mercredi 21 novembre 2007

CE QUE NOUS "DEVRIONS" FAIRE ET QUE NOUS NE FERONS PAS !

Il est manifeste que le pouvoir d’Etat nous veut tristes, désorientés et pour tout dire, à genoux.

Comment décrypter les messages politiques des Sarkozy, Fillon, Bertrand, Royal, Hollande, Valls et cie ces derniers temps?

Nous devrions nous contenter des miettes de quelques-uns qui se goinfrent au -dessus de nos têtes, alors que nous sommes le nombre et qu’unis, nous sommes la force.

Nous devrions accepter la « gestion » du système capitaliste que nous proposent des « leaders » (dont je m’étonne encore qu’ils osent toujours se prétendre « de gauche ») qui ne nous offrent pas d’autre alternative qu’une forme de prostitution sur laquelle on jetterait le voile pudique de la "realpolitik".

Nous devrions faire confiance à ces gens, qui se préoccupent beaucoup de leur image et de leurs « cotes de popularité », de leurs sondages et de leur réélection, mais qui ignorent notre légitime besoin de dignité, qui ne réfléchissent pas à notre amour-propre, qui ne se battent ni pour nos besoins matériels ni pour nos besoins immatériels.

Nous devrions nous faire suer le burnou pour avoir une retraite à peu près décente pendant que des Forgeard et cie se cassent avec des parachutes dorés qui représentent des dizaines de milliers de SMIC , après avoir planté les entreprises et les salariés dont ils avaient la charge.

Nous devrions aimer être enchaînés à nos bureaux, à nos machines, pour gagner des salaires à peine corrects, alors que les nantis préfèrent se la couler douce sur les Yacht de Bolloré, ou boire du champagne au Fouquet’s !

Nous devrions, non pas seulement accepter, mais aimer notre servitude de microbes humains, alors que d’autres affichent clairement qu’ils préfèrent les vacances au soleil, les grands appartements or et j’en passe ! A eux le plaisir, à nous la nécessité.

Nous devrions accepter que nos gosses reçoivent une moins bonne éducation que les leurs, accepter que les cerveaux de nos jeunes soient vendus à l’Oréal, à J&J, à MacDo.

Nous devrions accepter sans ciller qu’on poursuive les « sans papiers » criminels de par la volonté de la loi, nous devrions faire nôtre le principe de la « concurrence libre et non faussée », nous devrions aimer la Star Ac et Pop Stars plus que tout, vénérer des PPDA et des Chazal immémoriaux et indéboulonnables.

Nous devrions vouloir que les plus pauvres crèvent de faim et que les plus riches deviennent encore plus riches.

Nous devrions marcher au pas et la boucler. Manger de la merde et en être contents. Et trouver notre absurde docilité normale et bienséante.

Nous devrions plier, courber l’échine jusqu’à en crever, nous aplatir devant la sacro-sainte dette publique, devant les critères de Maastricht, devant la mechandisation du savoir , devant la privatisation de l’enseignement, de la santé, du transport.

Nous devrions régler nos désirs d’enfants sur leur morale, et sur la possibilité que nous laissent nos comptes en banque, l’état de nos finances et nos journées de travail.

Nous devrions faire le choix du « privé » plutôt que celui du "public", le choix de l’égoïsme plutôt que celui de la solidarité et de la fraternité.

Nous devrions trouver Bush et Sarkozy merveilleux et Chavez et Castro ignobles, nous devrions préférer le pragmatisme comptable au rêve et à l’utopie, nous devrions abdiquer notre volonté souveraine pour la déposer aux pieds d’une poignée de voyous d’Etat qui se paient notre tête du matin au soir et ne tiennent jamais leurs promesses.

Nous devrions croire que faire preuve d’intelligence et de raison, c’est d’accepter purement et simplement le capitalisme comme horizon indépassable.

Nous devrions admettre qu’il faut « savoir arrêter une grève » et être « raisonnables ».

Nous devrions avoir peur : peur de l’avenir, peur de Sarkozy, peur de l’Autre, peur de « tout perdre », peur de faire des erreurs, peur de faire le "mauvais choix", peur des jeunes, peur des cités et des banlieues, peur de l’amour , peur de la mort, bref, nous devrions nous laisser gouverner comme des vaches ruminantes, à coup de gourdin sur la tête.

