Dans un monde où la violence physique, symbolique et morale, est à son comble, où l’exploitation des salariés par les capitalistes atteint des paroxysmes, dans ce monde où le racisme, la guerre, la mort, la maladie ont plus souvent droit de cité que la fraternité, la solidarité, le respect de la dignité humaine...l’élection de Barack Obama, noir, jeune, séduisant, charismatique, après 8 ans de Bush ( cela, la guerre en Irak, et MacCain-Palin, c’est aussi une partie du socle de la victoire d’Obama) peut apporter, c’est compréhensible, une note de joie et d’espoir dans le cœur de nombreuses personnes, au-delà même des frontières américaines.
Avec la maestria que l’on connait au pays du cinéma et des stars hollywoodiennes, voici donc l’élection triomphale enfin, d’un représentant de la communauté noire aux USA.
Sorte de remake de l’élection de John Kennedy, le jeune catholique élu dans un pays majoritairement protestant.
"Aux USA, tout devient possible"...
Comme a dit Obama lui même dans son discours cette nuit : "C’est le triomphe de notre démocratie". Et ce "NOTRE DÉMOCRATIE" a douché le petit plaisir que je pouvais ressentir.
«"Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir"».
Voilà. C’est dit.
On peut croire qu’Obama ne parlait que de la démocratie américaine, moi, je dis qu’il parlait aussi de la victoire de la démocratie bourgeoise.
Il y a quelques jours à la télé, je regardais un reportage sur les coulisses de ces élections, je voyais les visages baignés de larmes de nombreux Afro-américains aux réunions publiques d’Obama, leurs yeux emplis d’espoir, et dans ma tête résonnait le "free at last, free at last ! Thank God Almighty, we are free at last !" ("enfin libres, enfin libres ! Merci Dieu Tout Puissant, nous sommes enfin libres !") de Luther King.
Bizarrement, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir le cœur serré. Et ce n’était pas de l’espoir ni de la joie. Mais plutôt la peur que tous ces gens soient finalement déçus.
Oh, pas tout de suite, pas dans l’immédiat, non. Mais plus tard.
D’une certaine manière, je ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle entre l’énorme engouement, la ferveur et la liesse populaires qui suivirent l’élection de François Mitterrand en mai 1981...et ce que nous vivons aujourd’hui.
Je me disais : "Tous ces gens méprisés, pourchassés, ostracisés, esclavagisés, assassinés même parfois, depuis des siècles, sur des générations, comme je comprends leur envie de voir ce qu’ils estiment être l’un des leurs accéder à la fonction suprême aux USA...".
Oui c’est légitime, c’est compréhensible, de penser que c’est l’heure de la reconnaissance, de la revanche même.
La fin des tourments et des discriminations.
Venait ensuite, après ce reportage sur les coulisses des élections, un documentaire exceptionnel de Stacy Peralta ("Made in America") sur l’histoire de l’affrontement éternel des "Crips" et des "Bloods" autour de Watts, quartier de Los Angeles célèbre pour ses émeutes depuis 1965.
Et bizarrement "l’effet Obama" s’estompait dans nos têtes tandis que nous regardions cette histoire.
De nombreux vieux leaders historiques de ces gangs, proches des Black Panthers à l’origine, retraçaient leurs réflexions, disaient leur colère intacte, dénonçaient l’arrivée du crack (drogue arrivée "comme par hasard" en même temps ou presque que la liquidation de tous les leaders politiques et classistes de la communauté noire aux USA), qui transforma leurs "clubs" en "gangs" sanguinaires au travers desquels des "Noirs, des exploités à double titre, s’entretuent entre eux désormais"...
On a la gorge serrée, un peu plus.
Retour sur Obama, quelques jours plus tard, cette nuit, élu 44ème président des Etats Unis.
Images calées au millimètre,visions léchées, nettes, propres, la propagande bat son plein. Barack, son épouse Michelle, leurs deux filles, Jesse Jackson en larmes...
Mon cœur oscille entre colère et joie. Je ne sais pas sur quel pied danser.
Mes sentiments primaires me disent de me réjouir, mais il y a une petite voix intérieure qui me dit "Ne cède pas à cette hystérie collective".
A titre personnel, c’est vrai que l’engouement mystique, charismatique, et "communautariste", j’en ai déjà été victime avec la candidature à la candidature de S. Royal quand j’étais encore au PS. Je ne peux pas faire deux fois la même connerie. Je suis devenue méfiante vis à vis de tout ce qui, politique, prétend parler d’abord "à mon cœur".
Finalement, je tranche.
