vendredi 7 mars 2008

QUELQUES MOTS SUR LES ELECTIONS ET LE 9 MARS 2008...


Cher-e-s camarades

Nous sommes, comme vous ne l’ignorez pas, à quelques jours d’une nouvelle séquence électorale. Les élections vont être municipales ET cantonales.

Les gens qui vivent à Paris Lyon Marseille sont moins concernés par les élections cantonales.

De nombreux débats se sont cristallisés sur les municipales, et c’est peut être dommage.

Ce n’est pas à vous qu’on va apprendre que "PLM", ben y’a pas que ça en France! (sans blague!) - Mettons les de côté pour une fois.

Beaucoup d’entre nous se sont exprimés en section, ici, ailleurs, sur ce que nous attendions de ces élections.

Un certain nombre de camarades ont exprimé, parfois violemment (à commencer par moi), leur amertume, leur colère, leur regret, leur tristesse de voir, dans certaines communes, le Parti communiste à la remorque du PS, et parfois , via ce PS, le Modem. Surtout après l’épisode, dramatique pour les Français à de nombreux égards, du 4 février et de ce qui restera "la trahison de Versailles".

Ces camarades, qui en ont parfois pris plein la tronche de la part de certains états majors, que l’on a même pu accuser d’anticommunisme, de collaboration de classe (!), qui ont parfois subi pressions et menaces lorsqu’ils exprimaient leur désaccord profond, ces camarades (qu’ils soient ou parfois, ne soient plus au Parti communiste, après y avoir milité des dizaines d’années), ont souvent développé avec sérieux et objectivité les motifs de leur engagement à contre-courant de la ligne officielle nationale.

Ces camarades, je les comprends, et je partage leur consternation, leur refus catégorique, en ce qui concerne certaines alliances, qu’on peut estimer aller trop loin, et pas dans le bon sens.

Malheureusement, le choix a été fait de les traiter comme des dangers pour le Parti, pour leurs concitoyens, de les considérer comme des traîtres même, et de ne surtout pas écouter leurs arguments (quoi qu’on ait pu faire semblant, parfois, de s’y intéresser...).

Comme au moment de la présidentielle, on nous a traités comme des fous ou des voyous sans foi ni loi. Au mieux, comme des abrutis qui, décidément, ne comprenaient rien.Ne pensaient qu’à eux.

On nous a moqués même, en tentant d’employer comme une insulte le terme de "révolutionnaires"! Et bien oui, nous sommes, non pas "DES révolutionnaires", mais "Révolutionnaires", c’est à dire, que nous croyons encore à la révolution, et que nous souhaitons mettre en oeuvre tous les moyens pour y parvenir, si possible avec le moins de violence mais....

D’autres camarades encore, ont été sérieusement ébranlés et doutent.

Mais n’ont pas d’avis aussi tranchés.

En tout cas, ils sont bien embêtés, car l’argument du "vote utile" et de la "collaboration avec l’ennemi de classe", de la "résistance" les taraudent, et je ne peux pas leur en vouloir. Je ne parle pas des légitimistes forcenés (il y en a ) pour qui "le Parti a toujours raison, le chef a toujours raison" - non.

Je parle de ceux qui se posent la question parce que ,communistes, ils ont un sens aigu (trop aigu peut être? ou mal placé?) de la responsabilité pour la collectivité.

Qui doutent parce que trancher un noeud gordien n’est vraiment pas la chose la plus facile à faire au monde. Et que même Alexandre le grand, avant de sortir son épée, a essayé par tout moyens de défaire ce noeud sans violence.

Ce sens de la responsabilité, il va y compris vis à vis des plus de 55% de Français qui, selon les sondages, continuent d’approuver la politique de Fillon, y compris vis à vis des gens qui ont voté Sarkozy à plus de 53%. Y compris vis à vis des Français, très nombreux , qui pensent que les grévistes sont des "preneurs d’otages".

Ils se demandent aussi si, en envoyant des listes PS/PC, ils ne vont pas envoyer un "signal" à N. Sarkozy, le faire vaciller. Je comprends qu’ils s’interrogent ainsi, même si toute l’histoire montre (et 2002/2007 en fut un exemple cruel, malgré 2004 où "la gauche" a ravi 90 % des régions à la "droite") que celui qui a le pouvoir, le vrai pouvoir, il décide de ce qu’il veut garder et de ce qu’il veut jeter. Surtout quand on s’appelle Nicolas sArkozy et qu’on se moque même de la souveraineté populaire, que l’on se moque même du Conseil constitutionnel...

