lundi 21 janvier 2008

LA PEUR PUE COMME LA MORT



La peur est amère comme une vie sans amour.
La peur pue comme la mort.
La peur fait rouler dans nos veines un froid d’outre-tombe .
La peur charrie dans nos sangs des fantasmes plein de larmes
Et les rend épais comme une lave glacée.
La peur tient mon corps bien trop éloigné du tien - je devrais me chauffer au soleil de ton altérité, m’ouvrir à la caresse de ta virilité et jouir de t’avoir croisé .
La peur tient mon âme bien trop éloignée de la tienne - je devrais t’inviter à ma table, goûter la joie de mots qui ne sont pas les miens et rire du pain partagé.
La peur est entrée un jour, il y a longtemps et je ne sais plus quand, dans mon ventre, dans mes côtes, dans ma tête, à coups de poings, à coups de ceinture, à coups de pieds, à coups de trique.
La peur s’est enfoncée dans mes reins à la force des cris, à la force des menaces, à la force des diktats.
La peur tapit mon esprit dans un coin sombre de moi-même, elle me replie sur moi comme un linceul sur un corps.
Elle me ligote les mains que je voudrais tendre, elle me gifle la joue que j’aimerais que tu embrasses, elle me tord le coeur et me ronge les tripes, en me laissant muette.
Sournoise, elle est là à attendre.
Attendre que je croie qu’elle ne m’attend plus.
Et me saute à la gorge, cette salope !
S’accroche à ma nuque, me mord comme un chien et ne me lâche plus.
Elle est là et me musèle, m’écartèle, vilain sosie, ombre hideuse qui me bouche les yeux de son reflet immonde.
La peur se glisse dans mon appartement et me fait halluciner des hordes immobiles et menaçantes que le moindre de mes souffles peut déchaîner.
La peur se faufile entre mes jambes et les fait se tenir fermées, plus closes que la porte d’un couvent.
La peur est une dictature qu’on ne peut combattre que par la vie.
La peur est un tyran qu’on ne peut démettre que par l’amour.
Le premier pas vers toi, timidement, esquissé, à peine dévoilé.
Le premier mot vers toi, doucement, murmuré, à peine prononcé.
Tu as pris ce premier pas et tu as pris ce premier mot,
Et tu les as tressés de tes doigts si agiles en une guirlande pleine de sourires que je ne comprenais pas,
Et tu l’as mise autour de mon cou.
La peur s’est envolée.
Sans rien me demander, tu es reparti, et tout , soudain, était plus léger.
Tu m’avais laissé un mot sur l’oreiller.
Ce mot c’était "FRATERNITE"
Osémy 18 février 2007

10 commentaires:

Anonyme a dit…

A deux l 'essence,de l'incendiaire
la gestionnaire de la déliquescence
qui peut puer jusqu'au jour où
elle peut pu puer,Hé;hé faut aller bosser,et regarder se déliter de leurs sommets,des idées fausses,des idées vraies qui peuvent puer comme des violettes ou des pensées.
khodo Âfez

Anonyme a dit…

magnifique élodie.

Anonyme a dit…

C'est un superbe texte Louve, oui, vraiment superbe. As-tu vu "V pour Vendetta" ? Ce film parle, entre autres, de la peur et de tout ce qu'elle nous empêche de faire, de tout ce qu'elle nous fait faire aussi... C'est si complexe tout ça... Merci d'avoir écrit ça.

