largement en baisse : cette liste commune n’existe plus que dans 5 régions à savoir Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardenne et Lorraine.

En 2004, dans les régions où le PC se présente hors le PS, en tête, rassembleur sous ses couleurs (principalement Picardie et Npdc) les listes communistes atteignaient les 10 %.

En 2004, dans les régions où avaient déjà été choisi l’embryon de la tactique actuelle, les listes affichent des scores différents de ceux obtenus cette fois, plus faibles, il faut le reconnaître.

Ainsi en Ile de France, la liste de rassemblement "Front de gauche" emmenée par le PCF et MG Buffet fait 7.2% en 2004, quand, en 2010, la liste "Front de gauche " emmenée par P. Laurent et Eric Coquerel fait seulement 6.55 % (source Int.) et connaît donc une baisse manifeste. Mais elle est certes en très légère augmentation si on veut comparer aux européennes où P. Le Hyaric avait obtenu 6.32 % des voix (sce FDG).

En Auvergne, où la liste de rassemblement emmenée par A. Chassaigne a fait 9.2 % en 2004, on est passé en 2010 à 14,24 %, ce qui fait d’A. Chassaigne, infatigable homme de terrain, populaire, présent, disponible, le vrai vainqueur de cette séquence électorale, et pourrait le désigner plus probablement comme candidat

pour succéder à Buffet que Pierre Laurent, s’il le voulait.

Dans le Npdc, la liste emmenée par A. Bocquet (non explicitement "Front de gauche" mais appelée "l’Humain d’abord - Liste d’union emmenée par le PCF" et clairement identifiée "communiste" sur le terrain) se maintient bien par rapport à 2004, avec plus de 10% (10.78% sce Int.), ce qui confirme le bon travail des camarades du PCF dans cette région pour se maintenir, mais rend aussi compte des problèmes de visibilité et d’identité, puisque, compte tenu de la crise et des attaques énormes que connaissent les électeurs dans cette terre historiquement rouge et ouvrière, on peut se demander si une liste et un programme encore plus clairement "communistes" n’auraient pas fait plus, la liste ne progressant que de 0.10 % en 6 ans .

Cela étant, il ne faut pas dénigrer les résultats comme ceux -ci, et au contraire, on peut les applaudir et les analyser.

En Limousin, la liste "Front de gauche" réellement étendue y compris au NPA, remporte plus de 13 % -ce qui constitue là encore une autre leçon, à savoir que les électeurs communistes et sympathisants accordent leurs suffrages volontiers aux listes d’union COMMUNISTES et ANTICAPITALISTES qui dépassent les clivages anciens.

La stratégie suicidaire de division et d’effacement d’une forme d’identité communiste visible en Picardie porte ses fruits amers, si l’on peut dire, et la division des communistes fait chuter la liste emmenée par M. Gremetz (dt la liste réalise quand même 11 % en Somme) qui ne dépasse pas les 6.2% contre plus de 10% en 2004 ; en outre la liste PS auyant emmené l’autre branche communiste de la région dès le premier tour fait moins bien en 2010 qu’en 2004 (on passe de 27.42 % en 2004 à 26.64 % en 2010) le tout sans empêcher un score à deux chiffres du FHaine, en position de se maintenir.

Qui dans cette région portera la vraie responsabilité du maintien du FN au second tour? Comptons, réfléchissons...

Une union des communistes derrière M. Gremetz aurait pu, sans doute, porter cette liste aux 10 % requis.

Quel gâchis !

En Corse, une liste certes intitulée "Front de gauche - Pour changer en Corse" mais avec une forte identité communiste et présentée dans les médias locaux - et nationaux - comme "liste emmenée par le PCF" connait une belle progression ; emmenée par D. Bucchini, cette liste dépasse les 10 % et est ainsi en position de se maintenir . Elle fait mieux que celle de Zucarelli et est cette fois en position de peser fortement sur la liste "DVG" de Giaccobi (qui est même largement battue à Bastia par la liste communiste qui réalise plus de 13 % avec "seulement" 40 % d’abstention, c’est à dire bien moins qu’au niveau national). En 2004 la liste emmenée par le même D. Bucchini faisait environ 6 %. Quelle progression !

