vendredi 9 mai 2008

Communisme. IL Y A LOIN DE LA COUPE AUX LEVRES...

Il est quasiment impossible de réfléchir aujourd’hui à ce que doit (ou pour être modeste, à ce que devrait) être un parti communiste, sans réfléchir en même temps à ce que A. Badiou a fort justement dénommé « l’hypothèse communiste ».

On sait (enfin j'espère...) que « le communisme » ne peut pas être imposé par un groupe ou une structure de prolétaires sur d’autres, que, s’il n’est pas mouvement global de la classe des prolétaires, accession par la lutte à un « au-delà » du capitalisme, il est nécessairement "autre chose" que le communisme ou le socialisme. Il peut être anticapitaliste, mais ça ne suffit pas à préserver des errements de tentatives historiques bien connues.

Le communisme, c’est bien cela que l’on vise par l’expression de « changement de société ».

Ce qui peut être choisi, imposé (d’une classe sur une autre), c’est à la rigueur le socialisme, une forme de transition entre l’Etat capitaliste et l’absence d’Etat qui signera l’avènement d’une société communiste.

Le terme d’ « hypothèse » prend donc ici tout son sens. Car qu’est-ce qu’une hypothèse ? C’est une supposition à partir de laquelle on construit un raisonnement, c’est une possibilité. Cela sous entend qu’il est possible qu’après le capitalisme ce soit le règne du communisme, mais cela sous entend aussi (et même Marx, dans sa sagesse, n’a pas exclu cette possibilité) que cela peut ne pas être. Cela dépendra des conditions de la révolution, et donc, des conditions de la lutte des classes.

Le simple fait d’envisager cela, que le communisme puisse ne pas être, ne pas advenir, permet de penser plus rigoureusement le futur souhaitable, envisageable, et permet d’analyser les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre pour que l’on ait une chance d’y parvenir.

Peut être donc qu’un parti, au sens moderne du terme (c’est à dire comme élément stratégique dans une démocratie bourgeoise dans des relations de pouvoir gouvernées par le capitalisme), ne peut pas être communiste à proprement parler.

Il ne peut être que socialiste, car il est encore dans l’Etat.

Il est encore dans la gestion verticale et dans la prise de pouvoir d’une classe sur une autre. Il n’est pas possible qu’il soit dans « l’au-delà » du capitalisme.

Ce qui peut être communiste à la rigueur, c’est un rassemblement de personnes qui oeuvrent pour que le communisme ait le plus de chance possible d’advenir. Ce mouvement ou rassemblement est évidemment et nécessairement, en étroite liaison avec une forme de structure qu'on appelle parti, à laquelle il délègue le soin de gérer la phase transitoire entre l’Etat bourgeois et la société communiste de nos souhaits.

Ce mouvement, c’est celui qui rassemble les gens qui souhaitent qu’un jour advienne une société sans classe, sans Etat, une société d’hommes et de femmes libres, où chacun aura selon ses besoins.

Ce que nous pouvons faire, en tant que communistes, c’est cela, œuvrer, de toutes les manières possibles, et de toutes nos forces, au renversement du capitalisme (renversement qui est à la fois brutal et progressif car une fois que le pouvoir est pris la contre révolution capitaliste s’actionne et tout est fait pour nous tirer à nouveau en arrière), à la préparation de la Révolution, à la mise en place d’un gouvernement socialiste qui sera chargé d’organiser et de permettre, ensuite, la société communiste.

En cela, l’Etat socialiste est en soi extrêmement problématique et sans doute est-ce un des points d’achoppements de notre réflexion actuelle.

Car cet Etat devra être assez fort pour perdurer et se défendre contre l’inévitable réaction capitaliste, pour mettre en œuvre les structures nécessaires à un nouveau développement progressiste de la classe des prolétaires, et en même temps, ne pas devenir un Léviathan qui finira par rendre impossible l’avènement d’une société communiste.

C’est une tâche extrêmement ardue car il faut être à la fois un guerrier et un protecteur et ne pas tourner ses armes contre ses enfants.

Pour cela, il faut peut être que le mouvement communiste soit organisé de manière dualiste.

