mardi 12 mai 2009

Joffrin ou la proposition du " compromis historique"



chers camarades chers compagnons

C'est clair, l'ère qui s'ouvre à nous pourrait être celle de la mort de la politique (du Politique? ah ça non!).

Pas la peine de se le cacher.

Mais, à notre petit niveau de modestes cloportes, dans les soubresauts de l'agonie, nous avons encore la possibilité d'éviter certaines chausse -trappes et de créer les conditions d'un rebond pour les forces révolutionnaires communistes et socialistes.

Sur la question de la recomposition (fatalement à venir et déjà en cours, du paysage politique "à gauche"), le tout dans la perspective peu ragoutante d'une focalisation électoraliste sur 2012, la première chausse-trappe, énorme, c'est la suggestion récente de Joffrin et qui aurait du appeler cela carrément "le compromis historique".

Dans une tribune ( de commande?) Joffrin (qui de journaliste, devient clairement et de façon assumée, idéologue et "spin doctor" de la nouvelle go-gôche représentant le gérant "soft" capitalisme) suggère que, "pour battre Sarkozy en 2012" (comme si c'était l'objectif ultime à viser en ces temps historiques que nous traversons...), il faut faire une grande coalition (comme dirait Dray "une coalition arc-en-ciel" - on ne se demande pas où il a été cherché cela...) qui regrouperait en gros tous les "opposants à Sarkozy" et donc Bayrou, mais exclurait, naturellement, le PCF (s'il existait encore en 2012 ce qui est rien moins que certain) et le NPA.

Oui, il faut faire le compromis historique dit en somme Joffrin...."la gauche" doit incorporer Bayrou qui serait un "candidat anti-système" (ouuaaarrff).

Bien sur on n'en a rien à foutre de l'opinion de Joffrin ès qualité, on le méprise ce petit monsieur, on épluchera nos patates sur son canard si on en trouve une feuille dans nos toilettes, mais là où c'est intéressant, c'est qu'il dit (un peu trop en avance?), ce que beaucoup vont penser et nous proposer soi disant "à gauche".

C'est d'autant plus crédible (qu'ils seront nombreux à penser à cela), que même la gauche radicale tombe dans le panneau de personnaliser à mort le débat politique et de tout ramener à Sarkozy - et d'ailleurs, ça me fatigue. Ca, il fallait le faire avant (avant mai 2007 et l'élection de Sarkozy - et justement, à ce moment là, la même gauche ne voulait pas le faire!) - bref.

Mais pourtant, Sarkozy, en termes politiques, n'existe pas- ce qui existe, c'est un corps en action qui est mu par une doctrine, une classe, pour un système, avec une stratégie, des tactiques...le "sarkozysme" ça n'existe pas, soyons sérieux!

Le "monstre", ce n'est pas Sarkozy ! LE MONSTRE, il existe, C'est LE CAPITALISME - pourquoi ne pas le dire, merde? - je suis sûre et certaine qu'il y a pire (pour nous) que Sarkozy à droite, et y compris dans l'UMP, même sans aller chercher au FHaine (parti inapproprié, pour l'instant, inadapté aux buts du capitalisme libéral et mondial actuellement dominant, utile seulement comme "boute en train" - ça changera peut être quand le vieux aura laissé sa place à la Marine mais bon...)

La seconde chausse trappe consécutive à cela, c'est évidemment la réaction provoquée immédiatement par cette tribune de Joffrin, dans la "gauche du PS" (de plus en plus atone et minoritaire) représentée, notamment par Hamon, qui , pour faire pièce à cela, nous fait la proposition à peine voilée de la resucée de l'Union de la gauche socialiste...Tous ensemble, tous ensemble, yo!

Bien sur, ils réagissent vivement, au PS, car ils savent que c'est bien ce qui couve sérieusement dans la recomposition politique actuelle: c'est pour ça que Royal s'est fait péter les rotules par ses petits copains à la présidentielle - elle a dévoilé le "pot aux roses" trop tôt, à mauvais escient, pensaient (avec raison) ses détracteurs.

Et en effet il faudra bien 3 ou 4 ans de soi disant "sarkozysme" aux militants et électeurs "de gôôôôche" pour ENFIN devenir "raisonnables" et accepter, avaler, l'idée que "contre le monstre Sarkozy " il faut unir la carpe et le lapin, la soi disant gauche socialiste et le Modem CAPITALISTE, de droite (for ever..).

Petite politique politicienne qui finira bien par punir tout le monde, eux, les politocrates, les partitocrates les premiers, et sèchement encore, mais en attendant , qui nous punit, nous , le peuple-classe. Hélas.

Comme toujours, moi, je pense que notre voie à nous, prolétaires, et à nos alliés, ce n 'est ni celle du "compromis historique" ("Jésus-Marie-Joseph, Dieu nous en garde" - ah ah ah je plaisante), ni celle de l'Union de la gauche (morte et enterrée, cela, par contre c'est vrai) - mais la constitution d'un coeur battant communiste, un rassemblement de la gauche communiste et révolutionnaire, autour d'un projet politique où les réflexions des anarchistes, trop longtemps ignorées, méprisées, ridiculisées, doivent avoir leur place, enfin, comme paroles crédibles, comme interventions politiques valables, comme interlocuteurs sérieux, pour les marxistes du 21ème siècle.

3 commentaires:

Les élucubrations d'un vieux rouge a dit…

Bravo Elodie, excellent article.
Sarko n'est que le valet du capitalisme, comme l'aurait été Ségolène si elle avait été élue et comme pourrait l'être Bayrou.
VIVE LA LUTTE DES CLASSES.
GR

François a dit…

Salut Elodie,

Ton article est parfaitement juste.

Ce que veulent les gens comme Joffrin c'est copier le modèle des USA;fabriquer une fausse gauche de manière à zapper une vraie gauche révolutionnaire.

Nous n'aurions plus ainsi que le choix entre la droite et la fausse gauche;entre blanc bonnet et bonnet blanc.

Mais cela est,je pense,trop énorme et ne devrait pas marcher.Mais il nous faut mettre le "paquet" pour combattre tous ces traîtres .

Tous ensemble,grève générale !!!

François

Anonyme a dit…

moi ce que j'ai compris de ma pauvre lecture de marx c'est que ce qu'il appelle la lutte des classes est un constat qu'il réprouve parce qu'au lieu de construire une société sur la solidarité des gens, cela divise pour régner et qu'il y a fort à parier que la lutte des classes est voulue par et pour ou en tout cas bénéficie à la domination de la minorité bourgeoise au détriment des autres.
donc
quand j'entends
depuis toujours
des gens victimes de la lutte des classes
hurler vive la lutte des classes
je me dis qu'on est mal barré pour sortir le capitalisme de la tête des gens