vendredi 21 septembre 2007

LA VOIE ETROITE, par David BLUMENTAL (PCF Paris 20è)



"David BLUMENTAL: A la recherche du temps perdu"

Le texte que nous livre aujourd'hui David BLUMENTAL est pour moi, sans nul doute, "LE" texte remarquable de ce Congrès.

Notamment parce qu' il indique une dimension, une voie , mais aussi une arme, à laquelle je suis profondément attachée: le temps. Le "savoir prendre son temps".

Le calme, la patience, pour être vainqueur.

"Rien ne sert de courir il faut partir à point" disait La Fontaine. Morale brillamment renouvelée aujourd'hui par ce début de manifeste excellent.

Ce sont les Hommes qui vont à contre temps, à contre courant, qui ont bien souvent sauvé des situations.

En politique bien plus encore que dans d'autres domaines, le temps et la façon dont on l'aborde, sont des éléments fondamentaux.

S'il n'y avait qu'une leçon à retenir de Mitterrand (dont nous pouvons nous inspirer puisqu'il est bien "l'Homme qui aura tué le PCF" ou presque) ce serait celle de sa gestion du temps.

Pas de grand homme, pas de grande politique, sans VISION.

Pas de vision sans un sens du temps extrêmement aigu, sans un sens de l'Histoire développé.

Au triple galop apoplectique sarkozien il n'est qu'une vertu à opposer et elle est bien communiste: la déambulation patiente mais inexorable, profonde, de l'esprit qui réfléchit dialectiquement.


Quand tous les imbéciles seront en train de claquer sur le bord de la route des fous du jogging, nous ,en marathoniens convaincus, nous serons encore debout et capables de faire 40 km de plus .

C'est CELA qui compte. C'est une de nos rares forces aujourd'hui.

La précipitation ne signifie pas l'action, la précipitation ne signifie pas l'efficacité, la précipitation ne signifie pas la rapidité...

Jamais le communisme ne se fera en un jour, jamais les communistes ne devraient suivre un tempo imposé par les capitalistes.


Pour le reste ,nous nous déchirerons peut être sur certains sujets ( à moins que, par extraordinaire, nous nous retrouvions, ce que je souhaite, sur l'essentiel, car les communistes ne seront forts que s'ils sont unis, entre eux et avec le peuple).

En tout état de cause, un immense merci à David BLUMENTAL pour ce texte salvateur et original.

Je me permets de vous le faire suivre ci-dessous.

Salutations fraternelles, et merci à David BLUMENTAL,
LA Louve

------

"La Voie étroite

Quelques remarques sur la situation du Parti Communiste Français et les prochaines échéances.

Par David Blumental, militant du PCF, section 20e arrondissement de Paris.


Un jour qu’il devait accomplir une mission de la plus haute importance, Talleyrand en signifia l’urgence à son cocher, lequel mena la voiture à un train d’enfer. C’est alors qu’entre deux cahots, le « diable boiteux » se pencha au-dehors et cria « Ralentis, cocher ! Je suis pressé ! »

Le mot est resté fameux et garde, dans la situation politique d’aujourd’hui, toute sa pertinence. Qu’y a-t-il donc de commun entre tous ceux qui font de la politique, quelle que soient leurs opinions ? Au moins une question : quel est le rapport de forces et comment le conserver ou comment le changer ? Quand face à une droite aussi dévastatrice que rapide, la gauche anticapitaliste est aussi désunie ; quand face à une idéologie aussi acérée que réactionnaire la résistance se dépêtre difficilement de bien des confusions, nous sommes devant une mission de la plus haute importance et de la plus grande urgence. Et comme Talleyrand, il faut dire « Ralentis, cocher ! Je suis pressé ! »

Quelle que soit l’orientation des uns ou des autres, il doit se trouver peu de communistes qui n’aient pas le sentiment, même confus, que le Parti aborde un moment crucial. Pour ma part, je pense qu’il vit aujourd’hui son dernier moment contradictoire et dialectique. Althusser nous exhortait par le passé à penser le marxisme et les marxistes de façon marxiste, c’est-à-dire au sens propre : à réfléchir.