En Rhônes-Alpes, le même "Front de gauche" fourre-tout atteint à peine les 6 %...Tandis que l’UMP et le FN ont le vent en poupe. Ce qui pourrait démontrer l’inanité, la dangerosité même, de la campagne "anti-burqa" menée par A. Gérin avec la droite.

En Aquitaine, la liste "Front de gauche" n’atteint même pas les 6 %, avec 5.95 % quand la liste PCF seule emmenée en 2004 par A.Guilhamet faisait 4.35 % (certes une progression, mais due manifestement à un transfert de voix du PS puisque la liste PS/Verts PRG en 2004 au premier tour faisait 38,42 % en 2004, donc, plus que les 37.63 % actuels).

Ces chiffres seront sans nul doute analysés et disséqués par les uns et les autres, à la lumière des campagnes qui ont été faites sur le terrain, de la composition des listes, de ce que l’on sait au niveau local qu’on ignore toujours au niveau national...

Mais, à moins d’être complètement autiste, il va falloir se rendre à l’évidence : la "stratégie" du "Front de gauche" effaçant le PC ne rassemble pas, n’est pas perçue comme ayant pu permettre une forte expression de la colère populaire, ne satisfait pas les communistes, et parmi eux, satisfait à peine les militants du PCF.

La direction actuelle du PCF a, à nouveau !, failli et a raté une opportunité historique de faire entendre une voix différente, des propositions communistes, elle a échoué à pouvoir se prétendre encore représentant du mouvement ouvrier, et des prolétaires.

Bien sûr, au QG du "Front de gauche", certains peuvent se raccrocher aux branches en se réjouissant d’avoir fait "plus que le MODEM et le NPA" - on a les victoires qu’on peut. Quand on va aller se jeter dans les bras du PS ou à peu près, effectivement, avec des scores médiocres la plupart du temps, on peut prendre les vessies pour des lanternes et continuer à cirer les godillots de JL Mélenchon pour 2012...

Si la satisfaction de la direction du PC en est à servir de plateforme à des règlements de compte entre trotskistes et ex-trotskistes, on est vraiment tombés bien bas ! On comprend que Mme Zappi et JL Mélenchon, eux, se réjouissent mais nous? !

Non, ça ne fait pas le compte dans une telle période, c’est même franchement lamentable de prétendre qu’un parti comme le PC avec son antériorité , ses forces militantes, son histoire, ses bases...aurait pu se sentir réellement menacé par le NPA (alors qu’il aurait pu profoiter du NPA pour augmenter une dynamique communiste, comme en Limousin) !

Alors que dire de ce premier tour pour NOUS, prolos, ET cocos? Nous toutes et tous qui, souvent en parfaite connaissance de cause, en pleine conscience, ne nous sommes pas déplacés aux urnes, et n’avons voté ni NPA ni Front de Gauche ni LO?

Cette élection est d’ores et déjà illégitime.

Que la colère, sous des formes diverses, monte, cela, c’est évident aussi. Et comment pourrait-il en être autrement?

Faut-il s’en réjouir?

En l’absence d’un véritable parti ou mouvement communiste, c’est -à -dire encore disposé à s’en revendiquer ouvertement ,encore disposé à défendre sans complexe des positions de classe (à l’instar du KKE grec par exemple), à présenter ses militants communistes, à oser des propositions réellement audacieuses et novatrices, surtout en cette période de crise et de récession grave, non, je ne crois pas qu’il faille s’en réjouir.

Ne pas se réjouir est une chose, constater que, toutefois, cette situation dit des choses intéressantes en matière de perspectives de reconstruction d’un "mouvement" communiste uni et novateur en est une autre.

