vendredi 20 avril 2007

Marie-George Buffet, le vote utile pour la paix : Message de Noha Rashmawi

Présents lors du meeting de mercredi soir à Nice, une Palestinienne et un Israélien ont appelé à déposer dans l’urne, dimanche prochain, le seul bulletin de vote vraiment utile pour la paix au Proche-Orient : Marie-George Buffet.

Message de Noha Rashmawi, présidente du Comité international pour la libération de Marwan Barghouti et archéologue lors du meeting de Marie-George Buffet à Nice

Bonsoir, "Je pense qu’il y a des moments dans sa vie où on rencontre quelque chose et on se dit : c’est inacceptable" "Le fait d’avoir entendu un discours qui disait "nous sommes vaincus", je ne pouvais l’accepter. Nous n’étions pas vaincus. La guerre continuait. Et même si des troupes d’occupation étaient là, un jour cela finirait. Il faut se battre contre l’occupation" "Nous n’avons pas été élevés avec l’idée qu’il faut se rendre comme cela, sans se battre jusqu’au bout. Dans la vie il faut se battre jusqu’à la mort" "L’indignation est une chose qui peut soulever une montagne. C’est le sentiment le plus fort. Devant le crime, quand vous avez devant vous la cruauté absolue, quelque chose en vous se soulève et c’est véritablement ce que l’on peut appeler l’indignation. C’est à la fois la révolte et la colère, mais c’est en même temps le sentiment que la justice est de votre côté, et que celui qui est en face de vous représente le mal"

Ces mots ne sont pas de moi, il sont de quatre résistantes françaises : Geneviève de Gaulle, Jacqueline Perry, Anis Postel-Vinay et Germaine Tillon. (1)

Nous, en Palestine, nous avons accepté de céder plus des trois cinquièmes de notre terre en espérant la paix. Aujourd’hui, nous affirmons encore notre volonté de construire notre Etat, libre et indépendant, à côté de l’Etat d’Israël. Nous reconnaissons son droit à l’existence, mais en échange, le gouvernement israélien et le peuple israélien doivent reconnaître la Nakba – la catastrophe de 1948. Il doit reconnaître que le peuple palestinien a souffert dans sa chair et dans sa terre. Il faut que le gouvernement israélien cesse sa politique d’épuration ethnique comme en Bosnie.

Il faut pour cela que l’ensemble de la communauté internationale, avec la France à sa tête, fasse pression sur le gouvernement israélien pour revenir à la table des négociations. Nous avons accepté la paix contre la terre. Le gouvernement israélien dit qu’Israël n’est pas un pays comme les autres. Il ne faut pas que l’exception soit que c’est le seul pays qui construit le mur de la honte, le seul pays qui en opprime un autre. Il faut que cela cesse. Il faut qu’Israël montre sa volonté de faire la paix des braves en commençant par libérer les prisonniers palestiniens. Tous les prisonniers palestiniens et à leur tête Marwan Barghouti. Ici, je vais vous lire un message de Fadwa Barghouti, son épouse et son avocate.

Mais auparavant, comme on m’a appris à choisir mon camp, je veux vous dire que j’ai choisi celui de Marie George Buffet, parce que son soutien à la cause du peuple palestinien n’a jamais faibli, et je vous invite aussi à inciter largement autour de vous ceux qui n’ont pas encore choisi à faire de même.

Voici maintenant le message que vous adresse Fadwa Barghouti (2) : « Je tiens à vous saluer tous ici, et à travers vous l’ensemble du peuple de France, ce peuple épris comme nous de liberté et de justice, ce pays des droits de l’homme et de la révolution française. Je salue ce peuple qui a su en son temps résister contre l’occupation nazie de sa terre, qui continue à se tenir debout contre les injustices, qui continue son soutien aux peuples qui luttent pour leur liberté et leur indépendance. Je vous adresse ce message de paix du pays de la paix meurtrie. De la Palestine occupée, je vous transmets l’espoir et la volonté d’un peuple qui lutte pour une paix juste et durable, respectueuse des résolutions des Nations Unies. Une paix qui rendrait au peuple palestinien son droit à une vie digne et libre, une paix qui garantirait le droit au retour des réfugiés et son droit à un Etat sur l’ensemble des territoires occupés en 1967 avec Jérusalem-est comme capitale. La question des prisonniers palestiniens est au cœur du conflit. Elle détermine l’engagement de la communauté internationale dans le processus de paix. De sa résolution dépend l’avenir de la paix. Ces résistants incarcérés dans les prisons israéliennes sont de combattants de la cause de leur peuple, de son droit à une vie digne et libre. Aujourd’hui, il y a dans les prisons israéliennes plus de 11.000 prisonniers dont des centaines de femmes et d’enfants. 41 élus sont également détenus. La libération des prisonniers est un préalable à toute négociation. Nous avons le droit de douter de la volonté de paix d’Israël s’il continue de maintenir les chefs du mouvement national palestinien en prison. Le député Marwan Barghouti est en prison depuis cinq ans. Il a été l’un des plus fervents défenseurs des accords d’Oslo. Lui aussi a vu ses espoirs anéantis par des implantations de colonies sur les territoires occupés en 1967. Il a vu les habitants de Jérusalem-est contraints de quitter leurs maisons. Il a vu des centaines de maisons détruites. Marwan Barghouti a dit : « Nous n’accepterons jamais une paix qui aurait comme objectif l’asservissement du peuple palestinien. La paix que nous voulons est une paix juste et durable entre deux peuples souverains, deux Etats qui existent côte à côte »

(1) dans l’ordre respectif des phrases citées (2) traduction de l’arabe a été assurée par Noha Rashmawi

Noha Rasmawi




De : Nice
jeudi 19 avril 2007

Aucun commentaire: