lundi 19 mars 2007

METTRE FIN AU REGNE DES NANTIS - BUFFET PRESIDENTE !

« CONTRE LE REGNE DES NANTIS, BUFFET PRESIDENTE ! »

Mes cher-e-s camarades, mes cher-e-s ami-e-s


Cette campagne présidentielle (à moins qu’il ne se fut agit d’une campagne pestilentielle…) est intéressante et extrêmement importante.

Pas seulement pour les enjeux concrets véritables qui sont (ou devraient être) en son cœur, mais également par ce qu’elle montre de ce qu’est devenue la vie politique, et plus généralement, la pensée politique en France aujourd’hui, et par la chance historique qui nous est offerte de remporter cette campagne.

La sainte trinité candidats-médias-intellectuels est consternante de médiocrité, à de rares exceptions près.

C’est d’une certaine manière, bénéfique, car cela permet de replacer fortement la politique là où elle n’aurait jamais du cesser d’être, à savoir entre les mains des citoyens, loin d’être aussi bêtes qu’on le prétend…

C’est également, et malheureusement très grave si le sursaut appelé de ses vœux par Marie George Buffet vendredi dernier dans l’enceinte, hautement symbolique, du Conseil constitutionnel, n’a pas lieu.

L’heure est grave mais pas désespérée.

Les moyens du pouvoir sont aux mains de quelques-uns, qui agissent en propriétaires, en nantis.

Ce faisant, certaines personnes, (qui ont manifestement oublié de réfléchir sur le long terme, gobant ainsi tout raide l’énorme mensonge qui consiste à caler le temps du politique sur celui de la consommation), tirent en réalité contre leur propre camp et nul doute qu’il va leur en cuire prochainement.

Il est absolument effarant de constater que ce sont parfois ceux qui y auraient le moins intérêt qui participent le plus à cette mascarade que l’on tente de nous faire passer pour l’élection du Président de la République, cru 2007.

L’adhésion sans faille des petits entrepreneurs à la politique du MEDEF est extrêmement parlante à cet égard.

Ce seront, et ce sont déjà, les premiers sacrifiés (avec les salariés qu’ils emploient) sur l’autel de la finance – le MEDEF lui, n’a pas abandonné la lutte des classes et l’a détournée au profit exclusif de quelques grands patrons – mais il est fait en sorte qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils sont utilisés à la seule fin de permettre aux entreprises du CAC 40 de ne pas payer l’impôt et les charges qu’elles devraient payer, quitte à ce que eux en crèvent, et nous avec.

Cette mascarade prend depuis quelques semaines les allures nettes de la vendetta d’une classe de minoritaires contre le peuple tout entier.

Cette classe, c’est celle des nantis.

Qu’ils soient des nantis du pouvoir politique, des nantis de la culture ou des nantis de la communication, voilà le point commun qui les unit tous et toutes dans leur sombre médiocrité : ce sont des nantis.

Qu’est ce qu’un nanti ?

C’est quelqu’un qui ne manque de rien, un « riche » comme dirait François Hollande…

C’est quelqu’un qui n’a même plus l’idée du manque d’argent, du manque de culture, du manque de sécurité, tellement il en est pourvu, et ses enfants et petits-enfants avec lui. Ce n’est pas qu’il ne sache pas que cela existe, tout cela, il le sait, intellectuellement parlant, mais il n’en a plus conscience car sa vie est organisée, ses réseaux sont verrouillés, ses appuis sont consolidés de telle sorte qu’il y a peu de risque, voire pas de risque du tout qu’un accident lui arrive.

Les candidats « stars » sont pour la plupart des élus, souvent cumulards, maintenant ou au cours de leur vie d’élu, qui font de la politique en professionnels et capitalisent sur une inamovibilité dans le système que 25 ou 30 ans de pratique ont consolidé, au travers des mandats ou des ministères.

Ils sont devenus autistes de la politique, gérant uniquement leur carrière, et ont renoncé depuis longtemps à faire de la politique, leur tâche essentielle pourtant, c’est-à-dire à proposer, sur le fondement d’une idéologie clairement identifiable qui fasse système, un projet de société cohérent, avec une vision précise et à long terme (c’est-à-dire au-delà du temps de l’enjeu électoral du moment) et un programme nécessaire à la mise en œuvre de ce projet.

Les médias, à savoir exactement , les journalistes adossés aux instituts de sondage, participent à la campagne sur le pire mode qui soit, et qui est celui du clientélisme. Ils sont de simples lecteurs des études de marché que leur fournissent les instituts de sondage et essaient de gouverner leur barque sans trop se concilier l’un pour ne pas fâcher l’autre, « au cas où ».

