mardi 27 février 2007

CONSIDERATIONS ACTUELLES SUR LA GUERRE ET SUR LA MORT

"(...)Les peuples sont plus ou moins représentés par les Etats qu'ils constituent, ces Etats, par les gouvernements qu'ils dirigent. Chaque ressortissant d'une nation peut, dans cette guerre, constater avec effroi - ce qui, déjà, en temps de paix, tendait parfois à s'imposer à lui - que l'Etat a interdit à l'individu l'usage de l'injustice, non parce qu'il veut l'abolir, mais parce qu'il veut en avoir le monopole, comme du sel ou du tabac. L'Etat qui fait la guerre se permet toutes les injustices, toutes les violences, ce qui déshonorerait l'individu. (...) L'Etat exige des citoyens le maximum d'obéissance et de sacrifices, tout en faisant d'exu des sujets mineurs par un secret excessif et une censure des communications et des expressions d'opinions, qui met ceux qu'on a ainsi intellectuellement opprimés hors d'état de faire face à toute situation défavorable et à toute rumeur alarmante.(...)"

Sigmund FREUD, Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort, 1915

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Jolie citation.
Et c'est tellement vrai !
Je fus en mon jeune temps objecteur de conscience, c'est dire si j'avais compris alors, de quoi il retournait ! :-)