Bien sûr, je comprends la joie et la fierté de toutes mes amies et de tous mes amis d’origine étrangère (Français ou pas), de ceux dont on "voit encore" qu’ils viennent "d’ailleurs". Comme ils le disent eux même "ma gueule d’Arabe", "ma gueule de Noir".... Je comprends que pour eux le symbole est énorme.
Mes amis, oui je vous comprends. Goûtez votre plaisir.
Mais ne prêtez pas plus à Barack Obama que cette victoire symbolique, victoire qui d’ailleurs n’est pas la sienne, et n’est pas non plus la vôtre.
C’est la victoire d’un système. Un système qui, grâce au fric, aux médias, recycle et transforme tout ce qui le dérange en symboles positifs, à son profit.
Eux appellent cela démocratie, j’appelle cela dictature.
On va me traiter de pisse froid, d’amer, de Cassandre.
J’aimerais bien pouvoir juste me réjouir sans entrave, ajouter une belle page de lyrisme à toutes celles déjà écrites dans le monde entier, faire assaut d’éloquence pour célébrer cette élection "historique".
Je n’y arrive pas, cependant.
Je rappellerai juste que N. Sarkozy est un enfant d’immigré, qu’il en a même fait les frais dans les attaques racistes d’un Le Pen pendant la campagne, qu’il a été marié avec une femme (Cécilia) qui se vantait de ne pas "avoir une seule goutte de sang français dans les veines", et que sa nouvelle épouse, Carla, est italienne et plutôt cosmopolite, mais aussi, qu’il n’ y a jamais eu autant de Fadela, Rama, Rachida... de "blacks", de"beurs" au gouvernement en France.
Et qu’on en a jamais autant chié.
Qu’on soit black, blanc, beur, ou jaune. Rachida Fadela, Rama.... cohabitent finalement parfaitement avec Hortefeux, Fillon , Bertrand et cie.
Obama attire la sympathie, ça ne signifie nullement qu’il soit sympathique.
Obama est "popular", comme on dit dans les "colleges" américains, ce qui ne signifie nullement qu’il vienne du peuple, ni même qu’il le représentera.
Et s’il dit bien vouloir "finir la gerre en Irak", il a aussi demandé à l’Europe d’accroître la présence de ses forces militaires en Afghanistan...
De mon point de vue donc, et hélas, l’élection de Barack Obama, c’est surtout la victoire du faux-semblant, de la manipulation médiatique, le triomphe du pathos sur la raison et l’analyse.
Évidemment, je n’en attends rien en tant que travailleur en France, ni en tant que militante engagée depuis des années dans la lutte contre le racisme et le postcolonialisme, en tout cas, rien de bon.
Je pense même que, comme toute manipulation des capitalistes, elle va se retourner fatalement contre ceux qu’elle aura prétendu servir et sur lesquels elle se sera appuyée pour avancer ses pions.
Obama, c’est la figure moderne du "Good Niger", le "bon nègre" du point de vue capitaliste, c’est à dire celui dont on sait qu’il va défendre et garantir le système mieux qu’un autre, précisément parce qu’il est un de ceux qui, en toute logique, aurait du en souffrir le plus, mais que, finalement, lui, il a été accepté, ou disons, reconnu, comme ceux qu’a pu peindre Margaret Mitchell dans "Autant en emporte le vent".
Les filières spéciales dans les grandes écoles qui forment à l’infini l’élite de la nation n’ont, en France, pas d’autres objectifs.
Le capitalisme est encore en train de marquer des points, et à échelle mondiale, car ce qui se passe aux USA affecte toujours le monde entier, directement ou indirectement.
Je me demande aujourd’hui combien nous allons payer ce nouveau travestissement idéologique.
La victoire d’Obama, c’est beau en apparence, sans doute, mais hélas, c’est aussi de la poudre aux yeux capitaliste dispensée à échelle mondiale.
La victoire d’Obama, pour moi, c’est une défaite dans la lutte contre le capitalisme et c’est une défaite travestie en victoire, ce qui va la rendre encore plus difficile à dénoncer...
20 commentaires:
lucide ...comme d hab.
Makhno
bonjour,
madame la louve,avez-vous conscience du nombre de conneries que vous écrivez?Regardez ce que vous mettez en exergue de votre article,des flingues,comme aux USA...ce qui me réjouit,c'est que vos idées sont périmées:le mur est tombé..Et s'il vous arrive de passer par la Chine,allez y travailler,ça vous fera le plus grand bien!!