C’est un contre-sens politique majeur que de décréter que le Parti communiste est mort. C’est assez inepte de changer de nom si ce changement intervient avant que n’ait émergé une réalité nouvelle, solide et efficace. Tout au plus, cela s’appelle prendre un pseudonyme. C’est précisément ne pas ralentir, parce qu’on est trop pressé. Il reste au Parti un rôle éminent à jouer, ô combien fondamental pour l’avenir du rapport de forces en France.

Mais, à l’inverse, c’est être aveugle et se préparer de nouveaux réveils bien difficiles, que de croire que l’avenir du Parti communiste en tant que tel s’étend loin devant lui, et qu’il retrouvera à n’en pas douter sa stature des années 50, principal et quasi unique représentant de la classe prolétarienne, belle et enthousiasmante menace contre l’ordre bourgeois. Quel est donc ce rôle alors, qu’on lui garde comme moteur dans l’histoire ?

Pour le déterminer, il convient de discerner deux grands écueils qui nous attendent aux congrès futurs, et contre lesquels, dans le fil des débats, on bute déjà aujourd’hui. Pour ce faire je vais schématiser un peu, ce n’est pas toujours mauvais. Une première tentation, une première dérive, est celle du repli. Je n’entends pas par repli le désir bien légitime de revenir à une pensée réellement marxiste, et qui ne se contente pas de se revendiquer telle, ni la volonté de redonner du sens à la notion de révolution pour un parti. J’entends par repli la motion qui se crispe sur le PCF en tant qu’organisation déterminée, au risque de le couper toujours un peu plus de l’extérieur, et dont on se refuse par principe à mettre en question le sens. Le repli, c’est substituer l’image d’une organisation exclusive à l’idée plus claire d’une situation historique, et recomposer artificiellement la réalité autour de cette image. Les désillusions seront meurtrières.

Une seconde tentation veut mener la voiture à un train d’enfer : « le Parti est fini, autre chose commence aujourd’hui, il faut en finir au plus vite avec la structure » C’est une dérive que, en schématisant là encore, on peut qualifier de « mouvementiste ». A la notion de Parti, on substitue celle de réseau, on dit « transversal » tous les jours, ça fait le même effet qu’un anxiolytique. On veut aborder tous les thèmes de front, ne plus rien hiérarchiser ni discipliner, chevaucher tous les mouvements sociaux qui s’entrelacent et finiront par se coordonner dans l’agencement magique de la révolution future. Pour peu qu’en toute sincérité on demande à certains de décrire un iota ce que pourrait être cette coordination, et la silhouette d’un joli parti, ma foi, apparaît. Mais le mot fâche, c’est ainsi. D’autres ne sont pas si gênés et appellent bien à la création immédiate d’un nouveau parti, sans paraître trop préoccupés du flou complet dans lequel il apparaîtrait.

Je voudrais m’attarder un petit moment sur cette dérive-là. Car on y trouve des discours qui, pris abstraitement, sont souvent intéressants ; certains constats sont bons, et on peut partager bien des fins avec de nombreux militants. Le mot de Talleyrand, pourtant, revient à nos oreilles, lorsque la confusion et l’informel s’érigent en docteurs du monde à venir. L’anticapitalisme (sans parler du communisme) n’y est pas toujours si évident, et la place est grande pour les stratégies personnelles, les jeux de pouvoir et d’appareil, finalement très loin d’un réel dynamisme populaire. Pourquoi, en tant que communiste, alors que j’espérais tant une candidature unique, déchiré j’ai finalement opéré moi-même une attitude proche du repli, en tout cas de défense ? Parce qu’au nom du mouvement en cours, il en fut qui ont joué double jeu dans ma propre organisation ou se sont cru tout permis, la démocratie à la boutonnière. Parce qu’au nom de l’urgence politique, il en fut qui ont failli instrumentalisé totalement mon Parti, ses militants, son fric, ses locaux, ses réseaux précisément. Parce que dans ces manœuvres, l’engagement politique lui-même n’était pas si clair qu’on voulait bien le dire, sous la cape de ce mot un peu vague, « anti-libéralisme » Mouais….Voulions-nous tant que cela tous la même chose ?

