mardi 27 janvier 2009

Le 29 janvier, combattre la vraie droite et la fausse gauche : la nécessité de l’union ne doit pas être une muselière

Les ondes de choc qui nous arrivent de différents pays déjà ouvertement et massivement en crise, les informations obtenues par le biais de médias alternatifs, l’analyse de ce que nous commençons à voir dans nos entreprises, dans nos usines, le climat social, économique, diplomatique mondial délétère... tout nous indique que la récession qui a commencé à s’abattre sur la France (comme ailleurs) va être d’une ampleur sans précédent et que nous allons vivre des choses inconnues, voire même imprévisibles.

Certains analystes parlent même d’une fin annoncée de l’Euro !

La mobilisation salariale et syndicale prévue le 29 janvier prochain s’annonce d’ores et déjà comme ayant une ampleur extraordinaire, et pourrait être un premier tournant décisif dans une perspective de lutte de classe à grande échelle, tournée bien sûr contre la gestion de la crise, mais aussi, si nous savons nous en donner les moyens politiques, contre le capitalisme.

Or, plus les jours s’assombrissent, plus on voit les mêmes que d’habitude (toujours les mêmes), réformistes sans aucune perspective révolutionnaire, opportunistes, carriéristes, (re)venir se "greffer" sur les mouvements naissants, qu’ils espèrent avidement pas trop politisés, pour essayer de tirer la couverture à eux d’un point de vue électoraliste, principalement, et au fond, toujours avec cette même rengaine d’aménager le capitalisme, de lui donner un "visage humain", de le rendre (à nouveau) "présentable".

Les "appels" les plus complaisants et attrape-tout (contre "le pouvoir", contre "l’idéologie de l’homme économique"... et j’en passe) se multiplient comme pour brouiller les cartes, émanant souvent de cénacles petits-bourgeois et de ces mêmes "élites" qui ont contribué à nous amener là où nous sommes, toutes préoccupées qu’elles étaient de leur petit bien-être "à elles".

C’est la tentative de renaissance de "la fausse gauche", celle qui nous a toujours trahis.

Comme la situation risque d’être grave (surtout pour nous les salariés, et ceux qui en dépendent directement à savoir les artisans et petits commerçants - à l’exception des marchands de boissons qui font toujours de bons chiffres dans des périodes aussi désespérées....), comme la situation risque même d’être très grave donc, on assiste à deux phénomènes conjugués :

évidemment la droite et le centre, bras armés politiques du capitalisme, poussent à la répression tous azimuts, par action ou par absence de réaction, avec Sarkozy et son gouvernement scélérat.

plus grave, au sein même de ce qui prétend encore s’appeler "la gauche", on sent déjà poindre "l’union nationale", "l’union sacrée", et les expressions divergentes, les analyses "contrariantes", pour certains, les points de vue qui refusent de taire leurs perplexités, leurs mécontentements, leurs désirs, sont de plus en plus montrés du doigt, stigmatisés, comme "casseurs d’union", casseurs de "mouvement de masse"...

Un grand classique que cela.

Il faut y résister à tout prix.

D’autant que la plupart des personnes et organisations qui mettent en œuvre ce type de stratégie d’étouffement des contestations radicales, y compris en leur sein, à des moments aussi cruciaux, n’ont absolument aucun projet politique digne de ce nom à proposer et se contentent de vouloir "sauver les meubles".

Je lis souvent qu’il faudrait d’abord "taper sur la droite", et pas sur la gauche, "surtout en de tels moments" ; les vers d’Aragon sont usés et abusés, recyclés jusqu’à la corde "Quand les blés sont sous la grêle....".

Je lis, j’entends, aussi, qu’il faudrait absolument "privilégier le combat de masse sur le combat de classe".

Bien sûr que l’unité, le nombre ,c’est important pour faire bouger les lignes.Et nous avons toutes et tous urgemment besoin que lesdites lignes bougent.

Mais quand on fait des alliances, doit on pour autant perdre ses spécificités, se caler sur le niveau revendicatif le plus bas, mettre ses étendards en berne?

Et bien non.

Or, ce que certains personnages mal intentionnés commencent à nous proposer, c’est la révolte du troupeau de moutons, en gros, mais pas la fin du troupeau et la fin des moutons.

