dimanche 27 mai 2007

De quelques questions de Michel Onfray

De quelques questions de Michel Onfray.
(Par OLIVIER GEBUHRER membre du Conseil national du PCF )


Cette réaction prévue intialement pour l’Humanité a bénéficié de plusieurs observations pertinentes de Claude Gindin . L’auteur l’en remercie vivement

Dans les réflexions de Michel Onfray parues le 22 MAI 2007 dans l’Humanité, on trouve une série d’affirmations et un appel au PCF : sa contribution est suffisamment provocatrice pour qu’on ne laisse pas cet article tomber dans les archives et le silence des lourdes défaites.

La gauche a perdu une grande bataille ; toute la gauche ; Michel Onfray considère que du côté du Parti Socialiste, il n’y a plus rien à voir.

Si tel est le cas , disons –le d’emblée , alors c’est sans espoir et la droite sous sa forme la plus outrancière, celle qui réunit Versailles , Pétain , et tout le gotha de la finance d’aujourd’hui , toute l’intelligentsia qui ne cesse de détruire les rêves , est pour longtemps au pouvoir en toute béatitude ; le PCF , la candidate qu’il proposa à l’élection présidentielle envisagèrent les choses autrement : il s’agissait de « révolutionner TOUTE la gauche » ; le message , c’est le moins qu’on puisse dire, ne fut ni entendu ni compris ; cela signifie-il que ce n’était qu’une formule , histoire de faire un tour ?

Peut –on demander à Michel Onfray d’y regarder à deux fois ?

Le PCF a commis de lourdes erreurs et les paie encore ; mais on ne peut pas dire qu’il ne s’est jamais livré à une sévère introspection , même à retardement ; de cette introspection , furent tirées diverses conséquences parmi lesquelles le PCF cessait de se considérer comme le Parti –guide de la révolution qu’il avait toujours pour objectif de contribuer à faire advenir , révolution d’un genre nouveau à vrai dire , abandonnant pour toujours l’idée de « grand soir » mais pas l’idée de dépassement du capitalisme et , si l’on peut dire, encore moins celle de la visée communiste qu’il s’employa à préciser sans que la démarche en soit achevée .

Ce corpus n’est pas si ridicule qu’on puisse le bousculer d’un revers de main ; l’adaptabilité du capitalisme n’est –elle pas vérifiable ?
Un des ses plus remarquables thuriféraires ne décrivit –il pas la crise comme l’état permanent de la société capitaliste ?
N’est il pas redevenu un système étreignant la planète, et menaçant les conditions d’existence de la civilisation humaine ?

Si tel est le cas , l’existence d’un parti qui rassemble des citoyennes et des citoyens qui considèrent que , réformable à l’infini , le capitalisme est la forme ultime de la civilisation, est dans l’essence même des choses ; cela n’exclut nullement que ses membres , ses dirigeant(e)s (à un moindre degré sans doute) , et surtout celles et ceux qui peuvent être amenés à voter pour lui , se posent la question de savoir comment on sort de cette situation dans laquelle , plus les choses changent , plus dure est la vie pour la majorité de la population ; et pour des millions de nos concitoyennes et concitoyens , qui inscrivent leur vie dans le cadre du capitalisme , donc a priori ne songent pas sérieusement à trouver les voies de son dépassement , la règle d’airain de l’argent comme mesure de toute valeur , de toute activité , de toute création, tout imaginaire, est néanmoins de nature à induire en eux, dans la tension, la recherche d’un autre type de société ; ces citoyennes et ces citoyens là , à des degrés divers, sont angoissés par l’idée que même majoritaire , le parti socialiste s’avère impuissant à changer l’ordre des choses ; majoritaire , il est impuissant , hégémonique , il est battu et entraîne toute la gauche dans la défaite.

Et il n’est au demeurant pas certain que ces femmes et ces hommes se satisfassent longtemps encore de voir les défaites anticipées d’abandons politiques et idéologiques pour en préparer d’autres plus graves encore.

Au demeurant, cela se vérifie déjà à des degrés divers, en Europe évidemment mais aussi dans le monde, y inclus les Etats-Unis d’Amérique.

Ce parcours rapide devrait suffire pour montrer que si l’on ne trouve pas dans les ressources de la pensée de TOUTE la gauche les moyens de sa régénération , même un parti comme le PCF en serait réduit au solo funèbre ; la France tranche cela autrement : pour l’instant , elle l’entend peu et l’écoute moins encore .

Comme le structuralisme a imprégné la gauche française tout autant qu’un marxisme très fruste, on peut déduire de mes propos que la solution est toute trouvée : une Gauche repeinte, régénérée du point de vue de ses figures.

Un grand Parti de la gauche en somme.

Mais évidemment, je n’ envisage rien de tel ; les frontières entre courants idéologiques , politiques, culturels , symboliques de la gauche française ne sont pas étanches ; les réunir dans une unique formation n’est pas seulement du domaine de l’incantation , c’est se priver a priori du moyen de réussir .

Les frontières entre courants de la gauche ne sont pas étanches mais des années , des décennies de combats dont l’axe déterminant était la défaite ELECTORALE de la droite ,combats au sein desquels le débat interne à la gauche , toute la gauche ,fut étranglé , n’ont jamais permis d’en faire voir autre chose qu’une bataille vaine pour l’hégémonisme , ce dont personne à gauche n’a rien à faire ; mais incandescence du débat , il y a .

A cet égard, à nos yeux, les responsabilités politiques de l’escamotage sont diversement et inégalement partagées ; mais ce n’est pas pour dégager en touche les responsabilités politiques propres du PCF qui en joua en son temps alors que cette conception meurtrière était parfaitement étrangère à son projet ; le visage de la France porte de façon indélébile ( Sarkozy pense s’en tirer à peu de frais) la marque d’une alchimie historique dans laquelle TOUTE la gauche est présente ; de cette alchimie , il est impossible d’extraire ce qui revient à qui , c’est le propre de l’alchimie .

Ayant tenté de repenser l’ensemble de ses conceptions , le PCF se lança dans l’aventure des Collectifs avec l’idée de rassembler non pas AUTOUR de lui , mais de rassembler sans a priori , sans limite déterminée à l’avance , toutes les forces , individuelles et collectives de la gauche pouvant être intéressées par une démarche de coopération à EGALITE DE DROITS ET DE DEVOIRS ; l’affaire s’effondra comme on le sait , temporairement ;mais pour autant, la démarche par elle-même se trouve t-elle condamnée ?

