mercredi 17 mars 2010

Élections régionales, stratégie & avenir du PCF, classes et capitalisme (+ extrait Poulantzas)


Précision préalable : ce petit article n’a pas de prétention à "la vérité", ni, non plus, à être complet (il faudrait des pages et des pages pour faire à peu près correctement le tour des causes et conséquences de la situation du PCF dans la lutte des classes actuellement, et de la manifestation de cette situation au regard des élections régionales ; il faudrait beaucoup de temps, il faudrait pouvoir "écrire à plusieurs mains", et probablement, il faudrait des connaissances et une expérience que je n’ai pas). La seule prétention de cet articulet, c’est donc simplement d’ouvrir ou d’éclairer une piste de réflexion et de travail pour l’avenir.

Le premier tour des élections régionales, et plus encore, le résultat des "négociations d’alliance" entre les deux tours, signe, manifestement, un nouvel échec de la énième tentative de prise du pouvoir du socialisme petit-bourgeois, qui est en train d’achever le PCF.

L’absence d’analyse en forme marxiste des possibilités qu’offrent les élections bourgeoises dans cette République particulière qu’est la 5ème incluse dans un processus "européo-atlantiste", en termes de construction de l’alliance de la classe ouvrière et de la classe de la petite-bourgeoisie contemporaine (défaut de construction d’alliance qui prit d’abord la forme d’un ouvriérisme stérile) , le reniement de la perspective de "démocratie prolétarienne" (avec l’abandon du travail sur la notion de "dictature du prolétariat"), et la négation même de l’existence de la classe ouvrière comme seule classe révolutionnaire (négation à plusieurs visages au cours de l’histoire du PCF) emmènent une nouvelle fois le PCF, et ce qu’il pouvait accomplir et représenter de révolutionnaire en cette période de grave "crise" du capitalisme mondialisé, droit dans le mur.

Faute de travail de réflexion sérieuse en termes de classes, de lutte des classes, et faute d’analyse juste de la phase que traverse actuellement le capitalisme, au niveau national et au niveau mondial, il y a fort à parier que la gangrène du tropisme bourgeois qui agite une partie de la petite-bourgeoisie moderne va continuer à pourrir ce qui fut un jour dans l’histoire de la lutte des classes en France le "Parti de la classe ouvrière".

Tant qu’il n’y aura plus, au sein du PCF, de courant dominant (et donc, assumant de façon volontariste, la nécessité d’une domination idéologique) revendiquant, sur la base d’une analyse de la société actuelle en terme de classes et de luttes, de position dans le mode de production capitaliste, l’alliance avec la petite-bourgeoisie sous la direction de la classe ouvrière, tant qu’on ne reviendra pas sur l’analyse d’une formule qui posait, justement que, de par sa place et son rôle unique dans le mode de production capitaliste, notamment, a fortiori depuis le début de la phase aiguë de la mondialisation, la classe ouvrière seule peut être révolutionnaire, seule peut être internationaliste, et que toute alliance (y compris hors période électorale et dans le cadre des organisations syndicales) avec d’autres classes doit être conduite comme une "prise en charge" réelle de la classe de la petite bourgeoisie par les organisations ouvrières MAIS (contrairement à ce qui a été fait ces 30 dernières années) sous l’égide et la direction de la classe ouvrière seule, il n’y a aucun sursaut à espérer de ce côté.

D’autant que pour en arriver à un sursaut véritable, il faudrait que les cadres dirigeants du PCF (s’ils le voulaient) comprennent ce qu’est réellement la petite-bourgeoisie contemporaine, les positions de classe qu’elle peut adopter, écartelée qu’elle est et sera toujours entre position bourgeoise et position ouvrière, mais surtout, tordent le cou à ce mensonge de la "disparition de la classe ouvrière" en France, et c’est peu dire qu’on en est loin.

Pire, la stratégie du PCF fondée sur un électoralisme forcené, d’alliances de sommet avec des partis aussi peu révolutionnaires que le PDG, les Verts ou le PS, ne fait qu’éloigner la perspective d’un renouveau du PCF comme possible organisation révolutionnaire de la classe ouvrière et au-delà, ouvre des voies insoupçonnables au fascisme "new-look", qui est bien une manifestation d’un des pires compromis que la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie peuvent sceller en période de crise économique grave.

