samedi 15 mars 2008

Hommage aux victimes de la boucherie impérialiste de 14/18 :



A quand l’autocritique du capitalisme ?

Les funérailles nationales accordées au dernier « poilu » de 14/18 (cet ouvrier émigré italien engagé dans la Légion pour défendre la France avait-il des papiers en règle ?) vont être instrumentalisées par le pouvoir sarkozyste pour superposer plusieurs opérations idéologiques auxquelles la social-eurocratie ne manquera pas de prêter son concours.

Il s’agira d’abord :

-de permettre à Sarkozy d’afficher sa conception perverse de « l’identité nationale », faite de racisme larvé et d’exaltation de l’Europe capitaliste, dont l’intégration avance au rythme de la désintégration de la France républicaine ;

-de célébrer sur le mode plus jamais ça, les « Etats-Unis d’Europe », voire la « Françallemagne », comme les remèdes-miracles aux guerres soi-disant déclenchées par les « nationalismes ».

Bien entendu, l’hommage aux victimes s’arrêtera net, une fois de plus devant le grand tabou : la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple dont Pétain et le gouvernement d’Union sacrée (à participation socialiste !) décimèrent au hasard les régiments en 17 pour stopper les mutineries qui suivirent à l’Ouest la Révolution russe. Une fois de plus, les dirigeants du monde capitaliste, auteurs des trois plus grands crimes exterminateurs commis contre l’humanité au 20ème siècle, les deux guerres mondiales et les guerres coloniales, n’engageront aucune autocritique sur les vraies causes de la tuerie de 14 (le repartage impérialiste du monde !) ; et ces mêmes dirigeants capitalistes continueront de criminaliser les Révolutions prolétariennes de Russie et d’Allemagne (18/19) qui portèrent un coup fatal au premier conflit impérialiste en donnant corps au mot d’ordre de Lénine : « transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire contre le capitalisme ».

C’est pourquoi le PRCF

- Rend hommage à l’ensemble des victimes civiles et militaires de 14/18 ; la meilleure façon d’honorer cette jeunesse inutilement sacrifiée est de combattre le capitalisme et l’impérialisme fauteurs de guerre en éclairant la signification de classe réactionnaire de la 1ère Guerre mondiale ; ce n’est pas « la nation » en général qui est en général facteur de guerre, c’est l’impérialisme qui, selon ses intérêts du moment, cultive soit le national-chauvinisme, comme en 14, soit le social-européisme soi-disant internationalisme, comme actuellement. Ne soyons dupes ni du social-patriotisme impérialisme de 14 ni du social-impérialisme européiste d’aujourd’hui.

-Appelle à prendre conscience que l’intégration européenne actuelle est la continuation par d’autres moyens et à une échelle plus large de la lutte criminelle pour la domination mondiale que se livrent les impérialismes, tantôt rivaux, tantôt associés. Non seulement les Etats-Unis capitalistes d’Europe, dont l’adoption de la constitution européenne bis est une étape, ne seraient pas un facteur de paix, mais le dépeçage sans fin de la Yougoslavie (pseudo-« indépendance » du Kosovo) et l’alignement de l’UE sur les menées des USA et d’Israël au Moyen-Orient sont là pour rappeler que l’U.E. du capital et de l’OTAN, c’est la guerre. Comme l’avait compris Lénine dès 1915, « les Etats-Unis d’Europe en régime capitaliste ne peuvent être qu’utopiques ou réactionnaires ». Plus que jamais, la seule bonne Europe c’est l’Europe des luttes !

-Invite à méditer l’expérience des révolutionnaires prolétariens de 14, avant tout celle des Allemands Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, incarcérés pour leur opposition à la guerre, et dont le mot d’ordre était « l’ennemi principal est dans ton propre pays ».

Pour conjurer les guerres impérialistes présentes et à venir, il faut abattre le capitalisme, sortir la France du carcan réactionnaire de Maastricht, agir pour de nouveaux traités internationaux progressistes, militer pour le socialisme en se souvenant du mot d’ordre du Manifeste communiste :

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !.

Pôle position, 14 mars 2008. A diffuser largement autour de soi et par internet.

1 commentaire:

François a dit…

Mercredi 5 mai 1915
Chérie,
Voilà le batême du feu,c'est une chose tout à fait agréable,tu peux le croire,mais je préfèrerais être bien loin d'ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil.C'est un véritable enfer.L'air est sillonné d'obus,on n'en a pas peur pourtant:nous arrivons dans un petit village,où se fait le ravitaillement;là,on trouve dans des casemates enfoncées dans la terre les gros canons de 155;il faudrait que tu les entendes cracher,ceux-là;ils sont à cinq kilomètres des lignes,ils tirent à 115 sur l'artillerie boche.
On sort du village à l'abri d'une petite crête,là commencent les boyaux de communication;ce sont des grands fossés de 1 mètre de large et de 2 mètres de profondeur;nous faisons trois kilomètres dans ces fossés,après on arrive aux tranchées qui sont assez confortables.De temps en temps on entend siffler quelques balles,les boches nous envoient quelques bombes peu redoutables;nous sommes à deux cents mètres des boches,ils ne sont pas trop méchants.Je me suis promené à huit cents mètres sur une route,à peine si j'en ai entendu deux siffler;nous avons à faire à des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre,ça va changer d'ici quelques jours.
Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques.Que se passera-t-il alors,je n'en sais rien,mais ce sera terrible car à tout ce que nous faisons nous prévoyons une chaude affaire.J'ai le coeur gros mais j'attends toujours confiant;nous prévoyons le coup prévu avant dimanche.Si tu n'avais pas de mes nouvelles après ce jour, c'est qu'il me sera arrivé quelque chose,d'ailleurs tu en sera avertie par un de mes camarades.Il ne faut pas se le dissimuler,nous sommes en danger et on peut prévoir la catastrophe;sois toujours confiante malgré cela parce que tous n'y restent pas.
Alphonse



Neuf jours après avoir écrit cette lettre,Alphonse X a été tué par un obus.


Extrait du livre :
Paroles de poilus 1914-1918
Ed:librio

www.Librio.net

Fraternellement à toutes et tous

François