Si c’est le cas, bonsoir madame, le scénario est déjà connu.

Il faut donc reprendre d’urgence ; mais évidemment, à nouveaux frais, notamment intellectuels s’entend.

Dans ce cadre, des tâches singulières incombent au PCF.
Mais on ne se tirera pas de l’épreuve sans que toutes les forces de la gauche, TOUTE la gauche, y incluses évidemment, celles qui ne s’impliquèrent au mieux que sur la pointe des pieds, je pense en particulier à tous les forces du mouvement syndical et associatif, qui ne veulent , à bon droit, sous aucun prétexte, être instrumentalisées , se livrent à une réflexion en profondeur et, de grâce, sans complaisance .

Ce dont il est question est de l’inédit total ; il s’agit de la construction d’une mise en commun. Qui peut bien en être par avance exclu ?

Pour les Communistes, la question d’un dépassement révolutionnaire du capitalisme demeure la question des questions ; non seulement, la lourde défaite actuelle n’enlève rien à son actualité mais elle la renforce ; mais il n’est dans l’esprit d’aucun (e) communiste de demander à quiconque d’en faire un préalable de sa propre contribution.

Il n’est pas dans l’esprit du PCF de demander que les contributions qu’il pourrait être amené à faire supposent que l’on s’incline devant le propos avant même d’en avoir discuté.

Est-ce chose impossible d’en faire une conception partagée ?

Que ce processus de mise en commun prenne le temps nécessaire à sa construction ; ce n’est pas celui des calendriers électoraux même s’il faut en tenir compte .

Dans ce processus, de nouvelles habitudes mentales doivent voir le jour ; celles et ceux qui y participent au début seront en mesure d’en faire venir d’autres et devront s’y employer ; une élaboration citoyenne complètement nouvelle commencera à s’esquisser ; des forces politiques qui se regardaient auparavant en cherchant avant tout à découvrir les pièges derrière les positions publiques devront faire l’apprentissage du respect mutuel ; elles devront laisser à la droite les stratégies inavouées et les compromissions politiques ; elles ne changeront ni d’identité , ni de programme ; elles ne perdront pas leur âme si elles en ont une ; mais ce qui est sûr, c’est qu’ainsi se construira une force politique, dont les formations politiques qui en participent, seraient totalement partie prenante sans en épuiser ni dominer le contenu , d’une ampleur inégalée et d’une capacité d’initiative comme on n’en aura pas connu depuis fort longtemps .

Cette force là , populaire et citoyenne, devra apprendre ,chemin faisant, à chasser de son propre horizon les combinaisons politiciennes, les ambitions personnelles, l’autosuffisance ; elle devra apprendre en un mot , le sens de sa propre critique réactive, condition pour être bien mieux à même de déjouer les manœuvres et les pièges que les forces adverses seront inévitablement amenées à lui tendre ; des formes nouvelles d’élaboration collective et de dépassement des inévitables confrontations ( dont le « consensus », n’est qu’une forme singulièrement pauvre ) devront voir le jour ; ainsi , sera évité le désastre de la fin du Font Populaire ; ainsi sera rendu impossible le recours aux solutions fascisantes auxquelles les forces du capital n’ont jamais renoncé .

Et plus que tout, cette force ne résultant d’aucun compromis tactique préalable, trouvera en elle-même les forces de poursuivre si elle parvient, comme cela est assuré, jusqu’au gouvernement de la France.

Nous convenons que nous sommes ainsi fort loin de la supplique de Michel Onfray, du prince Kropotkine, et des marins de Cronstadt dont la tragédie résulta d’une DOUBLE méprise.

Est –ce si sûr au fond ?

Aller vers des formes inédites de démocratie politique, crée du désordre ; un désordre créateur à l’antipode de la société glacée par la logique de l’argent, que va tenter de mettre en œuvre de façon écrasante la droite française réunifiée. Le processus décrit schématiquement ci –dessus ne peut se concevoir sans de profondes transformations du PCF lui-même ; si Michel Onfray veut appeler cela une révolution interne, je ne passerais pas une seconde à réfuter le terme.

Mais ce qui nous importe au premier chef, c’est le contenu de la chose ; c’est là que nous trouvons un peu rapide le chemin proposé par l’auteur de la supplique ; le PCF ne peut pas se transformer à la hauteur de ses ambitions affichées sans choisir comme il l’a fait à toute heure sérieuse, le chemin de crête ; c’est celui que sans aucun doute il prendra.

21 commentaires:

@Caius a dit…

je suis inquiet...je trouve dans ce texte indigent (mais bavard) infiniment moins de réflexion, d'interrogation, de critique, de distance, de remise en cause que dans la plupart de nos (pourtant vraiment pas géniales) interventions sur ce blog...
Ca doit être parce que je suis fatigué ce soir... oui ça doit être ça...

Anonyme a dit…

D‘une question d'Olivier Gebuhrer.
Préalable à une stratégie d’union.
Les problématiques qui surgissent de la défaite de la Gauche se sont construites sur une succession de renoncements. Le plus important d'entre eux me semble être celui d'un mésusage des "concepts" mis à la disposition d’une compréhension partagée du monde. L'un des penseurs dont nous avons justement le partage et qu'Olivier Gebuhrer cite sans le nommer ne me semble pas devoir porter jusqu'à l'oubli le mésusage "marxiste" dont il fût victime. Il y a donc nécessité d'un retour à la pensée de Marx pour tenter de le comprendre enfin et comprendre avec lui les formes nouvelles du capitalisme contemporain dont il fût sous ses formes primaires l'ultime et génial exégète.
Sans vouloir insinuer par cette obligation de fond que les formes nécessaires à une mise en commun des pratiques (par exemple celles qui seraient revisitées sous l'angle d'une plus grande démocratie) soient de second plan, il convient désormais d'admettre le primat de la précision conceptuelle sans laquelle les unions ne procèderaient que des limites d'un volontarisme sans véritable poids dans l'Histoire, ni dans l'histoire de ceux, comme nous-mêmes, au nom desquels nous parlons et agissons parfois.

