jeudi 23 septembre 2010

POURQUOI JE VAIS (ENCORE) ALLER MANIFESTER AUJOURD’HUI !

NB : A l’origine, cet article est une réponse à un autre article intitulé "Pourquoi je n’irai pas manifester", venant d’une personne (Agnès) que je ne considère pas comme "une ennemie de classe", loin de là, mais dont la réaction face à la situation actuelle, si je peux la comprendre, m’interpelle cependant et m’a donné envie de répondre de façon détaillée et sans détours. Je la poste ici aussi parce que finalement, ce que dit Agnès on le lit aussi ici sous d’autres plumes.


Bonjour Agnès !

Bon, je comprends (qui ne peut pas comprendre?) ton exaspération devant la situation actuelle.

Moi même, syndiquée CGT et militante active, quand j’entends Bernard Thibault ou Chérèque à la TV ce matin, j’ai une grosse envie de sortir la boîte à gifles.

Donc je la sors.

Et cette boîte à gifles, c’est quoi pour nous, les prolos (syndiqués ou pas)?

De rester chez soi par colère et dépit et en plus, de le crier haut et fort comme tu le fais? Non.

Je pense que au contraire, tu donnes là du grain à moudre à ceux que, j’en suis sûre, tu veux combattre et virer autant que moi ou d’autres "cons imbéciles" qui iront ENCORE manifester aujourd’hui.

Pourquoi je vais manifester?

Parce que ça m’amuse d’aller user mes semelles, perdre une journée? Parce que je n’ai rien d’autre à foutre?Parce que je fais confiance aux directions nationales des organisations syndicales? Parce que je pense que c’est une manifestation, sans prises de parole publique, sans "meeting", tous les 15 jours qui va faire plier Parisot/Sarko?

Mais non, bien sûr !

J’y vais parce que je n’ai pas le choix, pour défendre ma peau, celle de mes gosses, de mes vieux...

J’y vais parce que pour l’instant les conditions de la grève générale ne sont pas encore réunies ( mais ça monte, de partout, doucement, mais sûrement). Et donc qu’il faut maintenir la pression..sur les organisations syndicales !

Les manifs depuis quelques années servent aussi (et surtout) à ça !

Les directions nationales des syndicats ne prennent pas les mêmes décisions avec 4 millions de personnes en manifs, des syndicalistes ultra-mobilisés, et des grévistes qui augmentent chaque jour qu’avec 1 million et pas de grèves ! Le PS ne peut pas faire les mêmes saloperies si nous sommes debout à nous battre avec tous nos moyens (pas épais j’en suis d’accord mais si même le peu qu’on a on l’abandonne...) si on est 4 millions à gueuler et à s’arrêter de bosser que si on est 500.000.

Voilà, c’est une première chose.

Deuxième chose, aller en manif, ça te permet de discuter, et de mobiliser aussi les plus "timorés". Présents, mais "timorés".

Ça permet de contrer la CFDT qui dans les cortèges, chante et crie que EUX ils veulent "une autre réforme" et "allonger la durée de cotisation" et ces conneries de jaune de m... Ca permet de faire de la "propagande politique" chacun à sa modeste échelle, là où justement , Chérèque et Thibault et Aubry veulent ABSOLUMENT "dépolitiser" le mouvement.

C’est aussi un geste de solidarité, pour les plus "disponibles" d’entre nous, envers toutes celles et tous ceux, ouvriers, employés, chômeurs, aux salaires de misère, qui font ENCORE l’effort de faire grève et de manifester !

L’histoire du mouvement ouvrier et syndical n’est pas née hier. Tu le sais.

On a eu des victoires, (et comment !), mais aussi, combien de défaites, de divisions, d’éclatements?

Pourtant "nous" sommes là, encore, réduits oui, mais ce n’est pas la première fois, dans l’histoire de la CGT en tout cas (seule que je connaisse vraiment).

La direction nationale de la CGT est "bicéphale".