Une partie de ce mouvement, de ce rassemblement, doit être clairement identifiée comme ayant pour but de gérer la phase transitoire du socialisme. C’est là que les camarades sont les plus fragiles car ils sont encore dans les décombres (et donc, dans les pièges) de la société capitaliste, puisque, à ce moment, l’Etat bourgeois survit et subit les assauts transformateurs que nous voulons lui imposer et qui seront nécessairement violents.

Aussi, le parti politique, au sens moderne, ne peut être identifié que comme « parti socialiste » et il doit être contrôlé fortement par l’ensemble du mouvement communiste, des communistes réunis en assemblée délégante. L’objectif doit être clairement défini et les limites aussi. Les sanctions doivent être les meilleures gardiennes des camarades qui vont accepter cette charge de gestion, en étroite liaison avec l’ensemble des communistes. En d’autres termes, le parti socialiste ne peut être qu’un outil entre les mains du rassemblement des communistes. Un outil qui ne peut avoir qu’une durée de vie limitée et qui doit être gouverné par des règles extrêmement strictes en son sein, contrôlées "de l'extérieur" en quelque sorte

D’une certaine manière, c’est ce qui se passe déjà au sein de tout les partis dits « de gauche » (PCF compris), mais de manière non réfléchie, anarchique et donc, négative (c’est à dire dont on ne peut rien faire « de bon »), par le développement d’un « parti dans le parti », c’est à dire d’une caste de gens qui sont non pas spectateurs (ou acteurs indirects) mais acteurs directs de la relation de pouvoir. Cette « caste » comprend les élus et les dirigeants. C’est une réalité dont il faut tenir compte pour un projet de communisme pour le 21ème siècle.

Il faut en tenir compte et essayer de faire du « positif » de ce « négatif », donc, en effet, constituer officiellement cette caste en parti mais avec des règles et des objectifs nouveaux et théorisés.

C’est là aussi, dans cette dualité mouvement/parti, que l’articulation entre le Fait et l’Idée doit trouver sa place. Car l’être humain est aussi Idées, pensées. Elles déterminent également ses actions, autant que la nécessité et les contingences, les réalités, qui ont permis la naissance de ces idées.

Aussi, « pendant ce temps » pendant que certain-e-s d’entre nous seront "assignés" à la tâche de créer un Etat socialiste moderne de transition, le travail des camarades qui restent en dehors de la gestion d’Etat n’est pas moins grand ni moins important, et il est tout aussi fondamental ; c’est de travailler dans la société de façon permanente, pour aider à la prise de conscience individuelle et collective.

Il ne s’agit pas ici de faire naître de fausses conditions par la propagande, de devenir bêtement idéaliste, de remplacer la foi religieuse par la foi politique, non, il s’agit d’offrir aux gens, au plus grand nombre possible, les outils mentaux susceptibles de faire appréhender correctement la réalité, qui leur permettent de réaliser quelle est leur servitude et de décider ensuite, en conscience, s’ils ne préfèrent pas la liberté (et ses difficultés, mais aussi, ses bonheurs) à leur servitude actuelle et à toutes ses vicissitudes.

Seul l’état de conscience et la pratique de l’analyse peuvent favoriser la réalisation de notre souhait.

Avec cela, il n’est pas sûr que nous y parvenions, mais sans, il est certain que rien de ce que nous souhaiterions n’arrivera. C’est une autre manière de dire que la lutte des classes ne peut déboucher sur la victoire de la classe ouvrière, des travailleurs, que si cette lutte se fait avec les instruments appropriés. Et dans ces instruments, nous rangeons les Idées et l’analyse comme outils.

En d’autres termes, il s’agit aussi de permettre de développer l’espoir (et les conditions matérielles de cet espoir) que l’homme n’est pas « un loup pour l’homme », et de démontrer historiquement que nous pouvons vivre libres. Cela ne repose nullement sur une idée chrétienne que l’homme serait bon par essence. Il n’est ni bon ni mauvais « en soi », mais son attitude vis à vis de ses semblables dépend des conditions dans lesquelles il vit et croît.

On pourrait dire qu’on ne construit pas la même maison selon que l’on vit au Pôle Nord ou au soleil, on ne fait pas la même ouvrage avec un bon ou un mauvais outil.