La lueur d’espoir de ces résultats (à condition que chacun prenne ses responsbailités et cesse de faire l’autruche au nom de la défense de la Sainte Chapelle de Fabien), portée par les quelques listes sortant du lot (Auvergne, Limousin, Corse, Nord Pas de Calais notamment), c’est que, sans aucun doute, le communisme et la lutte de classe, syndicale et POLITIQUE, ont de l’avenir dans ce pays, en ce moment plus que jamais.

- Je ne parle pas du PCF, notons bien. Je parle de ce que peuvent être capable d’incarner localement certains camarades des rangs du PCF. Nuance.-

A condition qu’une formation politique qui ne s’en cache pas daigne en représenter les idées et propositions communistes, sans les trahir, sans se vendre au PS pour un plat de lentilles. Sans donner l’illusion que les élections bourgeoises seraient tout et règleraient tout. En s’en servant comme nous savions le faire fut un temps, sans se tromper d’objectif.

En reprenant, aussi, le chemin abandonné pour de mauvaises raisons en 1976, quand on a jeté aux orties la "dictature du prolétariat" contre rien, avec des pudeurs de pucelle, au lieu de faire monter dans le Parti le niveau d’exigence d’analyse et de propositions, mais aussi d’actions, vers une "démocratie prolétarienne" et les luttes de classe.

Ma conclusion est invariable : avec ou sans ce qui reste de communistes au PCF, il va bien falloir, rapidement, que TOUS LES COMMUNISTES de ce pays qui n’ont pas renié leurs idéaux, ni leurs combats, qui en "veulent" encore, s’unissent, un jour prochain, malgré leurs différences, malgré NOS différences, nos divergences, dont certaines sont évidentes, dans une formation qui permette de rassembler nos forces militantes actuellement dispersées et divisées.

Non pas pour contester au PCF ou à ce qui en tiendra lieu ou le remplacera, des "places" dans la course aux voix dans les élections bourgeoises, mais pour faire ce que ce parti ne fait plus depuis au moins 20 ans, c’est à dire organiser les forces, unir, avancer dans la contestation du capitalisme, dans le soutien des luttes de terrain qui tentent, chaque jour, d’arracher au patronat des bribes de droits, et pour construire enfin le projet politique qui nous manque.

Hauts les cœurs, camarades, comme toujours, le combat continue !

Demain sera "un autre jour". Il ne tient qu’à nous de savoir de quoi il sera fait.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

ben...
ta conclusion ça fait genre manager vachement motivant...
sauf que la troupe, elle en a plein les pattes...
et en plus, elle se demande si elle existe encore...

bon, moi j'ai pas du tout été convaincu par le front de gauche, rien qu'à cause de la présence de Mélanchon et Le Hyarick... et puis faut bien dire que Buffet, ben elle a bien montré qu'elle était trèèèèèèès fatiguée hein.....

Alors le NPA, ben c'est sûr qu'effectivement, de se lancer dans la politique spectacle comme le petit gars marié à une haute cadre dans la publicité, l'a fait, en ne mettant plus communisme dans le titre mais en mettant anti-capitaliste, c'est pas convaincant non plus. les chrétiens traditionalistes votent Front National, sont Thomistes, donc anti-capitaliste bien avant les républicain... mais ils sont aussi féodaux...

Alors, pour moi, naïvement, il ne reste plus que Lutte Ouvrière qui soit ouvertement communiste et à le dire.
Mais dans la rue, en rencontrant des gens, ben LO ça fait vraiment peur. à croire que pour les gens, le communisme est inséparable des camps de concentration, beaucoup plus fortement que le nazisme !
Moi ça m'effare d'entendre les représentations absurdes que les gens ont de la politique, de la société, de la république, et du communisme.
Je pense qu'effectivement, ils ne sont pas allé voter parce qu'ils en ont raz le bol de la classe politique. mais consciemment ce n'est pas ça qu'ils se disent.
ils se disent que de participer à quoi que ce soit de politique, ça ne sert à rien. que de toute façon, tout gouvernement, toute politique, c'est du mensonge et de la masturbation intellectuelle, avec tout le mépris qu'ils peuvent exprimer à la fois pour la "chose" publique, l'instruction, l'intellectuel, et surtout l'idée de chef, qu'ils ont l'habitude de subir autant que d'envier.

je pense que les abstentionistes "militants" c'est à dire ceux qui le font par stratégie politique consciente, sont une minorité. et pas du tout représentative de l'ensemble du peuple, toutes classes sociales confondues.

