vendredi 4 mai 2007

QUI PAIERA LES DEGATS?

Oui, je suis abattue. Je suis abattue par la violence que les "anti-sarko" font à la raison humaine.
Je suis abattue par le fait de voir les arguments d'autorité remplacer, à un moment crucial de notre histoire, les arguments raisonnés.
Je suis abattue par le fait de voir que "nous" employons toujours les armes de qui nous prétendons combattre:
Marche ou crève, marche ou crève, la bave aux lèvres, le sang sur les mains, et qu'importe...
Mais c'est quoi ce délire, merde?
Pourquoi je me sens mille fois mieux chez les communistes que chez les socialistes?
Parce que je sais que là il ya encore des camarades pour qui certaines valeurs ont un sens et qu'on peut encore essayer de "changer les choses".
Libérer l'Homme- pas seulement économiquement, mais avant tout, le libérer de lui-même, de ses prisons intérieures.
Le libérer par la raison et pas par la contrainte.
"Sois libre je le veux" - mais où est l'humanité dans cela? Où est le respect de la dignité?
Si je vais voter Royal dimanche, ce sera avec un flingue sur la tempe - c'est une victoire de la démocratie et de la liberté ça?
Si je vais voter Royal dimanche, ce sera en grande partie par ce que je me serai fait matraquer pendant 15 jours d'"anti-Sarko", insultée traitée de facho, de trotskiste, et j'en passe!

Alors, peu importe les moyens, pourvu qu'on ait la fin, fût-elle mauvaise ou à tout le moins très criticable?

Et pourtant, i l y avait des choses simples à dire pour convaincre un paquet de communistes indécis (l'enjeu est là et il est interne en fait - car selon les sondages, dont on voit bien qu'ils ne se sont pas tant plantés que ça cette année... Sarko a plus de 6 % d'avance sur Royal)!

Je vais vous dire une chose: le seul discours que j'aie entendu qui pourra, en réalité, me faire changer d'avis, même s'il n'a pas dit tout ce que j'aurais aimé entendre, même si je ne partage pas tout ce qui a été dit, c'est celui de Bessac hier.

Pourquoi? Parce qu'il a fait une tentative pour en appeler à la Raison et pas à la Force, qu'il a essayé, autant qu'il l'a pu, de s'abstraire du "toutsaufsarkozy" bourin qui fleurit comme du psilo sur la merde des vaches depuis une semaine, et qu'en cela j'ai vu le seul respect qui compte vraiment pour moi, celui de l'Homme en tant qu'animal doué de raison. Alors même si au fond, je ne partage pas tout, sur ce point, ça me sert de boussole.

Au final, même si Royal devait l'emporter Dimanche, moi, j'ai perdu - et ce n'est pas une question de PCF. Mon "camp" a perdu. Pour cette fois.

Et une dernière question: si Sarkozy passe dimanche, les socialistes seront-ils à nos côtés dans la rue pour essayer de canaliser les émeutes qu'on annonce déferlantes Dimanche soir?

Quelle sera la posture d'une Royal qui n'a pas du manifester depuis 10 ans? Qui ne connaît même pas les paroles de l'Internationale?

Ah oui, c'est du "détail" n'est-ce- pas, face au "monstre fasciste" qu'est Sarkozy...

Laissera-t-on encore les camarades se faire taper sur la gueule pour sauver le peu qui reste de démocratie, pris en sandwich entre les flics et les voyous? Rien que d'imaginer mes ami-e-s ainsi aux prises entre le marteau et l'enclume, le sang au visage, j'en ai le coeur qui se soulève...

Alors que chacun et chacune prenne ses responsabilités, pour une fois.
Je vous embrasse.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

l effet papillon osemy
les 1.93 du 22 avril se font sentir maintenant
l onde de choc a mis une sermaine voir 10 jours mais elle est là, et la mort du pcf n etaie pas pour ce jour là,elle arrive , LA DIVISION !!! voila notre pire ennemi
j ai votez mgb le 22 car je croie en cette femme
le 6 mai je voterai royal car mgb nous le demande
alors stp meme si tu ne vote pas dimanche ne rajoute pas de tension
merci. alain

Osemy a dit…

"ne rajoute pas de tension" ça veut dire quoi?
Ca veut dire "boucle la"? Même si c'est gentiment et politment demandé, c'est bien ce que ça veut dire.

Et vous voulez que je suive les "conseils" de camarades qui me proposent , après m'être abaissée à voter Royal pour de mauvaises raisons, simplement la même chose que ce que me proposera Sarkozy, c'est à dire "ferme ta gueule"?

Non mais eh oh, ça va pas la tête ou quoi?