Osemy a dit…

@caius: oui, caius, tu dois être fatigué... tu commences par déplorer l'absence de komintern dans un précédent post, et maintenant, tu t'en prends au texte d'olivier gebuhrer qui pourtant, et me semble t il, est très intéressant et constructif, ouvre des perspectives, n'est pas un discours d'appareil (ce que je trouve encore plus remarquable d'un membre du CN, pardon de le dire), meilleur, et en tout cas, pas pire que certains textes écrits ici (et ce incluant les miens) ;-)) ... bavard et indigent donc? Je ne partage pas ton avis , d'autant OG synthétise des choses avec lesquelles je suis en accord et que j'ai déjà développées ailleurs- mais peut être peux tu nous développer ton point de vue? ....Alors..."Grosse fatigue" Caius?! ;-)
Bien fraternellement

Anonyme a dit…

Caius se muerait-il en Icare?
;)

Ce texte est truffé d'intuitions et orientations salutaires, aussi bien pour le PC que pour les divers faiseurs d'avancées du schmilblick.

Actualiser tout ce bazar rouge ne signifie pas automatiquement en bazarder histoire et idéaux.

Il faut juste, coute que coute, enrayer ce stupide déclin dans lequel nous ont fourvoyé depuis trente ans deux formes bien distinctes d'admirateurs de pilosité (la moustache georgienne et le collier à Mister Bob)...

Des vacances sur le rafiot de Ceaucescu avec Liliane (sorte de pendant trash du yacht à Bolloré... ;D) aux baisers mortels et réitérés avec les socio-démocrasseux, ils n'en auront vraiment pas loupé une!

Wack'n woll is dead?
No!!!
Red!!!!!

;)

Brunz

@Caius a dit…

Le comintern c'était de l'ironie ;) (ou du moins le constat sans nostalgie, que nous n'avons plus de tuteur pour nous aider à prendre les "bonnes" décisions...)

Je prépare une réponse mais quelque chose doit m’échapper car il me semble qu’il y a quelques contradictions entre ce que tu écris généralement et ce qu’écrit Olivier Gébuhrer, qui à la relecture ne me convainc pas plus (j’ai de toute manière du mal avec ce qu il y a d’écrit, je trouve ça littéralement « incompréhensible »…)
Et j’avoue n’avoir pas lu le message d’Onfray auquel il répond

Donc ma réponse dès que j’ai mis mes idées au clair…

@Caius a dit…

Chère Osémy

Bon à l’évidence on ne lit pas un texte de la même façon selon ce qu’on attend de celui qui l’écrit…
Non pas que j’ai un a priori négatif à l’encontre d’Olivier Gebuhrer puisque je n’avais jamais entendu parlé de lui… mais sa signature de membre du CN, et le fait que je croyais que le texte avait été publié dans l’Huma m’a sans doute conduit à monter automatiquement la barre de mes exigences…

Néanmoins je persiste (je suis têtus) ce texte non seulement ne me parle pas (aussi incompréhensible que du latin) mais est pour moi sans contenu réel. Voici en quelques mots et en évitant les remarques ironiques qui me sont venus spontanément à la lecture du texte, une critique soft donc :

Je n’insisterai pas sur la référence au « parti guide et à la notion de « grand soir » (qui je le rappel n’a jamais été une notion marxiste, ni communiste mais renvoie au courant anarcho-syndicaliste…).

Que nous promet-on ? Du « nouveau » , « de l’inédit total », « de nouvelles habitudes mentales « « une élaboration citoyenne complètement nouvelle » « La construction d’une force politique, (…) d’une ampleur inégalée » etc.

Pour résumer j’ai compris qu’il s'agit de proposer quelque chose de « nouveau » (sans que ce nouveau soit bien définit) et qui balaiera comme par miracle tout les écueils et tout les défauts qu’on connus les partis de gauches depuis la nuit des temps (écueils d’ailleurs pas nommés pas plus que les mécanismes qui ont causé l’échec)
Déjà j’ai un doute sur le réalisme de l’objectif (et même sur sa pertinence) mais au fait pour faire quoi ? Car c’est bien là que l’indigence du texte est manifeste.
Cette force « nouvelle » (parti ? mouvement ? cartel ? alliance ?) quelle est sa stratégie ? Elle représente quelles couches sociales ? Le problème c’est qu’on plane hors de toute analyse concrète : les forces dont on parle de manière elliptique ne sont pas simplement des club de « citoyens » partageant une histoire et des idées…ces courants correspondent un petit peu à des mouvement dans la société et ils sont liées à des catégories sociales bien particulières…

Et sur quel mouvement de la société s’appuie-t-on pour justifier ce type de propos ? Jamais n’est identifié les groupes sociaux ayant intérêt au changement jamais on ne fait référence au contenu qui permettra l’alliance… non vraiment je ne comprend pas ce type de démarche qui privilégie le moyen en négligeant complètement les fins… (Peut être que cela est clair dans la tête de OG mais pas pour moi)

En fait si j’ai bien compris il propose de refaire le rassemblement anti libéral mais en mieux et avec des forces sociales plus consistantes comme les syndicats… oui mais comment compte-t-il s’y prendre ? pourrait-il donner des exemples ?

Osémy, je me doutais bien que si tu mettais ce texte sur ton blog c’est que tu le trouvais intéressant, pourtant je confirme ce que je disais : pour ne parler que de tes textes, en général je comprend ce que tu écris et quels sont tes buts, chez OG non…
amicalement et fraternellement

Osemy a dit…

@CAIUS/ Bonsoir Caius

Ok, je peux comprendre une partie de ta critique - cependant, je retiens moi, ceci ( et donc, j'en viens à me dire que l'on ne retrient souvent dans un texte que ce qui nous arrange peut être?) :

"et pour des millions de nos concitoyennes et concitoyens , qui inscrivent leur vie dans le cadre du capitalisme , donc a priori ne songent pas sérieusement à trouver les voies de son dépassement , la règle d’airain de l’argent comme mesure de toute valeur , de toute activité , de toute création, tout imaginaire, est néanmoins de nature à induire en eux, dans la tension, la recherche d’un autre type de société"

"Et il n’est au demeurant pas certain que ces femmes et ces hommes se satisfassent longtemps encore de voir les défaites anticipées d’abandons politiques et idéologiques pour en préparer d’autres plus graves encore."

"Comme le structuralisme a imprégné la gauche française tout autant qu’un marxisme très fruste, on peut déduire de mes propos que la solution est toute trouvée : une Gauche repeinte, régénérée du point de vue de ses figures.