Notre véritable organe (très imparfait, je le reconnais) à nous prolos syndiqués dans cette OS, c’est non pas le bureau conf (que je m’abstiendrai de qualifier....) mais le CCN.

Lors de la proposition par Thibault et le bureau conf de soutenir le TCE pour 2005, NOUS, par la base, par le CCN, avons OBLIGE B. Thibault à manger son chapeau et à abandonner son projet de soutien.

Et nous avons fait en sorte , CONTRE LE GRÉ du Bureau conf, de porter l’exigence absolue d’un "NON" au TCE. Et crois moi c’était loin d’être gagné au départ. Mais ils ont du tourner casaque et se plier à la base. Je n’oublierai JAMAIS ça. A chaque fois que je panique ou que je désespère, j’y repense.

Et puis de toute manière, sauf à rêver spontanéisme des masses (ce qui n’est pas mon cas), on n’a pas beaucoup d’autres outils que celui là.

On n’a plus (pour l’instant) aucun parti politique qui tienne la route pour porter valablement un projet politique de société différente, alors si on lâche le syndicalisme de classe, même boiteux, même amputé, on n’a plus qu’à se flinguer, Agnès !

La réalité, elle est là AUSSI.

Par ailleurs sur le fond, ton analyse des certes évidentes carences et lacunes et "trahisons" des OS me semble un peu courte.

Il y manque, il me semble, une analyse en termes de classes et de sous couches sociales du monde du travail actuel, en termes de configuration de la société du travail (largement entendue), et aussi, corrélativement, des ravages que la social-démocratie du PS a faits pendant 35 ans dans le monde du travail et dans les orgas de la classe ouvrière.

La lutte des classes est partout, comment n’aurait-elle pas AUSSI traversé nos organisations? Nous sortons d’une longue période de collaboration de classe qui a désarmé les travailleurs. Il faut reprendre le collier, Agnès, il faut s’inscrire dans le mouvement et militer.

Tu crois que je partage tout ce que dit ou fait (ou ne fait pas !) la direction nationale de mon syndicat? Certainement pas !

Mais je vois tous les jours AUSSI l’efficacité que peut avoir la CGT (celle "de classe et de masse" avant que Louis Viannet ne commence à nous la démonter pièce par pièce) dans les entreprises, y compris les PME.

Il n’y a RIEN d’autre comme arme aujourd’hui pour le prolétariat moderne. RIEN.

Si tu vas expliquer à des jeunes salariés précarisés de chez H&M ou GoSport ou la FNAC que la CGT et militer et se battre par tous moyens ça ne sert à rien, ils vont t’envoyer voir ailleurs s’ils y sont.

La CGT c’est NOUS.

Ce que nous en faisons NOUS.

Que ce syndicat ne soit pas (encore) aujourd’hui ce qu’il devrait être, ce qu’il PEUT devenir, qu’il soit enkysté par une certaine bureaucratie, lieu de luttes de pouvoirs de certains fédérocrates, qu’il ne soit pas en adéquation avec le monde du travail actuel et ne le représente plus ou pas assez bien, et tout ce que t u veux , oui et oui !

Mais quoi d’autre Agnès? QUOI D’AUTRE?

Et puis, ce n’est pas seulement parce que les directions nationales sont minables que ça ne va pas comme on voudrait dans les luttes actuelles.

Leurs attitudes s’appuient aussi sur des réalités de classe objectives ! C’est aussi parce que, du fait d’un changement profond dans le salariat français moderne, parce que faute de parti(s) portant une perspective politique crédible, alternative, anticapitaliste, parce que la collaboration de classe a fait des ravages partout, parce qu’il n’y a pas de campagne de syndicalisation nationale digne de ce nom, ni de formation des nouveaux militants etc...il n’y a pas un français sur deux syndiqué aujourd’hui !

Le syndicalisme de classe ( je ne parle donc pas des danseuses patronales type CFDT ou CFTC et ça, ça ne date pas d’hier), le syndicalisme de classe, c’est à la base, sur le terrain, dans les entreprises, sur le lieu d’exploitation quelle que soit désormais la forme de cette exploitation (et donc y compris dans le "salariat déguisé").

