Bonjour,
Je suis en train de terminer l'excellent ouvrage d'Ivan Lavallée et Jean Pierre Nigoul « Cyber Révolution » ( publié en 2001 aux Editions du Temps des Cerises) et au fil de la lecture, ainsi qu'au fil de ma pratique, m'est venue l'idée d'un petit article pour ouvrir un débat sur la « cyber politique », c'est à dire la politique qui se réalise et se développe grâce à l'informatique et à Internet.
Je me suis demandé si Internet n'était qu'un nouveau moyen de se livrer à une très ancienne activité.
Observant les comportements politiques sur Internet, la question peut se poser.
On peut également se demander si, et dans quelle mesure, l'utilisation d'Internet comme outil a permis d'influer sur « l'objet politique » - pour faire court aujourd'hui sur le thème qui nous occupe, ce sera le thème d'un prochain article.
Internet semble bien être un outil nouveau et , si on en croit Lavallée et Nigoul, véritablement révolutionnaire, en tout cas du point de vue d'une analyse marxiste des forces de production.
D'un point de vue politique également. En effet, jusqu'à présent, rien ne permettait aux citoyens d'inter-agir dans un débat politique. Celui-ci était rarement public ; lorsqu'il l'était, c'était plus en aval du débat qu'en amont. En outre, il était souvent confisqué par des « nantis de la classe politique » (journalistes compris) et souvent dirigé par les institutions ou les structures.
Aujourd'hui, les citoyens prennent connaissance, agissent et réagissent quasiment en temps réel et avec une rapidité étonnante. Une idée ou un podcast peuvent être diffusés aux quatre coins du monde simultanément.
Cependant, si ces apports nouveaux sont manifestes et d'une certaine manière en effet, véritablement révolutionnaires, ils n'ont pas permis de rompre avec certaines pratiques ou habitudes aussi vieilles que la politique et le capitalisme, au contraire ; ils les ont probablement renouvelées et enrichies.
Il s'agit d'une part de la propriété des moyens de production, des moyens de diffusion des techniques de l'Internet, et puis d'autre part, de l'usage qui peut être fait de ce nouvel outil à des fins de lutte ou de déstabilisation des mouvements progressistes.
1. Sur la propriété des moyens de diffusion d'abord :
Cet outil et sa maîtrise sont, dans le monde capitaliste, largement dominés par les USA, ainsi que par la CIA et ses nombreux faux-nez.
Si on a franchi un pas vers une forme de libération avec Linux (qui est le nom du noyau de système d'exploitation libre, multitâche, multi plate-forme et multi utilisateur de type UNIX créé par L. Torvalds et qui, par extension, désigne couramment le système d'exploitation libre combinant le noyau et un ensemble d'utilitaires système), Windows ® reste cependant un géant incontournable.
Il a en effet un avantage énorme par rapport à un système comme Linux : « il marche tout seul », il fonctionne presque parfaitement pour des utilisation de particuliers (qui se résumaient encore il y a peu à surfer sur le Web, écrire des mails ou un document texte, et aujourd'hui, à développer des photos et graver des CD ou des DVD), sans qu'on ait à acquérir le minimum de savoir requis par Linux, sur la construction ou le fonctionnement.
La part de marché de Linux dans les ordinateurs personnels « PC » est d'ailleurs assez ridicule (moins de 5 % en 2005).
Par ailleurs, Wind. bénéficie du monopole commercial qu'il pu établir grâce à la complaisance, sinon la complicité, des autorités de régulation de la concurrence US et européennes, et dont il a joui pendant des années. La première condamnation du géant américain Microsoft ® est relativement récente (2004 : condamnation pour abus de position dominante par les autorités de la concurrence européennes, montant de l'amende 497 millions d'euros) . Encore est-elle sujette à caution...
Le simple fait que la plupart des PC vendus dans le monde aujourd'hui ( + de 80%) soit livrés sous Wind. et donc nécessiteraient d'être désinstallées et réinstallés sous Linux, est rédhibitoire pour la plupart des utilisateurs "de base".
Malgré des critiques sur UNIX et Linux, il est cependant certain qu'un acte politique devrait consister aujourd'hui à promouvoir les logiciels dits libres et préférer tout ce qui n'est pas Micros. En outre, ce serait un acte contributif à la science informatique.