Un grand Parti de la gauche en somme.

Mais évidemment, je n’ envisage rien de tel ; les frontières entre courants idéologiques , politiques, culturels , symboliques de la gauche française ne sont pas étanches ; les réunir dans une unique formation n’est pas seulement du domaine de l’incantation , c’est se priver a priori du moyen de réussir ."

"Les frontières entre courants de la gauche ne sont pas étanches mais des années , des décennies de combats dont l’axe déterminant était la défaite ELECTORALE de la droite ,combats au sein desquels le débat interne à la gauche , toute la gauche ,fut étranglé , n’ont jamais permis d’en faire voir autre chose qu’une bataille vaine pour l’hégémonisme"


"Dans ce cadre, des tâches singulières incombent au PCF.
Mais on ne se tirera pas de l’épreuve sans que toutes les forces de la gauche, TOUTE la gauche, y incluses évidemment, celles qui ne s’impliquèrent au mieux que sur la pointe des pieds, je pense en particulier à tous les forces du mouvement syndical et associatif, qui ne veulent , à bon droit, sous aucun prétexte, être instrumentalisées , se livrent à une réflexion en profondeur et, de grâce, sans complaisance ."

"Pour les Communistes, la question d’un dépassement révolutionnaire du capitalisme demeure la question des questions ; non seulement, la lourde défaite actuelle n’enlève rien à son actualité mais elle la renforce ; mais il n’est dans l’esprit d’aucun (e) communiste de demander à quiconque d’en faire un préalable de sa propre contribution. " ---> Et là , par exemple, je ne suis plus tout à fait d'accord.
Pour moi, l'adhésion à l'objectif de dépassement du capitalisme est la condition sine qua non d'une union de type cartel, à des fins électorales et gouvernementales. Oui, pour moi, c'est une préalable indépassable. Je veux bien admettre que nous puissions gouverner avec des gesn qui se disent "antilibéraux" au lieu de se dire "anticapitalistes" mais nous ne devons sous aucun prétexte abandonner cet objectif car la misère du monde vient de la conjonction de ces deux fléaux: capitalisme et argent.PAs de transaction possible en ce qui NOUS concerne évidemment, et à nous de bosser pour diffuser cet idéal, cet horizon, ne serait ce que pour le rendre à nousveau pensable pour le PS par exemple...


"Dans ce processus, de nouvelles habitudes mentales doivent voir le jour ;" ---> tout à fait exact et ce à commencer par au PCF. Franchement, en tant que nouvelle adhérente, j'avoue qu'il ya des choses qu me dépassent, voire m'amusent carrément, mais j'y reviendrai dans un article ultérieur.


"Aller vers des formes inédites de démocratie politique, crée du désordre ; un désordre créateur à l’antipode de la société glacée par la logique de l’argent, que va tenter de mettre en œuvre de façon écrasante la droite française réunifiée. Le processus décrit schématiquement ci –dessus ne peut se concevoir sans de profondes transformations du PCF lui-même"

Voilà Caius quelques- unes ds pharses qui m'ont interpellée et que j'ai trouvées intéressantes. Ce qui me fait dire globalement que la contribution dans son ensemble est inétressante, même si elle n'est pas parfaite.
Cela étant dit, je me sens plus proche des constats d'OG que de certaines des solutions qu'il semble envisager, quoi que là, je te l'accorde, je ne suis pas sûre d'avoir bien compris car elles ne sont pas encore assez clairement énoncées pour moi... et je n'aime pas me pononcer sur des conclusions qui ne sont pas assez claires.

Voilà Caius, en conclusion sur ce tarticle, je trouve qu'il ya de bonnes intuitions dans certains constats, voire dans certaines pistes de méthode...

Anonyme a dit…

Bonjour à tous

Je pense que vous semblez oublier un truc

telle qu'orchestrée par les moyens de diffusions des opinions, donc les télévisions les radios et les circuits de presse, la démocratie est un marché qui joue sur les désirs, les psychologies individuelles des gens qui ne sont plus du tout actuellement pris et touchés comme citoyens rationnalisant leur interterprétation des messages, mais sujets désirant de message qui leur sont envoyés avec des préconception de racolage, de recherche de gain comme sur n'importe quel marché

les messages ventent l'individualisme égotique, l'égoïsme et le rêve de se valoriser par la force personnelle, le mythe du self made man, des valeur viriles et guerrières, volontaristes, de libre égo et libre arbitre maîtrisant un univers devenu prédictible !

bref de la bêtise pure

plus les gens sont dans la merde actuelle, plus ils sont sensibles au discours de revalorisation égoïste et plus l'innommable a de force sur eux !

l'innommable et son courant de non-politique, c'est à dire de désorganisation de la société, de désorganisation de tout collectif en vue du règne du désir mimétique de l'égoïsme, diviser pour régner, n'ont pas écrasé les élans et idées de gauche !

ils ont préparé le terrain de sorte qu'il devienne sourd aux idées collectives de quelques sortes qu'elles soient

aussi ce que je veux vous faire sentir

c'est que malheureusement vous perdez votre temps à vous chamailler sur des questions de stratégie de conviction : il n'y a plus de public et le public ne veut plus entendre parler de collectif ou de culture collective

désolé

c'est l'horreur

Anonyme a dit…

paul
je te lis ici est chez toi et vraiment je te dit bravo
tes analyses sont d'une pertinence incroyable tu ne doit pas etre tous jeune (c'est plutot un compliment) mais vraiment chapeau yu tape juste a chaque intervention , tu demonte la magie de l'ideologie en quelque seconde tu fait dans le concret pas dans la "real politique"
sur le coup ca fait mal de te lire mais apres une fois la colere passé tes ecris reste en tete et font vraiment reflechir
et le top c est que malgré ca tu ne baisse pas les bras , non tu les leves juste autrement et a mon avis tu les leves de la bonne maniere



merci monsieur paul
j aime ce genre personne osemy

bernard T

@Caius a dit…

Osémy
j'attends avec impatiente, et gourmandise, ton article sur tes surprises de jeunes adhérentes découvrant cet univers étrange peuplé de communistes de toutes obédiances... De nouvelles "lettre communisanes" en quelques sortes ;)...
(Et pour Paraphraser Montesquieu "Comment peut-on être communiste"? ...)

