mercredi 5 décembre 2007

POUR CHANGER VRAIMENT LA DONNE - Quelques propositions pour de nouveaux statuts et de nouvelles pratiques

POUR CHANGER VRAIMENT LA DONNE - Quelques propositions pour de nouveaux statuts et de nouvelles pratiques

Pour changer vraiment la donne, sociale, politique, économique en France, et au-delà, il faudrait un parti communiste fort, courageux, déterminé à être un parti différent des autres.

Pour avoir un parti communiste fort, il faudrait d'abord que celui-ci soit plus communiste qu'il ne l'est actuellement.
Pour que ce parti soit plus communiste, il faudrait avant toute chose que son fonctionnement et ses statuts reflètent au plus juste le communisme et ses fondements marxistes, anticapitalistes, révolutionnaires, et nous permettent ainsi de nous projeter enfin, avec toute notre vigueur, toute notre pugnacité, et tous nos désirs, dans le 21ème siècle.

Pour que ce parti soit plus communiste, il faudrait que sa direction soit un reflet plus fidèle de la composition de la majorité de la base militante et si possible, le reflet de la société que nous prétendons instaurer et des gens que nous prétendons défendre.

Pour que ce parti soit plus communiste, il faudrait qu'il ait d'autres ambitions que celles qu'il affiche sans relâche depuis des années, et qui l'emmènent à sa perte inexorable, à savoir notamment : légitimisme, électoralisme, bureaucratisme, étatisme, nationalisme, conservatisme.

Correctement représentée et impliquée, la base militante pourrait enfin exercer un véritable contrôle sur les camarades qu'elle a délégués aux postes de représentants et de dirigeants.

Correctement représentée et dotée de pouvoirs conséquents, la base militante ne verrait plus ses efforts de terrain sapés par des décisions politiciennes qui viennent contredire « d'en haut » ce qui a été décidé collectivement « d'en bas », et on pourrait enfin tenter de mettre un terme à la lutte fratricide des « courants ».

Totalement repensés et réécrits, de nouveaux statuts, ambitieux, clairs, dont « la lettre » serait guidée par un « esprit » communiste, permettraient de redonner un sens et des capacités aux trois piliers humains d'un parti communiste : militants, élus, sympathisants.

Il y a quelques propositions assez simples à formuler et à mettre en œuvre pour parvenir à tout cela - cela demanderait un peu de courage de la part de certaines personnes et un peu de volonté de notre part à nous, les militants dits « de la base ».

A la veille de cette Assemblée Générale dont il me semble qu'il ne faut pas attendre grand chose , sinon de fécondes et intéressantes discussions entre camarades ( comme nous en avons toujours eues et en aurons encore), je me permets de vous livrer les quelques propositions qui me tournent dans la tête sur ce sujet du devenir du communisme et du Parti communiste.

Nous sommes nombreux à dire qu'il faut changer et les pratiques, et les hommes et les statuts, et ce rapidement, avant même de pouvoir à nouveau avancer sur le fond et dans le travail des luttes.

Si je lis bien les documents et travaux officiels qui ont entouré toute cette Assemblée Extraordinaire, y compris ceux publiés hier soir de rapport au CN du 4 décembre et de « projet de mandat », cette hypothèse n'a pas été sérieusement envisagée autrement que sous la forme « maintien/dissolution »…(Nous y reviendrons peut être plus tard)…

Voici donc quelques idées éparses et bien évidemment à critiquer, à retravailler collectivement.

----

- La rédaction d'une « Charte des principes communistes », pierre angulaire de toute structure communiste ou d'alliance, garante de l'application des décisions et du fonctionnement du Parti, largement inspirée du Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels et des réflexions si fécondes des grands auteurs qui ont apporté leur pierre à la théorie communiste.

Cette Charte pourrait comprendre notamment :

- L'inscription de principes fondamentaux du communisme et du Parti :

o Liberté, Egalité, Dignité, Fraternité, Solidarité, Internationalisme



- La réaffirmation de l'objectif révolutionnaire de la visée communiste, des communistes et du Parti communiste.