[Sur Linux ->http://fr.wikipedia.org/wiki/Linux]
Par ailleurs, la plupart des produits qui « marchent » aujourd'hui sur Internet en terme de popularité sont développés ou créés par des sociétés américaines : Hotmail, Google, Youtube, Skype, Myspace (dont les ados en veine de création artistique sont aujourd'hui très friands), Facebook, Blogger, Gmail…
Enfin de très nombreuses « adresses IP » sont générées et gérées par l'ICANN, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, (association US internationale, de compétence mondiale, soi disant indépendante, supposée être l'autorité de régulation US de l'Internet, mais en réalité pure création gouvernementale, à des fins principalement hégémoniques et politiques).
Sans parler bien sûr du redoutable système ECHELON…
C'est une réalité, et cette réalité est une guerre, très bien décrite et analysée dans « Cyber révolution », dont l'Europe et la France sont relativement absentes sinon inexistantes. Un rapide tour d'horizon du monde virtuel confirme ce que nous avons déjà analysé dans le monde réel : domination US et capitaliste.
2. Cyber entrisme et Cyber Provocation
En facilitant la mise en relation au travers d'un réseau mondial, d'individus parfois novices et souvent non ou insuffisamment formés, qui se retrouvent ensuite seul-e-s face à de véritables bandes organisées, en permettant le rapprochement, d'un bout à l'autre du monde, de personnes sur des critères de préférence pré-établis (c'est à dire en permettant de choisir son partenaire dans des profils prédéfinis), Internet a également apporté son lot de mauvaises pratiques politiques.
Celles-ci non plus ne sont pas nouvelles, mais trouvent une seconde jeunesse avec le Web, d'autant que la grande majorité des activistes et militants politiques agissant sur Internet ne sont pas ou sont insuffisamment formés et sont livrés à eux-mêmes, hors du contrôle de toute structure ou organisation, qui lorsqu'elle existe, ne découvre parfois les interventions de ses membres que trop tard.
Parmi ces pratiques, deux se détachent du lot : la cyber provocation et le cyber entrisme.
La cyber provocation est exactement la même pratique que celle que l'on connaissait autrefois dans les manifestations et dans les réunions publiques avec le même objectif : déstabiliser une personne, un groupe de personne ou un mouvement en y semant une zizanie telle que l'objet principal et central du rassemblement finit par disparaître.
On les retrouve principalement sur les forums, les sites d'informations ou certains blogs, agissant sur des articles ou des contributions ciblées, de la même manière et avec les mêmes ficelles ou presque que celles des « agents provocateurs ».
Un agent provocateur est une personne agissant pour le compte d'un groupe mais apparaissant comme le membre d'un autre pour perturber son activité incitant délibérément, par ses propos et son comportement, à commettre des actes sanctionnés par le Code pénal ou par l'opinion.
Certains de ces agents, qui ne sont pas des « professionnels », mais des amateurs, sont facilement détectables, pour qui a un minimum de formation militante révolutionnaire et de culture du Web ; d'autres sont particulièrement pervers et retors surtout lorsqu'ils appartiennent aux services de renseignements généraux ou à des milices gouvernementales ou pro-gouvernementales.
Il est ainsi assez connu que des échanges haineux ou diffamatoires ou insultants sont des repoussoirs à la fréquentation normale d'un site, de par le fort taux d'adrénaline et le désagrément qu'ils suscitent chez le lecteur.
Ainsi, on peut aussi casser une « cyber organisation politique » naissante en y créant un « mauvais climat ». Exactement comme un bar, où personne n'a envie d'aller boire un coup si les habitués sont excités, agressifs, etc.
D'où l'intérêt, pour les sites, forums et blogs d'avoir une politique d'entrée et de séjour suffisamment stricte et vigilante, ainsi qu'une « charte de bonne conduite », écrite ou pas, mais déterminable, et dont les principes sont respectés car le site les fera respecter, notamment par des avertissements personnels, des exclusions temporaires voire définitives.
Le cyber entrisme est quant à lui la version « web » d'une pratique autrefois très répandue, l'entrisme.