C'est toi le pauvre connard, anonyme qui devrait aller s'acheter un peu de cerveau et un peu de culture - si tu avais lu ce que j'ai écrit, tu aurais peut être pu remarquer que la photo était en rapport avec mon article (la photo les "crips/Les bloods" j'en parle dans mon txt);
Allez va te br....r sur Obama, le nveau chouchou des capitalistes et des petits bourgeois. L'opium du peuple version noire, donc absoute d'office pour tout ce qu'il fera de pire que Bush, car représentant d'une communauté qu'il va escroquer et qui a déjà tellement souffert.
Manifestement le "packaging " "black" passe mieux que le "packaging" "meuf". Affaire à suivre en Europe, et notamment en France.
Bien vu, comme souvent...
Putain de dieu !!! ma Louve ce que j'aime tes coups de gueule quant il s'agit de river le clou de tes courageux détracteurs anonymes.
GR
Analyse très fine et très lucide, je diffuse sur ma modeste mailing liste.
Ciao
- ColiN -
Eh ben voilà ...
J'en aurais fait des billets avant de lire, non pas une cassandre, mais une qu'a-les-pieds-sur-terre.
C'est tout ce que j'ai à dire.
Merci.
oui
je pense aussi que le fait qu'il soit métis est une superbe arnaque : parce que du coup, ça va être très difficile de le critiquer... effectivement vu l'hypocrisie raciale occidentale !
bon en plus et pas si humoristiquement que ça, comme je l'ai déjà fait remarquer sur mon commentaire sur bellaciao... Obama est beau gosse, pas du tout représentatif de l'iconographie prolétarienne mondiale...
et comme Kennedy avait été amant de maryline Monroie je me demande si le métis beau gosse ne va pas conquérir une blonde blanche ... bref s'il ne va pas sortir avec Pamela Anderson pour afficher un libéralisme sexuel révolutionnaire pendant qu'on y est !
ben si ! en fait, la bourgeoisie et surtout la petite bourgeoisie, après tant d'années puritaine se lasse peut-être de tout ça et va peut-être se libérer encore plus en prônant une libéralisation à outrance des moeurs...
ben si
d'ailleurs le prolo continuera de fantasmer sur Pamela et votera encore plus dare dare sur le chef qui le fera rêver parce qu'il aura eu les couilles et la bite de s'envoyer la pimbèche rebelle de pacotille...
Bref
de toute façon je suis convaincu, de part la somme faramineuse dépensé par l'équipe Obama pour la campagne que c'est une réussite du système de spectacle gouvernemental capitaliste, qui n'a absolument rien d'une démocratie, pas plus qu'en france d'ailleurs.
A l'attention de l'annonyme venant cracher son opinion populiste sous documenté et sous développée, la démocratie ne consiste pas en la relative liberté d'exprimer ce que l'on veut exprimer.
La démocratie consiste à d'abord être capable d'analyser des données sérieuses sur la vie de la société, d'en tirer des théorie constructive d'une stratégie d'action et de les communiquer contradictoirement avec d'autres théories elles aussi fondées sur des analyses documentées sérieusement.
La démocratie est de plus une responsabilité du peuple à l'égard de lui-même qui doit donc pour la réaliser s'informer, se documenter, travailler la documentation afin de se rendre éclairé.
Force est de constater que les peuples américains et français de part les expressions naïves qu'ils produisent ne sont nullement capables de produire des réflexions propre à agir en connaissance de cause.
La démocratie n'est donc pas pratiqué en france, ni en amérique, pas plus qu'en chine qui n'a rien d'un pays inspiré par le marxisme.
Votre argumentation anonyme est de la plus pure imbécilité, de la plus classique mauvaise foi aussi comme la plupart des opinions exprimées d'ailleurs dans ce pays et bien d'autres.
La Louve,
L'anonyme courageux qui te conseille la Chine,il a oublié... Cuba !!!
Allez, Mojito pour tous, la lutte continue !
Si j'en crois La Louve,il ne casse pas la baraque Obama...
Désolé,pas pu m'empêcher...
Dans ton texte,chère Elodie ,il n'y a rien à redire;tu concrétises mes pensées et surtout tu les rends "visibles"et tu les juxtaposes,tu les ranges dans ma tête et me les rends plus faciles à exploiter,à exprimer donc,plus incisives et percutantes.
Qu'ils viennent m'en parler,tiens, d'Obama,qu'ils viennent!Je vais leur répondre !Merde alors,j'ai fait des études ,moi!!!
A ton texte j'ajouterai simplement que ce qui est très grave aussi c'est de voir autant d'imbéciles penser que les élections peuvent changer quelque chose.Cela me rend dingue;ils n'ont pas compris que les mecs et nanas qui se présentent sont choisis-ies par la grande bourgeoisie afin de pouvoir continuer de les exploiter,voire esclavager.Et avec toute cette croyance électorale cela permet d'attendre les prochaines élections en espérant des jours meilleurs,ça fout les boules!