Ce travail des communistes (de « ré-équipement intellectuel ») se fait par les actions sur les lieux de production, - c’est une grande partie de l’œuvre des syndicalistes, mais peut ne pas être leur apanage -, cela se fait par l’enseignement aussi, l’enseignement de toutes matières, et de toutes sortes. Par la création de médias indépendants du capital, par la propagation de livres qui ne reçoivent pas la publicité requise, par la création artistique, par la musique même, bref, par tout ce qui permet une large diffusion des idées, en tant qu’outils mentaux d’appréhension de la réalité ; ces idées, elles doivent être à même de faire sauter la gangue de peur et de conformisme dans laquelle nos esprits sont enfermés, et qui souvent nous aveugle, y compris (et il ne faut pas le nier car ce serait une erreur fatale) y compris chez nous, les communistes « conscients », ou « volontaires ».

La première idée, ou plutôt, le premier désir, à « promouvoir », donc, me semble-t-il, ou plutôt, celui dont il faut être à même de faire revenir le goût, non pas par des utopies, mais par une étude attentive des conditions de vie actuelles, c’est celui de la Liberté. Il faut que nous travaillions à lui redonner son sens véritable (que le capitalisme a dévoyé et parasité en liberté de commerce et d’industrie, liberté d’entreprendre) et, grâce à la force et à la beauté du désir de liberté, parvenir à faire envisager aux hommes leurs conditions de vie actuelles d’un autre point de vue que celui qui ne conçoit l’esclavage qu’infini et sans cesse.

Un des points d’application tangible de ce désir de liberté peut être désir de se libérer de l’argent et de la possession matérielle des choses superflues. L’envie de trouver ailleurs et autrement que dans la jouissance du confort matériel et la consommation (une fois le nécessaire acquis, nécessaire qui n’est pas non plus nécessairement spartiate) , le plaisir, la joie, la satisfaction personnelle, tout ce qui nous permet de nous tenir debout et nous fait préférer à long terme les conditions du bonheur à celles du malheur.

De ce point de vue, les communistes agissent comme des « révélateurs » aux consciences de leurs semblables. Ils sont ceux qui démontrent que le capitalisme est une des formes les pires d’exploitation de l’homme par l’homme. Ils sont ceux qui permettent de rendre compte de la gravité des conséquences de ce mode de production et autorisent à rêver d’un « vivre-autrement ». De sorte que, enfin « autorisés » à penser le monde et l’histoire autrement que comme une fatalité dont ils ne peuvent rien faire, les hommes entrevoient la possibilité de changer leur condition de classe. Une fois cela fait, si le « travail » maïeutique a été bien fait, c’est presque "naturellement" que les hommes ne verront pas d’autre hypothèse juste que le communisme.

Disons qu’un prolétaire qui lutte contre ses intérêts est un travailleur qui n’a pas encore croisé le communiste susceptible de lui éclairer sa lanterne.

Le travailleur qui vote Le Pen ou Sarkozy le fait de bonne foi dans l’erreur, mais en tant que communistes, leurs erreurs sont avant tout les nôtres et on ne peut pas échapper à cette responsabilité. Nous aurons mal ou insuffisamment ou faussement démontré, analysé, expliqué les conditions actuelles. En conséquence, nos propositions n'auront pu être qu' erronées.

Certes, la prise de conscience est amenée, de façon "primitive", par la relation au travail, par le vécu de l’exploitation, mais, sauf à souhaiter le retour de conditions de travail inhumaines, qui furent celles des serfs ou des ouvriers dans des temps pas si lointains, ou à ouvrir grand la porte aux sentiments misérabilistes ou compassionnels, on ne peut pas compter uniquement sur la tyrannie du capital pour que les prolétaires prennent conscience que, même à leur corps défendant, ils sont des sujets de la lutte des classes et sont des victimes, avérées, ou potentielles, du mode global de production capitaliste.

Il faut donc également trouver des « points d’appui » pour éveiller la conscience de la partie des prolétaires qui peut encore estimer se satisfaire de son sort (ce sentiment qui fait que les cadres, dans une entreprise, ne s’estiment pas dans « le même bateau » que les ouvriers ou le personnel technique par exemple…). Cela peut se faire de différentes manières, mais un de ces points d’appui peut être la prise à bras le corps par les communistes de la question environnementale, en tant qu’un des symptômes majeurs du capitalisme.