C’est peu dire qu’il n’y a pas de travail réflexif sur la forme éminemment populiste de cette campagne, sur le manque de cohérence dans les projets, sur l’absence de sens de la politique que prétendent faire les « candidats stars ».

Les médias font les Monsieur Loyal complaisants d’un cirque politique où tout est caricatural, et ne se posent évidemment pas l’ombre de la question de leur responsabilité dans la décadence du système démocratique.

Les intellectuels, qui ont été préalablement institutionnalisés comme « autorités à penser », sont dans la même impasse : pas d’idéologie (toute l’intelligentsia post-soixante-huitarde majoritairement gauchiste rejette ce mot avec des airs de dégoûts) pas de remise en question, pas de position contre-intuitiviste ou iconoclaste (ne serait-ce que pour le principe d’une réflexion saine), non. Pas de vague, surtout pas de vague…

Cette conjonction de renoncements graves, qui se nourrissent mutuellement et s’appuient les uns sur les autres, est en train de verrouiller l’élection et ce faisant, peut conduire la France à sa perte, à court ou, au moins pire, à moyen terme, si un sursaut (le terme employé par Marie George Buffet était vraiment bien choisi et très signifiant), ne survient pas rapidement.

Ce n’est évidemment pas un hasard mais le fruit d’une absence de la vraie gauche au pouvoir depuis les 20 dernières années, qui a permis, au prix de compromissions idéologiques inacceptables, au grand capital d’effectuer une véritable razzia sur la sainte trinité de l’élection présidentielle.

Les exemples qui illustrent cette évidence sont légion, et ils sont symptomatiques.

Ainsi il semble bien n’y avoir que 3 candidats plus 1 (Le Pen à qui, pour aujourd’hui, il faut encore réserver un traitement à part, et qui est à la politique des nantis ce que le boute en train est à l’étalon) ce qui est pourtant tout à fait faux puisqu’ils sont 12 ( sous réserve de la validité des parrainages de José Bové).

Très logiquement donc, ce sont ces 3 candidats plus 1 que l’on voit et que l’on entend le plus, et avec le plus d’intensité (car un passage dans une édition de 23 heures et un prime time ne sont pas équivalents et tout le monde le sait).

De ces « candidats stars » aucun n’a de projet de société cohérent au regard d’une idéologie qu’il prétendrait mettre en œuvre.

Ainsi, Nicolas Sarkozy n’est pas du tout gêné de parler de fraternité et d’organiser des chasses à l’homme dans tout le pays, ou de prétendre maintenir les services publics tout en baissant drastiquement les impôts, de se poser en défenseur de la démocratie mais d’appeler à parrainer Le Pen et d’installer des machines à voter.

Ségolène Royal elle, n’est pas du tout surprise de pouvoir, dans la même émission, se lamenter sur les délocalisations et la précarité du travail, et cinq minutes plus tard, de se faire l’apôtre d’une Europe libérale et apolitique, fondée exclusivement sur une économie de marché, ou de proposer d’augmenter les bourses pour les étudiants les moins favorisés mais de leur coller en contrepartie sur le dos une « obligation de service civil » de 3 heures par semaine.

François Bayrou n’a pas honte de prétendre être ni de gauche (ça c’est sûr), ni de droite, alors qu’il a gouverné pendant cinq ans avec la droite la plus réactionnaire de la 5ème République…

Tranquillement, le « tiercé gagnant » égrène à longueur de temps d’antenne des incohérences si monumentales qu’elles finissent par avoir la couleur du mensonge, et aucun journaliste n’a un spasme de dignité intellectuelle pour leur pointer du doigt.

Non. Les journalistes préfèrent se masturber le peu de conscience qui leur reste dans des interprétations symboliques douteuses, pour savoir ce que signifie le fait que Royal aille à Argenteuil en pantalon noir plutôt qu’en jupe rouge ! Pas un mot sur le hold up que Sarkozy effectue de son fauteuil de ministre sur l’organisation de l’élection, ou sur l’utilisation à des fins personnelles s’une police payée par le contribuable !

Tout aussi tranquillement, les intellectuels patentés travaillent à produire de la pensée creuse, des théories fumeuses, telles que celle du « vote utile », qui n’ont comme seul intérêt que de verrouiller un peu plus le système et donc, de contribuer à l’échec de la démocratie.

Le Pen, fidèle à lui-même et au rôle que lui ont assigné de longue date les partis majoritaires à tour de rôle (PS, RPR/UMP) joue sa partition de repoussoir à la perfection, agitant un sentiment d’attraction/répulsion, prêt à être utilisé au second tour, voire aujourd’hui, dès le premier tour. Il espère bien ainsi, au passage, continuer à mettre davantage les mains dans l’assiette au beurre.

