Samedi 27 octobre. Manifestation nationale organisée par le Parti Communiste sur le thème de "la riposte". Prises de parole à Jaurès. Après plusieurs interventions très intéressantes, discours de clôture de Marie-George Buffet. Discours assez long articulé en plusieurs parties.
Commentant l’état de la scène politique, Marie-George dénonce une fois de plus la dérive droitière du Parti Socialiste et ceux qui font "un bout de chemin avec la droite", puis révèle que le PS vient d’annoncer le matin même qu’il ne s’opposerait pas au nouveau traité constitutionnel que Sarkozy veut nous imposer. Huées de l’assistance.
Quelques phrases plus tard, Marie-George affirme que lors des municipales de mars 2008, il faudra jouer le rassemblement, et malheur à ceux qui ne joueront pas le jeu. Elle ne le dit pas aussi clairement que lors de ses précédentes interventions sur le sujet, mais tout le monde met les sous-titres : la stratégie affichée par la direction nationale est de s’allier dès le 1er tour avec le PS.
Non Marie-George. Le rassemblement, c’est au second tour. Le premier tour, ça sert à montrer sa différence (s’il y en a une), à porter son projet (si on y croit) et à construire un rapport de force pour fusionner les listes de gauche au second tour, derrière la liste arrivée en tête, pour faire barrage à la droite.
Faire liste commune dès le 1er tour, c’est jeter dans les bras de la LCR tous les électeurs écoeurés par la dérive droitière du PS. C’est renforcer la bipolarisation de la vie politique que nous dénonçons tant. C’est poursuivre la stratégie qui tue le PCF lentement mais sûrement.
Dans le même discours, dénoncer la dérive droitière d’un parti qui bafoue le NON exprimé démocratiquement par le peuple français, et prôner l’alliance avec le même parti dès le premier tour, ça s’appelle faire le grand écart. Très grand. Trop grand ?
Le discours prend ensuite plus de recul, pour présenter les grands axes de nos propositions pour le pays. On a l’impression de revoir la campagne présidentielle. Et la même nausée revient : ces propositions sont très séduisantes, mais elles ne se distinguent absolument pas de celles que pourraient formuler PRS, l’aile gauche du PS.
Ce discours politique de Marie-George était un discours socialiste de gauche, pas un discours communiste ! Où est notre différence ? A quoi sert le parti communiste sur la scène politique ? Son rôle n’est-il pas d’affirmer qu’il est possible de penser autre chose que le capitalisme ? Que la question des rapports et des modes de production est au cœur de la politique ? Que la réappropriation sociale des services publics et des moyens de production peut commencer dès aujourd’hui ? Que l’espoir qui se lève en Amérique du Sud peut également s’allumer en Europe ? Que cette lumière peut venir de la France ? Que c’est le combat que veulent mener les communistes ?
Si face à un auditoire exclusivement constitué de communistes, nos dirigeants ne sont pas capables de porter une parole authentiquement communiste, comment les croire quand ils affirment possible de fondre le PCF en un "courant communiste" au sein d’un nouveau parti de gauche, grand machin de la "transformation sociale" qui serait créé à la gauche du PS ?
N’aurions-nous pas plutôt besoin d’un Parti Communiste renouvelé et renforcé, fier de son projet, capable d’ouvrir de nouvelles perspectives vers un Nouvel Avenir et de montrer comment commencer à le bâtir dès aujourd’hui ?
Mouton Noir
http://alter-politique.blogs.com
lundi 29 octobre 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Salut Mouton Noir,tu as parfaitement raison.
Ton com dit tout il n'y a rien à rajouter et on ne peut,malheureusement pas,te contredire.Dans ton dernier paragraphe tu dis exactement ce qu'il faudrait et ce que beaucoup de gens attendent en général et de camarades en particulier.