La classe ouvrière et la fraction de la petite-bourgeoisie adoptant le point de vue de la classe ouvrière (fraction actuellement dominante, du fait de la crise, au sein de la petite-bourgeoisie) ne s’y sont pas trompées, qui ont refusé de se déplacer Dimanche dernier , pour participer à ce jeu de dupes.

Le "plus fort", c’est que dorénavant, même en termes strictement électoralistes, le PCF, - qui participe activement (par masochisme? par pure opportunisme de la caste politico-bureaucrate qu’il abrite en son sein?...) à la création de ce nouveau parti prétendument représentant d’une petite-bourgeoisie qui serait favorable au "prolétariat" (mais pas "à la classe ouvrière" ni à la révolution, nuance subtile !) qu’on appelle "Parti de gauche" (et qui n’est qu’une resucée moins glorieuse de ce qui donnera le PS) d’une part, et d’autre part, qui assoit l’actuelle développement de cet autre véhicule de l’alliance de classe bourgeoisie/Petite-bourgeoisie qu’est "Europe Ecologie", tout en contribuant à maintenir sous respirateur artificiel le PS, ne récolte même plus les fruits de ses reniements, voire, de ses trahisons, puisque presque partout, il perd des postes de conseillers régionaux, des vices-présidents, voire, se fait carrément enfler par le duo socialo-écolo, comme en Picardie ou en Limousin (mais pourquoi nos ennemis de classe se priveraient-ils de laminer même le peu qui reste du PCF?)

Pour "sauver" ce qui resterait à sauver du PCF, il faudrait une prise de conscience proprement "révolutionnaire", de ce qui reste d’éléments révolutionnaires non opportunistes, de représentants non corrompus de la classe ouvrière, et des alliés objectifs de cette classe au sein du PCF.

Une prise de conscience telle qu’elle aboutisse à une véritable insurrection interne qui parvienne à faire le tri entre "le bon grain et l’ivraie" et jette dehors les cadres qui "tiennent" ces alliances (rosâtres, brunâtres ou verdâtres) avec le pire de la fraction de la petite-bourgeoisie dans le Parti.

C’est-à-dire qu’il faudrait prendre conscience dans les jours à venir que la lutte des classes existe au sein du parti lui-même (et depuis des décennies !), qu’elle est âpre, violente, à l’instar de celle qui se déroule quotidiennement entre classe ouvrière et classe bourgeoise à tous les niveaux, qu’elle ne permet plus de tergiverser, de biaiser, ni d’être attentiste.

Évidemment, un tel processus impliquerait de pouvoir balancer aux orties des dogmes quasi-religieux qui stérilisent le meilleur du PCF en l’éloignant des objectifs de la classe ouvrière, comme "l’unité du Parti", "la fraternité des camarades", et j’en passe.

Il y a un divorce interne (inévitablement violent, je le crains) à accomplir, entre la fraction du PCF qui peut encore servir de fondement à la construction d’un nouveau parti de la classe ouvrière susceptible de prendre en charge le sort de la classe d’une fraction de la petite bourgeoisie (donc, qui doit accepter de redevenir d’abord un parti de classe avant de pouvoir prétendre être un parti "de masse", car la constitution de la société en classes actuellement est telle que le parti de masse est presque l’antithèse d’une direction par la classe ouvrière du procès révolutionnaire, dans la mesure où la classe ouvrière est numérairement moins importante aujourd’hui que la petite-bourgeoisie, et qu’on voit bien qu’on ne peut pas régler le problème en noyant tout cela dans une fausse classe qu’on appellerait "prolétariat"), et la fraction du Parti qui tient, directement ou indirectement, parfois sans en avoir conscience, pour la défense d’intérêts qui, à travers les intérêts d’une fraction de la petite bourgeoisie, sont des intérêts qui servent la bourgeoisie.

Cela est-il possible?

J’en doute, dans la mesure où des décennies d’éducation à accepter, à œuvrer même, pour certains, à la soumission idéologique et politique de la classe ouvrière à la fraction la plus bourgeoise de la petite-bourgeoisie, à priver même, la classe ouvrière de sa légitimité à se revendiquer et à se construire comme organe de la révolution prolétarienne, ainsi que la composition sociale actuelle du Parti lui-même, hypothèquent gravement la survenance de la prise de conscience.

Quand bien-même, comme me disent certains camarades du Parti, on "remettrait à l’usine" la plupart des cadres dirigeants du parti, ils ne (re)deviendraient pas pour autant des agents politiques actifs de la restauration de la classe ouvrière, et au contraire !