Il faut savoir ne pas tomber dans ce piège.

Oui, on doit AUSSI critiquer cette fausse gauche et je vais même aller plus loin, on doit la démolir.

Je ne dis pas qu’il faut démolir les gens qui y "croient" encore, non... Et quand je dis "démolir", évidemment, je ne parle pas d’aller leur péter les rotules à coup de batte (quoi que pour certains...enfin, bon, bref), je fais référence à un travail idéologique, politique.

Ce qu’il faut essayer de faire c’est, par l’action, par l’action dans la participation, bien sûr, justement , non pas de "plier nos gaules" mais au contraire de les déplier.

Quand j’entends Hamon se réjouir, soulagé, hier soir dans une émission politique, que "le 29 dans la rue, il n’ y aura pas que des gens de gauche, il y aura aussi des gens de droite", dans une période comme nous vivons, j’ai envie de lui demander ce qu’il entend par là exactement ,et s’il a bien mesuré l’ampleur de ce qui va nous tomber sur la gueule?

Qu’est-ce-à dire, un porte parole du PS qui emploie ce genre de rhétorique?

Alors plus que jamais, pas question de céder sur la lutte anticapitaliste.

Pas question de céder sur le projet politique à mettre en œuvre, pas question de se laisser récupérer par une fausse gauche assassine, à des fins qui ne sont pas les nôtres, qui ne nous bénéficieront pas.

Je terminerai en essayant d’expliquer POURQUOI c’est important, au-delà du fait qu’il faut , par principe, toujours démasquer les tartuffes de gôche.

Les politiciens qui veulent nous ramener le "capitalisme à visage humain", le "capitalisme régulé", "l’économie de marché durable et responsable"...comme horizon soi disant politique, sont au choix des fous furieux, de doux rêveurs, des abrutis ou de beaux salopards (je pense qu’on croise les 4 cas de figure).

Ils font toujours, toujours, cruellement l’impasse sur une chose fondamentale que pourtant, depuis la fin du 18ème siècle on a pu vérifier cent fois et de cent manières différentes partout dans le monde : le capitalisme "à visage humain", que certains osent appeler un "socialisme", ce n’est qu’un capitalisme qui prend son temps et qui doit transiger dans la phase d’expansion et de développement qui est la sienne à un moment donné de l’histoire.

Le "capitalisme à visage humain" est toléré comme gestion politique particulière d’un moment du capitalisme, parce qu’il permet aux capitaliste, à un moment précis de faire certaines choses, parce qu’il maintient une paix sociale relative etc...

Mais cette utopie complète du "capitalisme bien régulé", elle ne change pas fondamentalement ce que Marx a parfaitement mis en lumière il y a 150 ans.

Elle ne change pas la nature du capitalisme, les objectifs des capitalistes ; bien sûr, pour mieux entrer dans le troupeau, parfois ,il est opportun que le loup se recouvre d’une peau de mouton et fasse semblant de bêler. Pas sûr cependant qu’il devienne herbivore, et il préfère toujours s’en croquer un ou deux finalement...

Et bien les capitalistes, et donc, le capitalisme , c’est pareil.

Donc, celles et ceux qui nous proposent de revenir au capitalisme "à la papa" (à supposer déjà que cela fut possible ce qui est rien moins que sûr) ils nous proposent simplement pour la énième fois de nourrir en nos seins les serpents qui nous piqueront.

Pour les "socialistes" du PS , c’est encore plus grave, car ce qu’ils proposent au fond, c’est de continuer à désindustrialiser la France, pour en faire un pays "à leur goût", "à leur image" ,comme ils ont bien contribué à le faire pendant 20 ans, c’est à dire un pays sans industries, un pays de "PME" , de sous traitants, un pays de "petits capitalistes" et de petits bourgeois, un pays "vitrine d’agence de voyages", comme ils les aiment...

Alors, il faut dire non à tout ce blabla qui endort les luttes, et travailler à l’unité DES TRAVAILLEURS, DANS LES LUTTES ET autour d’un PROJET POLITIQUE DIGNE DE CE NOM, QUI NE PEUT ÊTRE QUE LA DÉMOCRATIE PROLÉTARIENNE.

