jeudi 8 novembre 2007

Sous les clichés, la Russie


Dobre dien tavaritchi !

Bon, j'ai hésité longuement à mettre ici l'adresse du site d'un très bon ami (qui se reconnaîtra) - je me suis dit qu'on allait penser que je faisais du mauvais esprit ou de la pure provocation :-) mais il y a des infos, des articles intéressants, de belles images etc. Un point de vue parmi d'autres sur la Russie.

Donc, voilà:

http://www.maison-russie.fr

Puis un article ci-dessous
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Écrit par Kazatchka sur Maison Russie

Sous les clichés, la Russie dévoile son vrai visage.
La Russie, c'est le Kremlin, les airs de balalaïka
et les matriochkas.
Dans les rues des villes
enneigées,les passants en chapkas
et ouchankas marchent,
bras dessus, bras dessous,
avec des ours.



"La vodka du samovar les réchauffe. Il y a aussi le ballet russe, les fusées russes, les tanks russes et les kalachnikovs.

Ainsi voyait-on la Russie il y a 20 ou 30 ans depuis l'étranger. Difficile de discerner le vrai visage du pays à travers le rideau de fer. Nous voilà donc avec un portrait de la Russie plus qu'irréaliste, une caricature en somme.


Après la chute de l'URSS, après les réformes politiques et économiques, l'image truffée de stéréotypes de la Russie a peu évolué à l'étranger. S'y sont ajoutés des rumeurs sur de fabuleuses richesses, les nouveaux Russes, et sur la terrible mafia russe. Et puis, tout en haut sur la liste des idées reçues, il y a le froid et les immenses plaines enneigées. A la deuxième place arrive le communisme et ses visages: Lénine et Staline. Gorbatchev et Eltsine sont assez connus également. La plupart des étrangers peuvent nommer l'actuel président russe. Beaucoup citent les écrivains Tolstoï et Dostoïevski, le compositeur Tchaïkovski et le premier homme dans l'espace, Gagarine. La majorité des étrangers imaginent des Russes travailleurs et bienveillants, et disent de leurs femmes qu'elles sont extrêmement belles.


Cependant, pour beaucoup d'étrangers, nous sommes encore soit des ennemis, le doigt posé sur le "bouton rouge", soit cet Ivan, un peu gris, bottes de feutre aux pieds et sourire niais. Le déficit d'information a favorisé la formation de ces stéréotypes en Occident et leur a permis de s'y ancrer profondément.
Sergueï Iastrjembski, assistant du président russe, a ainsi avancé que l'image de la Russie à l'étranger était plus noire et obscure que ne l'est la réalité et que cette image était largement formée par les journalistes étrangers travaillant en Russie.


Quand le nom de Vladimir Poutine fait les gros titres des médias étrangers, c'est généralement pour parler de l'arrestation d'un homme d'affaires ou de la répression d'un mouvement non-conformiste. Un sondage commandé par les autorités russes a relevé combien le problème était sérieux. On a demandé à des Américains d'énumérer dix idées qu'ils associaient à la Russie. En tête de liste caracolaient le communisme, le KGB, la neige et la mafia. L'art et la culture, les seules images positives, arrivaient en dernier. Les journaux occidentaux ont une véritable tendance à exposer principalement les mauvais côtés de la vie politique et économique russe, et nos compatriotes confirmeraient soi-disant ces histoires. Soit, nous sommes responsables, mais doit-on pour autant écrire que notre penchant à partager nos peines et nos chagrins est mauvais ou incorrect?

Les journalistes étrangers ont déjà ingénieusement baptisé la Russie le pays au "passé imprévisible". De façon caractéristique, les Russes ont une tendance (qui touche au masochisme) à toujours anéantir leurs idoles pour en ériger de nouvelles, une impatience, un désir de démolir le "vieux monde". Et avec cela, nous nous inquiétons toujours beaucoup de ce que l'on pense de nous à l'étranger. Ces 10 ou 15 dernières années, le monde a appris à mieux connaître la Russie.

Ceux qui arrivent en Russie ne s'attendent plus à y croiser ours et passants main dans la main sur le trottoir. Et puis ce n'est pas tout le temps et partout l'hiver en Russie. Il y a Sotchi par exemple, où poussent des palmiers, et Moscou et Saint-Pétersbourg qui sont des capitales européennes: propres, bien entretenues, les enseignes publicitaires y brillent et l'industrie des loisirs y est florissante. On s'y habille avec beaucoup de goût. Il n'y a pas moins de voitures de luxe en Russie qu'en Europe ou aux Etats-Unis et nombreux sont les pays qui pourraient envier les curiosités historiques et architecturales de la Russie.

Tous les étrangers qui voyagent en Russie parlent de l'hospitalité et de la bonté russes. Du reste, il n'est pas nécessaire de venir en Russie pour apprendre à mieux la connaître. Les plus grandes scènes du monde accueillent ses chanteurs et musiciens, ses sportifs ont conquis les podiums des plus grands tournois, les monuments de sa littérature classique sont encore populaires. Si bien que tout un chacun, s'il le souhaite, peut faire fi des stéréotypes et chercher à savoir ce qui fait vraiment la Russie. Le plus important est d'en avoir envie.


Et finalement, nous, les Russes, que pensons-nous de nous-mêmes?
A n'en pas démordre, nous nous considérons comme des gens généreux et insensibles aux richesses matérielles. Bien sûr, cela ne signifie pas que l'argent ne nous intéresse pas, seulement, cela n'est pas notre principale préoccupation, on ne lui accorde pas la considération que les Américains peuvent par exemple lui accorder. Bien au contraire. Un homme respectable ne peut être riche, parce que l'effort vertueux rapporte peu. Honnêteté et pauvreté sont quasiment synonymes pour les Russes.

Ce qui caractérise le plus justement les Russes, c'est un mélange de spontanéité et d'hospitalité. Dans leur grande majorité, les Russes sont très intelligents, doués même, pourtant en même temps, et peut-être ces deux choses n'en font-elles qu'une pour nous, les Russes font preuve d'une "incroyable désinvolture". C'est un obstacle au quotidien qui nous écarte de la vie à l'occidentale, mais en revanche, cette qualité nous aide à régler des problèmes qui apparaissent insolubles à qui ne pense pas ainsi. Pouvoir regarder les choses sous un autre angle et régler les problèmes dans une pirouette, voilà qui est typiquement russe! Quant à ces douces russeries, la vodka, les matriochkas, les bottes de feutre et bien d'autres choses, puissent-elles rester encore notre carte de visite!



Article de Lilia Dromachko, pour RIA Novosti paru en mai 2007"

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