Anonyme a dit…

Merci bernard de ces compliments qui me vont droit au coeur

ben je ne suis pas si vieux

mais la solitude me laisse du temps pour "ruminer"

merci de me lire

TCHAPAIEV a dit…

Pour Caius (Spécialement, mais d'autres contributions font la même erreur de lecture )
Je n'ai jamais parlé ni de cartel ni d'association ni de Front ni de quoi que ce fut de déjà connu ; si c'est ça que nous faisons , nous irons à nouveau à l'échec ; j'ai rappelé à grands traits le parcours du PCF je n'ai jamias écrit que le "grand soir" était un concept marxiste , ni celui de parti-guide , mais c'était NOTRE HISTOIRE qu'on le veuille ou non ; ensuite , je n'ai pas pour habitude ce citer Marx; cette habitude évite d'exposer ses propres arguments et idées en se dispensant de toute critique éventuelle: il a cité Marx donc , à genoux . Ce n'est pas ma façon de faire et en outre , le peu que je connaisse de Marx et de son oeuvre m'interdit de me dire "marxiste" car pour le faire il faudrait s'élever par la pensée à un niveau inaccessible pour moi .
Je me suis aussi gardé de promettre quoi que ce soit ; j'ai décrit en mots relativement pauvres un processus qui selon moi pourrait déboucher sur une révolution sociale en france , objectif auquel je ne renonce pas . CE processus suppose certaines conditions ; j'en énonce certaines mais pas toutes (grands dieux!)et encore moins le fait de s'entendre PREALABLEMENT sur les concepts ; enfin , je persiste et signe : si dans ce que nous ferons dorénavant TOUT n'est pas NOUVEAU de part en part et de bout en bout , nous échouerons .
Il n'est pas question de décrire à l'avance toutes les formes que prendra cette force politique dont j'ai décrit quelques propriétés à mes yeux essentielles mais non exhaustives ; j'ai dit qu'elle devait INCLURE les Organisations politique parties prenantes sans que JAMAIS la force en question résultant de la mise en mouvement de millions de nos concotoyennes et concitoyens puisse être ABSORBEE ou INSTRUMENTALISEE par elles . dans ce cadre , à mon sens le PCF a des responsabilités singulières .La première d'entre elles est de redevenir une force politique attractive, où il se passe des choses , qui montre qu'il a des choses à dire ; qui montre qu'il entend avoir un comportement interne , un rayonnement , et une orientation politique à la hauteur du discours qu'il tient ; cela suppose beaucoup de transformations , sans aucun doute , mais pas sa dissolution
Désolé si je ne sais pas exprimer mieux les choses : les communistes ont beaucoup à dire et je ne suis qu'un seul parmi eux . OLIVIER GEBUHRER

@Caius a dit…

Damned on m’a dénoncé… :-o
eh bien on croit pouvoir réagir sans conséquence et hop débarque l’auteur qu’on critiquait un peu durement…comme quoi il faut toujours faire attention à ce qu’on écrit sur Internet ;-)…

Bonjour cher tchapaeiv
J’ai fait une erreur d’interprétation dont acte…

Sinon mon incise sur le « parti guide » et sur le « grand soir » n’était pas un appel à l’orthodoxie marxiste mais bien un rappel à notre histoire … il est trop facile de caricaturer notre passé (comme on le fait depuis des années) pour se faire plus beau qu’on est aujourd’hui. Non pas parce que ce passé ne serait pas à critiquer, au contraire, mais nier ce qu’il était dans sa complexité fait qu’on refuse d’en avoir une lecture même radicalement critique (il s’agit là d’un jugement général sur la manière dont les communistes gèrent cette question pas d’une référence explicite à ton texte..). Après sans doute que nous avons des divergences sur cet aspect.

« Si tout n’est pas nouveau de bout en bout nous échouirons »…en effet… j’aurai envie de dire il a en a toujours été ainsi, et ce n’est certes pas un simple truisme : trop souvent (c’est un trait humain et politique tellement répandu) on cherches dans un passé mythifié la solution aux problèmes d’un présents qui nous résiste. Et c’est clair, puisqu’on a évoqué les grands ancêtres, que nous ne trouverons de solutions ni chez Marx, ni Lénine, ni Thorez, ni Mao, ni Trosky (auteurs que bien évidemment il faut lire et relire)… Néanmoins le nouveau prend parfois les habits de l’ancien (les révolutionnaires français qui s’habillent en romain de la République ou les bolcheviques qui rejouent la Terreur…) et le nouveau ne naît que dans le mouvement du réel… et c’est le reproche que je fais : je ne vois pas le réel dans ton raisonnement… et je suis frustré … et j’ai l’impression qu’on veut me vendre encore une fois de la camelote.
Bien sur il y a des choses que je partage dans ce texte, Osémy en a cité quelques unes, en outre je suis absolument persuadé qu’il faut la construction d’un mouvement qui rassemble l’ensemble des forces ayant intérêt au changement et dans ce cadre le rapport avec les syndicat est crucial (je dirai même central).
J’ai bien conscience que j’ai la partie belle en me retirant sur le terrain de la seule critique : à faire des propositions on s’expose à prendre des coups… (Mais après tout je ne suis pas membre du CN ;-) )

Fraternellement

Osemy a dit…

:-)) @ Caius: Mais nnnooooonnnnnn, personne ne t'a dénoncé - j'en profite ici pour dire uen chose: la plupart du temps je me débrouille pour avertir a priori les auteurs que j'aimerais oublier leur texte sur ce blog et recueillir leur consentement préalable. Une forme de courtoisie me semble t il - comme citer les sources ( sauf lorsque l'on fait un vrai travail de journaliste et que ladite source souhaite rester anonyme...). Voilà, sachez le à l'avenir!

Osemy a dit…

@ tout le monde: pour le post précédent je veux évidemment écrire PUBLIER et non oublier leurs textes... ;-) il n'y pas de "lapsus clavierae" donc, passez moi les inteprétations freudiennes de l'erreur !!!!!!!!!!

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Osemy a dit…

@ "Communisme ou Stalinisme": Bonjour - J'ai du supprimer ton commentaire pour une phrase - merci de reformuler ta critique dans des termes plus en adéquation avec la ligne de ce blog (pas d'insulte, duels à fleurets mouchetés ;-s)

vincent a dit…

Esthétique et politique - voilà un thème de sujet de dissert de philo qui pourrait faire marrer pas mal de monde, je vois !
Cela dit, vue les méandres qu'emprunte ce thème, il semble évoquer quelque chose de bien vivant qui pourrait bien avoir affaire avec l'Ethique ? Me trompes-je?
Critique de la raison pratique et critique de la faculté de juger !