Ah mes amis ! Tout ce que nous devrions faire, selon eux, et que nous avons de moins en moins envie de faire.

Tout ce que nous devrions faire et que nous ne ferons pas.

C’est pas croyable ce que les prolétaires ont mauvais esprit ma bonne dame !

Quand je vois ce que nous proposent les politiciens d’Etat professionnels, j’ai l’impression d’assister à une séance de bizutage : on casse le nouveau, on « l’usine » pour qu’il accepte enfin sans broncher l’ordre ancien immuable.

J’ai l’impression que l’un comme l’autre, vraie droite et pseudo gauche, veulent avant tout nous « casser », nous broyer, démolir en nous l’Idée même que nous avons le droit de souhaiter, de rêver, d’espérer AUTRE CHOSE pour nous, pour nos proches, pour nos gamins, que ce maudit capitalisme.

Courage ! Ca oui, il va nous en falloir du courage, la lutte sous l’ère du Maréchal Sarkozy ne fait que commencer, on va se retrouver souvent dans la rue et ailleurs, et si ce n’est pas demain, ce sera après-demain.

Ne nous laissons pas intimider par leurs rodomontades, leurs flics, leurs propres peurs. Serron-nous les coudes.

Ne pensons pas "petit" et "perso", pensons collectif et solidaire, pensons loin, pensons à nous et donc, au-delà de nous même.

Réfléchissons avec Amour de l’Autre.

Il y a une volonté morbide et détestable à l’œuvre en France depuis des années et des années, cette volonté s’appelle la Réaction, elle est au service du Capital et elle a fini par éclater au grand jour. Au moins, enfin, les masques tombent.

Face à ce pouvoir d’Etat, face à tous ces nantis, nous sommes toutes et tous des OUVRIERS et nous devons nous organiser et nous défendre comme tels.

Souvenons-nous de ce que disait Chevalier au 19ème siècle : « Classe laborieuse, classe dangereuse » !

C’est NOUS qui leur faisons PEUR et pas l’inverse, depuis la nuit des temps.

Et parmi les prolos, ceux qu’ils redoutent encore plus que les autres, ce sont les prolos communistes, car nous sommes les signes vivants du désir organisé que leur règne prenne fin.

Parce qu’ils possèdent, ils ont bien plus à perdre que nous et parce qu’ ils sont beaucoup moins nombreux que nous, ils tremblent que cèdent leurs murs ; sans leur milice, ils sont vaincus et ils le savent.

Assis sur son trône, le roi du monde tombera toujours de plus haut que nous !

Amis, camarades, n’ayons pas peur, avançons sans crainte, PERSONNE ne sait de quoi demain sera fait, mais ce qui est sûr, c’est que ce "demain", il peut se faire sans nous et contre nous, ou AVEC NOUS ET POUR NOUS.

Salutations fraternelles et de combat

La Louve

6 commentaires:

SAd___ a dit…

Nous avons le choix !
Etienne de la Boétie écrivait vers 157O :

"Que vous pourrait-il faire ?
Si vous n'étiez receleurs du larron qui vous pillent, complices du meurtrier qui vous tue et traître à vous même ?"

Salutations aux camarades ;-)

François a dit…

Salut tout le monde,bien d'accord avec toi sur le totalité de ton article.
Cependant dans "ce qu'il ne faut pas faire"tu aurais pu ajouter :il ne faut pas suivre bêtement les directions syndicales qui trahissent....
Encore une fois cela semble bien parti pour la reprise à la SNCF alors que RIEN MAIS VRAIMENT RIEN n'a été obtenu par la base.
Le mouvement ouvrier dans sa totalité est en train de reculer jusqu'avant 1945,c'est une des plus grande catastrophe de l'histoire des luttes en France.La pomme d'achoppement qui était à l'origine de la colère des travailleurs(euses):l'allongement de la durée de cotisation à 40 ans au lieu de 37,5 est toujours d'actualité et Sarko.a réafirmé qu'il ne céderait pas là-dessus...et pourtant le travail reprend sur conseil,entre autres,de Didier Le Reste.
Il ne reste plus qu'à espérer que la base ne se laisse pas faire et qu'elle tienne le coup,mais je ne suis guère optimiste.