ça veut pas dire qu'il faut s'écraser.
moi je suis allé voter pour faire un geste de POUR quelque chose.
ça veut dire qu'il faut remettre en cause le bien fondé de la démocratie.
que faut mettre en place quelque chose sans les gens inconscients de ce que c'est que de faire de la politique, de penser le rapport social, de penser l'organisation économique.
que faut le faire de sorte de mettre en place ce qui est nécessaire à forcer les consciences à se construire, de fait.

la question, c'est de savoir comment et avec quels moyens.

François a dit…

Salut Elodie,

Tout comme toi je ne suis pas rassuré du retour du FN.Parmi les raisons qui ont fait sa "remontée" il y a ,comme tu le dis, la "contestation" et d'autre part il y a,d'après ce que j'entends autour de moi,la politique d'"ouverture"de Sarko.Parmi les gens qui votaient FN et qui ont voté UMP,beaucoup se sont sentis trahis.En effet ,pour eux,les Lang,Besson et autres traîtres sont des vrais socialistes arrivés au pouvoir grâce à Sarkozy et ,ça,ils ne le supportent pas.

J'en ai entendu UN dire :"au second tour je ne vote pas" mais les autres étaient d'accord pour dire :"l'essentiel est de faire barrage aux socialo-communistes".Non la "bête" n'est pas morte.Elle n'est pas au pouvoir mais ses idées le sont.Méfiance !!!

D'accord pour ton analyse du PCF mais,je pose la question :faut-il s'en étonner ?

Tu rappelles très justement l'abandon en 1976 de la dictature du prolétariat par la direction du parti.C'est tout à fait exact (et parfaitement dégueulasse)mais dis toi bien qu'à cette époque déjà il y avait longtemps que le PCF était bousillé par ses dirigeants qui voulaient le tuer.Nous étions (à l'époque)les seuls à le dire mais malheureusement nous avions raison avant l'heure.Oui le plus beau parti du monde était "miné" de l'intérieur.

Alors maintenant, tu as raison ,il faut(re) construire le parti avec tous les gens qui se réclament du communisme en faisant fi de nos divergences.

Je pense de plus en plus que cela se fera à partir d'un mouvement d'ouvrier,étudiant,chômeur ... qui en ayant vraiment ras-le-bol cesseront d'écouter les "jaunes" ,dépasseront les directions de partis et syndicats et iront dans la rue et y resteront.La répression sera sûrement rude mais avec notre nombre ne fera pas le poids.

la lutte continue. TOUS ENSEMBLE!!!

Salutations fraternelles et communistes à toutes et tous.

François.

enzo d'aviolo a dit…

tu devrais faire tes commentaires un peu moins à la va-vite Élodie, cela t'éviterait de dire des bêtises.
les 5,84% ont été fait dans 18 régions sur 22, ce qui ramène le score proportionnellement (même si on ne peut réellement le faire) à 7%. et contrairement à ce que tu dis, le nombre de votant pour le front de gauche a augmenté par rapport aux européennes, même si l'abstention y est moins forte.
bref, cette focalisation à dénigrer ce qui crée un espoir à gauche m'interpelle vraiment chez ceux qui se disent communistes. cela ressemble plus au NPA qui la joue perso qu'à une réelle volonté de donner un autre espoir à gauche et éviter que le P(s) n'aille s'accoquiner avec le modem, ce qui semble réussi pour le moment.