- L'inscription dans cette Charte, de la nécessité des cellules, désignées comme structure fondamentale de base du Parti, y compris, et surtout de leur re-création en entreprises, ainsi que le soutien du Parti au travail des cellules.

- L'inscription d'un droit des militants à la formation permanente et pour les nouveaux militants, le droit à être formés sur le fonctionnement et les principes de base du communisme et du Parti, ainsi que son histoire.

- L'inscription également de principes de base relatifs aux élus : sur leurs relations avec le Parti, avec les militants, sur la durée de leurs mandats, sur leur désignation interne, sur leurs devoirs et leurs droits etc.

- L'inscription de la nécessité du respect d'un certain « principe de légalité » : obligation de PV, de publication de PV, de dépôt des PV aux fédérations puis au CN , respect des statuts, pour ne plus se trouver confrontés, par exemple, au type d'Assemblée générale extraordinaire que nous allons connaître…

- L'inscription également du principe de respect de l'individu. La machine ne doit pas broyer les êtres qui la nourrissent et la fondent.

- L'inscription du principe de responsabilité des dirigeants en tant que personnes militantes.

- L'interdiction de dissolution du Parti, par action ou par omission, tant que le capitalisme n'a pas été renversé et le socialisme durablement instauré, « jusqu'à la disparition progressive de l'Etat et l'avènement d'une société communiste ».


Etc.

On peut envisager également :


- La création d'une sorte de « Conseil des Sages », organe permanent de personnalités communistes devant se livrer à un travail de réflexion, de formation, de discussion sur le communisme, le Parti, la société etc. et qui aurait un avis soit consultatif soit obligatoire dans certains cas. Il aurait la possibilité d'inviter des militants ou sympathisants communistes à certaines séances de travail et tiendrait au moins une Université Annuelle ouverte à tous les militants.

- La création d'un poste de « Responsable de la vie des cellules ».


- La création d'un « Comité de liaison avec la JC et l'UEC » et la désignation de deux représentants de ces organisations pour siéger dans les instances dirigeantes du PCF.


- La création d'un « Collectif Luttes, Mouvements et Société civile », organe permanent comprenant des communistes, des membres d'associations, de syndicats de mouvements, des individus, dont le rôle serait d'éclairer les communistes de leur expérience « de terrain », et de profiter de celle des communistes, mais qui n'auront en aucun cas un quelconque pouvoir décisionnaire, et qui seront choisis à parts égales par le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, le Comité des Sages et le Comité de liaison JC UEC.

- Le droit de pétition et la pratique du référendum interne.


- Une séparation des pouvoirs très claire entre exécutif, législatif, et disons « judiciaire » interne, avec un mécanisme de « freins et contrepoids » dont le dernier mot doit toujours revenir à la base des militants. L'inscription que le pouvoir dans le Parti appartient toujours en dernier ressort à ses militants qui l'exercent souverainement, directement et par la voix de leurs représentants.

- L'institution d'une vraie « Commission des conflits », dont les membres seront indépendant des instances législatives et exécutives, et chargée de trancher et d'arbitrer tous les différends (entre parti et militants, élus etc…), dotée de moyens de sanction.


- L'encadrement du droit d'exclusion dans certaines conditions strictement définies et au terme d'un processus clairement précisé et encadré, par la Commission des conflits en dernier ressort et au niveau fédéral en premier ressort.

- La prestation de serment publique du ou de la Secrétaire national(e) du Parti et de son équipe lors de leur prise de fonctions.

- L'organisation claire de l'élection directe du ou de la Secrétaire national(e) et de son Bureau par scrutin majoritaire uninominal à deux tours, sur la base d'un « projet d'intentions » ou de « vœux », par les membres de l'instance législative, avec, au besoin, confirmation par suffrage universel direct de tous les militants à jour de leur cotisation.


- L'utilisation et la valorisation d'Internet pour communiquer, promouvoir, discuter, voire, voter.

- Un « Bureau des médias et des relations de presse » auquel seraient rattachés des porte-paroles choisis pour leur représentativité, leur capacités personnelles à être médiatisés et à communiquer. Les porte-paroles seraient interdits de se présenter à un poste de direction pendant 4 ans.

- L'élection, au besoin, par suffrage universel direct de tous les militants, du ou de la candidat(e) à l'élection présidentielle, qui ne doit pas être nécessairement le ou la Secrétaire national(e).


Voici donc quelques pistes de réflexions, livrées modestement, mais avec le sentiment de l'absolue nécessité de garder un parti communiste en France et de le renforcer d'urgence.


Le conserver valablement implique qu'il soit refondé et repensé en profondeur comme outil d'avant-garde performant, destiné à travailler à l'avènement d'une société communiste, à l'émancipation, à la défense et à la libération des travailleurs, des démunis, des précaires, des exclus et des plus fragiles.


Nous avons l'intime conviction en tout cas que ce n'est pas au moment où l'ennemi de classe a tous les pouvoirs dans sa main qu'il faut affaiblir davantage voire, faire disparaître, un parti communiste comme le nôtre.


Salutations fraternelles à touts et à tous, et bonne Assemblée Générale Extraordinaire !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Élodie,

Voilà des propositions intéressantes auxquelles je souscris à bien des égards tant elles me semblent nécessaires et urgentes à mener à bien.

Comme tu le soulignes avec raison, il faut s'attaquer aux racines et je suis particulièrement sensible dans tes suggestions à celles, entre autres, touchant à la formation des militants communistes.

C'est une lapalissade que de le dire, mais le mot d'ordre léniniste « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » est plus que jamais d'actualité.

La déshérence du PCF de ce point de vue-là est édifiante (euphémisme...) avec pour corollaire des conséquences qui le sont tout autant : abandon des cellules et plus généralement de tout travail de proximité avec le prolétariat, substitution du communisme par une floue et abêtissante « visée communiste » à l'éthique petite-bourgeoise (laissons cela aux bobos trotskistes de la LCR, les meilleurs larbins du capitalisme), keynésianisme économique à la ATTAC, etc.
La liste est longue, malheureusement...

N'en déplaise aux pseudos-marxistes que sont devenus les Lucien Sève, Paul Boccara et consorts, ceux-là mêmes qui ont infléchi de manière désastreuse la trajectoire politique et théorique du PCF, notre parti doit retrouver son sens révolutionnaire, refaire sien sans ambages le marxisme et le léninisme ce qui n'exclut pas l'évaluation critique, bien au contraire : nous avons tout à y gagner, de même que ceux pour qui nous luttons.

Redevenir pleinement un parti de classe dont l'objectif reste la création des conditions d'une intervention révolutionnaire du prolétariat pour renverser le capitalisme, tel devrait être notre inlassable mot d'ordre.

Une date a fait office de tournant : 1976. En cette année, le PCF jette aux orties – entre autres – la notion de dictature du prolétariat (sous l'impulsion de Sève faut-il le rappeler) et à partir de cette date, toute refléxion sérieuse et toute pratique révolutionnaires sont mises sous le boisseau et de facto condamnée au sein de notre parti.
La social-démocratisation ne remonte pas aux années 90, elle y est bien antérieure.

Quelque part être libre, c'est commencer par ne plus avoir honte de soi.
Comment prétendre sérieusement vouloir se libérer du capitalisme quand déjà soi-même, l'on n'ose pas se « donner à être » tel que l'on est.

Attaquons-nous à cette tâche, il est (grand) temps.

Michel
(PCF)

Anonyme a dit…

Et le respect des déçisions majoritaires.Autrefois on appelait ça centralisme démocratique.
ça n'empêchait ni la discussion ni la confrontation d'idées.
Mettons encore plus de démocratie,ça éviteras de voir des communistes soutenir un autre candidat que le leur!