Fraternellement à toutes et tous.
François

SAd___ a dit…

"il ne faut pas suivre - bétement (!?)- les directions syndicales" ?
Ha bon !!!?
C'est quoi ce "betement" ??? faire grève, c'est à dire "ne pas toucher "mon" salaire à chaqu'un des jours ou "JE" suis l'honneur, moi tout seul, gréviste ! de la classe ouvrière toute entière, !

C'est qui, celui que me dit " suivre bétemeté, ...!?"
Au nom de quoi ?!

Par contre ce poser la question, de comment avoir un syndicat puissant, fort, clairevoyant, intelligent, rassembleur, fraternelle, ..., Communiste !!!
Ou comment "travailler" pour, ...sur ça François, pas de question, pas de doute, pas de recherche, pas d'investissement, pas d'implication, ... Pas d'engagement, des leçons, voilà tout et voilà seulement ?
François compagnon, c'est qui le bétement ?

François a dit…

Salut Sad,je n'ai pas dû être très clair.Tu interprètes mon billet de manière un peu facile.Quand je dis :"les feuilles tombent en automne " ,je ne dis pas :"elles remontent au printemps".

Je critique d'abord et avant tout certains dirigeants de la CGT,B.Thibault et Didier Le Reste en particulier.B.Thibault car depuis le début du conflit des cheminots il fait tout pour que cesse la grève sous prétexte de négociations alors qu'il sait pertinemment que si le travail reprend C' EST FOUTU !Par la négociation on n'arrivera à rien et surtout sans PRESSION de la base.
Compte tenu des réactions de la base,violentes à la limite de l'affrontement physique avec BT,Didier Le Reste a pris le relais se "gauchisant" un court moment pour mieux baiser les gars ensuite.Et cela a marché!!
Et,ce que je reproche à la base,(une partie de la base)c'est de s'être laissée manipuler et d'avoir suivi ces dirigeants qui les ont amenés à ce que nous assistons aujourd'hui :une défaite totale où plus rien n'est à espérer.Alors que les fameux dirigeants crient à la victoire.

Je suis moi même à la CGT depuis tout môme (16 ans à peu près)et j'en ai 62 aujourd'hui,j'y suis toujours bien que retraité.J'ai choisi la CGT car c'était le seul syndicat s'appuyant sur le syndicalisme de masse = lutte de classe.
On m'a souvent surnommé"la grande gueule"mais personne n'est parvenu à me virer car j'étais soutenu par la base qui savait que je n'étais pas celui pour qui on voulait me faire passer.
Des trahisons j'en ai vues et combattues des paquets et à chaque fois ou presque cela se finissait par une reprise du boulot sans avoir obtenu ce pourquoi on avait débrayé.Et même quand on obtenait quelque chose cela ne correspondait que très rarement à la totalité de nos revendications car la reprise du boulot se faisait avant.
On vient d'assister à la même chose ,une fois de plus,avec les cheminots et avec en plus une énorme régression.Seul le syndicat SUD s'est conduit honnêtement,mais hélas il est trop petit et ne suffira pas à maintenir les gars en grève.La reprise est nettement amorcée et cela va continuer.Il faudrait un "réveil" de la base mais si il n'y a personne pour décider les gars ils ne feront rien.Et c'est en cela que je parle de "suivre bêtement",ils devraient réfléchir par eux-mêmes mais non... ils gueulent comme des petits chiens et reprennent le turbin pas là de s'y laisser reprendre. Alors le coup d'après pour les faire débrayer à nouveau...!!
Dans la CGT il y a des gens réfléchis,intelligents,responsables mais le plus grand nombre préfère qu'une minorité pense pour eux et cela fout tout en l'air.
Ce problème n'est pas celui des seuls syndicats d'ailleurs c'est aussi celui des partis politiques.

Le constat fait mal mais le libéralisme,stade suprême du capitalisme,est en train de l'emporter avec l'aide d'une poignée de traîtres à l'intérieur des syndicats et des partis ouvriers.

Voilà pour mon analyse camarade Sad et si tu savais ce que j'aimerais me tromper!!!

Fraternellement à toi ,à toutes et tous.