Pour un satiriste, il serait assez réjouissant d’observer la tectonique des tendances du Parti. J’ai parlé de deux récifs, ils sont plus composites qu’ils n’ont jamais été par le passé. Certainement, il existe des camarades qui, hier, négligeaient un peu les discours d’un Danglot ou d’un Gerin, qui aujourd’hui, sans tout partager, s’inquiètent aussi d’une offensive lancée contre le Parti et ses fondamentaux de l’intérieur comme de l’extérieur. La seconde tentation en taraude plus d’un, et déborde les seuls « refondateurs ». Qui sait ? On en verra peut-être quelques uns qui ont fait la ligne, s’ils n’en ont pas fait plusieurs, saborder l’existant pourvu qu’on leur laisse une responsabilité et un salaire ailleurs.

La voie sera bien étroite, oui, entre ces deux écueils. Il faudra la creuser pourtant. Le seul moyen d’y parvenir est de comprendre et d’assumer la nature contradictoire du moment historique que vit le Parti aujourd’hui. Contradictoire pourquoi ? Parce que le Parti doit aujourd’hui se maintenir à la fois et se projeter dans un futur relativement proche à l’échelle de l’histoire, où il n’existe plus, pas plus que la LCR ou d’autres encore, où une force nouvelle aura émergé. Parce qu’aujourd’hui il doit non pas se saborder mais se renforcer, tout en intégrant dans le mouvement même de son renforcement théorique et pratique l’idée de son propre dépassement, c’est-à-dire plus profondément le dépassement des divisions actuelles dans le camp anticapitaliste. Il doit l’intégrer afin d’y travailler, de concert avec d’autres, de la façon le plus active et constructive possible. C’est cette capacité même à penser son dépassement qui achèvera son renforcement. C’est cela son ultime accomplissement dialectique.

Oui, c’est difficile pour un militant de déployer son énergie dans une structure dont la fin n’est pas advenue, qui ne laisserait probablement la place aujourd’hui qu’à un ensemble assez informe et vague de mouvances, encore investie d’un rôle réel, de la déployer donc dans une structure encore vivace dont il doit pourtant aussi préparer le dépassement. C’est difficile, et les militants communistes ne sauraient affronter cette contradiction seuls. C’est trop facile de lancer un appel comme Besancenot, et d’attendre peu ou prou que les choses se passent. « Que le Parti se saborde d’abord, on verra après ! » C’est l’ensemble de tous les militants impliqués dans la lutte anticapitaliste qui, dans le temps, sans le couteau à la gorge d’une élection imminente, doivent désormais construire la future force. Un immense atelier doit se construire. Les ambitions personnelles s’y épanouiront aussi, pourquoi en serait-il autrement ? Mais le mouvement en marche ira bien au-delà.

Voilà une tâche ardue, c’est pourtant par là, j’en suis convaincu, que l’histoire avancera le plus vite. Dans ses Leçons sur la philosophie de l’histoire, Hegel nous livre un passage assez savoureux sur les jérémiades de ses contemporains quant aux douleurs survenues, aux difficultés présentes. Il s’agace de ce que, ne percevant pas l’unité du sens historique ni la notion même de contradiction, les hommes ne voient pas comme les pages les plus sombres de l’histoire ont en réalité la même valeur que les plus glorieuses. Il raille avec brio tous ceux qui ne cessent d’en appeler à de meilleurs lendemains sans prendre la mesure du mouvement qui traverse leur époque.