De même que l’esclavagisme, le féodalisme, n’ont pas été théorisés « ex ante » pour être ensuite « appliqués avec succès », de même pour le capitalisme, ainsi en ira-t-il également du communisme. Pour être conforme à son essence, celui-ci ne peut, le cas échéant, qu’advenir en tant que Liberté matérialisée pour le plus grand nombre. Ce qui ne signifiera d’ailleurs nullement que le communisme sera la fin de l’Histoire ! Il y a des projections qu’un marxiste ne peut raisonnablement faire car nos projections dépendent des circonstances données, passées et présentes et on ne peut inventer celles qui n’existent pas sans sombrer dans un dangereux idéalisme.

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas non plus ici de prôner qu’il faut « attendre le grand soir » les bras croisés, dans une posture somme toute messianique! Non, il faut plutôt agir en conscience de ce que le communisme est une hypothèse dont la réalisation peut être enfin souhaitée par le plus grand nombre, c’est à dire, par une classe enfin en mouvement globalement. Le but du travail des communistes dans la société doit donc être de mettre en mouvement cette classe, notre classe, celle des prolétaires, de tous les travailleurs (actifs et inactifs si on veut), en vue de permettre que la Révolution, qui adviendra nécessairement (car une chose est sûre, c’est que ce mode de production qu’est le capitalisme ne pourra se régénérer à l’infini ni durer perpétuellement, puisqu’il porte en lui, dès sa naissance, les conditions de sa propre mort), soit une Révolution qui conduise, in fine, à une société communiste (étant entendu par là que cette société ne pourra être que globale, mondiale).

Pour employer une image, il y a loin de la coupe aux lèvres, mais il faut au moins commencer par planter la vigne et apprendre à la cultiver.

Evidemment, de ma part il n'y a là aucune certitude, aucun dogme, juste des éléments de réflexion qu'il appartient à tout le monde de critiquer, de développer, de compléter. Y compris de manière très concrète, dans une réflexion sur ce que pourrait être ce "rassemblement binaire" ou "dualiste" des communistes.

En d'autres termes, il s'agit de trouver le moyen non pas de soigner mais d'utiliser au meilleur escient, la schizophrénie que le capitalisme inflige nécessairement aux communistes dans un Etat bourgeois.

Au plaisir de vous retrouver en tout cas.

Elodie

10 commentaires:

Anonyme a dit…

"Pour nous, le communisme n’est pas ni un état de choses qu’il convient d’établir, ni un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses."
C'est cela qu'il faut se mettre dans la tête surtout quand on est membre du parti qui porte ce nom.
Le communisme est le mouvement de la négation du capitalisme. Il n'est que cela, un anticapitalisme. Il n'est pas une "mondanité". Il est une nécessité pour la construction du socialisme comme monde.

François a dit…

Salut Elodie,bien que tu prennes des vacances comme les riches j'ai énormément d'estime pour toi.Mais là j'ai du mal à te comprendre ,je ne vois pas trop ce que tu cherches.Tu sembles vouloir réinventer le fil à couper le beurre(le produit crémier,pas l'arabe...)

Ton texte ,au demeurant fort intéressant,me semble avoir toutes les réponses dans les classiques du communisme:Manifeste du PC,la révolution en France,l'Etat et la révolution,le programme de transition ...et beaucoup d'autres.Tout a été dit,comme tu parlais dans un précédent billet de Marx et Engel qui parlaient de faire profession de communisme,voilà une des choses à faire,par exemple.

Tu dis que ce n'est pas un poignée de prolétaires qui peut imposer le communisme sur l'ensemble des autres prolétaires.Non bien sûr que non,ce serait croire en la minorité agissante et on en connait les dangers.

Cela dit il faut se rappeler quand même que Lénine et Trotsky ont fait la révolution avec seulement 10 000 bolcheviks...Ce n'est quand même pas beaucoup pour un pays comme la Russie,même s'il y avait la guerre(cet incroyable accélérateur de la révolution LT)

Ce qui est un exercice difficile c'est d'imaginer une autre forme de société tout en faisant abstraction de celle que nous avons toujours connue.Et ça,prétendre le faire à la majorité des gens serait complètement utopique.Tout les gens n'ont pas la chance que nous avons d'avoir eu certaines formations même si c'est à des niveaux différents.Si nous prétendions cependant vouloir le faire cela serait de la révolution culturelle.