SAd___ a dit…

C'est quoi, et c'est où "allez jusqu'a bout", c'est quoi "le bout du bout" ?

Est-ce une corde, avec laquelle on va se pendre ?

François, tu es retraité, tes jours de grèves ne sont pas comptabilisé pareil, en es-tu d'accord ?

Ce qui me gène, c'est le mot "bêtement", retire le et nous nous retrouverons sur le même plan & d'accord !
C'est à dire, celui, où nous réfléchissons d'égal à égal, où nous travaillons notamment à affûter nos outils, pour les rendre encore plus tranchants !

Nous, les travailleurs nous disposons de nos moyens à nous !
Un syndicat, la CGT. Et un parti, le PCF !

Nous n'avons plus le temps (ni le luxe !), de nous égarer (rappel toi les comités Bové & antilibétruc !

Reprenons notre place chez-nous !
Soyons fraternelle, et respectueux mais surtout soyons ferme !

Je sais, la facilité, c'est de jeter l'opprobre, de dire : "ils sont bêtes, ..., crier trahison, ... !

Mais si c'est dure, c'est que c'est justement ce qu'il faut faire

Je t'embrasse (depuis mes 90 ans!)

François a dit…

Re-Salut Sad,
1) aller jusqu'au bout:pour moi cela veut dire :n'accepter sous aucun prétexte l'allongement de la retraite des cheminots et cheminotes de 37,5 ans à 40 ans.D'une part parce que ces camarades reculent,font un bon terrible en arrière,se font bouffer des acquis obtenus de longue date (1945).Sans parler du terrible problème des décotes;ils et eles vont voir leur calcul de retraite fondre d'au moins 25%.
D'autre part tous les travailleurs et travailleuses vont trinquer.En effet le prétexte " d'équité "prôné par le gouvernement n'est autre qu'un argument fallacieux qui va permettre d'allonger TOUTES les retraites ,dans le privé comme dans le public.On peut même craindre,qu'à plus ou moins long terme, il n'y ait plus de retraite du tout.Quant on voit les jeunes qui de plus en plus commence à 20,22,25 ans et même plus on peut objectivement se poser la question.Moi,personnellement j'ai peur pour mes enfants et petits enfants pour qui j'espérais un "monde" meilleur.J'ai longtemps pensé que les jeunes générations auraient plus de chance dans le travail,qu'ils auraient plus de droits au savoir et à la culture en général..etc..Et c'est exactement le contraire qui arrive ,et de plus en plus vite.

2)suivre bêtement: le gouvernement ayant mis en préalable le fait qu'il ne reviendrait pas sur la démolition de ces acquis(allongement des cotisations,décotes..)les dirigeants NE DEVAIENT en aucun cas s'assoir à la table des négociations.Pour accepter de négocier les syndicats devaient absolument maintenir le rapport de force qui s'était construit et qui était solide et faire pression quitte à appeler les gens du privé à rejoindre le mouvement.Et cela jusqu'à ce que le gouvernement lâche.Chose qu'il aurait faite ayant peur comme il l'avait que cela s'amplifie,voire même aille vers un " troisième tour social".
Au lieu de ça les directions n'ont cesser d'appeler à la reprise,pas directement mais en donnant leur point de vue négatif à la poursuite du mouvement,parlant d'avancées significatives..lesquelles??
Un commencement de collecte avait été mis en route pour aider les grévistes,j'ai posé la question sur bellaciao pour savoir où il fallait envoyer les fonds?Pas de réponses sinon des camarades comme moi qui voulaient aider les grévistes mais ne savaient où s'adresser.Ce qui signifie que l'initiative a été purement cassée.
Mais tout ce dont nous parlons :la base n'est pas faite de plus cons que nous !Alors,non de dieu,pourquoi avoir suivit les directions et reprit le boulot sachant pertinemment que rien n'avait été obtenu?La grande majorité s'est conduite en suiviste,en moutons de Panurge.C'est ce que j'appelle " bêtement".

Tu as raison pour ma retraite elle n'est pas calculée comme ça et je peux te dire qu'elle n'est pas lourde.Et je souhaite de tout coeur aux générations futures d'en avoir de plus substancielles.
Voilà mon ami Sad,je t'embrasse également.
François