On peut comprendre aussi que dans certains cas, ils jugent que mieux vaut le PS que l’UMP ou le FN. Même si le PS a maintes fois prouvé sa capacité à trahir, même si le PS n’est plus un part ide gauche.

On peut comprendre (même si on ne les partage pas, voire, qu’on les repousse avec véhémence) leurs doutes, leurs hésitations, et pour eux aussi, leur tristesse d’une certaine manière.

En cela nous sommes toutes et tous égaux, et la seule chose qu’il faut retenir de cette funeste assemblée générale des 8 et 9 décembre 2007, c’est cet attachement , mais aussi cette forme de désespoir de voir ce que devient notre Parti. Cette volonté aussi de le préserver et de le revivifier. En tout cas, de ne pas perdre un parti communiste français.

On ne peut que regretter amèrement en tout cas, que la stratégie de la direction n’ait pas été celle de la clarté. Que l’opportunité de rompre l’alliance avec ce parti bourgeois , n’ait pas été saisie entre les deux tours de la présidentielle. On l’a dit, pour beaucoup de communistes un discours clair du type: "Royal et le PS ne sont plus socialistes mais il vaut mieux eux que...", eût été préférable.

De même, qu’après nos tentatives d’union en vue des municipales, on n’ait pas profité des coups tordus du PS, pour le "recadrer", et sérieusement (genre "tacle derrière les oreilles") - et ça n’empêche pas de choisir de voter pour lui au second tour! Mais au moins, on permet de le faire en connaissance de cause. Clairement. On sait exactement pourquoi et comment on le fait.

Hélas, un autre choix a été fait, qui complique dramatiquement la tâche des électeurs-trices des communistes.

On nous a parlé de l'argent aussi, de la "nécessité vitale" pour le PCF de garder ses élu-e-s, accréditant ainsi les thèses colportées par les médias bourgeois, qui nous ont déjà enterrés...Mais à cette heure, nous n'avons toujours pas vu les chiffres, les bilans...Dommage. Ca pouvait être un argument - il eut fallu des preuves. Plus personne ne fait confiance de nos jours "les yeux fermés", surtout à des politiciens.

Je ne reviendrai que brièvement sur la position donc, maintes fois exprimée, qui est la mienne (et celle de beaucoup d’autres camarades) , sur les municipales. Si je suis convaincue, comme le disait Lénine,que le bulletin de vote peut être une arme révolutionnaire, que l’on doit toujours choisir entre le moindre des maux bourgeois, surtout quand on a un projet communiste clair, je pense aussi qu’il est des temps, des époques, où on ne peut pas/plus, s’allier n’importe comment ,avec n’importe qui.

Que, comme le disait quelqu’un, on ne dirige pas un PC fort comme un PC faible. On ne fait pas la même politique avec un PC fort et avec un PC faible.

L’union est un combat, peut être , mais il ne doit pas être un combat contre soi même.

J’irais même jusqu’à dire que si les listes communistes sont en position , au second tour, de se maintenir honorablement , avec une vraie chance, face des listes PS, ou Verts, il ne faut pas céder d’un pouce. Le PS a t il des états d’âme pour ses administrés, quand on voit, en France, le nombre de listes de division qu’il a présentées? Quand on se rappelle les déclarations martiales de Le Roux, Bartolone? Et puis, ne faut-il pas, justement parce que nous sommes communistes, responsabiliser les électeurs-trices, ne pas "dévoyer" leur vote, les laisser AUSSI, prendre leurs responsabilités, mais tout faire ensuite pour leur expliquer, pourquoi ils ont fait erreur, et comment ils pourront la corriger?

Quand on lit Devedjan , i l y a quelques jours, appeler ses ouailles à voter PS, le cas échéant, pour tuer les communistes, arguant que le PS serait "démocratique" (et le PC, non!), on se demande quand même avec un certain effroi s’il ne serait pas plus clairvoyant que certains d’entre nous, sur la question des "alliances"!

Bien sûr, le blocage pour le blocage, au risque de faire perdre tout le monde sauf l’UMP ou le FN, non . Mais attention à ce que nous négocions alors et à comment nous le négocions. On ne baisse pas notre pantalon. On fait les choses publiquement, en respectant nos électeurs-trices.

