mardi 17 mars 2009

Jacques Leclercq n'est plus, l'Union locale CGT pleure

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Le 19 mars se fera sans lui. Jacques Leclercq, le secrétaire général de l'UL CGT du Douaisis, est mort hier après-midi.

PAR BERTRAND BUSSIERE

douai@lavoixdunord.fr

Un roc est tombé. À 56 ans, hier après-midi, Jacques Leclercq, l'inamovible secrétaire général de l'UL CGT du Douaisis, le conseiller municipal d'opposition n'ayant pas fait le deuil de la lutte des classes, a été emporté par une embolie pulmonaire.

Le 19 mars aura un goût de larmes. Le syndicaliste de terrain, l'homme pourfendant les spéculateurs de tout poil, sèche l'événement. Il s'en faisait une joie pourtant. « Faisons du 19 mars 2009 un tremplin pour la grève générale », suggérait-il dans l'un de ses derniers tracts. Pour lui, le verbe n'était pas une fin en soi. Il préférait l'action. Un délégué syndical subissait les foudres de son employeur ? Jacques Leclercq accourait. Un jeune syndicaliste se prenait les pieds dans le code du travail ? Jacques Leclercq l'aidait à retrouver le bon article. Le MEDEF local montrait les dents ?

Jacques Leclercq pointait son nez rue Pilâtre-de-Rozier.

« Ma petite entreprise. Connaît pas la crise. S'expose au firmament. Suggère la reprise. Embauche. Débauche. Inlassablement se dévoile.

» Alain Bashung l'a chantée, Jacques Leclercq a fait tout ce qui était en son pouvoir pour humaniser ses pratiques. Depuis 26 ans. « Cela fait 25 ans qu'avec vous, j'ai l'honneur de diriger notre UL. Vingt-cinq années de fierté car les combats menés, victorieux ou non, ont toujours enrichi ma détermination à combattre l'inacceptable, mais surtout celle pleine d'espoir en la classe ouvrière dans sa volonté de lutte pour arracher les acquis au patronat et au gouvernement à sa solde », lançait-il à ses « chers camarades », en 2008, lors du 27e congrès. Le congrès où de « chers camarades », d'autres, tentèrent de lui planter une dague dans le dos (lire ci-dessous).

Avant de faire du code du travail son livre de chevet, Jacques Leclercq eut un métier : électro-mécanicien chez Lecq France. En ce temps-là, dans les années 70, la CGT faisait la pluie et le beau temps avec près de deux millions de syndiqués. Quand il ne respirait pas la limaille de fer, le camarade Leclercq faisait le tour des usines avec son « classard », Philippe Nalewajek, l'actuel secrétaire CGT du comité d'entreprise de Wagon Automotive.

Un pied dans le syndicalisme, l'autre dans la politique. Il fut l'homme de dossiers (attaché parlementaire) du député communiste Georges Hage lors de son dernier mandat. Quand il ouvrait son micro, en conseil municipal, c'était toujours à bon escient, délicieusement corrosif. Jacques Leclercq aurait tellement aimé que sa petite entreprise CGT ne connaisse jamais la crise du militantisme... •

La Voix du nord

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