Nous parcourons des pages difficiles : la violence de la droite, une gauche presque grotesque de désunion et de calculs à courte vue. C’est le sens dynamique de la contradiction qui nous permettra de perdre le moins de temps possible. Les choses se feront, je ne suis pas pessimiste, non qu’une main invisible se prépare à nous arranger le coup, mais quitte à me tromper je pense que la situation matérielle va contraindre de plus en plus impérieusement les hommes à s’unir, et parmi eux quelques rivaux ou ennemis d’hier, mais aussi de nouveaux militants, des personnalités émergentes.

La question, dans l’immédiat, c’est : que fait-on du temps que nous avons immédiatement devant nous ? Que fait-on pour ne pas gaspiller le temps ni l’énergie ? Quelques échéances nous attendent, deux congrès, les élections municipales, et au loin, mais pas si loin, 2012.

En ce qui concerne la phase des congrès. Personnellement, j’aimerais m’y retrouver bien sûr, mais j’aimerais surtout y trouver quelque chose. J’entends : le congrès de décembre 2007 ne devra pas, comme ses prédécesseurs, chercher à contenter tout le monde. Nous avons une situation à analyser et des choix à faire, de vrais choix. Nous orientons-nous, oui ou non, vers une recomposition ? Laquelle ? A quelles conditions ? Avec qui, sinon avec quels types d’acteurs ? La force future doit-elle être communiste ? Doit-elle avoir une composante communiste ? Quels rapports envisageons-nous avec les réformistes dits antilibéraux ?

Pour que les rapports entre structures, entre militants divers se clarifient, il faut que chaque structure précise elle-même son discours. Je rêve pour le Parti communiste d’un congrès qui dirait précisément selon quels axes et selon quelles mesures précises, d’abord immédiates, puis transitoires, enfin radicalement révolutionnaires, en quoi il est communiste, en quoi ce mot a un sens pour lui. Je rêve d’un congrès qui non seulement charpente cette fois son idéologie de façon à la fois dense, intelligible et percutante, mais aussi impulse une réflexion sur de nouvelles techniques de luttes. Je rêve d’un Parti qui revienne sur son légalisme, qui remette en question son rapport à l’institution. Et je rêve d’un Parti capable de partager ces réflexions, pourvu qu’elles émergent, avec les autres, afin d’en finir un jour avec un camp anticapitaliste morcelé.

Un congrès doit être producteur de sens, c’est sa finalité.

Les directions que l’on met en place, au sortir de conclusions bien déterminées, doivent, tout en respectant la diversité, rester cohérentes avec les options choisies. Ceci pour dire que si nous abordons honnêtement les choses entre nous et faisons des choix, il y aura de la casse, probablement. Pourquoi se le cacher ? On en crève de vouloir garder une place à tout le monde. Une vieille camarade disait à l’époque où elle était encore au Parti, « la lutte des places a remplacé chez nous la lutte des classes » Elle n’avait pas complètement tort. On n’évite jamais en politique la lutte des places, mais faisons au moins en sorte que la lutte des classes ne tende pas à se réduire au passage obligé de certains paragraphes. C’est un concept - outil, avec lui on construit, on fabrique à condition de le (re)façonner lui-même de temps en temps.

Je voudrais terminer par un mot sur les municipales. Je n’ai pas de théorie générale dont je sois sûr qu’elle vaille pour toutes les villes. Mais j’ai une opinion sur Paris, partant sur un certain type de configuration. Il est vain, sous prétexte qu’on n’a pas eu la municipalité révolutionnaire qu’on rêvait, de dénigrer un bilan social qui se démarque nettement de politiques de droite. Toute alliance avec les socialistes n’a pas conduit qu’à des lacunes ou des erreurs. Mais il est tout aussi vain de négliger les limites dramatiques contre lesquelles bute un élu communiste à Paris, lorsqu’il est conduit, bon gré mal gré, à s’enfermer dans une cogestion où sa qualité de communiste devient peu à peu invisible.