Ça repose sur le travail quotidien des militant-e-s, dans ces lieux d’exploitation. Pour des miettes, des broutilles diront certains, pleins de mépris, genre 1,5 % d’augmentation des salaires via les NAO, genre égalité des salaires hommes/femmes, protection des libertés syndicales dans l’entreprise, grève et mobilisation en cas de menace de PSE etc. ET AUSSI à la participation aux structures interprofessionnelles.

Donc, et je parle en connaissance de cause, oui, une vraie vie de chien pour le syndicaliste qui a décidé de faire à peu près correctement son boulot. Non, ce n’est pas un chemin pavé de roses, non ce n’est pas facile, c’est même plus souvent "du sang et des larmes" que "y’a d’la joie".

Tout ça pour dire, Agnès, que le syndicalisme, ça s’inscrit dans un temps très long, que ça demande de garder la tête froide face aux conditions objectives, de la perspicacité aussi pour savoir distinguer (et ce n’est ps toujours évident !) le "bon grain de l’ivraie" ; ça nécessite de la patience, la révolution, ça demande de remettre cent fois sur le métier notre ouvrage, et y compris de participer aux combats de classe EN NOTRE SEIN.

Ton attitude ne changera rien et même, va empirer les choses. Un syndicat (en tout cas comme la CGT), ce n’est pas (encore) un parti politique. Ça fonctionne différemment, et là, oui, les réformistes et les collabos ne gagnent que sur NOS capitulations et nos désertions à nous.

Je pense (peu être à tort, tu me diras) que ton attitude aujourd’hui est le fruit de ton (in)expérience syndicale aussi. Sans vouloir te donner de leçon ,je crois que là où le bât blesse (comme chez bcp aujourd’hui) c’est dans l’absence d’expérience syndicale dans une boîte.

Je pense que la majorité des salariés ne se rendent pas compte de ce que demande le combat syndical comme patience, humilité, écoute et courage. Car il en faut, du courage pour se syndiquer et ensuite, devenir militant-e. Il faut même peut être un grain de folie !

Je me demande si les prolétaires qui adoptent plus ou moins la même attitude en général que toi ont jamais expérimenté le syndicalisme de terrain. Sinon, vous sauriez que l’action syndicale, c’est fait de patience, d’opportunisme (au sens de saisir les opportunités et les contradictions du patronat).

La rencontre avec "les masses" (je ne parle pas de les "diriger" hein..) qu’implique un syndicalisme efficace, c’est l’école de l’humilité et de la patience.

Rome ne s’est pas faite en un jour, la CGT dans une boîte non plus, crois moi ! Quand tu as mené un an de combat (au vrai sens du terme !!) pour décrocher 1 % d’augmentation salariale aux NAO, NAO pour lesquelles tu t’es déjà battu un an pour les faire ENFIN tenir, là tu piges ce que ça veut dire "syndicalisme". Et je ne parle pas de la syndicalisation, des élections (à gagner impérativement haut la main désormais !!), et bref, de tout ça.

Même quand tu es de nature "énervée" ou soupe au lait comme je le suis, le syndicalisme de terrain ,loin de t’entraîner au renoncement, ça t’entraîne, je pense, à la PATIENCE. Une défaite un jour, une victoire (d’étape, toujours d’étape !) le lendemain, et plus de défaites que de victoires. Mais pouce à pouce, on avance. On progresse. On doit.

Je REFUSE de laisser la CGT, MA CGT, aux mains de ceux qui veulent notre mort. Pas question, jusqu’à mon dernier souffle et même si c’est pour certains Don Quichottesque, je me battrai.

La CGT c’est à MOI, à NOUS, ses adhérents. Pas à Bernard Thibault, ni à Chérèque, ni à Parisot ni à Aubry... A NOUS. "La racaille, la canaille".

