mercredi 5 septembre 2007

DEPASSER LE CAPITALISME : TELLE EST « LA » QUESTION .(I) (Par Olivier GEBUHRER, Mathématicien, Membre du CN)


DEPASSER LE CAPITALISME : TELLE EST « LA » QUESTION .(I)
( par Olivier Gebuhrer ;Mathématicien , membre du C.N) .


"Oui , il y a matière à débattre :

1) A quel problème déterminant est confronté la planète ?

A mon sens , il s’agit de trouver les voies et moyens de dépasser le capitalisme ; le dire implique qu’il s’agit d’une question qui ne peut être l’affaire « d’un seul pays » , qui s’inscrit dans la durée , ne comporte pas de « stades » intermédiaires , mais constitue un processus historique permettant un changement de civilisation ; dans ce processus , qui suppose des individus conscients , les ensembles nationaux jouent un rôle qui ne saurait être sous-estimé : les coups portés au système capitaliste ont un pays donné pour épicentre et l’onde de choc est mondiale .

Soit dit en passant , si F Hollande, découvre, apparemment récemment, qu’on ne « va pas tromper les gens en annonçant la fin du capitalisme » , et que « le grand soir c’est fini » , il y a beau temps que les communistes , pour leur part , se sont confrontés à cette idée aujourd’hui des plus banales ; si les déclarations de F Hollande ont un sens , c’est uniquement pour indiquer qu’aujourd’hui, la question du dépassement du capitalisme n’est PAS une question pour lui .

Elle ne l’est pas non plus pour O Besancenot qui visiblement tient pour un objectif en soi « l’anticapitalisme » ce qui n’a à peu près rien à voir avec les exigences du temps .

Bien évidemment, il faut d’entrée de jeu savoir si cette idée du dépassement du capitalisme est un objectif nécessaire et atteignable, sans se fixer de calendrier, on l’a dit .

Or non seulement le capitalisme ACTUEL, s’il continue d’entraîner dans son cours une révolution permanente des forces productives, ne le fait pas à la façon d’hier ; les forces productives que le développement capitaliste entraîne sont de plus en plus captives de la logique financière qu’il tente d’imposer à la planète ; de plus , et pour la vie quotidienne des êtres humains , c’est le plus visible et le plus insupportable , le progrès du capitalisme, se traduit aujourd’hui par davantage d’oppression ,de formes nouvelles de domination , d’exploitation des êtres humains par d’autres ; le capitalisme d’aujourd’hui ronge la planète : la Grèce qui brûle en est l’exemple le plus récemment intolérable.

Analyser le capitalisme d’aujourd’hui est plus indispensable que jamais , encore faut –il le faire en continu . Ce n’est pas mon objectif ici .

Mais ce qu’il importe au premier chef de mesurer c’est que dans le temps où le capital développe son emprise de façon renouvelée sur l’ensemble des aspects de la civilisation humaine , tous les moyens existent aujourd’hui pour que les besoins essentiels des individus et des peuples soient satisfaits : ni la famine , ni les pandémies , ni la misère , ni le sous –développement (terme employé ici pour aller vite ) ,ne sont inéluctables ; la productivité du travail est telle aujourd’hui que les formes que le capital maintient et développe pour assurer le renouvellement de la production sont pour une large part obsolètes ;le travail contraint n’est plus une nécessité, même si le capitalisme entretient par tous les moyens l’idée inverse , il doit compter aussi avec cette donnée , inimaginable , il y a un siècle .

Le capitalisme a donc fait son temps . Or le dépasser suppose d’en utiliser certaines formes qui demeurent et demeureront encore longtemps à la fois inscrites dans les consciences et les processus divers qui ne peuvent s’inscrire dans le cadre de nouvelles formes nécessaires d’appropriation sociale et collective des grands moyens de production et d’échange ; d’utiliser ces formes CONTRE lui et non pas POUR lui ; c’est pourquoi des mesures structurelles sont à la fois indispensables et insuffisantes ; c’est pourquoi , on ne peut assigner de terme au processus de ce dépassement qui implique évidemment une révolution sociale et politique nouvelle ;on a dit plus haut qu’une telle révolution est mondiale dans son essence , mais qu’elle trouve ses points d’ancrage dans le patrimoine historique de chaque peuple , de chaque nation .

Cela n’a RIEN à voir avec on ne sait quel « compromis historique » qui n’eût jamais d’historique que le nom . Tout cela est nouveau ; rien de tout ceci n’était seulement envisageable à la naissance des partis communistes , encore bien moins dans le cadre de la Russie soviétique ; on a oublié les avertissements répétés de Lénine , sur le caractère RETARDATAIRE de la Révolution soviétique , oublié ses avertissements sur le fait que pour que celle-ci s’accomplisse , il fallait que des pays capitalistes développés s’y engagent . On ne peut ici s’attarder –et c’est dommage- sur l’itinéraire intellectuel des Partis communistes qui ne surent pas comprendre ce que tout cela signifiait .

Nous y sommes , de force ; il eût été préférable de le faire de gré .

Structurante de part en part , la question du dépassement du capitalisme est l’enjeu central du Congrès du PCF .

2) ALLIANCES, STRATEGIE, ou VISEE communiste.

Nous l’avons dit d’entrée : ce que s’efforce de faire le capitalisme d’aujourd’hui vise à entraver par tous moyens la LIBRE COOPERATION d’hommes et de femmes LIBRES ET EGAUX en droits et en devoirs. Au fond , bien qu’on puisse discuter ce raccourci , cette LIBRE COOPERATION résume ce que nous appelons aujourd’hui la visée communiste ; toute démarche politique des communistes et de leur parti doit donc être sous-tendue par deux questions : la première est celle de savoir si telle décision permet une avancée fût-elle millimétrique , vers un dépassement du capitalisme et la seconde est de savoir si telle décision est de nature à permettre l’appropriation la plus large possible par les citoyennes et les citoyens eux-mêmes, dans leur diversité , des démarches , des problématiques qui concourent à façonner leur existence.

Le communisme ne consiste pas à « prendre le pouvoir » MAIS A LE RENDRE ; savoir si c’est ce que nous avons fait jusqu’ici n’est pas le but de cette tribune .

J’ai l’intention de développer certaines idées qui ne peuvent faute de place être exposées ici , dans une autre tribune : il faut savoir pourquoi la question de TOUTE LA GAUCHE est d’actualité , savoir de QUEL Parti nous avons besoin , et de quelle GAUCHE ; comme l’écrivait A Hayot dès le lendemain des législatives : il y a DEUX espaces à cultiver : l’espace communiste et celui de la gauche ; confondre les deux dans une même trajectoire ne rapproche en rien les objectifs de l’époque , conduit à la confusion et maintient en l’état des défauts importés de nos années d’errance ."

1 commentaire:

SAd___ a dit…

Merci Olivier ;-)