Pour ma part, je suis toujours opposée à voter au premier tour pour des listes emmenées par des membres du PS, saupoudrées de communistes, (perdus assez loin dans les listes parfois), surtout quand elles sont le fait de gens qui ont voté oui le 4 février ou qui ont soutenu ce déni de démocratie du PS! Si l’on peut voter, en cas de "conflit de conscience", pour des listes "anticapitalistes", pour envoyer aussi des signaux clairs de ce que nous voulons, il faut le faire. Au second tour, il faudra aviser , en son âme et conscience, en fonction des enjeux réellement en présence.

Bien sûr, c’est un avis personnel.

Mais si il y a bien une élection où on en doit pas hésiter une seconde, quand des candidats communistes se présentent de façon autonome, dégagés des contraintes des scrutins de liste merdiques, c’est bien l’élection cantonale.

Là, au département, nous pouvons avoir un pouvoir, réel et important. Bien plus important qu’en étant minoritairement présents sur des listes "radis"....

Là, nous avons le devoir de voter et faire voter en masse, pour les candidat-e-s communistes, lorsque nous en avons l’opportunité. Sans aucune hésitation.

Tant que l’Innommable n’a pas encore donné raison à Attali, je me permets de vous rappeler , avec le texte ci-dessous, quels sont les pouvoirs d’un département. C’est toujours bon à savoir.

A celles et ceux qui sont ou se sentent dans une impasse pour les municipales, quoi qu’ils décident, bon courage pour le 9 , camarades, vraiment.

Et haut les coeurs pour les cantonales.

Tous mes voeux aux camarades candidat-e-s dans de nombreux cantons de France, et en particuliers, à celles et ceux que je "connais" un peu mieux maintenant et qui, de France et de Navarre comme on dit, ont pu trouver ici, un modeste appui, selon leurs dires mêmes.

Pour avoir eu un père conseiller général pendant 21 ans, je sais trop comme ces campagnes-là sont usantes, éprouvantes, difficiles, comme ce mandat, de proximité, mais "étendu", est prenant, comme tout cela grignote la santé, la vie de famille,le travail pour certains...

Le prochain objectif, pour les communistes, oui, mais aussi pour la France et les français, même malgré eux, c’est bien le Congrès. Et là, il faudra bien solder certains comptes...d’une manière ou d’une autre - mais ce que nous avons vécu ces dernières années n’est plus envisageable.

Fraternellement,

La Louve

Les missions des départements

L’ensemble de ses missions découlent des différentes compétences des conseils généraux, apparues avec les différentes étapes de la décentralisation. Leur point commun : améliorer la vie quotidienne des habitants du département.

L’action sociale constitue l’essentiel des compétences départementales. Les domaines concernés sont très variés : action en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées ou de l’enfance, mais également prévention ou l’insertion des personnes en difficulté. En 2004, les dépenses directes d’aide sociale ont représenté XXXXXX milliards d’euros. Les investissements dans ces domaines représentent environ 60% des budgets départementaux et 80% des personnels employés.

L’équipement et les transports : Le réseau routier des départements compte 361 200 kilomètres soit 40 % du réseau routier français. Le conseil général assure l’aménagement et l’entretien de la voirie départementale. En parallèle, il développe, aux côtés de l’Etat et de la Région, par le biais des contrats de plan, le réseau routier et autoroutier de la France. Il participe également au financement de la voirie communale. Au total, les départements dépensent 21 à 23 milliards de francs pour les routes et participent en moyenne à hauteur de 21% dans les contrats de plan Etat/Régions 2000/2006.

L’aménagement et l’exploitation des ports de commerce et de pêche, l’organisation des transports collectifs de personnes et notamment le transport scolaire relèvent également de la compétence des départements.

L’aide aux communes

Les communes et les intercommunalités sont des interlocuteurs privilégiés des départements. Le conseil général les aide à investir et à s’équiper dans de nombreux domaines : alimentation d’eau potable, assainissement, électrification, voirie, financement d ‘équipements communaux (églises, mairies, gendarmeries, centres de secours), embellissement des villages, protection de l’environnement, aménagement foncier,… Le département intervient également par le biais de contributions et de financements aux projets urbains et à la politique de la ville.

L’éducation, la culture, le patrimoine : La construction et l’entretien des collèges ainsi que certains de leurs équipements dont l’informatiques, les bibliothèques de prêts, les subventions à de nombreux festivals ou rencontres culturelles sont également de la responsabilité des départements.

Le développement économique et social : Cette compétences relève essentiellement des conseils régionaux . Néanmoins, le département favorise l’accueil et la croissance des grands équipements de recherche. Dans les départements ruraux, l’intervention économique du Conseil général permet le maintien d’activités essentielles à la vie quotidienne (petits commerçants, école, services publics de proximité,....). Les départements entendent faire valoir leurs spécificités, en particulier les actions menées auprès du secteur des PME-PMI et du secteur artisanal.

