mardi 18 novembre 2008
Une minute de silence pour qui?
J’avoue que je suis horrifiée.
Horrifiée par la minute de silence des députés ( mais quels députés? ça j’aimerais le savoir !) hier, à l’Assemblée, en "mémoire" de leur "collègue" Jean-Marie Demange.
Je respecte la douleur de la famille et des proches de M. Demange. Ils ont perdu un être cher dans des circonstances dramatiques.
MAIS.
Mais il y a une jeune femme de 43 ans, mère de DEUX enfants qui a été abattue d’une balle dans le crâne après avoir été frappée (selon les récits des témoins rapportés dans la presse).
Que M. Demange se soit donné la mort ensuite ou pas, qu’importe dans cette histoire, si ce n’est que cela ajoute un drame à un autre ?
Je ne comprends pas.
Est ce que la victime , ce n’est pas elle, cette femme de 43 ans, cette mère assassinée parce qu’elle voulait quitter un homme qui ne voulait pas, lui, qu’il la quitte?
Est ce que les victimes ce ne sont pas aussi les enfants, 13et 15 ans, de cette femme, privés à tout jamais de leur mère?
Est ce que ce n’est pas pour eux qu’on aurait du faire cette "minute de silence"?
Combien de femmes devront tomber sous les coups de leur compagnon, amant ou ex-mari pour que l’on cesse ENFIN de banaliser cette forme si particulière de violence physique, celle qui s’exerce des hommes sur les femmes, au point de les tuer?
Et dans tous ces beaux partis "de gauche", soi disant si soucieux du féminisme , des droits des femmes, lequel a pris la peine, parlementaire ou pas, de rappeler "la cause des femmes" à l’ordre du jour?
Qui s’est opposé à cette "minute de silence" indigne et odieuse? Des femmes ont elles pris part à cette "minute de silence"?
Entendons-nous bien, mon but ici n’est pas d’appeler au lynchage médiatique d’un mort, qui devait sans doute ressentir une certaine souffrance, mais de dire qui est la victime et de condamner fermement, non seulement cette minute de silence, déplacée, monstrueuse mais aussi, ce silence très long des mêmes "compatissants" sur la VICTIME.
C’est tout simplement écœurant.
J’espère qu’on n’aura pas l’indécence de faire étouffer tout cela par "le coup de folie passagère".
J’espère que LES FEMMES, toutes les FEMMES, se souviendront comme d’un jour de deuil pour notre combat à toutes, celui de la lutte contre les violences conjugales, de ce jour du 17 novembre 2008 où, à l’Assemblée Nationale, les députés ont jugé opportun de fouler aux pieds la mémoire d’une femme assassinée par son compagnon.
J’espère que l’Omniprésident, si prompt à légiférer au moindre pet de mouche, et à se goberger de "sécurité", autrefois "défenseurs des victimes" reçues, en d’autres temps, à la "garden party de l’Elysée", va condamner ce geste d’un député de sa majorité, et immédiatement prendre des mesures et donner des moyens pour renforcer la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Toutes mes condoléances vont à la famille de la victime et notamment à ses deux petits enfants.
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7 commentaires:
oui, tu as bien raison, ... en faite c'est même carrément honteux !
Si l'assassin suicidé avait été un prolo sdf, nous aurions entendu un tout autre son de cloche.
C'est honteux, et c'est effrayant
Qui s’est opposé à cette "minute de silence" indigne et odieuse? Des femmes ont elles pris part à cette "minute de silence"?
OUI, ce serait très intéressant de les connaitre, s'il y en a...
Fraternellement à toi.
GR
J'ai été moi aussi profondément choqué par les réactions de nos politiciens, mais aussi par la presse, qui n'a pas tiqué. Heureusement qu'il y a des blogs comme le tien ou celui de Nawa pour relever le côté inhumain de ces humains là.
Oui ,c'est abject.Si ça avait été le contraire,la femme députée et le mec un inconnu...?Y-aurait -il eu une minute de silence?
Tu as raison Elodie ,on ne pouvait pas passer là-dessus et,par chance,tu étais là.
Merci pour cette pauvre femme et ses enfants.
Nous compatissons à la douleur de la famille de cette pauvre mère de famille assassinée comme une chienne.
François et Monique Pellarin
Cette minute de silence vue les circonstances est totalement déplacée,mais dans notre société du vingt et unième siècle les vieux réflexes ont la vie dure.C'etait un député.Je me souviens des commentaires embarrassés à propos de B.Cantat (noir désir)l'intolérable n'est ni de droite ni de gauche.
Dans notre société dite civilisée les comportements vis à vis des femmes ont guère évolués,pas besoin de burqa,il en existe des virtuelles.
je partage totalement ce coup de gueule! quel indécence le jour où l'on annonce que les violences faites aux femmes ne cessent de croitre.
J'ai envoyé un mess. à la Présidente de la séance qui a fait observer la mn de silence, en la priant de démissionner.
Je suis naïf : mais j'aimerais tant apprendre que qqs députés mal informés se sont , depuis, excusés pour cet indécent comportement.
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