Est-ce que les élections de 2008 seront le moment décisif de l’émergence pour cette fameuse nouvelle force ? Je ne le crois pas. Ce sera peut-être un début. Mais une chose est sûre : dans les configurations, où les élus communistes ne sont pas perçus comme proprement communistes, voire pas perçus du tout, si de nouvelles concessions par exemple sont faites aux bailleurs privés, si les crédits au logement ne prennent pas une toute autre ampleur, comment veut-on que les communistes puissent jouer un rôle actif, comme tels, dans un travail à moyen terme d’unification ? Où sera la crédibilité ? Et du point de vue de la participation au pouvoir, est-ce que leur présence est si souhaitable ? Ca mérite au moins d’être discuté. Et là encore, la voie est étroite entre la condamnation bornée, aveugle d’un travail souvent admirable d’élus et la position dogmatique qui veut un maximum d’élus, quel que soit le contexte ou presque. Entre les deux : la pensée claire d’une efficacité politique dans un rapport de forces donné.

Or je lis ici et là que pour bien des élus parisiens la reconduction de l’alliance avec les socialistes socio-démocrates et, ce faisant, de leurs propres postes va de soi. J’entends, mais j’entends peut-être mal, qu’une Autain qui suscité à juste titre tant de méfiance et même de colère chez des militants sincères, serait de nouveau conviée ? Est-ce là encore le Parti du débat, de la clarté et de la transparence que nous voulons ? Est-ce là un parti communiste ? Dans lequel nous, militants, avons pourtant fait tonner notre voix pour dire que dans notre organisation on ne ferait pas ou plus n’importe quoi ?

Là encore : « Ralentis, cocher ! Je suis pressé » Plus de faux-pas, ni de faux départ. L’issue de ces congrès comme du choix à venir pour les élections ne doit pas être considérée comme acquise. Par personne. Ou les débats n’en seront que plus violents. Que notre parti définisse son communisme, qu’il décide ou non de le mettre au service d’une recomposition. Mais que plus jamais le pouvoir, à quelque échelon que ce soit, ne l’écarte de sa voie, la défense des exploités, aussi étroite soit-elle.

3 commentaires:

François a dit…

Salut Elodie,salut tout le monde,
Alors La Louve ,on est de retour,après avoir plaqué les amis pendant de longues semaines ...?On avait déjà Paul,Simba,moi et les autres commencé à rédiger un avis de recherche :

WANTED
LOUVE ROUGE !
22 ans
Au moment de sa disparition était communiste...

T'imagines,par où tu nous as fait passer ? On n'en mangeait plus !Et,alors que les recherches étaient commencées,on te retrouve,tranquille avec Roberto sur Bellaciao !!!Tellement j'étais colère,j'ai appelé mon copain Nicolas qui m'a dit:"Louve ou pas Louve la loi est la même,elle devait donner un préavis de 48h et assurer le service minimum"
J'ai arrangé le coup pour cette fois...mais attention à la prochaine,compris?

Plus sérieusement,je ne connais pas Didier Blumental mais chapeau,son boulot est remarquable.Son texte est à la limite d'un manifeste.Ceci étant il y a du boulot et pas qu'un peu.Et ,ce qui me fait peur dans tout ça,c'est le TEMPS qu'il va vous falloir ! Même à supposer qu'il fédère tous les camarades,ce qui est bien utopique,il faudra(ait)quand même énormément de temps et,pendant ce temps-là,la droite est peinarde.Imagine Tayllerand aujourd'hui dans la voiture de l'UMP,que dirait-t-il à son cocher?Il ne dirait RIEN.Bien-sûr puisqu'il n'y a aucun risque,aucune opposition sinon qques guignols à l'assemblée qui font semblant d'être contre les lois scélérates de Sarko.et sa bande en tapant du pied.Mais qui ne font rien ,surtout pas,pour avancer une action qui irait à l'encontre de ces lois qu'ils prétendent ne pas vouloir.
Tout ça pour dire,sans chercher (tu le sais) à m'immiscer dans une réflexion qui n'est pas mienne, qu'il faut que tous les camarades participants à cette réflexion ainsi que tous les autres se réclamant du communisme n'attendent pas la fin de cette dernière pour avoir des actions.Il nous faut agir tous ensemble et vite afin de contrer la "déclaration de guerre"de la droite faite aux classes laborieuses.