Les idéologies ont été mises au rebut, trop dangereuses, trop encombrantes en terme d’éthique demandée, par ces nantis qui sont pourtant arrivés à leur poste il y a 20 ans grâce à elles, directement ou indirectement.

On entend donc proférer partout des aberrations comme le fait que droite et gauche n’existeraient plus, ou n’ont pas de différences, que le socialisme serait tout à fait arrangeable avec le capitalisme sans perdre sa substance, et que la démocratie doit s’assigner comme tâche essentielle de servir de podium aux dérives pathologiques de quelques excités.

Le tout enrobé dans le « politically correct » et une bonne dose de « realpolitik » , appelée aujourd’hui « pragmatisme politique » mais qu’il faudrait nommer en réalité « renoncement idéologique ».

Tout ce petit monde feint d’oublier que la politique n’est qu’une forme de dialectique destinée à amener au pouvoir, par la conquête électorale, des hommes et des femmes ayant choisi de s’engager pour porter une idéologie ou au moins, des Idées.

Tout ce petit monde détourne cette forme de dialectique si particulière de son but fondamental, à savoir le gouvernement de la cité, le service du plus grand nombre, pour le profit strictement individuel.

Et ce qui pourrait être drôle si cela n’était aussi dangereux, c’est que ce faisant, pensant servir aux mieux leurs intérêts personnels, leurs intérêts de nantis, ils sont en train de tuer « la poule aux œufs d’or », pour employer un mot qui colle au système dont ils font partie.

Cette « poule aux œufs d’or » quelle est-elle ?

C’est nous, le peuple.

Le peuple français, que, sous prétexte qu’il souffre (de la misère économique, de la misère politique, de la misère culturelle, de la misère affective…), tous ces nantis, du haut de leur mépris et de leur méconnaissance, prennent pour un ramassis de demeurés, tout juste bon à voter pour eux ou pour leurs candidats après une ou deux bonnes manipulations.

Méconnaître le peuple qui souffre, ce n’est pas ne pas savoir qu’il existe, c’est ne pas en avoir pris conscience, ne pas le reconnaître publiquement en tant que tel, ne pas le restaurer dans sa qualité de victime, et ne rien faire pour que cela cesse.

Méconnaissant le peuple qui souffre, ils ne peuvent rien faire d’autre que de le pousser, à terme, à la révolte.

Les émeutes des banlieues peuvent être lues comme des manifestations des premiers feux de cette révolte qui viendra si rien ne change.

Et cela, c’est le symptôme du passage d’une démocratie de bourgeois à un gouvernement de la finance internationale, nouvelle aristocratie, l’une ayant amené l’autre de manière totalement inconsidérée, comme on fait entrer le loup dans la bergerie.

La bourgeoisie a un sens aigu de la préservation de sa petite propriété et préfère quand même accorder aux travailleurs quelques mesures sociales pour les faire se tenir tranquilles (« classe laborieuse classe dangereuse ») – pour dire les choses crûment, elle préfère toujours accorder un peu plus de pouvoir d’achat plutôt que se faire brûler sa Mercedes ou vandaliser son immeuble. Elle a cependant signé sa condamnation elle aussi en s’acoquinant à la finance, et donc, comme cela a toujours été annoncé par la théorie marxiste (oh le gros mot !), elle a mis la main à la perte des intérêts populaires.

L’aristocratie de la finance internationale n’a même pas besoin de ce genre de précautions puisque l’assise de son pouvoir est immatérielle, apatride et extrêmement rapide (la vitesse d’une communication électronique entre Paris et New york) et que les marchés boursiers sont des places virtuelles totalement fermées à ceux qui n’ont pas les capitaux. Ne pouvant cependant se passer complètement de politique, elle a choisi d’être maître de ce système là également.

Le système ainsi mis en place (un système entièrement dirigé par la finance pour la finance) va contribuer, comme tout système, à mettre à la tête de la France un candidat du système.

C’est ce que l’on nous propose aujourd’hui comme seul choix possible, avec un curseur un peu plus à droite ou un peu plus au centre, mais qui reste libéral voire capitaliste.

Ce faisant, celui-ci ou celle-là, ne changera absolument rien, ni dans un sens ni dans un autre, à peine quelques mesurettes cosmétiques qui sont à l’urgence sociale ce que les soins palliatifs sont aux cancéreux.

C’est en effet la logique de tout système de tendre avant tout à sa propre conservation. Cela signifie qu’à terme, si nous laissons aujourd’hui passer notre chance, il n’y aura que deux solutions, non exclusives l’une de l’autre : la dictature et la révolte populaire.