La fausse proximité et la rapidité de communication qu'offre Internet peut amener des individus isolés (mais qui peuvent ne pas se représenter comme tels en raison de l'existence de ce qu'ils pensent être un « groupe d'amis soudés ») à entrer en contact avec d'autres individus, à qui ils finissent par se confier, parfois rapidement, avec lesquels ils commencent à tisser des liens qu'ils imaginent personnels ( envoi des photos des enfants, éventuellement, coups de téléphone etc…) mais dont on s'aperçoit qu'ils se sont très rarement rencontrés physiquement, ou que, lorsqu'ils se sont rencontrés, cette rencontre n'a pas été renouvelée et donc, ne pourrait être qualifiée de « décisive ».
A cette occasion cependant, certains « agents infiltrés », experts dans l'art de brouiller ou masquer leurs traces sur le Réseau, parviennent à leur but qui peut être de « retourner » un groupe contre un autre, ou un individu contre un ou plusieurs individus isolés, détruisant au passage les « structures saines » don on sait qu'elles favorisent l'extension d'un forum ou d'un blog sur Internet.
Ces agents se livrent, purement et simplement à de l'entrisme, qui a principalement pour but de recruter, à moyen terme, pour leurs organisations.
Il va de soi que cela ne fonctionne qu'entre organisations susceptibles de se côtoyer (par exemple PCF, LCR, PRCF…)
Plus une organisation est faible et plus elle est susceptible, évidemment, de subir ce genre d'attaques.
En conclusion :
Les organisations politiques et militantes de gauche (et principalement le PCF) devraient former leurs militants aux techniques de « cyber guérilla».
Par des cours théoriques et pratiques tant techniques (pour maîtriser les instruments « de base ») que politiques, mais également par un soutien actif et matériel de ses membres, pourquoi pas au besoin en créant une sorte de « hotline ».
La liberté d'aller et venir, ainsi que la liberté d'expression, étant des conditions fondamentales au fonctionnement efficace d'un site politique ( sauf à ce qu'on réduise le site à une simple vitrine, ce dont les pratiques commerciales ont montré les limites), il ne s'agit pas , évidemment, de « fermer » hermétiquement (d'une manière ou d'une autre, c'est à dire accès impossible ou interface militant/site trop complexe à manier) les sites ou forums, mais au contraire de les contrôler a posteriori par une modération effectuée de façon satisfaisante.
lundi 12 novembre 2007
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4 commentaires:
Salut tout le monde,je ne maîtrise pas assez l'informatique pour te répondre.Mais en ce qui concerne " l'entrisme ":pour ce qui est des RG s'ils n'en faisaient pas ce serait étonnant voire inquiétant.Par contre, pour ce qui est des groupes politiques, je n'y crois pas trop.Tu dois sûrement penser aux groupes Trotskystes,non? Tu sais nous ne sommes plus au temps de l"'emballement",de l'"inertie"de 68 et l'entrisme n'est plus pratiqué que très rarement et par de tout petits groupes telle la LTF(ligue Trotskiste de France)venue des states à la suite de 68,se réclamant du Cannonisme qui serait la continuité du trotskisme.
Une fois je suis allé à un meeting organisé par eux ,avec les sympathisants ,tous leurs militants (sur Paris)et les qques curieux comme moi ils remplissaient avec du mal une salle de 50 personnes...Sans parler des gens qui se tiraient avant la fin.
Reste,à mon avis le PS qui risque bien de vouloir tuer le PC et peut-être aussi la Ligue voire même LO.
Cela dit la formation est toujours intéressante,importante à tous les niveaux.Il faut donc aller dans le sens que tu proposes.D'ailleurs ces scéances de formation seraient bénéfiques aussi sur le plan relationnel car de plus en plus les gens,même militants,ont tendance à rester chez eux;ils trouvent cela plus confortable mais se trompent.
Fraternellement à toutes et à tous
François
Salut tout le monde,je ne maîtrise pas assez l'informatique pour te répondre.Mais en ce qui concerne " l'entrisme ":pour ce qui est des RG s'ils n'en faisaient pas ce serait étonnant voire inquiétant.Par contre, pour ce qui est des groupes politiques, je n'y crois pas trop.Tu dois sûrement penser aux groupes Trotskystes,non? Tu sais nous ne sommes plus au temps de l"'emballement",de l'"inertie"de 68 et l'entrisme n'est plus pratiqué que très rarement et par de tout petits groupes telle la LTF(ligue Trotskiste de France)venue des states à la suite de 68,se réclamant du Cannonisme qui serait la continuité du trotskisme.