Quand on va commencer à parler des "choses sérieuses", on verra bien qui a quoi "dans le ventre".

Je ne dis pas non plus que cette crise sera le début de la Révolution (je n’en sais rien ; à dire vrai, j’aimerais bien, mais je doute que l’état des consciences soit suffisamment avancé, et je pense que pour l’instant, la majorité des salariés voudrait seulement changer de gouvernement), je ne dis pas que tout jaillira d’un "grand soir", non, pas du tout.

Encore faut-il laisser une vraie chance au mouvement, et encore doit-on prendre toutes les mesures possibles pour préparer la possibilité d’une révolution. Marquer des points, toujours.

L’opportunité qu’a le mouvement communiste aujourd’hui pour progresser, c’est qu’il est (presque) débarrassé des appareils staliniens - ils existent toujours mais ils sont presque réduits à rien.

Le 29 Janvier donc, et au-delà si possible, nous, militants communistes, socialistes, anarchistes, nous qui estimons que la révolution n’est pas une simple idée, n’est pas une utopie, mais qu’elle est une possibilité réelle qui adviendra fatalement,

nous devons porter haut nos étendards et faire entendre nos cris de révolte et nos propositions, surtout, ne pas revendiquer, ni économiquement ni politiquement, à la baisse.

A JEUDI CAMARADES, (ET AU-DELÀ)

2 commentaires:

François a dit…

Salut Elodie,
On ne peut effectivement pas dire si ce sera le début de la révolution,rien n'est moins sûr.Mais il est certain que ce genre de manif amène de nouvelles "prises de conscience"surtout chez les jeunes.

Le gros problème est que les "appareils",comme d'hab.,ne veulent pas que le mouvement prenne trop d'ampleur ils en ont même peur.S'ils avaient voulu faire une vraie grande action ils auraient appelé à une journée de grève générale RECONDUCTIBLE,mais ils s'en sont bien gardés les traîtres.

Seul grand espoir pour demain jeudi c'est que la BASE DEPASSE LES APPAREILS et reconduisent le mouvement partout et dans la rue.Il faut tout faire pour cela.

En avant,tous à la manif !!!

françois

Anonyme a dit…

Je trouve en effet essentiel de bien monter du doigt que plus encore que la droite traditionnelle la gauche classique française est une fausse gauche procapitaliste et donc en fait bien plus dangereusement coupable de nuisance sociale que la droite qui ne trompe personne en fait sur ses intentions.

La gauche classique est responsable, plus encore que la droite, de l'intoxication anti communiste et anti anarchiste qui a détruit toute possibilité de travail de recherche idéologique et de construction de projet de société, de réflexion sur les comportements humains nocifs générateurs et entreteneurs du capitalisme de la base au somment de la pyramide des hiérarchies de l'individualisme possessif et dominateur guerrier auxquels les individus s'identifie par fascination pour la volonté de pouvoir.
tous ces processus sont à l'oeuvre dans ce qui a fait évoluer les diverses tentatives de communisme vers des totalitarismes et n'ont rien à voir avec le communisme lui-même.
Or ils sont aussi à l'oeuvre dans les motivations de cette gauche petite bourgeoise arriviste se repaissant de conformismes hiérarchisés et entretenant les antagonismes et communautarisme sectaires de classe.

la lutte des classes est une réalité émergente de cette esprit d'orgueuil individualiste poussant les individus à se grouper sur des intérêts égotique communs pour se valoriser d'une dommination sur d'autres individus et d'autres groupe.

pour moi, le communisme consiste à ramener tout le monde à une réalité primaire de toute société fondée sur le constat que chacun participe par son activité et donc par son travail au bien commun : donc que nous sommes tous des travailleurs. et que par conséquent le seul bon projet de société est motivé par l'intérêt général donc la prise en compte des activités et des travailleurs, toutes fonctions confondues. ce projet de société est forcément altruiste et collectif.

Il faut ramener les réflexion à ces constats primaire et faire taire les discours particularisant de ses ambitions de classes et de partis auxquels la gauche classique participe comme rivale contestataire valorisateur du système.