Anonyme a dit…

L'effort humain

n'est pas ce beau jeune homme souriant

debout sur sa jambe de plâtre

ou de pierre

et donnant grâce aux puérils artifices du statutaire

l'imbécile illusion

de la joie de la danse et de la jubilation

évoquant avec l'autre jambe en l'air

la douceur du retour à la maison

Non

l'effort humain ne porte pas un petit enfant sur l'épaule droite

un autre sur la tête

et un troisième sur l'épaule gauche

avec les outils en bandoulière

et la jeune femme heureuse accrochée à son bras

L'effort humain porte un bandage herniaire

et les cicatrices des combats

livrés par la classe ouvrière

contre un monde absurde et sans lois

L'effort humain n'a pas de vraie maison

il sent l'odeur de son travail

et il est touché aux poumons

son salaire est maigre

ses enfants aussi

il travaille comme un nègre

et le nègre travaille comme lui

L'effort humain n'a pas de savoir-vivre

l'effort humain n'a pas l'âge de raison

l'effort humain a l'âge des casernes

l'âge des bagnes et des prisons

l'âge des églises et des usines

l'âge des canons

et lui qui a planté partout toutes les vignes

et accordé tous les violons

il se nourrit de mauvais rêves

et il se saoule avec le mauvais vin de la résignation

et comme un grand écureuil ivre

sans arrêt il tourne en rond

dans un univers hostile

poussiéreux et bas de plafond

et il forge sans cesse la chaîne

la terrifiante chaîne où tout s'enchaîne

la misère le profit le travail la tuerie

la tristesse le malheur l'insomnie et l'ennui

la terrifiante chaîne d'or

de charbon de fer et d'acier

de mâchefer et de poussier

passe autour du cou

d'un monde désemparé

la misérable chaîne

où viennent s'accrocher

les breloques divines

les reliques sacrées

les croix d'honneur les croix gammées

les ouistitis porte-bonheur

les médailles des vieux serviteurs

les colifichets du malheur

et la grande pièce de musée

le grand portrait équestre

le grand portrait en pied

le grand portrait de face de profil à cloche-pied

le grand portrait doré

le grand portrait du grand divinateur

le grand portrait du grand empereur

le grand portrait du grand penseur

du grand sauteur

du grand moralisateur

du digne et triste farceur

la tête du grand emmerdeur

la tête de l'agressif pacificateur

la tête policière du grand libérateur

la tête d'Adolf Hitler

la tête de monsieur Thiers

la tête du dictateur

la tête du fusilleur

de n'importe quel pays

de n'importe quelle couleur

la tête odieuse

la tête à claques

la tête à massacre

la tête de la peur.

Jacques Prévert (recueil Paroles)


il y eut de la peur au debut , qd j etais plus jeune (merde ca fait deja si longtemps ? )
de la peur et de l ignorance elle vont si souvent ensemble ,couple entretenu et courtise par les pouvoirs successifs.
puis il y eut Paris , le Lycée , l autogestion ...et la fraternite et la tolérance et j ai appris.
je n ai plus peur .
merci pour ce texte.
Makhno

Anonyme a dit…

Même pas peur (pour l'instant du moins)

J'ai posté comme toi sur bellacio les notes du représentant du MEDEF pour ses domestiques de l’élysée, matignon etc...

Laporte Un mec comme lui au gouvermenent. Chapeau 10

Lagarde Une imitation de Marie Antoinette de cette qualité 10 (et le meilleur est à venir)

Kouchner un traitre ne mérite que notre mépris 0

Hortefaux Faire passer autant de sans papiers par les fenêtres (record 9ieme etage) sans que personne ne demandent si les juifs sous Vichy sautaient d’aussi haut.10

Fillon 5 (L’instit de mon fils s’appelle Fillon, on ne sait jamais il est peut-être de la famille)

Dati Menacer de condamner à tort sciemment Guillaume Dasquié à 3 mois de préventive s’il ne donne pas sa source au risque de le griller professionnellement, et de terroriser les journalistes d’investigation sans la moindre réaction des juges et de la presse 10 (avec mention trés bien)

Bachelot Faire financer par les malades du sida, une hypothétique recherche sur l’alzheimer dont profitera seulement les mieux assurés 10

Boutin Faire tomber 2 SDF à la seine moins d’un an après la mort de l’abbé Pierre sans réaction du Dieu tout puissant 10 (et à la demande de l’Opus Dei une béatification de son vivant)

Avec Xavier Marchand, La Louve et tous les autres tousaversaillesle4fevrier2008

En espérant vous voir tous à Versailles le 4 févriter 2008

no pasaran

Anonyme a dit…

Heureux comme un oreiller, et comme un louveteau.

Arrêtons d'avoir peur de nos ombres.
Allumons la lumière, avant que d'autres n'allume le feu!

SAd___ a dit…

Février est tellement dans nos tête que le voilà doublant janvier avant l'heure

Merci d'être là

Anonyme a dit…

Magnifique texte, Élodie.
Je le découvre avec retard.

Anonyme a dit…

et merci pour Frida Kahlo aussi ;-)

Unknown a dit…

aimer, à perdre la raison
aimer à n'en savoir que dire
et ne connaître de saison
que par la douleur du partir......