Tu m'as parlé de Riposte mais tu sais que dedans il y a le PS et les VERTS...?!Je n'ai pas envie de rejouer de la gauche plurielle reconstituée même différemment.Si cela venait à s'éclaircir du genre sans PS et VERTS je verrais mais pour le moment je suis pour le moins dubitatif.On va voir mais put...! Que ça aille VITE!

Fraternellement à toi et à tous.
Bon week-end et à bientôt.
François.
PS:bientôt,c'est pas trois semaines,hein?

Osemy a dit…

Salut François ;-) me revoili voilou.

Bon une précision mais aux 22 ans (hélas loin derrière ;-)) tu peux rajouter 10 ... Je suis pas si jeune... :-)

Sinon, bien sur, je comprends ton "appréhension" met d'ailleurs d'autres camarades l'ont exprimée sous le texte de David Blumental ici ou là. Donc, je me permets de te remettre ici un commentaire de mon cru sur le sujet (voir ci dessous).

Par ailleurs sur la "gauche plurielle" bis, franchement moi non plus j'en veux pas mais note que dans ce comité il ya la LCR (peut on donc vraiment redouter une gauche plurielle bis? Ben non...enfin j'espère - c'est un peu le baptême du feu pour eux, et donc ,pour nous hihihi)- blague à part ce comité de riposte c'est mieux que ... rien, et il n'a pas été impulsé par le PS mais par les coco, donc, je respire , si tu vois ce que je veux dire... Bises et à bientôt!

A mon humble avis ce texte est de loin un des plus marxistes (et donc un des plus communistes) que nous ayons pu lire pour le moment. En tout cas pour moi il l’est intrinsèquement, et donc mille fois plus que la plupart des contributions qui s’en revendiquent ouvertement en s’écriant dès la première ligne "je suis marxiste, je suis léniniste, je suis communiste" !

Est Marxiste celui qui se sert des outils légués par Karl Marx pour réfléchir le monde. Et à mon sens c’est exactement ce qu’a fait David Blumental ici. Donc, BRAVO encore une fois. Ca fait du bien de lire une analyse politique vraiment marxiste.

Et ce n’est pas parce que le texte n’est pas truffé de propos économiques qu’il n’est pas marxiste !

Cete contribution est également très marxiste parce que ayant parfaitement intégré les "outils de pensée", compris le système (et cela affleure partout en filigrane) mais non dogmatique ( je crois qu’il n’y a pas plus opposé à la méthode marxiste, à l’analyse "à la façon" de Marx, que le dogme qui étouffe la pensée, et donc la nécessaire dialectique).

Marx était un esprit libre. Le premier point qu’un marxiste doit retenir de la leçon marxiste c’est donc celui-là : penser en homme libre. C’est ce que font encore les quelques historiens et philosophes qui "nous" restent (par exemple Annie Lacroix-Riz).

En conclusion sur ce point, je ne me pose même pas la question de savoir si une personne qui écrit ce genre de texte a un doute sur le fait que le parti communiste doive être un parti de masse, et de classe. Je dirais que cela va de soi.

Le marxisme reposant sur le concept de système, on ne peut pas avoir une vision marxiste d’un sujet sans l’avoir sur tout !

Vice versa, dès que l’on cesse d’avoir une vision systémique, globale , et que, par prétendue "modernité", on fait co exister des élements qui vont aussi bien ensemble qu’une robe de soie sur un canard, on n’est plus marxiste. ! Donc plus communiste. CQFD

Nous devons par ailleurs absolument réapprendre à distinguer le nécessaire du contingent. C’est fondamental de pouvoir faire une liste de priorité.