Il participe enfin à la modernisation de l’agriculture et à l’installation des jeunes agriculteurs.

L’environnement, le tourisme : Les Conseils généraux sont également chargés de la protection de l’environnement. Ils veillent notamment à la préservation des espaces naturels sensibles (ENS), sont responsables de la gestion de l’eau et des déchets. Ils ont également la responsabilité des itinéraires de promenades et de randonnées. Les départements financent en moyenne 86 % du budget des comités départementaux du tourisme qui sont chargés d’assurer la promotion et la commercialisation de l’offre touristiques, en concertation avec les partenaires locaux concernés.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Fine analyse, excellent édito. "Le blog de la Louve" mon nouveau "journal de classe"? EL DIABLO

Anonyme a dit…

l heure approche, nous saurons bientot .
ici les echos sont tres favorables au dela meme du canton...notre discours nous vaut une invitation ce soir pour un dernier meeting...la direction locale du PC nous a fait dire que si elle n etait pas d accord sur tout ce que nous avons dit (...refus de nous desister pour le prg ) .elle ne "tirera jamais sur un camarade" c est pas delirant comme soutien mais ca nous suffit !
quand au devedjan et consorts , nous ne les connaissons que trop bien...
pour eux le message restera toujours le meme ,sans faiblir ,
no passaran !
bon courage toutes et tous
je nous imagine tous devant nos tv et radio dimanche...
des lundi les claviers vont chauffer.
que ce Dimanche nous soit favorable .
salutations fraternelles
Makhno

SAd___ a dit…

La bataille ne fait que s'engager !

Notre bataille a nous communiste, c'est celle qui redonnera ses couleurs à notre parti, c'est la bataille du congrès.
Ne pas virer Gauchisme, ne pas se laisser impressionner, ne pas, ..., être cool, quoi qu'il puisse se produire, être intelligent et humble!

Cette bataille là, se menera dans chaqu'une des sections, le congrès par lui-même n'est qu'un élément formelle d'une démarche qui à déjà commencé et que l'on pourra mesurer des dimanche.
En effet, comment se sont comporté les liste "claire", celle qui ne se sont pas corrompu, qu'elle liens ont-ils pu tisser, ...
Vivement lundi en effet
fraternellement

François a dit…

Oui Elodie tu fais bien de mettre l'accent sur les cantonales.

Perso,je pense que les gens en très grandes majorité voteront de la même manière pour les deux:municipales et cantonales.

Sauf peut-être dans certains endroits où les gens connaissent la(les)personne(s)au niveau municipal et pas au niveau cantonal...?L'affectif joue un rôle important dans ce genre d'élection.

Le nabo va se prendre une raclée,c'est toujours bon à prendre même si cela ne sert pas à grand chose,cela va faire plaisir quand même.

J'entends déjà le nain de jardin nous dire,après la défaite:"les gens veulent que les réformes pour lesquelles ils m'ont élu se fassent plus vite,je vais le faire"... Je m'attends à ce genre de truc.

Savourons,en attendant,la défaite de ce facho !

Fraternellement tout le monde.

François.

Anonyme a dit…

Dans ma ville où l'union PS-PC existe depuis 30 ans, il y a cette année un nouveau venu le Modem qui n'apporte aucun plus significatif en pourcentage d'après les sondages qui donnent la liste sortante largement gagnante devant la droite.
Entre le vote traitre du PS le 4 mars et la verrue Modem, j'ai bien envie de donner 2 + 1 gifles :
2 aux socialistes en ne votant pas pour la liste au premier tour au risque qu'ils ne soient élue qu'au second
et l'autre à la droite qui est loin derrière et n'a en principe aucune chance d'être élue.

Je veux aussi aller au bout de mon désaccord avec la stratégie dite "de non désertion" du PC qui maintient ses élus, en espérant ne pas être la seule, pour que la leçon porte tout en évitant de favoriser la droite.

On ne peut pas indéfiniment composer avec les traitrises du PS de plus en plus flagrantes insupportables et dangereuses pour le peuple.

Je pense aussi que le Congrès va être une étape cruciale pour le PC et ses militants, et qu'il nous faudra rebondir quel que soit le cas de figure pour affirmer notre identité de communistes de notre temps et bâtir avec le peuple notre projet de société.

Maguy