Déclaration commune
Propositions et revendications des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA
lundi 5 janvier 2009La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu’ils n’en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, sont les premières victimes de cette crise. Elle menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité.
Les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes.
Face à cette situation et considérant qu’il est de leur responsabilité d’agir en commun, en particulier lors de la journée du 29 janvier, pour obtenir des mesures favorables aux salariés, les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont décidé d’interpeller les entreprises, le patronat et l’Etat.
Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l’emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique.
1 – Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique
De nombreuses entreprises mettent la pression sur les sous-traitants et fournisseurs faisant supporter à leurs salariés blocages de rémunérations et pertes d’emplois. Par ailleurs, des salariés sont contraints à des durées du travail élevées, tandis que les salariés temporaires, en intérim ou en CDD, sont les premiers à faire les frais des baisses d’activité. Des entreprises utilisent la crise pour opérer des restructurations tout en maintenant la rémunération de leurs actionnaires.
C’est intolérable et inadmissible.
Les entreprises confrontées aux baisses d’activité utilisent des mesures de sauvegarde d’emplois comme le chômage partiel, les jours de RTT ou de congés… Toutes ces mesures doivent être négociées dans l’objectif de préserver l’emploi et les salaires. Les aides publiques doivent aussi y être conditionnées. Les entreprises doivent améliorer l’indemnisation du chômage partiel et tous les salariés doivent pouvoir en bénéficier. Ces périodes de baisse d’activité doivent être utilisées pour développer la formation professionnelle et renforcer les compétences des salariés.
Dans toutes les entreprises, quelle que soit leur situation, c’est notamment en investissant dans la formation et le travail qualifiant et en réduisant la précarité que la performance sera assurée.
Dans la fonction et les entreprises publiques, il est indispensable de répondre aux besoins de notre société et de la population et de leur attribuer les moyens nécessaires. Dès 2009, le gouvernement doit renoncer aux 30.000 suppressions de postes. Il faut abandonner une politique aveugle de suppression d’emplois et penser autrement l’évolution des services publics dont la qualité et l’emploi constituent une question centrale.
La situation des salariés précaires du public appelle des mesures de justice sociale.
2 – Politiques salariales : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités
Les exigences des actionnaires ont conduit, dans beaucoup d’entreprises, à l’accroissement des inégalités. Elles se sont aussi traduites par une redistribution des richesses privilégiant le versement de dividendes au détriment des salaires et de l’investissement.
Dans les branches, les entreprises, les fonctions publiques, les négociations salariales doivent assurer au moins un maintien du pouvoir d’achat et une réduction des inégalités.
Les allégements de cotisations sociales doivent être conditionnés à la conclusion d’accords salariaux
3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat.
Il est de la responsabilité de l’Etat et de l’Union Européenne de décider de politiques d’interventions publiques coordonnée favorisant une relance économique. Celles-ci doivent viser à la fois :
§ Une relance par la consommation en améliorant le pouvoir d’achat, en priorité des revenus les plus modestes parmi lesquels de nombreux salariés, demandeurs d’emploi, retraités et bénéficiaires de minima sociaux.
§ Une politique de développement de logement social à la hauteur de l’urgence, un encadrement des loyers et un accès au crédit dans des conditions excluant les taux usuraires.
§ Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire
§ Des investissements ciblés, en particulier en matière d’infrastructures, d’équipements publics et de services publics, en favorisant la recherche, le développement, l’éducation et la formation.
Les investissements publics et privés doivent notamment être orientés en faveur d’une économie du développement durable mettant en œuvre les principes adoptés au Grenelle de l’Environnement.
§ Toute aide accordée à une entreprise doit être ciblée et faire l’objet de contreparties. Elle doit être conditionnée à des exigences sociales, en particulier en matière d’emploi. Elle doit faire l’objet d’une information et d’un avis préalable des élus représentant les salariés. Dans le cas spécifique du secteur bancaire, l’utilisation des aides publiques doit donner lieu à un contrôle direct par l’Etat.
4 – Préserver et améliorer les garanties collectives
Les conditions de vie et de travail pour les salariés des secteurs privé et public, passent par l’amélioration du cadre collectif. C’est pourquoi il faut :
abroger les dispositifs légaux qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail
retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche.
respecter le dialogue social sur tous les projets et propositions de loi qui touchent à la réglementation du travail.
face à la révision générale des politiques publiques (RGPP), mettre en oeuvre des réformes porteuses de progrès social
5 – Réglementer la sphère financière internationale
Cette réglementation doit mettre un terme à la spéculation, aux paradis fiscaux, à l’opacité du système financier international et encadrer les mouvements de capitaux. L’Union européenne doit être au premier plan pour l’exiger.
Il faut aussi imposer le respect des droits fondamentaux et sociaux et des normes internationales de l’OIT dans tous les échanges internationaux. L’aide publique au développement doit être maintenue et améliorer. C’est ce que demande le mouvement syndical international
Le 5 janvier 2009
3 commentaires:
En avant de partout, tout le monde ensemble.
Cette crise c'est la leur et renvoyons la en pleine guelle
Salut Elodie,
Oui il faut que nous soyons très nombreux à cette manif,partout en France.
Peut-être que cette fois-ci sera la bonne...? Faisons en sorte qu'elle devienne le début d'un grand mouvement de masse.
TOUS ENSEMBLE !!
Fraternellement à toustes.
François
Bon
alors
non
ça va pas
dès le départ ce texte reprends les mots donc les concepts capitalistes : il dit que les marchés ne peuvent pas tout résoudre !
be effectivement : les lois de marchés sont à l'origine de tout ça !
donc non seulement ça ne résoud rien, mais c'est la cause ! donc ce sont l'esprit des lois de marchés, l'esprit de concurrence, l'esprit de domination capitaliste qui est coupable !
je dis bien coupable : de quoi ! de la paupérisation généralisée.
par ailleurs, le texte parle de pouvoir d'achat et entretient là la vision consummériste sociale qui est antinomique d'une vision interdépendante et collective des activités des membres de toute société.
par ailleurs, le texte met l'accent sur des mesures de forme sur les emplois.
mais tant qu'on ne mettra pas le doigt sur les procédures de reconnaissances perverses des compétences, donc les procédures de critériation des offreurs d'activité c'est à dire des travailleurs par l'ensemble de la population qui entretien en complicité des employeurs le jugement collectif porté sur l'activité et sur le travailleur, on continuera à ne pas employer les gens selon leurs aptitudes réelles mais sur des projections de valeurs culturelles n'ayant en général rien à voir avec les réelles capacités du travailleur qui offre son énergie !
Il ne faut pas simplement modifier en surface les structures.
il faut parler des mentalités des employeurs autant que des gens en général dans leur façon de penser l'activité et les compétences, les capacités réelles des travailleurs.
Or cette remise en cause n'est jamais faite
car elle remet en cause les fondements de mentalités humaines qui génèrent tout dans la société.
ces fondements sont l'esprit de domination et de valorisation égoïste qui font que l'employeur ne juge pas le travailleur en fonction de ses capacités d'activités et d'adaptation et de diversification et de réinvestissement différé, mais en fonction de l'image qu'il se fait de lui-même et la capacité du travailleur de se SOUMETTRE à cette idée de la grandeur ou du pouvoir de l'employeur.
tant qu'on ne réinvestira pas les travaux de psychologie sociale et d'anthropologie comparée aux observations scientifiques et marxiste, on ne touchera pas au fondement du mal de cet société mondiale.
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