Une fois je suis allé à un meeting organisé par eux ,avec les sympathisants ,tous leurs militants (sur Paris)et les qques curieux comme moi ils remplissaient avec du mal une salle de 50 personnes...Sans parler des gens qui se tiraient avant la fin.
Reste,à mon avis le PS qui risque bien de vouloir tuer le PC et peut-être aussi la Ligue voire même LO.
Cela dit la formation est toujours intéressante,importante à tous les niveaux.Il faut donc aller dans le sens que tu proposes.D'ailleurs ces scéances de formation seraient bénéfiques aussi sur le plan relationnel car de plus en plus les gens,même militants,ont tendance à rester chez eux;ils trouvent cela plus confortable mais se trompent.
Fraternellement à toutes et à tous
François
Pour tout ce dont tu parles, il faut que tu lises aussi la trilogie de mars de Kim Stanley Robinson, mars la rouge, mars la verte et mars la bleue. tu peux aussi lire SOS Antartica du même auteur.
moi ce qui m'y intéresse c'est l'exposition de la voie de la contreculture américaine née sur les campus et autour d'internet justement dans un pays qui n'est pas démocratique et dont le peuple est illettré en majorité étouffante donc complètement fasciné par les modèles de puissance capitaliste. Et chez nous ça devient pareil : pas de démocratie, juste du cause toujours, et un peuple illettré et hypnotisé par les télévision et le consummérisme.
Je m'inscris en faux quant à l'affirmation que windows marche tout seul : j'ai suffisamment fait de dépannage en espérant d'ailleurs pouvoir être embauché par une agence... Pour voir combien il pose de problèmes ergonomiques aux utilisateurs surtout débutants ! Le développement de windows est basé sur une image exagérée, purement publicitaire, de sa facilité d'utilisation et d'installation. C'est même littéralement de l'escrocquerie en comparaison de cette image !
Ensuite je me suis mis à linux TOUT SEUL comme un grand alors que c'est radicalement étrangé à ma façon d'être : d'une part je pense que de très nombreux progrès dans la vulgarisation du sytème ont été fait
et que d'autre part, il existe des distributions étonnantes de facilité comme les distributions fondées sur les Knoppix et dernièrement toute la série des Ubuntu.
Personnellement je fonctionne avec un ordinateur ayant plusieurs système d'exploitations sur le même disque dur. Pour linux ma distribution principale est celle qui est la plus conviviale : la Mandrake actuellement Mandriva, distribution de conception française, d'une facilité d'administration qui laisse rêveur.
Dans une distribution, il y a le système d'exploitation ET LES LOGICIELS EN PUS, comme bureautique, base de données relationnelles, tableurs, traitement d'image et de texte, navigateurs webs (plusieurs !), logiciels de courriels (plusieurs aussi à dispositions !) et tout et tout... bref il faut essayer pour comprendre que c'est dingue ce que l'on peut avoir sans effort et pour l'instant gratuitement.
Il y a un gros travail d'information à faire sur les RECENTS progrès du monde LINUX !
Je pense que dans ton article, ma grande, il y a quelque chose de très simple à ajouter : la pratique de Linux oblige à sortir du consummérisme d'outils comme jusque là les gens le pratiquaient avec tout nouvel outil. Il y a eu un mouvement initial d'utilisation de la voiture et de la moto où quand on était pauvre surtout, on apprenait aussi à prendre conscience de ce qu'était cet outil : on devenait mécanicien amateur.
Le mouvement Linux pousse à comprendre et à retrouver la maîtrise de son outil de production culturel.
L'outil de logiciel libre selon ses fondateurs, ex hypies de fac californiennes ( je fais allusion à Richard Stallman fondateur de GNU) est généré par deux motivations : l'esprit de bricolage adaptatif artisanal ou système démerde et l'esprit d'échange et de partage des ressources.