Pour ma part, je ne suis évidemment pas une partisane de la dictature, mais je ne suis pas non plus une partisane de la révolte, même si dans certains cas elle est inévitable et nécessaire. Les bains de sang qu’elle amène, les polices politiques, les épurations, les blessures qu’elle crée entre gens d’une même société, et le fait qu’elle est finalement presque toujours récupérée par la bourgeoisie (qui amène fatalement avec elle une reprise du pouvoir par une forme d’aristocratie), tout cela ne me plaît pas du tout et je préfèrerais l’éviter.

Or, il se trouve qu’aujourd’hui, nous avons encore le choix à la fois de réformer en profondeur le système qu’on nous inflige depuis des lustres, et de veiller à la préservation de notre intérêt commun, de manière démocratique.

Pour cela, il suffit de voter le 22 avril.

De voter à gauche, et de voter vraiment à gauche.

Non pas une gauche d’agitateurs qui finalement, assoient le système et ne prétendent aucunement gouverner, non pas une gauche qui n’a plus de gauche que le nom, mais la seule gauche en France aujourd’hui capable de tenir ses promesses et de le faire par le gouvernement démocratique.

Cette gauche, c’est celle qui est incarnée par la candidate communiste portant le projet antilibéral et populaire, Marie George Buffet.

Encore faut-il que ce vote se fasse avec à l’esprit deux conditions : croire que la victoire de Marrie George Buffet est possible et ne plus nous préoccuper d’emblée de ce qui va advenir de la candidate socialiste, puisque celle-ci a choisi son camp en refusant de proposer un projet de gauche.

Ce qui implique, pour chacun d’entre nous, militant-e-s et électeurs-trices convaincu-e-s, de mener la bataille tout autour de nous, à notre modeste niveau, avec dans l’idée la certitude que Marie George Buffet peut être LA surprise de cette élection, présente au second tour en lieu et place de Ségolène Royal.

Nous ne devons plus regarder derrière nous. Nous ne devons plus ralentir notre course en attendant que la candidate socialiste pique un sprint vers la gauche. Nous devons ignorer les sondages, les Cassandre.

Si nous ne sommes pas là au second tour, nous aviserons ce que nous ferons alors. Aujourd’hui que le premier tour n’a même pas eu lieu, la question ne se pose pas.


Nous devons être communistes, du 21ème siècle, fiers de l’être car sûrs que la gauche, c’est nous.

Sûrs que LA candidate de gauche, c’est Marie George Buffet, et personne d’autre.

Nous devons être totalement décomplexés, et prendre enfin notre autonomie, cesser de nous comporter comme le cousin de province du PS parisien, ou le « petit parti » que les médias veulent nous faire croire que nous sommes.

LA gauche de gouvernement en France aujourd’hui c’est NOUS.

LA candidate de la gauche de gouvernement en France aujourd’hui c’est BUFFET.

Que les femmes et les hommes de gauche qui se sentent perdus, abandonnés par le PS aujourd’hui se rassurent et nous rejoignent, nous sommes la gauche de l’avenir, la gauche de courage, de responsabilité et de combats.

Notre programme est le meilleur et le seul programme de gauche aujourd’hui. Nous devons tous et toutes le porter, le faire connaître, nous transformer en porte-paroles de Marie George Buffet, chaque jour jusqu’au 22 avril. Pas sur un mode prosélyte mais sur un mode pédagogique.

Moi, je crois à la victoire de Marie George.

Moi je ne doute pas. Pas une seule seconde. Plus nous allons avancer, plus les masques vont tomber. Celui de Sarkozy, celui de Royal, celui de Bayrou.

Je ne doute pas de nous, je ne doute pas des citoyens, du peuple de gauche, je ne doute pas de la qualité de notre campagne, même si elle st difficile, ou plutôt parce qu’elle est difficile, je ne doute pas de notre candidate, qui est une femme de gauche, intègre, courageuse, intelligente, cultivée, et généreuse.

Oui, il y a encore un autre choix pour nous, peuple de gauche, que la fatalité ou le renoncement !

Le 1er avril à Bercy, je vais soutenir de toutes mes petites forces, la candidate que je veux voir à l’Elysée.

Le 22 avril, je vais voter BUFFET, parce que je veux la voir présidente de la République le 6 mai 2007.

Je ne vais pas être la seule, et nous allons être nombreux.

Mes amis, mes camarades, mes frères, il faut y croire, nous pouvons y croire !

Pour mettre fin au règne des nantis, restaurer le lien social, améliorer notre vie quotidienne et rendre la parole au peuple, votons BUFFET !

Marie George PRESIDENTE !

La Louve

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