Et "l’évidence" parfois, doit être remise en cause comme facteur de validité rationnelle. Ce qui est évident est parfois ( souvent?) exactement ce qui est faux. C’était là dessus que reposait toute la science sophiste.

Qui a une vision claire de la Politique, du temps, de la société telle qu’elle est organisée, ne peut qu’avoir une vision claire du Parti et du communisme.

Enfin pour répondre à un autre commentaire ici qui critique cette demande de "temps" à nous laisser :

Qui a dit que les masses devaient attendre leurs ordres d’un parti qui serait "en haut" d’une hiérarchie imaginaire, pour se mobiliser et combattre?

Personne et je n’ai rien lu de tel dans cette contribution. Je dirais même que si il ya une chose que les communistes peuvent faire d’urgence c’est mettre à bas cette relation de dépendance dans l’action des hommes par rapport aux structures, quelles qu’elles soient.

LA révolution est-elle organisée ab initio et décrétée par une organisation? Non, ou c’est la catastrophe.

Il ne faut pas confondre le double travail qui doit être réalisé en ce moment : la pensée du communisme et la réorganisation d’un Parti communiste d’une part, et l’organisation de la mobilisation et du combat de masse. Il ne faut pas les confondre mais il ne faut pas non plus les séparer car l’un et l’autre se nourrissent mutuellement.

Or ce que nous confondons aujourd’hui c’est l’urgence de se soulever contre la réaction capitaliste, l’urgence d’organiser, d’accompagner des mobilisations qui doivent venir des Hommes, et la nécessité de refonder le part i des communistes.

C’est le piège tendu par les réactionnaires bourgeois aujourd’hui et dans lequel nous sommes en train de tomber depuis des mois. Je suis d’ailleurs en train de réfléchir à une comparaison entre le fonctionnement et le rôle des partis bourgeois et celui d’un parti communiste. Même si comparaison n’est pas raison, je pense que nousdevons effectuer ce trvail et nous saurons comme cela plus précisément ce que nous ne devons pas faire !

Il y a urgence à résister au jour le jour et pour résister efficacement nous avons besoin qu’un parti des communistes existe, mais il n’y a aucune urgence qui doive être prise dans la refondation même du parti.

C’est pour cela que je pars du principe que la question de la disparition du parti en tant que lieu de rencontre des communistes, (même aussi imparfait que celui que nous connaissons aujourd’hui), en revanche, n’est pas à l’ordre du jour, ni dans un repli identitaire ni dans une fusion -acquisition d’un nouveau parti de la "gauche démocrate et républicaine".

Je verrai comme absolument suicidiaire une disparition du parti communiste au moment même où l’ennemi de classe a tous les pouvoirs. Autant nous jeter par la fenêtre tout de suite.

J’ai tendance à penser que les personnes qui, se prétendant nos amis ou nos frères, nous poussent vers cette voie de notre disparition sont pour moi des ennemis de classe, y compris celles et ceux qui se revendiquent d’un soi disant socialisme, voire pire, communisme.

Nous mélangeons tout et je l’a i déjà dit plusieurs fois : pour lutter activement nous devons nous dépêcher (c’est pour ça que le comité de riposte tel qu’il vient d’être fait à l’initiative du PCF est un bon début) ; mais pour nous refonder,e nrevanche, si nous voulons que cette refondation soit bien faite, soit viable et durable, nous devons aller calmement ,car la lutte nécessite l’action et la refondation nécessite la réflexion.

Le capitalisme impose son tempo social et juridique, et à ce titre nous devons, non seulement être à son rythme mais plus encore, le prendre de vitesse,l’attaquer sans relâche comme des hyènes, mais nous ne devons pas nous laisser imposer ce rythme dans la refondation du parti communiste car l’urgence et la précipitation sont les pires conditions pour une réflexion réelle.

