vendredi 8 juin 2007

La menace

Il ne nous reste que peu de jours avant de tomber dans une configuration politique se rapprochant dangereusement d'une sorte de "dictature constitutionnelle" d'apparence douce, dans les premiers temps puis s'affermissant progressivement. Plus la résistance aux mesures anti-sociales que nous a promises le Président s'accroîtra, plus le pouvoir se durcira. On ne peut pas prévoir exactement les formes de la menace. Je ne pense pas qu'elle se traduira d'emblée par un développement soudain des violences policières contre d'éventuels grévistes et manifestants. Ni par une atteinte immédiate, ouverte ou rampante, aux libertés. La "rupture" serait trop brutale. Il en résulterait une situation de conflit aigu qui ne servirait pas les intérêts du pouvoir.
Je vois plutôt la menace se concrétiser sous deux aspects, médiatique et économique.
La mise en condition de l'opinion par voie de presse, radio, télé ou Internet, les gens de pouvoir savent le faire. Ils l'ont amplement démontré au cours des périodes précédentes, qui ont porté Sarkozy à l'Elysée. Il ne sera pas difficile, pour les tenanciers de l'information tels Messieurs Bouygues, Dassault, Lagardère, Arnaud, Bolloré (on cite toujours les mêmes parce que ce sont toujours les mêmes) de faire passer la Vérité officielle et de taire ce qui déplaît. On sait que le fameux "pouvoir médiatique" n'est pas un leurre. Avec les progrès de la technologie, il n'a pas de limites. En fait, il n'a de limites que celles que le peuple peut lui assigner en se dressant contre la désinformation. Ce qui exige une forte action militante sous-jacente. La formation et l'information, la vraie, sont des armes de résistance.
La lutte des classes, que certains, à gauche, veulent oublier ou croient dépassée, va connaître une intensification. La guerre économique se jouera – se joue déjà – entre les "décideurs", les femmes et hommes du MEDEF, les managers du CAC 40, tous amis du pouvoir UMP, et le peuple des salariés, chômeurs, fonctionnaires, retraités, travailleurs indépendants, consommateurs modestes, ruraux pauvres. Quelles formes va-t-elle revêtir ? On trouve facilement la réponse dans le programme de Nicolas Sarkozy. En rappel pour faire court ; le blocage des salaires, la casse du code du travail, pas de politique de l'emploi (on y substitue les heures sup défiscalisées attribuées au bon vouloir du patron), un contrat de travail facilitant les licenciements, la franchise sur les soins médicaux, la manipulation de l'âge de la retraite, la suppression des régimes spéciaux de retraite, la réduction du nombre des fonctionnaires et l'étranglement des services publics. Plus les cadeaux fiscaux de diverses natures aux "gens aisés".
Tout ça, on le sait. Si, malgré tout, le 17 juin au soir nous sommes affublés d'une Assemblée totalement UMP ou presque, avec une "opposition" réduite à un groupe socialiste diminué et irrésolu et à une poignée de députés communistes, trop peu nombreux pour peser d'un poids significatif, nous entrons de plain-pied dans la dictature sarkozyste.
Il nous faudra combattre, militer, dénoncer le pouvoir, expliquer, instruire, résister et résister encore. Et ça, qui pourra le faire ? Qui pourra rassembler, fédérer les forces démocratiques, agir pour; à terme, promouvoir un gouvernement ami du peuple ? Qui, si ce n'est le Parti Communiste Français ?
La Parti de l'avenir;
Jacques FRANCK (PCF Paris)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

hmm.. love this thread )