Tu dis "ce qui peut être choisi,imposé (d'une classe sur l'autre),c'est à la rigueur le socialisme,une forme de transition..." Là je te dis oui mais après et seulement après la révolution.A ce sujet Marx disait,je cite de mémoire "à supposer que la révolution se fasse aujourd'hui pour demain sur l'ensemble de la planète il faudrait dans certain pays attendre cent ans pour voir un début de vrai socialisme,le socialisme n'étant qu'une transition visant au communisme".Ce n'est pas simple mais c'est faisable tout de même avec beaucoup de pain sur la planche.

Alors comment construire la révolution? En construisant le Parti qui emmènera les travailleurs(euses)à la victoire .Et comment construire ce Parti ?

Pour ma part je rêve depuis longtemps que tous les partis communistes,ou s'en réclamant,s'unissent.Je pense aux PC,PT,LO,LCR.Mais je sais que lorsque ces partis s'unissent ce n'est que pour des actions ponctuelles,les querelles de chapelles reprennent le pas.D'ailleurs si cela continue de la sorte la Ligue va bientot faire 15 à 20 points aux élections ce qui risque fort de faire le jeu de la droite.OB est en passe de devenir à la gauche ce qu'était Le Pen à la droite au niveau électoral.Même si on sait que là n'est pas le but d'OB qui est honnête.

Nous aurions tous et toutes intérêt à trouver ,et vite,un terrain d'entente.Qu'on le veuille ou non cela est fort possible avec de la bonne volonté.

Dans ton billet tu parles de la contre offensive pour nous faire faire marche arrière en cas de réussite.Tu as parfaitement raison il faut qu'avant tout changement nous préparion la réaction des "blancs".Il suffit de voir en ce moment Evo Morales en Bolivie.Il vient de nationaliser quatre compagnies pétrolières et je ne sais quoi d'autre.Là c'est trop la bourgeoisie aidée par les séparatites,grassement payés par les USA,veulent à tout prix déclencher une guerre civile.

Nous n'échapperons pas ,non plus,a un contre-révolution,il faut donc nous y préparer.

Pour moi l'urgence est de trouver un ensemble de propositions qui soient communes à un maximum de monde et qui permette un grand mouvement de masse et,pourquoi pas,renverse ce pouvoir en place.

En tout cas trouver des revendications communes actuellement n'est certainement pas un gros travail;on a ce qu'il faut me semble-t-il.

Salutations communistes à toutes et tous.

François

Anonyme a dit…

Bonjour à tous
Je ne remettrai pas en cause la vision généreuse de notre Camarade Maîtresse Tuaillon car son article a le mérite de proposer de reconsidérer le comment se sentir communiste et comment sentir l'utilité d'un rassemblement ou d'un parti.

Ce qui m'inquiète est la question du rapport au peuple toute classes sociales confondu. Une donnée, par rapport à ce que l'on connaissait il y a encore 50 ans, a changé : les classe sociale sont plus ou moins unifiées dans leur rapport à l'existence par l'uniformisation pratique de la culture consumériste par l'intermédiaire de la télévision.

Je m'exprime souvent comme un adversaire méthodologique radicale contre la télévision. Ici c'est pour des raison d'uniformisation des potentiels d'analyse politique, de conscience politique et donc d'essence de citoyenneté.

Platon comme Voltaire, deux grands fondateurs de l'esprit de république chacun à sa façon on expliquer que la liberté sociale dépendait de l'instruction, de l'information, du potentiel de l'individu à traiter de son rapoort de connaissance de l'environnement.

Or en explorant autour de nous les représentations de nos contemporains, toute classe confondu, ce qui domine c'est l'incapacité à concevoir l'intérêt global, à concevoir l'interdépendance de chacun dans le tout, à pratiquer une observation à une échelle locale pertinente et à différencie une autre ananlyse à une échelle plus large, plus global pour par la suite s'ouvrir à une synthèse souvent très conflictuelle en apparence entre les observations locales et initiale.

Autrement dit, ce qui m'inquiète c'est la perte généralisée et "démocratisée" du regard et de la conscience citoyenne, au profit de l'exprit d'égoïsme qui est le mauvais versant de l'individualisme.