Tu as raison de faire le parallèle avec Mittérand.La droite avait tellement dégoûté le populo qu'il lui fallait dégager un moment.En mettant la gôche cela a permis de faire passer un tas de lois que les gens n'auraient sûrement pas acceptées venant de la droite(privatisations notamment)
Comme disent les anars:"si les élections servaient à qque chose cela se saurait et elles seraient interdites""arrêtons d'élire pour agir"
Aux USA comme en France,il faut que les gens descendent dans la rue et foutent tout ça en l'air,.
Le Marxisme-Léninisme,seule solution à mes yeux.
Si on n'arrivait pas à construire un Parti Marxiste-Révolutionnaire et faire la révolution,nous n'aurions plus d'autre alternative que de voter :vraie droite ou fausse gauche...à nous de voir.
Fraternellement à toustes
François
Y'a quand même une question que j'ai envie de te poser Elodie : Si c'était Mac Cain qui était passé, qu'aurais-tu dit ?
Moi je sais pour ma part avoir crains qu'il passe et que les élections soient une fois de plus truandées par les magouilles des républicains.
Quand Bush est passé, j'ai vu de sombre images de nuages obscures couvrir la planète. exactement comme dans un film fantastique genre le seigneur des anneaux. On voit que Aruman prend le pouvoir et détruit les forêts et partout le ciel se couvre comme dans le pays du seigneurs des ténèbres où le ciel est tout le temps couvert de nuages orageux et d'éclair, où le soleil ne perce jamais.
Bref si mac Cain était passé j'aurais encore fait une tirade sur l'installation de plus en plus renforcée de l'incarnation du mal sur terre, sur la destruction de la vie et pas simplement de l'humanité (dont je pense radicalement qu'il faudrait tout de même limiter la démographie si l'on veut que les vivants puisse vivre etc... parce que la biosphère est limitée et ne peut supporter écologiquement une expansion sans limite d'une espèce animale aussi dévoreuse que l'espèce humaine.)
mais bon
le mal
c'est quand même la domination, l'individualisme égoïste et l'orgueil.
et mac cain et sarah palin ce sont vraiment des ordures totales de ce point de vue comme le président des français d'ailleurs et le président italien pour en citer un autre.
Bref j'aurais fait des tirades sur l'épidémie de salauds qui prennent le pouvoir partout puisqu'il n'y a aucun conscience populaire pour les arrêter et les exécuter, avec leur famille, sommairement.
j'aurais fait aussi des tirades antidémocratique puisque le résultat de ces élections sont le résultat de ce que l'on nous impose de démocratie. et puisque le peuple navrant de bêtise, d'abrutissement, d'inculture, d'absence de réflexion, croit et identifie ce système à la démocratie, il faut être contre cette démocratie si l'on est pour le bien.
le bien étant fondé sur la connaissance, la communication contradictoire des connaissance, donc à la base, la recherche d'information et de multiplication des perspective d'observation de la société et du monde.
Le bien est fondé sur le partage et l'échange collectif donc sur la communication critique et donc contradictoire des points de vue.
donc sur l'altruisme et la coopération.
Il est aussi fondé sur la vigilance à l'esprit d'individualisme égoïste et sur l'ambition personnelle qui doit être sévèrement pointée du doigt et critiquée de façon à être interdite de fait !
bon bref
j'aurais dit que le monde s'enfonce dans l'auto destruction par la démocratie si mac Cain avait été élu.
Cela dit
je ne suis pas convaincu que le monde démocratique ne s'enfonce pas d'une façon plus douce dans l'auto destruction, puisque rien, absolument rien, ne sera fait pour réorienté l'éducation des masses à la capacité à forger sa culture sur l'observation et l'analyse, la communication contradictoire de connaissance, la responsabilisation individuelle politique dans le collectif, les capacité à l'autogestion comme à la coordination de gestion plus régionales...
tout sera fait pour assister en tenant en laisse la misère du monde et l'entretenir comme on entretien ses pauvres pour le surveiller à la messe...
rien ne sera fait contre les religions
rien ne sera fait contre les ethnocentrismes
rien ne sera fait contre le natalisme et le familialisme
rien ne sera fait contre l'ignorance populiste.
Non la Louve tu ne peux pas écrire ça.
Tu ne peux pas l’écrire,
parce que dans un bus en 55, Rosa Parks,
parce que dans un bateau il y a 2 siècles les corps enchaînés à fond de cale,
parce qu’en 65 à Harlem, Malcom X,
parce qu’il y a 2 siècles dans les champs, la sueur, le fouet, le sang,
parce qu’en 68 Martin Luther King sur un balcon à Memphis,
parce que les larmes de Jesse Jackson il y a 2 jours,
parce qu’hier à la bourse, les antillais de la CGT nettoiement de Paris qui sabrent le champagne.