Pourrais t-on imaginer une discussion politique où certains mots seraient censurés :
Les gens / le peuple ?
Chaque fois qu’ils se présentent à moi, je bascule dans un tourbillon de questions et notamment une qui vient à m’obséder : d’où parle t-il ?

Anonyme a dit…

"nous ne trouverons de solutions ni chez Marx, ni Lénine, ni Thorez, ni Mao, ni Trotsky"

mais certainement chez le "Petit Père des peuples" Vissarionovitch... le Joseph pas le Bove...

100% clair, bien explique... bravo @Caius

Tu vas certainement nous proposer, pour trouver "la solution"... des vacances en Sibérie imposé par ton cher et bien-aimé komintern !!!???

@Caius a dit…

???
On se connait?
On avait dit au fleuret moucheté pas au crochet de boucher...

tient puisque'on parle de Sibérie :

Prose du Transsibérien
et de la petite Jeanne de France

En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais
Déjà plus de mon enfance
J'étais à seize mille lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois
Clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille
et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
que mon cœur, tour à tour, brûlait
comme le temple d' Éphèse ou comme la Place Rouge
de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
que je ne savais pas aller jusqu'au bout.

Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
croustillé d'or, avec les grandes amandes
des cathédrales toutes blanches
et l'or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J'avais soif et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint Esprit
s'envolaient sur la place
et mes mains s'envolaient aussi, avec des bruissements d'albatros
et ceci, c'était les dernières réminiscences du dernier jour
du tout dernier voyage
Et de la mer.

Pourtant, j'étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu'au bout.
J'avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés
Et tous les verres
j'aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres qui tournaient en tourbillon
sur les mauvais pavés
j'aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaives
Et j'aurais voulu broyer tous les os
Et arracher toutes les langues
Et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus
Sous les vêtements qui m'affolent...
Je pressentais la venue du grand Christ rouge
de la révolution russe...
Et le soleil était une mauvaise plaie
qui s'ouvrait comme un brasier.

En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais
déjà plus de ma naissance
J'étais à Moscou, où je voulais me nourrir de flammes
Et je n'avais pas assez des tours et des gares
que constellaient mes yeux
En Sibérie tonnait le canon, c'était la guerre
la faim le froid la peste le choléra
Et les eaux limoneuses de l'Amour
charriaient des millions de charognes
Dans toutes les gares je voyais partir les derniers trains
Personne ne pouvait plus partir car on ne délivrait plus de billets
et les soldats qui s'en allaient auraient bien voulu rester...
Un vieux moine me chantait la légende de Novgorode.

Moi, le mauvais poète, qui ne voulais aller nulle part,
je pouvais aller partout
Et aussi les marchands avaient encore assez d'argent
pour aller tenter faire fortune.
Leur train partait tous les vendredis matin.
On disait qu'il y avait beaucoup de morts.
L'un emportait cent caisses de réveils et de coucous
de la Forêt-Noire
un autre, des boîtes à chapeaux, des cylindres
et un assortiment de tire-bouchons de Sheffield
Un autre, des cercueils de Malmoë remplis de boîtes de conserve
et de sardines à l'huile
Puis il y avait beaucoup de femmes
Des femmes, des entre-jambes à louer qui pouvaient aussi servir
Des cercueils
Elles étaient toutes patentées
On disait qu'il y avait beaucoup de morts là-bas
Elles voyageaient à prix réduits
et avaient toutes un compte-courant à la banque.

Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour
On était en décembre
Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur
en bijouterie qui se rendait à Karbine
Nous avions deux coupés dans l'express et trente quatre coffres
de joaillerie de Pforzheim
De la camelote allemande " Made in Germany "
Il m'avait habillé de neuf, et en montant dans le train
j'avais perdu un bouton
Je m'en souviens, je m'en souviens, j'y ai souvent pensé depuis
Je couchais sur les coffres et j'étais tout heureux de pouvoir jouer
avec le browning nickelé qu'il m'avait aussi donné

J'étais très heureux
Insouciant
Je croyais jouer aux brigands
Nous avions volé le trésor de Golconde et nous allions,
grâce au transsibérien, le cacher de l'autre côté du monde
Je devais le défendre contre les voleurs de l'Oural qui avaient attaqué
les saltimbanques de Jules Verne
Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine
Et les enragés petits mongols du Grand-Lama
Alibaba et les quarante voleurs
Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne
Et surtout, contre les plus modernes
Les rats d'hôtel
Et les spécialistes des express internationaux.

Blaise Cendrar

Osemy a dit…

@ Je me permets d'ajour ter ici deux contributions intéressantes que des camarades ont faites sur Bellaciao sur des sujets "connexes" à celui-ci, suite à un texte d'un dénommé Descartes intitulé "la Gauche et la Haine de soi", qui, selon moi, je maintiens, exalte un "nationalisme de gauche" qui m'a fait vivement réagir...

De "MAGUY":

"(...)Je ne suis pas d’accord non plus avec les propos de Descartes qui rejoint sur le fond les discours récupérateurs et manipulateurs du nouveau président de ce pays en contribuant à brouiller les idées et mettre à mal toute réflexion claire sur les vrais valeurs humanistes et révolutionnaires , susceptibles d’en finir avec le capitalisme prédateur des peuples, qui se cache aujourd’hui sous le vocable trompeusement rassurant de "libéralisme".

Mais pour les communistes français, et quoi qu’en disent certains, la confrontation ou plus agréablement et sereinement, le partage d’idées a toujours fait partie de leur vécu politique, humain et citoyen et ce, malgré les maladresses de communication suscités par l’égo ici ou là.

En tout cas, les choses et la diversité des individus étant ce qu’elles sont, je constate que ce billet de Descartes et la réponse de la Louve me donnent l’occasion de dire des choses qui me tiennent vraiment à coeur depuis longtemps.

Le PCF, il me semble, a toujours défendu les couches populaires dans leur ensemble quelle que soit la conscience politique des uns et des autres car il sait à quel point les tenants de l’idéologie plus ou moins réactionnaire ou libérale (parceque gestionnaire servile du système capitaliste) au cours des gouvernements successifs ont su, notamment en s’accaparant la plupart des médias, façonner les mentalités et les esprits pour les rendre manipulables à souhait.

J’ai modestement participé comme d’autres, en vendant l’Huma ou en faisant du porte à porte à certaines périodes, à lutter contre ce hold up des consciences de notre peuple.

D’ailleurs, Si je me souviens bien (dites moi si je me trompe camarades) n’était-ce pas Marx qui disait que FONDAMENTALEMENT ce n’était pas après les INDIVIDUS tenants du capitalisme qu’il en avait mais bel et bien contre le système capitaliste lui-même car les capitalistes ne se rendaient même pas compte à quel point ce système qu’ils avaient mis en place leur faisait du tort y compris à eux-mêmes.

Oui à eux-mêmes, en tant qu’ETRES HUMAINS "frères" des autres Hommes et conscients des valeurs de solidarité sociale : (en opposition à la misérable et humiliante charité qui préserve et perpétue les privilèges et la misère) - les valeurs de fraternité : (la fameuse) - de liberté : (la vrai, celle qui donne les moyens aux couches populaires de l’exercer et d’en bénéficier sur tous les plans d’une vie humaine et citoyenne) - l’égalité : en droits sur tous les plans - (pas en centimètres ou en poids bien sûr .... !, je précise car avec "Descartes" je me méfie de sa "fantaisiste" philosophie).

Hé oui, Descartes et tant d’autres, c’est ça l’humanisme communiste.

Et ne me renvoyez pas à Staline, Pol Pot et d’autres, il y a longtemps que le mouvement communiste dans son ensemble a condamné ces monstrueux exemple de récupération d’un si bel idéal humaniste par la sinistre avidité du pouvoir personnel. Comme quoi les idées les plus belles, quand elles sont appliquées sans garde-fou, sans réel contrôle démocratique populaire et peut-être même sans doute, sans possibilité de confrontation d’idées (comme cela a été le cas en URSS qui est passé sans transition ni expérience démocratique, du tzarisme à un gouvernement de parti unique) peuvent conduire à des déviations dictatoriales les plus perverses. Comme il a déjà été dit ici, nous en payons encore les conséquences.

Et je pense aujourd’hui plus que jamais que c’est sur la lutte idéologique que tout ce joue. La campagne présidentielle et les récupérations culottées et perverses des valeurs et des personnages historiques de gauche y compris communistes (Guy Mocquet)- sans dire d’ailleurs qu’il était communiste -, dont on a fait largement état sur ce site, le montrent.

Il est temps que le PCF remette tout à plat, remette en valeur les fondamentaux du communisme quitte à repréciser ce qu’est le communisme aujourd’hui et ce qu’il n’est pas - Ce que l’histoire nous a appris - Quel projet communiste - Sur quelles bases nous envisageons l’union des diverses sensibilités de gauche dans l’optique d’une efficacité optimum pour la défense des classes et couches populaires et l’avènement d’un vrai gouvernement de gauche - RENDRE EVIDENTES les différences des tenants et des aboutissants des VALEURS DE GAUCHE et des VALEURS DE DROITE ainsi que la tromperie fumeuse et indigente du centrisme, éternel joker de la droite et du capitalisme pour gagner du temps et égarer vers des impasses les consciences les moins politisées.

J’en ai assez d’entendre dans les débats télévisés d’éminents intellectuels journalistes et spécialistes divers que la droite et la gauche n’existent plus, que le PCF est mort.

Il me semble que le PCF gagnerait à choisir soigneusement les camarades les plus doués (formations internes ?) pour que chaque intervention de tel ou tel responsable notamment dans les médias (télévision, radio etc) frappe les esprits et sache faire passer le vrai sens REVOLUTIONNAIRE et CREATIF des valeurs de gauche.

Utiliser nos économistes (langage simple et clair SVP) pour démontrer la validité du projet social et économique du PCF

Peut-être fallait-il en arriver à moins de 2% pour que nous sachions repartir vraiment d’un bon pied, avec les acquis précieux de toutes nos luttes, de nos victoires et de nos erreurs et notre capacité d’ analyse et de remise en question.

Sachons transformer cette rude épreuve en RENAISSANCE par la CREATIVITE tous azimut et par une vrai écoute des uns et des autres en repérant démocratiquement les idées ainsi que les camarades jeunes et moins jeunes qui peuvent y aider et en veillant tant que faire se peut, à ce que ni carriérisme ni relations de pouvoirs ne soient de mise. (L’histoire des ratés du socialisme soviétique et de l’expérience des communistes russes au milieu de multiples difficultés intérieures et extérieures, certes, mais éprouvante et négative pour le communisme international me donne le droit et le devoir de le dire).

Loin de moi l’idée de donner des leçons. Ce sont juste des idées jetées en vrac, de tout coeur et en toute authenticité pour que vive le communisme face à l’entreprise capitaliste (libérale) mondiale d’esclavage moderne, d’écrasement et de résignation des peuples.

Maguy"
_____________
De: "COPAS"

" Modérément content, oui. J’ai trop présentes les paroles d’Aragon :

".../... Ils étaient vingt-et-trois quand les fusils fleurirent Vingt-et-trois qui quittaient la terre avant le temps Vingt-et-trois étrangers et nos frères pourtant Vingt-et-trois qui aimaient la vie à en mourir Vingt-et-trois qui criaient "la France" en s’abattant.../..."

J’estime insultant pour ces vingt-et-trois de laisser dire qu’ils sont morts "pour une garce". Mais c’est bien entendu une position personnelle....

Sont-ils morts pour la France, ou morts contre le nazisme et pour un idéal qui répugnait aux frontières ? Ils connaissaient par coeur la phrase "les travailleurs n’ont pas de patrie....", et ils mourraient des horreurs produites de l’instrumentalisation délirante des nationalismes.