Allez Agnès, ne boude pas, prends ton courage à deux mains, entre dans la danse, vient te battre avec nous, encore une fois. Adhère à la CGT Chômeurs Rebelles par exemple, participe, exprime toi, apprends.

Et pour aujourd’hui, fais un effort, pour nous toutes et tous, pour toi, ne "désespère pas Billancourt", ne nous laisse pas seuls face aux directions nationales molles, félonnes, face au patronat, viens manifester.

S’il te plaît.

Je te salue.


PS : Après avoir écrit ce post, je reçois des nouvelles de camarades de Nice, de Marseille, et même d’Ajaccio (où ils sont plus de 4000 !) : les manifs sont blindées, il y a plein de jeunes, et des slogans du style "la CGT c’est pas à Thibault, c’est à NOUS", "retrait de la réforme, retraite à 60 ans !" A Ajaccio, la préfecture s’est fait bombarder d’oeufs, ils ont même fermé les grilles, en panique ! A Nice, il y a 10 minutes, le début du cortège passait devant la FNAC Place Masséna, et la queue n’avait toujours pas commencé à bouger ! A Marseille c’est le délire semble-t-il. BIEN BIEN !

AVANTI !C’EST NOUS QUI DÉCIDERONS, NE NOUS LAISSONS PAS VOLER LE MOUVEMENT (RE)NAISSANT !

9 commentaires:

gauchedecombat a dit…

je ne crois aps qu'il y ait tant de divergences que cela entre toi et Agnès. Mais je crois, come elle, et la suite nous donnera raison, que tu oublies que nous ne sommes aps face à n'importe quel gouvernement... la négociatio traditionnelle, les manifs, et tout le toutim, tout cela ne le fera pas plier. il n'est pas d'essence démocratique. Hors, ce que veut dire aussi Agnès, et que je partage, c'est que les centrales syndicales ne sont plus efficaces face à ce gouvernement là, inédit. "il nous faudra plus qu'une grève pour les faire plier"...

Deor a dit…

Marquer sa protestation contre la collaboration active des directions syndicales, ça aurait surtout été, pour ce qui est de la manif parisienne, de rejoindre le cortège qui partait vers le MEDEF.

La CNT s'est trouvée bien seule, suivie, au départ de Denfert, par un bon gros paquet de gens (même s'il y a bien eu un soucis qui reste à éclaircir au niveau de Montparnasse, où je soupçonne les flics d'avoir à nouveau coupé le cortège, bref, c'est presque un autre problème).

Montrer son refus du comportement servile des Chérèque/Thibault et consorts aurait commencé par désavouer leur choix de plier bien sagement à Denfert en allant plutôt protester à la racine de nos maux : au MEDEF. Le cortège était déclaré en bonne et due forme à la pref, vous ne risquiez rien...

Anonyme a dit…

Est-ce qu'on peut dire que, faire le choix de ne pas aller manifester, c'est comme s'abstenir de voter à une élection ?

Zlotzky a dit…

Fort bel éloge du combat et hymne à la résistance. J'y souscris totalement (mais j'aime beaucoup les écrits d'Agnès quand même !)

Osemy a dit…

Gauche de combat, tu te surnommes comme ça et tu abandonnes avant même d'avoir commencé? Ben dis donc...
J'ai pas de boule de cristal, on verra la suite, mon objectif n'est pas d'avoir raison mais d'apporter ma modeste pierre pour qu'on essaie de gagner contre un projet politique qui est un RECUL de civilisation!

Deor, il y a plusieurs façons de montrer sa désapprobation face à BT/FC, et pour ma part, je ne prendrai pas, jamais, la responsabilité d'emmener des manifestants pacifiques, non entraînés, non armés, à aller se faire défoncer la gueule gazer, emprisonner "comme ça" . J'ai pas envie d'avoir un nouveau Carlo Giuliani sur la conscience. Si toi ça te botte, c'est ton choix. JE te le dis clairement, tant qu'on ne retrouvera pas dans les manifs des SO dignes de ce nom comme ceux qu'on connaissait par exemple en Italie dans les années 70, ce sera sans moi ce genre de délire. Donc l'objectif pour moi c'est plutôt reformer des "SO" là avant.