La tentative d’assassinat politique d’un des derniers représentants social et politique objectif de la classe ouvrière au sein du PCF (quoi qu’on puisse trouver à lui reprocher également), je veux parler, bien-sûr, de Maxime Gremetz en Picardie, signe le forfait plus sûrement que n’importe quelle revendication : les renards sont nombreux dans le poulailler.

Je suis peu optimiste.

Hors l’hypothèse de la prise du Palais d’Hiver de la Place du colonel Fabien,donc, il ne me semble pas y avoir d’autre solution raisonnable qu’une scission prochaine et rapide, et que la fraction du PCF issue de cette scission (scission qui devrait, pour être efficace et pérenne et surtout, pour ne pas nous entraîner dans un processus à l’italienne type "Refondation", être réalisée sur la double base, d’une part, de la volonté claire d’assumer à nouveau le rôle de lieu d’organisation politique privilégié de la classe ouvrière et de la reconnaissance de son DROIT à être hégémonique -moins l’ouvriérisme bien-sûr, qui est une plaie social-démocrate-, et d’autre part, de construction du parti sur des principes aptes à fonder une réelle démocratie prolétarienne), que la partie du PCF issue de cette scission prenne sur elle de rassembler d’abord, parmi les membres de la classe ouvrière, et dans les individus qui acceptent de devenir des alliés objectifs de cette classe, les militants communistes .

Cette scission, pour être efficace, suppose en outre une main tendue et une absence de sectarisme de la part de certains qui serait quasiment, vu son ampleur, une sorte de transsubstantiation des cadres de certains courants ! Peut-on y CROIRE? oui sans doute, comme on peut croire au ciel. Doit-on l’espérer? C’est une autre affaire.

Tout cela est-il possible? Nous le saurons bientôt. En toute logique, celles et ceux qui ont été réveillés par cette séquence-là dans le Parti devraient rapidement sortir les boîtes à gifles et affûter leurs "arguments", et tout ceci devrait se régler au "congrès extraordinaire de juin", dans quelques mois.

Si rien ne se fait, Mélenchon et ses soutiens dans le parti sonneront le tocsin et le PCF finira dans un suaire rose (reconnaissons au moins à la tactique mélenchonesque l’immense vertu dialectique d’avoir fait exploser certaines contradictions internes, et d’avoir permis à certains camarades du Parti d’ouvrir les yeux sur une partie de leur caste dirigeante qui s’unit au-delà des prétendus courants, comme toute bonne caste).

Les questions qui doivent d’ores et déjà se poser à nous, militants communistes plus ou moins isolés et situés en dehors du PCF, quels que soient les véhicules qui aient été reconstruits par la suite, sont les suivantes : comment, d’une part, doit-on s’organiser pour "attendre" cette insurrection, ou cette scission (qu’il ne faut pas, je pense, pour la justesse de notre démarche, chercher à provoquer), dans quel délai doit-on circonscrire cette attente, et comment, d’autre part, dans l’hypothèse, très probable, où cette scission, dans ce sens, ne se produirait pas rapidement, comment peut-on faire "sans le PCF", question mainte fois posée mais à laquelle il n’a pas été répondu VALABLEMENT pour l’instant.

Sachant que toute tentative de fusion dans ou de rapprochement avec des partis ouvertement construits pour assumer la représentation politique hégémonique de la petite-bourgeoisie (PDG avec une fraction majoritaire manifestement "pro-bourgeoise", et, dans une autre mesure, moins nette, NPA, victime de ses lointaines origines idéologiques trotskistes, et donc, victime de ses penchants idéologiques de classe, je pense aux mencheviks, le "cul entre deux chaises", oscillant entre tropisme bourgeois et tropisme ouvrier sans jamais pouvoir trancher, et, bien-sûr, "Europe Ecologie", de façon encore plus flagrante puisque reniant même l"idée de classes, ou de détermination ne serait-ce que par la "couche sociale"), toute tentative en ce sens serait évidemment une nouvelle erreur.

Il faut également appliquer d’une certaine manière, ces bribes de raisonnements au devenir de la CGT (qui peut encore être le lieu d’une reconstruction communiste) et à l’utilisation qui peut en être faite de façon "non gauchiste" en termes de lutte des classes et de restauration de la classe ouvrière, ainsi qu’en termes de "prise en charge" des fractions des autres classes qui peuvent lui être objectivement alliées (fraction très résiduelle de la petite paysannerie, et fraction de la petite-bourgeoisie à tropisme ouvrier), sur SES bases à ELLE.