Quand va cesser ce détournement nationaliste des combattants de la MOI ? Il y avait des Espagnols s’étant battu contre Franco et qui, continuèrent le combat sur le sol français, il y eu pratiquement le seul état européen occuppé qui fournit en ordre de marche son appareil d’état aux nazis, il y eu des juifs roumains, polonais, allemands, qui savaient à quels monstres ils avaient affaire et que celui-ci se combattait partout, non au nom de la France, mais au nom de valeurs qui n’avaient pas de frontières, il y eu des Italiens réfugiés en France qui continuèrent le combat engagé contre le Duce,

C’étaient les premiers combattants de la résistance, et ils ne l’ont pas fait pour la France, peut-être pour une partie des valeurs qui furent à un moment portées par les peuples de cet état, mais certainement pas pour Napoléon le petit. Encore moins un état français (ils étaient communistes et formés à ce qu’est un état, c’est à dire un instrument de domination, c’étaient des internationalistes, le combat commencé ailleurs ils le continuaient là). Certains avaient commencé en Allemagne, puis aux brigades internationales en Espagne et finalement ici (*)

La polémique entre Royal et Sarko à "plus lèche le drapeau que moi tu meurs" a passioné 4% des Français parait-il, montrant en cela , que les thèmes rances, même portés par les chouchous des médias ne font pas forcement flores. Mais, bon, un sondage n’est pas forcement une réalité tangible.

Sur la question de l’état français, bien sur qu’on assiste à une attaque en règle, décliniste "contre la France", une partie des bourgeois estimant maintenant qu’il faille monter à l’étage supérieur construire un état et qu’au travers de cette attaque il s’agit de montrer du doigt les avantages exorbitants de la population et des travailleurs en France ou du 1er Reich.

Mais ce n’est pas parce qu’une partie de la bourgeoisie change son fusil d’épaule, fusil est impropre puisque l’instance de répression interne à l’UE est et reste l’état national (lire les textes européens repris dans feu la constitution européenne), qu’il faut se mettre d’un coup dans l’autre sens, aidé en cela par des dérives nationalistes d’une grande partie de la gauche qui viennent de loin, notemment de l’exaltation du nationalisme pour s’adjoindre une fraction de la population à la fin de la résistance..

Tout le monde sait très bien de quoi parle le groupe de Rap quand il parle de la France, il parle d’une certaine France et les censeurs sont du même type que ceux qui auraient fait taire Brassens il y a 50 ans de cela.

Il faut être pragmatique sur la question de la France, et traiter les questions qui aident à défendre les travailleurs et les populations. La France n’est pas un package à prendre ou pas. Le drapeau français ne fut pas que celui de la liberté il fut aussi celui qui a drapé Pétain, drapé les armées coloniales, empilé les têtes de révoltés indochinois comme un tableau de chasse, le même que celui qui fit l’antichambre de la seconde guerre mondiale, à savoir la 1ere guerre mondiale, celle qui vit les gauches européennes enfourcher des discours de haine des autres peuples et chausser les patins des bourgeois français et allemands, au nom de la France.

La France, comme espace unifié sous controle, comme état policier dominant en Europe, fut aussi l’état qui écrasa dans le sang la 1ere constitution moderne d’Europe (la constitution corse qui servit ensuite à écrire une partie des constitutions françaises et américaines). Celle qui ecrasa le Comté de Nice de l’élu Garibaldi, celle qui noya dans le sang la Commune de Paris (la France de la Commune de Paris me va).

On voit bien que l’écriture sur la France est complexe et ne peut se satisfaire d’un discours unipolaire, surtout quand il se drape dans un linge très ambigu.

Les discours sur la haine de soi existent mais ils ne doivent pas conduire à repeindre en rose les fabricants de charniers au nom de la bonne cause et de la mise au garde à vous . Ils ne doivent pas conduire à se tromper : je me sens plus d’atomes crochus avec des travailleurs italiens qu’avec mon directeur d’entreprise. C’est comme ça.

Maintenant j’imagine que pour ceux qui ont des places de "gestionnaires" dans l’état c’est plus compliqué et qu’ils peuvent estimer, à un moment, que leur survie en tant que couche sociale particulière passe par le maintien de la compétition entre états,...ET donc le drapeau....

Il fut un temps où la gauche avait de l’avance sur le capitalisme en se créant internationale, maintenant, pour la partie la plus dégradée (PS, et d’autres) c’est l’inverse...

C’est vrai que la grande bourgeoisie (pour une fois le terme "grande" me semble approprié) dans le monde a une énorme faiblesse, elle n’a pas d’état construit à la hauteur de ses ambitions mondialistes et c’est une béance productrice d’énormes instabilités. Elle a cru trop tôt qu’elle n’avait plus d’enemis sérieux.

Vive Bellaciao, Je me souviens sur quel site j’écris,

Copas

(*) Groupe Manouchian :

Celestino Alfonso (espagnol), Olga Bancic (roumaine), Joseph Boczov (roumain), Georges Cloarec (français), Roger Rouxel (français), Robert Witchitz (français), Rino Della Negra (italien), Spartaco Fontano (italien), Césare Luccarini (italien), Antoine Salvadori (italien), Amédéo Usséglio (italien), Thomas Elek (hongrois), Emeric Glasz (hongrois), Maurice Fingercwajg (polonais), Jonas Geduldig (polonais), Léon Goldberg (polonais), Szlama Grzywacz (polonais), Stanislas Kubacki (polonais), Marcel Rayman (polonais), Willy Szapiro (polonais), Wolf Wajsbrot (polonais), Arpen Lavitian (arménien), Missak Manouchian (arménien)





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La Gauche et la Haine de Soi
29 mai 2007 - 08h54 - Posté par 88.***.92.***
Erratas :

Sur la question de l’état français, bien sur qu’on assiste à une attaque en règle, décliniste "contre la France", une partie des bourgeois estimant maintenant qu’il faille monter à l’étage supérieur construire un état et qu’au travers de cette attaque il s’agit de montrer du doigt les avantages exorbitants de la population et des travailleurs en France ou du 1er Reich.

ou du 1er Reich va plutôt là :

Il faut être pragmatique sur la question de la France, et traiter les questions qui aident à défendre les travailleurs et les populations. La France n’est pas un package à prendre ou pas. Le drapeau français ne fut pas que celui de la liberté il fut aussi celui qui a drapé Pétain, drapé les armées coloniales, empilé les têtes de révoltés indochinois comme un tableau de chasse, le même que celui qui fit l’antichambre de la seconde guerre mondiale, à savoir la 1ere guerre mondiale, celle qui vit les gauches européennes enfourcher des discours de haine des autres peuples et chausser les patins des bourgeois français et allemands, au nom de la France ou du 1er Reich.

Copas"