jeudi 22 mars 2012

Le Cri du Peuple: "Pourquoi le communiqué de Mélenchon sur les crimes de Toulouse et Montauban, me pose question "

Jeudi 22 mars 2012
 
 
 
Par lâcheté j'ai failli me taire mais cela ne m'est pas possible car nous touchons là aux fondamentaux de l'humain, de la justice et de la vérité. Ce n'est pas une question de détail.
 
L'humain d'abord qui rejoint le titre de la rubrique sur la défense des malades mentaux, semble chez Mélenchon avoir quelque limites, plus grave encore les militants et sympathisants du Front de Gauche semblent approuver.
 
 
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon suite à l’opération du Raid à Toulouse
L’identification du criminel dégénéré qui nous défiait est une bonne nouvelle. Je félicite la police nationale et salue très chaleureusement ceux qui ont été blessés ce matin au cours de l’opération.

Si les informations de la matinée se confirment, nous serons d’autant plus déterminés à combattre tous ceux qui ont en commun la haine des autres, la guerre religieuse et les autres habillages de la démence criminelle. Dorénavant notre premier devoir est de lutter contre les assimilations et stigmatisations haineuses à qui cette situation pourrait servir de prétexte.


En appliquant le qualificatif de criminel au suspect, Mélenchon se substitue à la justice … Il n'y a plus lieu de faire un procès, pourquoi pas revenir au lynchage … c'est un premier point qui relève de la justice elle -même et de l'application de la loi sur la présemption d'innocence... Faut-il rappeler que justice n'est pas vengeance et qu'aussi grave soit le crime c'est toujours un humain que l'on juge . Ce qui m'amène au deuxième point, en parlant de dégénéré, Mélenchon se place sur le même registre que Sarkozy et le Front National... c'est tout de même dommage. Cet homme, Merah, est aussi le produit de notre société dégénérée, raciste xénophobe et antisémite, une société qui se préoccupe plus des riches que des pauvres. Ce n'est pas une récupération politique mais une simple constatation.





S'agit-il d'un simple dérapage ou plus...


"Ce type n'est rien, c'est un criminel sanglant, un crétin qui s'en va demander au concessionnaire comment on enlève une pastille électronique. Ce n'est rien, n'acceptons pas une seconde de politiser ce que raconte cet idiot". Ce n'est rien, n'acceptons pas une seconde de politiser ce que raconte cet idiot et naturellement pendant que nous y sommes profitons-en pour dire à la baronne Ashton soi-disant représentante de l'Europe aux Affaires Etrangères qu'elle aille s'occuper d'autre chose que de nous et de faire ses remarques stupides et ses comparaisons.
(Ashton avait eu le malheur de parler des enfants de Gaza, certes ce n'était pas le moment mais le mépris de Mélenchon est déplacé … )


Comment Mélenchon peut-il dire que quelqu'un n'est rien … cet homme n'est pas rien et c'est bien cela qui angoisse, c'est un humain comme vous et moi. Le criminel sanglant qui pourrait sommeiller au fond de chacun de nous mais, par bonheur, grâce à notre éducation, une relative bonne santé mentale, et aux circonstances, nous avons su, nous avons pu le canaliser ….  (en tant de guerre cependant, souvent les barrières sautent et le sanglant fait son retour)

La déclaration de Mélenchon et son approbation par ceux qui le suivent ne peuvent que me faire poser des questions sur la capacité à savoir raison garder... C'était, jadis la force d'un parti communiste qui savait tout à la fois avancer des projets de changements sociaux, des changement radicaux sans perdre le sens de l'humain...



On va me dire : tu ne penses pas aux victimes …


Comment ne pas y penser ? c'est impossible


Mais à un moment donné, il convient de distinguer victimes et coupable .
Le coupable est un humain que l'on juge en fonction de ce qu'il est et de ses circonstances atténuantes.. le coupable doit être puni dans la mesure de sa responsabilité, il appartient à la justice de décider et à elle seule.


Les victimes elles sont les victimes et c'est vrai qu'elles ne sont pas assez reconnues en tant que victimes mais c'est l'Etat d'abord qui doit les reconnaître comme victimes et ne pas faire de la sentence pour le coupable une reconnaissance du droit des victimes, cela n'est que la loi du talion que notre société sait si bien critiquer sous d'autres cieux …
Le fait qu'en france le pénal (jugement du coupable), et le civil (dédommagement des victimes) ont lieu durant le même procès peut accentuer la confusion.



Aucun Humain n'est un monstre …

A l'heure qu'il est Mohamed Merah est mort … sans doute est-ce mieux ainsi pour lui, pour nous, pour l'état, "justice est faite" mais nous n'aurons jamais plus d'explications que ce qu'on a bien voulu nous dire.



Et peut-être n'était-il pas possible de faire autrement...

Et puisqu'en ce moment il est tant question de Bastille, je ne puis ici m'empêcher de penser au discours de Robespierre contre la peine de mort, ce révolutionnaire que l'on nous a présenté comme un monstre sanguinaire était pourtant plein d'humanité …
 
"Le premier devoir du législateur est de former et de conserver les mœurs publiques, source de toute liberté, source de tout bonheur social. Lorsque, pour courir à un but particulier, il s'écarte de ce but général et essentiel, il commet la plus grossière et la plus funeste des erreurs ; il faut donc que la loi présente toujours au peuple le modèle le plus pur de la justice et de la raison. "
 




1 commentaire:

paul a dit…

nan... on va pas te dire que tu penses pas aux victimes...

ça m'a moi aussi interpelé les divers propos de l'homme à la cravate rouge sur cette affaire

mais ce qui m'a moi sauté au visage, c'est que ce personnage joue complètement le jeu du spectacle populiste lancé par l'innommable.

ce qui me semble très grave chez donc l'homme à la cravate rouge, c'est qu'il utilise comme l'innomable cet événement pour se faire valoir aux yeux d'un public d'inculte et de sans valeurs humaines ou de sans valeur d'altérité, c'est à dire de reconnaissance de l'autre comme un être à découvrir, un inconnu connaissable.
Il joue sur le pulsionnel, l'irréfléchi, l'amalgamme, l'analogie facile, le jeu de mot de comptar du commerce
bref
il parle le parler d'un électorat qu'il souhaite conquérir.

il joue le personnage du commun qui insulte le voleur de tous les noms d'égout qu'il connait. il se montre à la portée du "plus grand nombre".
il joue le fracon moyen aux ancêtres collabos et raseurs de femmes pendant la guerre civile.
etc...

on peut éventuellement donner d'autres exemples de personnages ayant eu des paroles très populistes dans des valeurs particulièrement vulgaires comme par exemple Chaves avant sa première élection, qui par la suite a considérablement fait évoluer son discours tout en restant par de nombreux points "grande gueule" parlant avec ses émotions, mais tout en montrant qu'il sait aussi jouer le rôle du guide moralisé, de la tête capable de froideur distanciée à l'égard de ce qui l'a ému.

le problème avec l'homme à la cravate rouge, c'est qu'on ne sait pas, à travers tous ses dires et écrits, s'il est réellement capable d'être inspiré par autre chose que du populisme de gôche de comptoir du commerce. pire. on a beaucoup d'éléments pour être quasiment sûr que c'est un bricoleur du spectacle, un arrangeur pas très bon musicien, ... qui de toute façon ne va pas nous faire sortir de leuro, de leurope c'est à dire de la grande allemagne (nazi) (si si j'ose tout, je suis un con), qui va pas abroger les lois de l'innommable et qui va faire une fausse démarche de nouvelle fausse république toujours petite bourgeoise.