Comme je dis souvent : la tête et les jambes. Les jambes, aujourd’hui doivent courir, et rapidement, mais la tête doit rester calme.

La Louve

Anonyme a dit…

Bonjour tout le monde

Cette analyse m'intéresse et cela rejoint la préoccupation que je rencontre chez des gens de divers courants d'opinion de la nécessité de réapprendre à analyser pour se faire une image plus approfondies de toute chose.

Cela rejoint aussi ce que je propose depuis peu sous la dénomination de Résistance Généreuse.

Mon constat est d'abord celui d'une incapacité des gens en général et à tous les niveaux hiérarchiques sociaux de se faire une idée, une image , une opinion des choses que de façon partielle, à l'égard soit d'une échelle virtuelle car trop large, soit d'une échelle irréaliste car trop locale et partielle, à l'égard de référenciels d'opinions mimétiquement reprises par affiliation sociale tactique de penser "comme tel groupe d'autres qui m'avantagent par un caractère, un bénéfice adaptatif ou un autre".

Il y a perte de la capacité à observer par soi-même et de prendre en compte l'échelle de son observation : où suis-je, par rapport à quoi, depuis où et comment avec quoi observe-je !

La résistance est d'abord la résistance à l'obscurantisme qui interdit la construction des savoir d'abord sur l'observation, puis sur l'analyse. Or pour analyser il faut être capable de choisir parmi un ensemble d'outils méthodologiques et conceptuel, des voies et des références, des grilles d'analyses, pour parfois reconnaître qu'aucune de celles que l'on connait n'est alors employable. Il faut donc réapprendre à analyser avec pertinence et apprendre la construction d'outil d'analyse quand cela devient nécessaire.

La résistance pourrait donc d'abord conduire à refuser de se soumettre à l'outil comme au contenu de l'outil de diffusion de l'obscurantisme : la télévision qui, de par son processus passif de réception directe des informations, ne permet pas au récepteur autre chose que l'adhésion mimétique entière et totale au modèle, anéanti toute observation, minimise l'analyse au simple décodage soumis des images, n'impose pas ni ne permet la reconstruction personnalisée par le récepteur avec sa culture et son histoire, son univers intime, des sens possibles et cohérants aux informations reçues.

La télévision est un outil de consommation passive et soumise : par nature il n'est pas marxiste.
Par ailleurs il est l'outils qui a permis l'endoctrinement populaire qui à permis à la dictature de l'innommable de se mettre en place avec la complicité des structures légales et républicaine.
La télévision doit être visée comme élément sensible de la dictature à dénoncer.

Le premier geste de résistance est de se libérer de ce nouveau dieu maléfique constructeur d'obscurantisme : déposer respectueusement et froidement vos téléviseurs devant les préfectures, accompagnés d'une lettre déclarant votre rejet de cet objet pour ce qu'il opère de néfaste au prétexte de véhiculer une information très discutable dans son utilité.

La résistance généreuse est d'abord un rapport à la connaissance de soi comme de l'univers à ses diverses échelles depuis l'observateur. Elle est donc une conception nouvelle de partage de l'information et donc partage des relations humaines en toute nudité libre : je te donne, accepteras-tu ce que j'ai à te donner.

La résistance généreuse est un apprentissage de l'économie de don dans un environnement conçu comme fini et non extensible, où il devient nécessaire de réapprendre la pertinence de ce qui est utilisé dans son contexte. Il devient nécessaire de donner pour échanger donc pour recevoir mais encore savoir de qui recevoir quoi et à qui donner quoi. Il s'agit de l'apprentissage de l'acceptation du don de l'autre comme du don à l'autre.

Voilà en quelques mots la contribution que je tente de présenter ailleurs que sur mon site de part la rareté des visites.
Et comme je ne conçois aucune construction sans participation collective, tout seul je m'épuise vite et je m'emmerde.

Merci de toute participation.

Paul : paulriluma@club-internet.fr