Encore une fois, je pense que quelque soit vos intentions, si vous ne remettez pas en cause l'unité culturelle qui est la nouvelle donnée de conscience populaire acquise à l'égoïsme et au consummérisme, si vous n'attaquez pas le droit de tous à cet égoïsme par l'intermédiaire de pouvoir d'achat au détriment de la reconaissance du pouvoir de production, du pouvoir de connaissance, vous ne pourrez rien faire bouger dans les conscience.

J'appelle donc à remoraliser l'instruction, l'effort d'acquisition des savoir, la revalorisation des capacités de production.

J'appelle aussi la remoralisation culpabilisante de ml'avarice, la possessivité, et l'usure et la criminalisation des rémunérations de capitaux donc la criminalisation de l'usure et du système financier.

paul paulriluma@gmail.com

Anonyme a dit…

Le mouvement permettant d'arriver au communisme a été défini par Marx comme "le mouvement autonome de l'immense majorité dans l'intérêt de l'immense majorité". C'est de là que nous devons partir.

Là où je suis moins d'accord, c'est sur la distinction entre communisme et socialisme. On ne trouve pas ça chez Marx.
En fait la phase où les Etats existent encore est la dernière phase du capitalisme, les classes sociales n'ayant pas encore disparues. Ce n'est donc pas le socialisme (socialisme et communisme étaient synonymes avant 1914).

Ca peut paraître un peu abstrait, mais cette confusion - qui a été une vraie plaie pendant le 20e siècle - sous-tend une grande partie de ce texte, par ailleurs stimulant, dont je dirai que c'est la faiblesse.

François a dit…

Salut communisme,je suis très intéressé par ton post qui m'interroge beaucoup.

Depuis que notre Louve Blogueuse a mis cet article ici et sur bellaciao je suis de plus en plus perplexe quant à une de mes certitude.

J'ai toujours été absolument persuadé que le socialisme était une transition visant au communisme comme je le dis à Elodie plus haut.

Mais voilà que le cammarade Babeuf42,sur Bellaciao,me dément et m'apprend qu'il y a (aurait..)eu une re-lecture et ré-écriture stalinienne de Marx et,que tout vient de là.

Et,lui même,le camarade Babeuf42, a été pendant longtemps convaincu de cette affirmation.Il l'a même enseignée,c'est dire qu'il en était sûr.

Toi tu dis qu'avant 1914 socialisme et communisme étaient synonymes...?

De mon côté j'en ai parlé avec des camarades et les avis ne sont pas tout à fait les mêmes,voilà:

Certains disent que le socialisme ne se fera pas du jour au lendemain dans les MENTALITES et,par conséquent,après l'abolition de l'état,des différentes classes ...il y aura un gros travail de formation populaire à faire et ce ne sera qu'une fois ce travail fini que l'on accèdera au communisme.Donc là,socialisme =état transitoire ou communisme = stade suprême du socialisme.

D'autres accréditent la thèse de la relecture stalinienne qui aurait durée un bon moment ,au moins jusqu'à la mort de Staline et cela même au PCF.

D'autres encore pensent que le communisme est un "outil" pour arriver à imposer le socialisme,société sans classes...?

J'avoue humblement que je me paume dans ces différentes théories.

Aussi je te pose les questions :1)que penses-tu de cela ? 2) si socialisme et communisme ne sont plus synonymes,qu'elle est la définition de chacun?

Amitiés à toi et fraternellement à toutes et tous.

François.

Anonyme a dit…

Salut Élodie,

Un billet toujours plein de vigueur, mais comme l'intervenant Communisme le fait remarquer dans son message, qui entretient des confusions lourdes de sens.

Socialisme et communisme ont une parenté... mais ce sont deux choses distinctes.

Engels (ce grand oublié) avait bien délimité les choses dans son Introduction Au Manifeste du PC en présentant le socialisme comme un mouvement de la classe moyenne et le communisme comme celui de la classe ouvrière.
Grande nuance s'il en est.

Ensuite quand tu déclares que « [...] "le communisme" ne peut pas être imposé par un groupe ou une structure de prolétaires sur d’autres, que, s’il n’est pas mouvement global de la classe des prolétaires [...] », cela me paraît très contestable.