Il faut trouver d'autres arguments, parce que non seulement ça ne me convainc pas - je pense que tu n'as pas bien lu mon dernier message, alors je vais être plus claire: j'en ai assez du terrorisme intellectuel - mais en plus, ça sape le début de doute sérieux qui germe en moi depuis hier soir...

Moi je ne crois ni en une femme ( même si, par certains côtés j'apprécie MGB et surtout, j'ai bien aimé sa campagne malgré tout) ni en un homme.

Je crois aux actes, je crois à la Raison.
A l'Amour aussi.

Bon vote dimanche Alain

Anonyme a dit…

Ne le soit pas (abattue)!
En résistance, il y a foisons d’actes qui tous concourent au même objectif, se libérer des dominations et cela même si individuellement, singulièrement «nous quoi ! » n’en comprenons pas(voir condamnons !) certains détails mais qui fabriquent ce mouvement général (le sens intime !).

Nous avons changez d’époque, et nous, toi, moi, notre parti, la plupart de nos amis, certain des autres aussi, nous n’avons pas encore pris la mesure du bouleversement et de ses implications.
Certes, cela n’a pas commencé dimanche prochain, ni le 22 avril dernier, ni même ce funeste avril 2002 mais, les temps on changés !

Cette mise en résistance, pour moi, cela commence par un bulletin de vote !
(un détail de l’anti-machine !).
Mais surtout, nous aurons besoins de pain car la route (et nous pouvons le deviner) sera longue, et notre pain, c’est les mots.
Tu as ce don, celui de la parole, ne laisse pas ta colère le dévorer, nous (j’ai !) avons besoin de toi !

Nous pouvons deviner aussi que les mots, n’y suffiront pas !
Je crois qu’il nous faudra aussi réveiller ce que la machine a brulé, à savoir la fraternité.

Louve, retrouve ce coté « bonne mère », et ne perd pas ce coté mauvaise fille

A bientôt, je vous embrasse comme je vous aime
Sad

@Caius a dit…

je me souvviens de Gianfronco Fini, secrétaire général du MSI, candidat néofasciste pour la mairie de Rome en 1993

Je me souviens d'un grand meeting au palais des sports avec Vittorio Gassman contre le fascisme et pour le candidat de la Gauche, Francesco Rutelli


Mais je me souviens aussi que c'est cette majorité de Gauche qui voulu, sous prétexte de "réconciliation nationale", donner à une place le nom d'un ancien hiérarque fasciste, auteur des lois anti juive de 1938.

leurs victoires ne sont que le prix de nos renoncements

Anonyme a dit…

"Jadis, doute et volonté d'être soi-même étaient des crimes.
Alors le malade devenait hérétique et sorcier.
Et c'est comme hérétique et sorcier qu'il souffrait et voulait faire souffrir"

Courage, mais je ne suis pas certain que ce soit ce dont il faut s'armer pour "réussir" en politique.
Ce qui m'émerveille c'est que ce qui te met en colère respire la franchise mais là encore j'ai bien peur pour toi que ce ne soit pas non plus une bonne stratégie sauf à te retrouver bien vite isolée et montrée du doigt et donc encore plus abattue.

La bise

Anonyme a dit…

La Louve,

Je vais dire les choses sans ambages : je ne comprends pas pourquoi ce vote Royal tourne au cas de conscience...

En tant que communiste et marxiste, la ligne de démarcation sur des enjeux essentiels sont ténus (euphémisme) entre Sarkozy et Royal. Ils sont le recto et le verso d'une même feuille de route : celle du capitalisme.

Alors voter pour cette dernière n'est que l'énième expression de la déshérence théorique et politique du PCF (et ceci est valable autant pour la LCR que LO).

Que des communistes s'interrogent sur ce vote me sidère.

Ghibli

SAd___ a dit…

les derniers "sondages" annonçent Royale à tout juste 45%,... le plus mauvais score d'un candidat de gauche sous la Vrépublique, ce n'est plus une vague, mais un véritable tsunami bleu qui nous arrive pour tout submerger ! C'est arrivé demain, et désormais, nous devons nous résigner au pitoyable !
" j'erre seul dans ce triste décors où les déjà sont des encors, triste séjour où les jamais sont des toujours :(

@Caius a dit…

un texte intéressant (j'espère que ce n'est pas trop long...:/) :
Urgence (Christian de Montlibert)

Les élections présidentielles ont caché un évènement important : pour la première fois les représentants des forces patronales des pays les plus industrialisés ont institutionnalisé leur regroupement en un « G8 Patronal » à même de faire des représentations (aboutir à la libéralisation des services prévue dans le cycle de Doha est le premier objectif annoncé) aux dirigeants politiques du G8. Les maîtres de l’économie ne se contentent plus d’intervenir indirectement ; ils veulent traiter à égalité avec les maîtres de la politique. Il est vrai qu’en France les principaux actionnaires des multinationales, les dirigeants des fonds de placement- qui, dans le monde, gèrent plus de 16500 milliards d’euros, Wall Street, la City, la Bourse et Frankfort, la presse qui leur est liée, les consultants des cabinets d’audit et les agents de lobbying près de la Commission Européenne, en un mot tous ceux qui ont partie liée avec le capital, peuvent se réjouir : la mise en scène du duel politique entre Royal et Sarkozy, si bien préparé par les médias, est un écran qui cache l’essentiel, les deux candidats à la présidence de la république, chacun à leur manière, ne leur feront pas défaut.