Anonyme, non, ne pas aller manifester ce n'est pas comme ne pas aller voter! Etre syndicaliste (en tout cas à la CGT ailleurs je ne sais pas) ce n'est pas juste payer une cotize et être sur la liste des adhérents. LE syndicalisme c'est autre chose, normalement, que la délégation de pouvoir. Etre confronté directement ,dans sa boîte, dans sa chair, au PATRONAT, ce n'est pas seulement comme se battre contre des partis réformistes, où là, l'abstention est je pense une arme raisonnable (si on mène un combat de classe actif dans les lieux d'exploitation par ailleurs...)

LL

PacoB a dit…

Merci à Agnès et à La Louve pour vos prises de position.

Même si comme La Louve, je suis allé jeudi crier ma colère et surtout essayer de la faire monter chez les autres, je trouve la prise de position publique d'Agnès et les commentaires qu'elle suscite, utiles à la lutte qui s'annonce.

Je suis persuadé que beaucoup de militants syndicaux et politiques de la vrai gauche ont envie de bâtir un grand mouvement pour stopper le retour au XIXe.

Ta décision Agnès, partagée par beaucoup de personnes ne supportant plus la situation actuelle, peut être une arme donnée à tous les militants, pour se regrouper au sein de leurs organisations et bâtir le mouvement qu'il nous faut.

Le souvenir cruel de 2003 c'est vrai, freine le départ d'un mouvement radical. Mais je pense aussi que rare sont ceux qui cotisent à la CGT qui acceptent de voir LEUR CGT porter une part de responsabilité (à l'image de celle de la CFDT dans le fiasco de 2003) dans la défaite sociale qui plane sur nos têtes.

Taper sur Thibault est contre productif. Il faut l'ignorer et interpeller TOUS les syndiqués CGT à participer avec SUD, FO et les non-syndiqués de tout horizon à la construction d'une vague qui emportera cette saloperie de "réforme" et peut-être même ceux qui la portent.

C'est tout cela que nous avions en tête, nous les 350 syndiqués ou non, actifs ou non qui nous sommes réunis à Grenoble en AG après la manif. Il y avait là des SUD, CNT, CGT, FO, PC, FASE, NPA, associations, collectifs, chômeurs, retraités et étudiants. Après un point sur l'état de la mobilisation dans les transports, l'énergie, l'éducation etc.. nous avons travaillé à ce qui nous unit. La construction pierre après pierre d'une grève générale qui bloque le pays et obligera la nomemklatura à de gros sacrifices pour débloquer le tout. A voir le nombre d'AG tenues ce jeudi, ça s'organise de partout.

Aller à la manif, ou pas, chacun son point de vue, mais travailler à la construction d'un mouvement c'est absolument indispensable.

ARRETEZ DE TAPER SUR LES SYNDICALISTES.

Qu'on ne parle plus de Thibault, de Chérèque ! Il faut que les cotisants de la CGT fassent basculer LEUR organisation dans la construction de ce mouvement.

A bientôt dans la lutte.

PacoB a dit…

Merci à Agnès et à La Louve pour vos prises de position.

Même si comme La Louve, je suis allé jeudi crier ma colère et surtout essayer de la faire monter chez les autres, je trouve la prise de position publique d'Agnès et les commentaires qu'elle suscite, utiles à la lutte qui s'annonce.

Je suis persuadé que beaucoup de militants syndicaux et politiques de la vrai gauche ont envie de bâtir un grand mouvement pour stopper le retour au XIXe.

Ta décision Agnès, partagée par beaucoup de personnes ne supportant plus la situation actuelle, peut être une arme donnée à tous les militants, pour se regrouper au sein de leurs organisations et bâtir le mouvement qu'il nous faut.