La direction du PC voudrait saborder le parti qu'elle ne s'y prendrait pas autrement...pourquoi,à quelles fins?Je ne risquerai pas une réponse because je n'en ai pas,je ne comprends pas où veulent en venir les dirigeants?La paix sociale à tous prix,rester dans une opposition confortable à l'américaine,empècher le seul parti capable de rassembler la classe ourière denuire j'avoue me poser des tas de questions sans comprendre et en même temps cela m'arrange sûrement de ne pas en trouver.Quand on regarde avec objectivité cela fait peur.
Il faut que toute la base fasse pression sur les dirigeants,mais toute la base n'a pas la formation politique qu'il lui faudrait pour bien piger ce qui se passe et c'est là que le bas blesse.Personnellement je suis trotskiste "dèsencarté"et avant de reprendre une carte...je regarde,je scrute mais ne vois rien venir d'intéressant.Ceci étant je conserve intacte ma lutte et mon désir de faire bouger les choses mais j'ai perdu quelques illusions.
Dans un post sur Bellciao Elodie disait que Mittérand avait tué le PCF,je ne l'ai pas reprise car ce n'était pas le propos du moment.Mais là on peut en parler.Ce n'est évidemment pas faux Mitterrand a tué le PC mais plus éxactement il l'a achevé.Depuis très longtemps le parti se sabordait:1938 les barricades de Hambourg où les camarades attendaient les armes promises pae le parti et qui n'arrivèrent que la veille SANS les munitions,lesquelles munitions arrivèrent juste avant l'arrivée des troupes ennemies et ne correspondaient pas au calibre.Ce fut un bain de sang du côté communiste.Il y eut aussi le fameux traité Germano-soviétique,le désarmement des résistants qui ne voulaient pas s'arrêter là,la guerre d'algérie et le rôle abject du PS contre qui le parti a fait semblant d'être mais s'est bien gardé de combattre efficacement alors qu'il en avait les moyens.Enfin il y a eut 68 qui n'aurait pas eu lieu si seul le PC avait été aux commandes;c'est le front uni de la base qui a permis à ce mouvement d'éxister.Cela jusqu'à ce que les dirigeants du PC,PSU,PS et de la CGT reprennent les choses en mains et ce fut l'énorme trahison des accords de Grenelle dont nous la base ne voulions pas.Et bien sûr d'autres choses aussi que j'ai oubliées.Donc Mitterand n'avait plus grand mal à faire couler le navire.
Ne crois pas que je fasse de l'anti-communisme primaire,j'ai horreur de ça mais j'essaie de regarder les choses en face même si elles me font mal.Lénine disait "seule la vérité est révolutionnaire" alors ne détournons pas les yeux,nous n'en serons que plus efficaces.
Salut à plus.Fraternellement à toutes et à tous.
François.
marie-georges prete à s'allier avec Méluche! tiens pas très nouveau finalement.
Et dire qu'en argentine, nationaliser tout le secteur de l'eau ou de l'energie, ça se nomme centre-gauche!
quelle France avons nous, celle que l'on mérite?
Arrête Enzo, tu me déprimes là ....
:-((
Non mouton noir, tu ne sais pas lire, lis plutôt l'entretien accordé par Marie-George à J.A. Nielsberg dans l'Huam Dimanche de ce week-end (celui du 2 Nov.), tu verras que rassemblement ne signifie pas PS en tant que tel, loin de là.
Bolcho
Moi, j'ai bien apprécié l'intervention de Marie George et si je ne reprend que la fin de ton "post", Mouton noir :
"N’aurions-nous pas plutôt besoin d’un Parti Communiste renouvelé et renforcé, fier de son projet, capable d’ouvrir de nouvelles perspectives vers un Nouvel Avenir et de montrer comment commencer à le bâtir dès aujourd’hui ?"
C'est ce que je comprend de ce que nous dit MGB avec :
" Nous avons surdimensionné la question des alliances, il faut d'abord élaborer un projet fort !"
Soyons critiques mais pas stériles, et goûtons les bonnes choses quand elles nous arrivent en effet, qui peut croire que cela nous tombe du ciel ?
J'y vois plutôt l'un des fruits de ces batailles (sur les idées et les projets), que "nous" menons là et ailleurs.
Bises à tous ;-)
Enregistrer un commentaire