Ceci étant les actionnaires du capitalisme international, parmi lesquels les représentants du capitalisme étatsunien sont les plus avancés dans l’organisation de la domination financière, préfèreront sans doute Sarkozy à Royal. En effet, si le premier l’emporte, une vision radicale du libéralisme, capable d’affronter les salariés mobilisés dans la défense des restes du modèle d’Etat social mis en place après la deuxième guerre mondiale et même de pénaliser la revendication syndicale, capable aussi de pénaliser la misère que cette politique de rentabilité financière entraîne, permettra d’appliquer plus résolument encore les directives de la commission européenne (qui ne sont bien souvent que la transposition des injonctions de l’OMC et de l’AMCHAM) et de faire sauter les derniers obstacles juridiques qui freinent l’installation d’un marché du travail déréglementé et la généralisation d’« une concurrence libre et non faussée ».

De son coté Royal, bonne représentante des orientations réformistes du PS - dont la volonté de Strauss Kahn, lorsqu’il était ministre des finances, de mettre en place des fonds de pension et de s’attacher à améliorer le sort des « classes moyennes », les reculades successives de Jospin devant les décisions des patrons, le vote en faveur d’une Constitution européenne dont l’affirmation des droits fondamentaux est très en deçà des droits des citoyens français et dont les principes économiques sont tous organisés autour du néo-libéralisme, les déclarations du congrès du Mans, sont autant d’indices d’ abandon d’une politique qui continuait de se dire de gauche – facilitera elle aussi les politiques libérales de la Commission européenne convaincue qu’elle est que non seulement l’économie de marché est « la seule alternative » mais qu’elle comporte des avantages dès lors qu’une politique redistributive et régulatrice d’Etat peut en corriger les excès. Ses déclarations lénifiantes sur la sécurité de l’existence ne résisteront pas plus longtemps aux contraintes du marché que n’ont résisté, il y a quelques années, les déclarations du PS en faveur d’une Europe sociale. On sait bien qu’il ne peut pas y avoir d’améliorations de la situation d’un salariat précarisé sans mettre radicalement en cause le système qui organise l’insécurité. La méthode choisie, plus douce, plus temporisatrice, moins résolue à fragmenter le marché du travail, a donc, elle aussi, toutes les chances d’aboutir à faire accepter au salariat l’incertitude qui sert si bien les intérêts du patronat le plus modernisateur (celui des services culturels, des petites entreprises de conception informatique, du commerce des grands magasins, de la mode et du prêt-à-porter, etc.). En somme, derrière les deux masques, l’un souriant et l’autre grimaçant, se tiennent deux branches du même capitalisme à l’affût de toutes les possibilités d’augmenter ses profits.

On l’aura compris, s’il ne s’agissait que de programmes économiques je ne voterais ni pour l’une ni pour l’autre, mais cette élection pose aussi le problème des libertés publiques. Tout laisse supposer que l’équipe de Sarkozy n’hésitera pas à faire appel à tous les moyens pour arriver à ses fins tant son programme repose sur une vision du monde raciste renouant avec les errements d’une pseudo transmission génétique et sur une politique de contrôle et de répression des étrangers dont on sait les funestes conséquences. On ne peut en effet que refuser, clairement, les concessions au Front National et les emprunts de plus en plus explicites de ses positions xénophobes qui rappellent les lois de Flandin en 1934, de Laval en 1936, de Daladier en 1938 ; on ne peut que rejeter les relents d’un « génétisme » nauséabond rappelant celui des idéologues conservateurs des années quarante. La citoyenne Royal, paradoxalement, est plus, sur ce sujet, en cohérence avec un projet néo-libéral adossé à une vision du progrès, de la modernité, de la raison qui la conduit à repousser les régressions d’une idéologie conservatrice et à défendre les libertés. Cela vaut bien, sans illusion, de déposer dans l’urne un bulletin pour elle.

SAd___ a dit…

Où es-tu ?
Dans quelle triste décors es-tu coincée ?
Ce tiste séjour, prendra t-il fin un jour ?
Ici, il y a tant de déjà qui se trouvent être des encores, tant de jamais qui sont des toujours.
Viens, rude est la bataille; il nous manque La Louve, ...les Versaillais sont entrés dans Paris