L'esprit GNU plus que Linux est communiste et résistant américain à la base !
bon c'est pas leur prétention, juste une impression personnelle ! Mais il ne faut , ou jamais, dissocier GNU de Linux. Car sans GNU, Linux n'est qu'un noyau inutilisable. Donc à la limite il vaudrait mieux parler du mouvement GNU que de Linux : et ça fait une sacrée différence d'inspiration d'objectif.
Après je te rejoins complètement quant aux détournements ou perversions du système. je vais même plus loin en disant que le mouvement du logiciel libre est miné par un esprit de concurrence, à qui joueras à être le plus fort, que je n'aime pas du tout, qui me rappelle l'esprit des gangs de voyoux et de truands bien connus et que rejoint complètement le système capitaliste : ce sont eux qui font que le système est encore élististe et pas à la portée de tout le monde car ils entretiennent leur position "d'infomagicien" dominateur par le savoir.
Or on ne parle jamais de cela, de ce risque qui existe parce qu'il est toujours et sera encore longtemps à la racine des comportements humains, dans le coeur humains (quelle sale bête !)
Tout outil peut être récupéré par la volonté de puissance et de nuisance consistant à s'en assurer le monopole d'utilisation ou à tout faire pour que le "concurrent", même et surtout s'il ne se considère pas comme concurrent, car en cela il ne reproduit pas la valeur morale de la concurrence et donc ne la valorise pas non plus, pour que le concurrent donc ne puisse produire quoi que ce soit qui ne serait pas produit par l'agent de volonté de puissance.
Linux et internet n'échappent pas à ce comportement humain dominant.
L'entrisme dont tu parles est du même genre : une volonté de nuire au développement de ce qu'il craint qui lui fasse de l'ombre. tout est une crainte irréfléchie et donc irraisonnée. Et ça génère une agressivité et une combativité odieuse : une seule solution, la balle dans la nuque au bout du couloir ( et la facture de la cartouche et de l'entretien du flingue à la famille). Donc bref le rejet simple du site internet par exemple.
Par ailleurs ou en plus, l'internet remet les gens à la réflexion et la discussion par correspondance, donc au réapprentissage de l'écrit et à l'autoconstruction culturelle dans l'échange. ça aussi, bien que cela opère en fait un retour aux sources culturelles, c'est révolutionnaire.
Ce dernier point me semble être des plus importants. Le retour à l'écrit est le retour à la conscience de la distance entre soi et l'autre, donc la prise de conscience de la distance sociale. Il est accompagné de la prise de conscience de la distance entre correspondance et réalité : apprendre donc à gérer son imaginaire à l'égard de l'autre. C'est ce que tu soulèves dans l'idée de l'observation des rencontres qui n'aboutissent pas toujours après une conrrespondance fructueuse : apprendre à voir l'autre au delà des lignes comme au delà des apparences, dans l'océan de l'indifférence et de la solitude existencielle.
Il y a en fait à mon avis beaucoup à développer et à apprendre à apprendre dans tout cela.
Evidemment la chaire aussi peut être trompeuse... donc l'apprentissage est toujours celui de la lucidité, mythe de la caverne de platon, comprendre que les ombres qui dansent sur le mur ne sont que celles faites par la lumière et ceux qui s'agitent devant, même si on ne les voit pas...
Bonsoir,
Internet est intéressant en ce qu'il révèle que c'est bien souvent au sein de ses formes les plus évolués qu'un mode de production fait émerger les traits de son dépassement – certes encore aujourd'hui embryonnaire – et donc in nuce la possibilité d'une forme supérieure du rapport social existant.
Pour se convaincre de cette nouvelle « forme menaçante » échappant dans certains cas aux rapports capitalistes, il suffit de voir les incessantes campagnes de criminalisation à l'encontre des réseaux d'échange comme eMule, Torrent, etc.
En tant que marxiste, je reste attaché à la notion de dictature du prolétariat, à savoir dans une perspective révolutionnaire la nécessité « d'attenter despotiquement au droit de propriété » comme disait Marx et par exemple, le phénomène du P2P, loin d'être une cybercriminalité peut en être une forme achevée.
Despotique... en même que douce.
Reste à en dresser les contours d'une appropriation révolutionnaire (au sens plein du terme).
Michel
(PCF)
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