Le souvenir cruel de 2003 c'est vrai, freine le départ d'un mouvement radical. Mais je pense aussi que rare sont ceux qui cotisent à la CGT qui acceptent de voir LEUR CGT porter une part de responsabilité (à l'image de celle de la CFDT dans le fiasco de 2003) dans la défaite sociale qui plane sur nos têtes.

Taper sur Thibault est contre productif. Il faut l'ignorer et interpeller TOUS les syndiqués CGT à participer avec SUD, FO et les non-syndiqués de tout horizon à la construction d'une vague qui emportera cette saloperie de "réforme" et peut-être même ceux qui la portent.

C'est tout cela que nous avions en tête, nous les 350 syndiqués ou non, actifs ou non qui nous sommes réunis à Grenoble en AG après la manif. Il y avait là des SUD, CNT, CGT, FO, PC, FASE, NPA, associations, collectifs, chômeurs, retraités et étudiants. Après un point sur l'état de la mobilisation dans les transports, l'énergie, l'éducation etc.. nous avons travaillé à ce qui nous unit. La construction pierre après pierre d'une grève générale qui bloque le pays et obligera la nomemklatura à de gros sacrifices pour débloquer le tout. A voir le nombre d'AG tenues ce jeudi, ça s'organise de partout.

Aller à la manif, ou pas, chacun son point de vue, mais travailler à la construction d'un mouvement c'est absolument indispensable.

ARRETEZ DE TAPER SUR LES SYNDICALISTES.

Qu'on ne parle plus de Thibault, de Chérèque ! Il faut que les cotisants de la CGT fassent basculer LEUR organisation dans la construction de ce mouvement.

A bientôt dans la lutte.

Anonyme a dit…

Merci à toi et à Agnès pour votre échange

Mon commentaire étant trop gros pour ton blog, je te l'ai envoyé par mail.

A+
Paco de Grenoble

Anonyme a dit…

Pourquoi aller manifester?

Pour le présent et l'avenir, le notre, celui de nos enfants, celui de nos parents,
Pour le passé, les luttes de nos grands parents, à qui l'on doit tout notre bien être social actuel, que le gouvernement veut à terme nous enlever!!
Pourquoi? Plus le gouvernement affaiblit la population, plus celle-ci est maléable. Alors reveillons-nous. C'est maintenant qu'il faut lutter...dans quelques temps il sera peut-être trop tard!!

Combien de fois j'entends : " de toute façon l'état fera ce qu'il veut, qu'est ce que tu veux y changer?" et ces personnes râlent tout de même sur ce qui se passe maintenant, elles n'assument pas, pas assez de cou.. et pourtant tous ensembles on peut TOUT, seul on n'est rien,

Aujourd'hui c'est un rapport de force, et quelle force du gouvernement si nous baissons les bras! La grève... bas salaires chômage font que les français y féflechissent à deux fois! Manifester...ne coute rien, du temps certe, mais ne vaut-il pas mieux en perdre un peu maintenant, à essayer de changer les choses, que d'avoir tout le temps de ne plus en avoir!!

Quant à un mouvement d'arrêt TOTAL de la france, cela ne se decidera pas, mais se fera tout naturellement!!

Ce n'est pas Thbault qui fait la CGT, mais NOUS, militants.

Je veux pouvoir dire un jour à mes enfants, "j'ai essayé de changer les choses , pour vous mes fils, pour un monde meilleur!"

Avoir du courage, est-ce si compliqué? Le courage de vivre dignement, avoir le courage de ses opinions, avoir le courage de dire NON. Nous en avons déjà beaucoup pour aller travailler dans des conditions qui ne sont pas dignes d'un pays comme le notre, que nous nous representons et que nous faisons et nous ferons.La France, c'est NOUS et pas eux.

Tous, prenons les décisions qui s'imposent, et ne les laissons pas les prendre à notre place!

Mobilisons nous, le pouvoir c'est NOUS...Le PEUPLE.

Anne ... de strasbourg