Tu n’as tout simplement pas le droit de dire, d’écrire et même de penser que la victoire d’Obama est une sévère défaite pour les prolétaires même si clairement elle n'est pas non plus en soi une victoire contre la bourgeoisie.
Les travailleurs américains, les noirs en particulier en ont suffisamment eu des défaites pour savoir que cette élection n’en a ni la saveur, ni la couleur.
La gauche radicale US doit comprendre qu’elle se retrouve ici face à un formidable défi, celui de politiser cet enthousiasme, de lui donner un contenu de classe, celui de sortir de son ghetto à elle, bref celui de prendre le capitalisme américain à son propre piège.
Ici, le capitalisme US a démontré encore une fois sa formidable capacité à se réinventer, à susciter chez tous les miséreux, malgré tout ce qu’il produit comme guerre, exploitation et misère, une incroyable espérance. Le rêve américain fonctionne à plein régime, Obama en est le produit le plus achevé, qu’il soit consentant ou non d’ailleurs.
Mais il est aussi presque malgré lui le produit de l’espérance de millions de travailleurs, de ceux qui ne votent jamais et qui cette fois ont relevé la tête, de ceux qui ont cessé de croire à toute idée de grève, de manifestations, de lutte de classe tellement occupés qu'ils sont à survivre.
Ceux là attendent plein d'espoirs, ils sont à l’écoute mais pour que la gauche radicale redeviennent crédible (si tant est qu’elle l’a été un jour aux Etats-Unis), elle devra jouer sur les profondes contradictions de la victoire d’Obama.
C’est le moment pour le mouvement anti-guerre de prendre Obama au mot en lui rappelant ses promesses sur l'Irak, c’est le moment aussi de le mettre devant ses contradictions sur l’Afghanistan et la Palestine.
C’est le moment pour la gauche radicale américaine de se lancer à corps perdu dans la bataille pour une vrai sécurité sociale, une vraie couverture maladie pour tous les américains, c’est le moment de parler de redistribution des richesses en se servant du formidable espoir soulevé par Obama comme d’un levier pour sortir de son isolement.
C’est le moment pour les radicaux noirs américains de s’appuyer sur l’ « Obamania » pour rappeler la misère des ghettos, les écoles publiques délabrées, la surreprésentation des noirs dans les prisons et pour exiger des mesures concrètes pour des logements sociaux, des salaires décents, et des emplois stables et mieux payés.
Quant à la gauche radicale française, qu’elle n’oublie pas que pour les millions de noirs, d’arabes ou d’asiatiques vivant dans ce pays, elle est souvent jugée comme incapable d’intégrer leurs revendications spécifiques. Avant de dire à ces millions de sceptiques que la victoire d’Obama est une défaite pour eux même si on fait mine par empathie de partager leur joie, cette gauche radicale devrait d’abord se regarder dans une glace.
Ecrire ce que tu écris, la Louve, c’est en tout cas la meilleure manière de convaincre encore une fois tous ces gens que cette gauche est vraiment un truc de petits blancs en mal de sensations.
Ce qu’elle n’est pas évidemment, encore que…
Et hop : piqué pour le collectif Chien Gué ! ;-)
@anonyme du 6 11 à 23 h:
"Tu ne peux pas l’écrire,
parce que dans un bus en 55, Rosa Parks,
parce que dans un bateau il y a 2 siècles les corps enchaînés à fond de cale,
parce qu’en 65 à Harlem, Malcom X,
parce qu’il y a 2 siècles dans les champs, la sueur, le fouet, le sang,
parce qu’en 68 Martin Luther King sur un balcon à Memphis,
parce que les larmes de Jesse Jackson il y a 2 jours,
parce qu’hier à la bourse, les antillais de la CGT nettoiement de Paris qui sabrent le champagne."
Bravo joli numéro de tribun.
Franchement, j'ai failli chialer.
Tu fais une filiation entre ROsa PArks et Obama toi? Pourquoi pas entre Jaurès et Mitterrand tant que tu y es?
Que les membres de la communauté noire et tous les blancs qui les ont soutenus dans leur lutte pour les droits civiques , eux, se sentent en filiation avec Parks, etc ( Malcom X, désolée moi c'est pas ma tasse de thé et ça ne l'a jamais été le racisme me fait horreur d'où qu'il vienne), bref, oui ça je comprends.
Mais de grâce ne fais pas d'Obama le descendant de ces combattants magnifiques!