La question des erreurs, -et je m’en arrêterais là- (étant bien placée pour en parler !), quand ce sont réellement des erreurs (erreurs d’analyse, fondées sur un manque d’étude, et de culture de la très longue histoire du mouvement ouvrier, de la lutte des classes, de l’étude marxiste...ou erreurs de raisonnement, fondée sur une pratique inexacte de la dialectique) ce n’est pas qu’elle place X ou Y dans une position de "faiblesse" ou qu’elle impacte" négativement tel ou tel, non.

Ce n’est pas qu’elle soit un signe de "faillibilité" qui fasse perdre la légitimité de tel ou tel. Non, le problème n’est pas là. C’est pire ! C’est que l’erreur, répétée, d’une part, éloigne du but, fait perdre du temps (ce qui est parfois rétrospectivement très utile), mais surtout, que l’erreur répétée et non analysée, d’autre part, empêche radicalement de "transformer le négatif en positif" et ne permet pas d’avancer, mais fait même reculer la construction du mouvement révolutionnaire.

Or, si l’hypothèse de base (toujours valable selon moi, dans la mesure où sa fausseté n’a pas été démontrée, au contraire) est toujours que la révolution prolétarienne et l’avènement d’une société sans classe ne sont pas du tout des "conséquences nécessaires et immédiates" du capitalisme soi-même, et donc, qu’elles pourraient très bien ne pas "advenir" (a fortiori quand on ne combat plus ses ennemis), qu’il n’y a rien de "mécaniste" dans la survenue de la révolution socialiste, et qu’au contraire, même, il se peut que les classes se dissolvent et se détruisent l’une l’autre et que notre monde finisse dans une sorte de gros chaos sanguinaire, on voit qu’on a tout intérêt à continuer de se battre, à chercher des voies, à ne pas abandonner l"idée de la révolution prolétarienne, et donc, à pouvoir tirer des enseignements de l’analyse de ses erreurs passées.

Je me permets de vous transmettre ci joint un extrait court, de ce qui a été mon livre de chevet ces derniers jours, et qui, lié à d’autres éléments de lecture, m’a permis d’en arriver à cette conclusion d’étape ( peut être fausse? je ne prétends pas à la vérité) d’un livre que pour ma part, quoi qu’ardu parfois,j’ai trouvé fascinant, vivifiant, enrichissant, incroyablement d’actualité, qui est un recueil de textes de Nicos Poulantzas, que certain-e-s d’entre vous connaissent déjà sûrement, intitulé "Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui".

J’ai choisi cet extrait mais je recommande la lecture de l’ouvrage entier, si possible, ainsi que de "Fascisme et dictature", du même auteur, à mon avis une très bonne tentative d’analyse des erreurs idéologiques qui ont jalonné la vie du Komintern et une bonne analyse de classe.

Extrait de Nicos POULANTZAS dispo. ici à la fin

3 commentaires:

Anonyme a dit…

A propos du document de Poulantzas

j'en arrive à peu près aux mêmes observations que lui en utilisant les notions bourdieusiennes et ethnométhodologiques, habitus, capital symbolique, membritude.
mes hypothèses concernant les motivations identitaires sont influencées par la théorie du désir mimétique. ça rejoint complètement ce qu'il observe quant à la dépréciation, la déqualification, la perte de rapport de dominance des travailleurs intellectuels petits bourgeois par rapport aux travailleurs dits productifs des classes ouvrières.

d'où une motivation à l'égard d'alliance, voir d'identification, aux idéologies de classes ouvrières. sauf que, comme y'a pas les fondements propres aux classes ouvrières, car l'un des fondements de membritude de la classe petite bourgeoise c'est l'individualisme asocial, ça ne marche pas...

de près ou de loin, ces gens là sont toujours attirés par les miroirs aux allouettes qu'utilise la bourgeoisie, qui à mon avis est très attentive aux analyses marxistes afin de les utiliser à son profit.

le problème de la petite bourgeoisie c'est la membritude : son individualisme asocial l'empèche d'avoir une identité de groupe propre, rien ne l'unifie.
donc elle est, du fait des tensions dues aux circonstances, tout le temps le jouet du désir mimétique.

son besoin identitaire radical, fait qu'elle est fascinée tour à tour selon son état, par le médiateur de désir que les circonstances lui désigne comme valorisant du fait de son pouvoir circonstancié d'identité de groupe.

c'est le représentant de groupe exprimant dans certaines circonstances le potentiel le plus fort d'identité de groupe qui emporte son adhésion.

les circonstances, ce ne sont pas seulement les déterminismes économiques globaux. ce sont celles individuelles. d'où l'absence d'unité des fascinations des petits-bourgeois.

suite du message dans un second commentaire

Anonyme a dit…

suite de mon commentaire à propos du document de Poulantzas

le second élément important est donné par l'éthnométhodologie. on remarque, et l'auteur le note aussi, que dès l'origine la caractérisitique forte commune aux membres de la petite bourgeoisie est le métier.

le métier est le seul élément d'identité sociale de la petite bourgeoisie. ça explique que le petits bourgeois se ralient très facilement à toute idéologie et toute politique corporatiste.

leur lexique dépend uniquement de leur métier : la membritude chez le petit bourgeois ne trouve de réalité qu'en tant que tribu centrée sur un métier. donc leurs allants de soi, habitus, et capital symbolique, sont essentiellement référencés sur le métier.

d'où toute l'importance de la hiérarchisation entre les métiers à laquelle tiennent viscéralement les petits bourgeois dans leur recherche de valorisation, les deux pôles de médiateur de désir d'identité étant la classe ouvrière et la bourgeoisie. il leur faut absolument se trouver une place "enviée" entre les deux...

or, de part la constitution de leur lexique, donc de leur système d'attribution de sens, projectif de leurs ethnométhodes construites par leur métier, ils ne sont jamais capables de regard globaliste sur l'économie sociale et projettent leur ethnocentrisme corporatiste sur le monde.

alors comme ils n'ont pas compris le phénomène global de la prolétarisation, ils n'ont pas compris que le métier n'existe plus.

et ça explique la dépréciation par différents processus bien indiqués par l'auteur, non seulement des salaires, mais de leurs rapports aux autres travailleurs.

y'a encore pire
le lupen prolétariat : eux, y'a même pas le métier pouvant construire de la membritude...

si on peut encore tabler chez les petits bourgeois sur un minimum d'instruction voir d'espoir de fierté sociale, pour leur faire prendre conscience de leur prolétarisation et donc progressivement de rechercher l'union et la désaliénation d'avec l'identité de classe induisant rivalité et lutte donc... si on veut progressivement les ralier à l'idée d'une société sans classe, ça va être dur, mais c'est peut-être possible avec les petits-bourgeois.
mais avec le lupen prolétariat, je vois mal sur quoi jouer !

François a dit…

Salut Elodie,

Superbe texte qui peut ouvrir une vraie discussion sur le "Parti de la Classe Ouvrière".Et qui donne envie d'acheter le bouquin.

Par contre,il y a un point sur lequel je ne suis pas du tout d'accord : "le NPA victime de ses lointaines origines trotskistes...je pense aux menchéviks...le cul entre deux chaises..."

C'est là une contre vérité car les menchéviks étaient plutôt de droite même quand ils disaient être de gauche.Cela fait penser,toutes proportions gardées, au Centristes actuels.

Trotsky a fait partie des menchéviks et ne s'en est jamais caché.Bien vite il s'aperçoit de son erreur et il quitte les menchéviks pour entrer chez les Bolcheviks.Et c'est Là que commence le Trotskisme,pas avant.

D'ailleurs dans son livre :"Ma vie"il s'en explique très bien.Et dans le livre de J.J. Marie :"Lénine 1870/1924"(excellent bouquin)c'est dit de la même façon ainsi que dans toute une grande partie de la littérature réservée au trotskisme.

Quant à la (re) construction du (d'un)Parti Communiste,il ne faut pas rêver.Cela ne pourra se faire que boosté par l'action,pas autrement.

Devant nous il ne reste que peu de temps pour agir :2 ans.Et 2 ans c'est court.

Si rien ne se passe d'ici là que seront les élections de 2012 ?

1)Sarkozy/Ségolène ;(je n'y crois pas;la bougeoisie ne prendra aucun risque, même minime)

2)Fillon/DSK ;(DSK étant ,selon moi,le plan " B " de la bourgeoisie)

3)Fillon/Aubry ; ce qui veut dire Le F.Haine au second tour !!!

On a vraiment toutes les raisons de se bouger et vite de chez vite.

Fraternellement à toustes

François