vendredi 4 janvier 2008

Jean Pierre MAILLET "OBJET DU DESIR " Photos



http://www.objet-du-desir.com

Allez voir le site de ce grand ami, qui a fait le "triptyque" ci dessus il y a quelques années.

J'ajoute que c'est un photographe on ne peut plus engagé qui écrit aussi diablement bien, un anti "jus de bidet" ;)

1 commentaire:

Osemy a dit…

La productivité comme facteur de dislocation sociale
Jean-Pierre MAILLET
http://www.objet-du-desir.com/
28/04/2007

Que la gauche ne s’étonne pas de la dislocation des rapports sociaux. Que la droite soit heureuse des 35h. Depuis plus d’un siècle que se passe-t-il dans les entreprises ? Le temps de travail est de plus en plus productif. Quelle conséquence à la chose ? Les travailleurs ont de moins en moins de temps pour discuter entre eux.
Le syndicalisme meurt d’une productivité extrême. A force de tout négocier sur le temps et l’argent, les travailleurs partent de plus en plus vite de leur travail d’autant plus qu’ils s’y sont épuisés. Très vite tout le monde rentre chez soi pour gagner le repos attendu depuis le matin.
En quoi ce temps se transforme-t-il ? Pas en augmentation des rapports sociaux puisque le but est de rentrer chez soi. C’est donc télévision pour l’homme ou ménage pour la femme jusqu’au repas. L’été c’est un peu plus relations amicales. Barbecue. Mais la cellule sociale se referme inexorablement sur la famille (une valeur de droite).
Il s’est opéré une atomisation des travailleurs dans le secteur privé que la gauche a accentué incidemment via les 35h.

Faut-il changer tout cela ? c’est dans le temps d’échange sur le lieux de travail que la force syndicale se produit.
A quoi sert de donner du temps aux représentants si les travailleurs n’ont pas eux le temps de les rencontrer, de construire la conversation l’échange. Cela administrative le rôle des élus syndicaux. On leur donne pas du temps pour entendre, écouter puisque leurs interlocuteurs n’ont pas ce temps. On ne leur donne qu’une fonction de régulation unilatérale une sorte de seconde force politique de laquelle sont absents les personnes représentées.
Comment peu se construire un discours social si les forces qui le constituent n’ont pas le temps de le construire. Il était un temps pas si éloigné ou l’organisation du travail permettait aux idées de circuler sur le lieux de travail. Elles se construisaient d’homme en homme parce qu’ils avaient certes peu de temps pour comparer leur manière de voir leur condition. Un discours prenait forme pour arriver riche d’heures de paroles aux mains des représentants.
Certes plus de temps pour le loisir est un facteur de paix sociale mais cette politique conduit à un unique renforcement de la consommation puisque l’énergie dépensée reste identique entre avant les 35h et après. Cela fait le jeu du commerce, de l’entreprise. Elle n’a rien perdu en productivité, elle a gagné en temps de consommation et en silence dans les rangs. Vouloir une participation active des salariés au développement de la société c’est favoriser dans la continuité même du travail que le discours s’élabore. L’optimisation entreprise par le management est certes un facteur d’accroissement des bénéfices mais plus que cela, c’est surtout imposer le silence est décrédibiliser la parole syndical. Elle n’a plus de socle entend-on régulièrement. Il était une époque où les revendications portaient plus sur les cadences que sur les temps de loisir. Les cadences sont l’ennemi des travailleurs cadres ou non. C’est un rapt de la liberté de parole en douceur. Comme si de rien n’était.

Reconstruire un tissu social passe par une recherche de temps à l’intérieur du temps de travail. Faire circuler les mots, les sensations, les remarques, les colères sinon nous ne seront que des esclaves organisés mais bâillonnés.
Où se produisent encore des grèves ? Dans le secteur privé quand on licencie (trop tard) et dans le secteur public, là où même si la productivité est recherchée par les gouvernants, il reste encore un peu de temps pour les discussions.

Je rappelle que Ségolène Royal parle d’améliorer la productivité de l’état…