Obama, récupérateur de métaux précieux ça oui, pour aller les déposer en trophée aux pieds de ses maîtres capitalistes qui viennent de lui acheter son nouveau poste de président.
Les camarades antillais se réjouissent? Et alors? Comme quoi la formation à la CGT a vachement baissé.
Obama n'est pas Césaire, merde.
Comme j'ai dit je comprends la "première intention sentimentale" mais franchement quand on est coco de mon point de vue on ne peut pas s'arrêter là... sinon c'est une trahison.
Tu fais du racisme à l'envers. C'est fréquent.Il y a autant de pauvres et de travailleurs qui ont voté Mac cain ( sinon plus) que de pauvres et de travailleurs qui ont voté Obama! Ta vision de la structure de la société américaine est faussée ou fausse, je ne sais pas.
D'ailleurs le reste de ton commentaire est à l'avenant: tu prônes les communautarisme et moi j'ai horreur de ça.
Non je ne veux pas que l'on "intègre les spécificités" comme tu dis des "blacks blancs ou beurs" dans les combats des travailleurs.Qu' on ne stigmatise pas la différence, qu'on foute la paix à chacun sur sa couleur,ses cheveux sa gueule, ça oui. La discrimination positive, je suis contre aussi, qui amène des femmes parce qu'elles sont femmes, et pas parce qu'elles sont compétentes à des places.
Et oui, tu vois, je suis HO-RRI-BLE.
Quant à ta pseudo conclusion sur "la gauche un truc de petits blancs en mal de sensations" c'est juste stupide. Tu confonds le combat et ta mauvaise conscience (évidente et qui dégouline de tout ce que tuas écrit) - je te fiche mon ticket que toi tu es blanc et bien bourge pour avoir écrit tout ça.
Enfin "la gauche" moi ça m'intéresse pas du tout, par contre le socialisme, le communisme oui et c'est ni un truc de blanc ni un truc de jaune ni un truc de noir. Question de "classe" - ça te parle?
Pour moi un patron noir c'est avant tout un patron.
Chacun son truc...
Bonsoir,
Obama - McCain ?
N'y voir aucun jeu de mots, mais selon la fameuse formule consacrée du camarade Duclos, c'est bonnet blanc, blanc bonnet.
Alors effectivement reste le symbole... mais comme disait le non moins fameux Molière, l'on vit de bonne soupe et non de beau langage...
Michel
(PCF)
Tu n'avais pas deviné la Louve ?
Je suis antillais. Et oui !
Et quand je parle "des corps enchaînés à fond de cale", je parle aussi de mes ancêtres.
Je n'ai pas voulu en rajouter sur mes origines pour ne pas faire argument d'autorité mais puisque tu voudrais absolument me repeindre la façade en blanc, je tombe le masque.
Pour le reste, la Louve, tu n'es certainement pas sans savoir que "revendications spécifiques" n'est pas synonyme de "spécificités".
Quand j'écris revendications spécifiques, je pense discriminations à l'embauche, au logement, je pense violences policières, je pense islamophobie,rejet de la culture d'origine, je pense racisme tout simplement, toutes ces choses que ne subissent pas en général les travailleurs blancs.
C'est d'ailleurs très révélateur ta réaction consistant à rapprocher mon discours à la seule vue du mot "spécifique" de l'idée de "comunautarisme".
C'est assez représentatif de l'incompréhension à laquelle nous nous heurtons quand nous exigeons de la gauche radicale (appelle ça comme tu veux je m'en fous !) qu'elle intègre nos revendications spécifiques.
Quant à Obama, tu as certainement déjà entendu parler en tant que marxiste de la dialectique non ?
Obama je ne le compare pas à Césaire, Frantz Fanon, Malcom X, Martin Luther King, et je ne suis pas admiratif du personnage qui est loin de partager mes idéaux communistes.
Ce qui m'intéresse dans le personnage, ce n'est pas son discours, ce ne sont pas ses idées, c'est ce qu'il soulève comme espoir parmi les travailleurs américains et parmi les plus exploités d'entre eux, les noirs.
Il arrive que les communistes comprennent cela. En janvier 1905, les bolchéviques ont participé avec des dizaines de milliers d'ouvriers à la marche menée par le pope Gapone, personnage trouble, jouant double jeu mais qui avait la confiance des ouvriers russes. Ils y ont participé non pas parce qu'ils avaient confiance en Gapone mais parce que les ouvriers avaient confiance en lui et que les bolchéviques avaient bien compris toute la portée progressiste de la marche menée par Gapone et cela malgré Gapone et les liens qu'il entrenait avec l'état tsariste.
La dialectique, la Louve, la dialectique...
Langue-rouge.
PS: J'ai oublié de signer mon précédent message.