Osemy a dit…

@ Enzo: je me demande vraiment qui raconte des bêtises!!!! T'as raison c'est vachement mieux dans 4 régions vous êtes allés directement vous coucher avec le PS au premier tour et en Picardie votre stratégie brillantissime a fait chuter Gremetz. :)
Par ailleurs pour les chiffres mon cher c'est pas moi qui les donnes mais le ministère de l'intérieur et je sais pas où t'as trouvé les tiens ni comment tu les analyses.
Y'a plus d'abstention aux européennes 2009 oui, qu' aux régionales de 2010 . Toit tu écartes ce tout petit fait d'un revers de main. Si tu veux, mais bon, moi, ce que je vois c'est 6.05 % des exprimés dans un cas, et 5.84 % des exprimés dans l'autre! Et à ma connaissance y'a que ça qui est pris en compte. Donc excuse moi, mais je maintiens, c'est pas une progression en voix, quand l'abstention est moins forte - la "progression en voix" est pour tout le monde, CQFD, (ce qui a quand même foutrement son importance non pour comparer deux scrutins?) qui va me faire changer d'analyse!!
Écoute, que tu veuilles le reconnaitre ou pas, le Front de gauche est un carnage pour le PCF et ce qu'il pouvait encore incarner résiduellement de communiste; que ça t'arrange toi qui es au PDG, n'est pas communiste (à ma connaissance en tout cas) et qui soutiens Mélenchon, je le conçois, mais bon il y a des évidences contre lesquelles tu ne pourras pas lutter. Par ailleurs, tu sais très bien, et depuis un moment ce que je pense de "la gôche" - ça fait assez longtemps qu'on se croise sur le sujet non?. Tu peux ajouter "gauche de gauche de gauche"...40 000 fois , ça ne change rien, ah si, ça amplifie mes raisons de me méfier de cette notion frelatée.

enzo d'aviolo a dit…

"T'as raison c'est vachement mieux dans 4 régions vous êtes allés directement vous coucher avec le PS au premier tour et en Picardie votre stratégie brillantissime a fait chuter Gremetz. :)"

t'es sur que c'est pas l'inverse? ce serait pas gremetz qui l'a joué perso....:)

"Y'a plus d'abstention aux européennes 2009 oui, qu'aux régionales de 2010 ."

je n'ai pas dit le contraire, j'ai dit la meme chose. relis moi. je voulais juste compenser le fait que le nombre de vote envers le front de gauche avait augmenté par rapport au européenne, par le fait qu'il y avait plus de votant. donc tu vois, on est presque d'accord.

"Écoute, que tu veuilles le reconnaitre ou pas, le Front de gauche est un carnage pour le PCF et ce qu'il pouvait encore incarner résiduellement de communiste"

C'est sur que le PC a eu besoin du front de gauche pour devenir un carnage, le score du PC aux dernières élections présidentielles le prouve. o:)

"que ça t'arrange toi qui es au PDG, n'est pas communiste (à ma connaissance en tout cas) et qui soutiens Mélenchon, je le conçois"

des PdG il y en a peut-etre au PG, mais on écrit PG, ça suffit. o:-)) Et détrompes toi, je ne suis pas encarté au Front de Gauche, et même si je m'en sens sympathisant, je garde toute ma liberté de conscience, un peu comme toi au PC en fait....

Le débat sur le fond du communisme est certes important et interessant, mais lorsqu'il s'agit des élections, si la gauche n'a pas compris que les destructions actuelles se poursuivront si elle n'est pas capable d'être rassemblée, alors on continuera avec Sarko.
Attention, tu sais bien que je ne dis pas à n'importe quel prix, ni sans conditions, mais l'opposition systématique sans volonté constructive ne sert à rien. Et quand je vois des régions ou le front de gauche a fait entre 10 et 15%, soit un score que le PC seul n'a pas fait depuis 25 ans (sauf allié au P(s)), je me dis qu'il y a de l'espoir que cela change. pas autant que tu le souhaiterais peut-etre, mais déjà faire basculer la gauche dans autre chose que dans la sociale démocratie, ça me semble important.