Car ce qui provient spécifiquement du communisme marxiste, c'est bien la notion de dictature du prolétariat, la nécessité du parti, la primauté de la lutte politique contre l'État (lutte supérieure à celle purement économique) et enfin la primauté de l'économique sur l'idéologique, là où, par exemple, se sont « perdus » Althusser, Gramsci, Bloch et d'autres (!) vis-à-vis du marxisme.

En occultant cela, tu verses dans un anarchisme à la Bakhounine qui, rappelons-le, était très favorable à la propriété collective ou à l'abolition de l'État... ce qui ne l'empêchait pas d'être un adversaire résolu du communisme, ne parlons même pas des apports de Marx cités plus haut !

Enfin, là où je me sens vraiment en porte à faux avec ton billet, c'est contre ce rêve œcuménique d'un grand rassemblement des communistes.
C'est un leurre (ou si je puis me permettre, une belle couillonnade !).
Ce qu'il faut rassembler, d'abord et avant tout, c'est le prolétariat lui-même. Pas des entités politiques.

Par exemple, tout le sens de la militance politique de Marx n'a pas été de rassembler le puzzle des proudhoniens, bakouninistes, lassalliens et que sais-je encore, mais bien de les combattre, eux et leurs idées, justement pour in fine rassembler la classe ouvrière et entrevoir le dépassement du capitalisme.

Voilà l'hypothèse communiste.

Michel
(PCF)

Anonyme a dit…

un texte comme je les aime... mais tu t'en doute.
la voix est tracée ,je n ai rien a ajouter .
sur...ça derange un peu ..ça doit meme en gratter certain.
le vent de la makhnovtchina souffle dans certaines phrases.
long sera le chemin il faudra beaucoup eduquer ,beaucoup expliquer.
mais le communisme ne devra etre emprisooné par personne et surtout pas par l'état qui en est la négation .
Makhno

Anonyme a dit…

Historiquement, le terme « socialisme » était plus employé par des théoriciens, « communisme » plus par la « base ». Ca a cessé dans la 2e moitié du 19e siècle. A partir de là, oui, socialisme = communisme. Marx employait les 2 termes indifféremment à l’époque de la première Internationale.

Le socialisme comme « phase » avant le communisme est une invention postérieure à la mort de Marx. Ca n’a en fait aucun sens, le socialisme impliquant les mêmes choses que le communisme : la société sans classes, sans salariat, sans Etats.

Après la guerre de 14-18, certains socialistes ont repris le nom de communistes, d’autres ont gardé le nom de socialistes, la SFIO (parti socialiste) gardant quand même le communisme comme objectif dans ses statuts. Ca ne signifie pas que ce soit 2 choses différentes (plus tard la majorité des « communistes » sont devenus staliniens, la majorité des « socialistes » sont devenus réformistes ; ces deux trahisons ne doivent pas faire oublier les communistes anti-staliniens et les socialistes révolutionnaires, qui ont conservé l’objectif qui est le notre).

Marx n’a jamais parlé d’une « primauté du parti ». Au contraire il a clairement parlé du « mouvement autonome de l'immense majorité dans l'intérêt de l'immense majorité », ce qui est clair !

Marx a souhaité rassembler les courants socialistes et/ou communistes (c’est pareil) au sein de l’Internationale, il a même demandé à Bakounine de créer une section en Italie.

Voir aussi cet article : http://egalite.over-blog.org/article-10572196.html

François a dit…

Salut communisme,évidemment comme ça cela change tout.

Si je te suis bien il s'agit d'une réécriture pure et simple après la mort de Marx.On peut aisément penser à Staline que cela arrangeait pour "le socialisme dans un seul pays"et pour les réformistes (SFIO)qui mettaient ainsi un bémol à la force du mot et pouvaient ainsi "calmer" plus facilement l'ardeur des masses.

Ceci afin d'essayer d'expliquer pourquoi cette invention qui,à première vue,est ridicule.Mais qui à n'en pas douter,a été utilsée à des fins pas très avouables.

Tu as raison de dire qu'il ne faut pas oublier les communistes non-staliniens et les socialistes révolutionnaires.Leur combat étant bien-sûr celui que nous menons aujourd'hui.

Je te remercie pour tes très précieux renseignements qui m'aident à y voir bien plus clair.

Amitiés à toi camarade.

François.

François a dit…
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