La chine est une dictature de droite.
Une dictature capitaliste.
Il suffit de regarder ses clients et ses défenseurs pour comprendre.
"Ce qui m'intéresse dans le personnage, ce n'est pas son discours, ce ne sont pas ses idées, c'est ce qu'il soulève comme espoir parmi les travailleurs américains et parmi les plus exploités d'entre eux, les noirs."
C'est justement ça qui est dangereux dans un contexte où le capitalisme garde la main sur tous les pouvoirs sociétaux.
- Peut-on faire l'impasse sur le fait que les dés étaient pipés dès le départ sans parler de son adversaire républicain et sa coéquipière aussi peu reluisants et séduisants face à lui ?
- Peut-on faire l'impasse sur le fait que Wall-stret ait soutenu financièrement Obama, démontrant ainsi que les tenants du capitalisme misaient sur lui pour perpétuer le système et faire oublier les résultats de leurs magouilles maffieuses et de leur mépris envers le peuple, sous couvert du choc positif en soi de l'élection d'un métis descendant d'esclave ? Une occasion aussi d'exalter fièrement la "supériorité" et l'avant-gardisme de la démocratie américaine, justifiant pour l'avenir sa prétention au laedership et ses dictats au monde dans tous les domaines entraînant l'Europe dans ses guerres impérialistes honteuses.
Peut-on croire de bonne foi et avec notre conscience de classe marxiste et révolutionnaire que ce soutien est désintéressé ?
Peut-on faire l'impasse sur ses choix en politique étrangère, notamment son soutien réaffirmé pour Israël et sa politique criminelle et oppressive envers le peuple palestinien? son soutien aux OGM et au trust malfaisant Monsanto ? et son choix de certains personnages politiques dans son équipe gouvernementale ?
Prisonnier du système il sera, comme tous les présidents démocrates précédants et sa couleur de peau n'y changera rien, fondamentalement, malgré les apparences et le progrès extraordinaire symbolique des mentalités que son élection représente pour le peuple afro-américain.
Mais ira-t-il, pourra-t-il aller jusqu'au bout des espoirs populaires que cela suscite. toute la question est là !
Il faut souhaiter qu'il saura imposer néanmoins quelques mesures sociales significatives en matière de santé, de logements, de taxes minimum aux entreprises et de libertés syndicales. Peut-on y croire vraiment ?
Obama n'est qu'un pion sur l'échiquier politique du capitalisme mondialisé et de l'oligarchie financière américaine.
Je partage complètement l'analyse de la Louve et je la trouve équilibrée parce qu'elle parle aussi bien de la joie compréhensible et des espoirs légitimes, mais aussi très justement des apparences trompeuses, et des stratégies électoralistes et médiatiques de survie du capitalisme américain qui achète tout avec le fric volé au peuple.
Attention au désespoir sans fond qui fera suite tôt ou tard à l'immense espoir et à l'enthousiasme légitimes mais mal placés, faute de clairvoyance et de maturité politique.
Comme dit la Louve
"Je rappellerai juste que N. Sarkozy est un enfant d’immigré, qu’il en a même fait les frais dans les attaques racistes d’un Le Pen pendant la campagne, qu’il a été marié avec une femme (Cécilia) qui se vantait de ne pas "avoir une seule goutte de sang français dans les veines", et que sa nouvelle épouse, Carla, est italienne et plutôt cosmopolite, mais aussi, qu’il n’ y a jamais eu autant de Fadela, Rama, Rachida... de "blacks", de"beurs" au gouvernement en France. Et QU'ON EN A JAMAIS AUTANT CHIE. Qu’on soit black, blanc, beur, ou jaune. Rachida Fadela, Rama... cohabitent finalement parfaitement avec Hortefeux, Fillon , Bertrand et cie.
et encore :
Obama c'estle "bon nègre" du point de vue capitaliste, c’est à dire celui dont on sait qu’il va défendre et garantir le système mieux qu’un autre, précisément parce qu’il est un de ceux qui, en toute logique, aurait du en souffrir le plus, mais que, finalement, lui, il a été accepté, ou disons, reconnu, comme ceux qu’a pu peindre Margaret Mitchell dans "Autant en emporte le vent"
Ne nous laissons pas avoir par les apparences.
Maguy
"Ce qui m'intéresse dans le personnage, ce n'est pas son discours, ce ne sont pas ses idées, c'est ce qu'il soulève comme espoir parmi les travailleurs américains et parmi les plus exploités d'entre eux, les noirs."
C'est justement ça qui est dangereux dans un contexte où le capitalisme garde la main sur tous les pouvoirs sociétaux.
- Peut-on faire l'impasse sur le fait que les dés étaient pipés dès le départ sans parler de son adversaire républicain et sa coéquipière aussi peu reluisants et séduisants face à lui ?
- Peut-on faire l'impasse sur le fait que Wall-stret ait soutenu financièrement Obama, démontrant ainsi que les tenants du capitalisme misaient sur lui pour perpétuer le système et faire oublier les résultats de leurs magouilles maffieuses et de leur mépris envers le peuple, sous couvert du choc positif en soi de l'élection d'un métis descendant d'esclave ? Une occasion aussi d'exalter fièrement la "supériorité" et l'avant-gardisme de la démocratie américaine, justifiant pour l'avenir sa prétention au laedership et ses dictats au monde dans tous les domaines entraînant l'Europe dans ses guerres impérialistes honteuses.
Peut-on croire de bonne foi et avec notre conscience de classe marxiste et révolutionnaire que ce soutien est désintéressé ?
Peut-on faire l'impasse sur ses choix en politique étrangère, notamment son soutien réaffirmé pour Israël et sa politique criminelle et oppressive envers le peuple palestinien? son soutien aux OGM et au trust malfaisant Monsanto ? et son choix de certains personnages politiques dans son équipe gouvernementale ?
Prisonnier du système il sera, comme tous les présidents démocrates précédants et sa couleur de peau n'y changera rien, fondamentalement, malgré les apparences et le progrès extraordinaire symbolique des mentalités que son élection représente pour le peuple afro-américain.
Mais ira-t-il, pourra-t-il aller jusqu'au bout des espoirs populaires que cela suscite. toute la question est là !
Il faut souhaiter qu'il saura imposer néanmoins quelques mesures sociales significatives en matière de santé, de logements, de taxes minimum aux entreprises et de libertés syndicales. Peut-on y croire vraiment ?
Obama n'est qu'un pion sur l'échiquier politique du capitalisme mondialisé et de l'oligarchie financière américaine.
Je partage complètement l'analyse de la Louve et je la trouve équilibrée parce qu'elle parle aussi bien de la joie compréhensible et des espoirs légitimes, mais aussi très justement des apparences trompeuses, et des stratégies électoralistes et médiatiques de survie du capitalisme américain qui achète tout avec le fric volé au peuple.
Attention au désespoir sans fond qui fera suite tôt ou tard à l'immense espoir et à l'enthousiasme légitimes mais mal placés, faute de clairvoyance et de maturité politique.
Comme dit la Louve
"Je rappellerai juste que N. Sarkozy est un enfant d’immigré, qu’il en a même fait les frais dans les attaques racistes d’un Le Pen pendant la campagne, qu’il a été marié avec une femme (Cécilia) qui se vantait de ne pas "avoir une seule goutte de sang français dans les veines", et que sa nouvelle épouse, Carla, est italienne et plutôt cosmopolite, mais aussi, qu’il n’ y a jamais eu autant de Fadela, Rama, Rachida... de "blacks", de"beurs" au gouvernement en France. Et QU'ON EN A JAMAIS AUTANT CHIE. Qu’on soit black, blanc, beur, ou jaune. Rachida Fadela, Rama... cohabitent finalement parfaitement avec Hortefeux, Fillon , Bertrand et cie.
et encore :
Obama c'estle "bon nègre" du point de vue capitaliste, c’est à dire celui dont on sait qu’il va défendre et garantir le système mieux qu’un autre, précisément parce qu’il est un de ceux qui, en toute logique, aurait du en souffrir le plus, mais que, finalement, lui, il a été accepté, ou disons, reconnu, comme ceux qu’a pu peindre Margaret Mitchell dans "Autant en emporte le vent"
Ne nous laissons pas avoir par les apparences.
Maguy
"Nicolas Sarkosy est un enfant d'immigré". Certes . Mais pas de n'importe quel immigré fils d'un dirigeant de la dictature hongroise menée par Horty et alliée des nazis.
Collabo qui a fuit en France comme d'autres en Argentine pour ne pas rendre des comptes au peuple à la défaite des nazis.
Ce parallèle est donc malvenu.
rien avoir avec les pauvres bougres qui fuient leur pays pour survivre comme l'ont fait mes arrières grands parents quand ils sont venus d'Italie.
quant à Obama, pour, revenir au sujet du texte de La Louve, Il est porteur d'un espoir populaire réel. S'il ne faut pas se voiler la face sur qui l'a financé, il ne faut pas se la voiler non plus sur le potentiel qui s'ouvre aux salariés américains. A eux de l'exploiter.
Je pense qu'Obama ne mérite ni l'excès "d'honneur ni l'indignité" qui lui sont fait àce jour.
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