de La Louve
"L’affaire Woerth-Bettencourt". "On" ne parle plus que de ça.
Ça a même presque éclipsé le drame footballistique national et les sanglots longs des violons de la mère Roselyne !
Bien sûr, en soi, le fait que Liliane Bettencourt pourrait éventuellement frauder le fisc avec la complicité d’un ministre d’Etat, est un scandale.
Bien sûr, cela mériterait en soi, un châtiment à la hauteur. (Et je ne parle pas d’une condamnation avec sursis ni d’une amende de 15000 euros).
Mais vous n’avez pas remarqué comment, justement, les journaux et politiques s’ingénient, au fond, à ne parler QUE de "WOERTH BETTENCOURT", comme si c’était un cas unique, presque isolé?
Comme finalement, on n’a jamais parlé aussi PEU de l’IMPOT qu’aujourd’hui?
Comme la plupart des intervenants estimables ont, sur ce sujet, des positions de faux-culs complets, et évitent soigneusement de poser les questions qui feraient VRAIMENT "mal" à l’heure actuelle?
Haro sur Woerth OK, il a une bonne tronche de gagnant, le trésorier de l’UMP (au fait, au cas où le PS n’ait pas encore remarqué ça non plus, notre Président de la République est l’ancien premier flic de France....), mais peut-on se réjouir qu’il soit un bouc-émissaire plutôt qu’un accusé parmi TOUS LES AUTRES?
Bon, que la "gôche" n’oublie pas de lui demander, avant qu’il parte, de balancer la liste des 3000 noms de contribuables planqués en Suisse !
Voilà, et du coup, moi j’ai fait un calcul. Forcément bête et méchant.
On travaille 12 mois par an ou à peu près (moins les 5 semaines de congés dits "payés"), on est payés 12 , ou 13 mois dans le meilleur des cas. (De plus en plus, très largement en dessous de ce qu’on devrait gagner. Autant dire qu’en général, on a des salaires de merde.Bref.)
Sur ces douze mois de salaire, l’Etat, fort généreusement, va nous en piquer un, voire deux, pour ceux qui auront des salaires moins de merde que les autres.
On aura donc travaillé douze mois pour être payés 11 ou 10.
Autant dire qu’on aura travaillé presque gratuitement pendant 1 ou 2 mois. Recalculez vos salaires, les camarades !
Le drame ici, ce n’est pas de devoir payer des impôts "dans l’absolu", évidemment -et c’est ça qui fait, entre autre, la différence entre un facho d’extrême droite, et moi, qui pense être communiste, ou disons,au moins, socialiste.
C’est de devoir payer des impôts dans un système aussi corrompu et pourri que le capitalisme, a fortiori celui de maintenant, où la main-mise, la manipulation totale de l’Etat par le pouvoir en place, atteignent des sommets jusqu’alors inégalés.
Le drame, c’est que dans un monde idéal, les impôts devaient servir à financer le bien commun, le service public...
Le drame, c’est que non seulement il ne le fait plus, mais il vend même depuis 30 ans ce que nous avons financé par nos impôts, à des prédateurs qui nous en revendront ensuite les services deux ou trois fois plus cher.
Le drame, c’est que, payant nos impôts, nous permettons aussi de faire vivre ceux qui nous exploitent déjà au bureau, à l’usine, nos patrons qui EUX pratiquent l’évasion et la fraudes fiscales, soit pour l’entreprise, soit pour eux mêmes, parfois les deux. On paie pour eux !
Nous payons aussi ceux qui appelleront le FMI pour nous tondre encore plus au prétexte de dette publique, comme en Grèce.
Le drame, c’est qu’en plus, nos impôts servent, non pas (non plus?) à construire des hôpitaux pour soigner nos vieux et nos malades, à former et embaucher des enseignants et des chercheurs pour nous instruire,à construire des crèches pour nos enfants, développer les énergies "propres"....non ! Rien de tout ça.
Le drame, c’est que cette fausse idéologie républicaine, soi disant démocratique et égalitaire, est même allée jusqu’à faire du paiement des impôts une condition pour régulariser les travailleurs sans papiers, ou accorder la nationalité française à des gens que l’Etat surexploite, renvoie en charter ou pourchasse jusque dans leurs foyers !
Le truc dingue là dedans, c’est qu’il y a des travailleurs sans papiers qui n’ont aucun droit, qui n’existent pas pour l’administration, ou presque, qui sont ici considérés quasi comme des "Untermenschen ", qui sont en situation de quasi-esclavage, mais qui paient LEURS IMPOTS, eux AUSSI, parce que cette saloperie de déclaration de l’impôt, qui nourrit aujourd’hui un État qui ne leur veut plus que du mal, tient leur vie au bout d’un fil.
La chose folle, c’est qu’en ce moment, gouvernement, patronat et complices associés, s’apprêtent à nous faire travailler plus, encore plus longtemps, plus vieux, pour "financer des retraites" qui pourraient être largement financées pour les générations à venir y compris, et plus encore, tous les économistes sérieux le disent, SI les bourgeois payaient leur du, SI le travail était mieux rémunéré, SI, SI, SI....
Le drame encore, c’est que nos impôts servent à PAYER LES BANQUES, par la propriété financière privée de la "dette publique" ! Nous leur donnons l’argent qu’elles nous prêtent ensuite, si on a du bol, et AVEC INTERETS !
Ces mêmes banques qui vous avaleront votre carte bancaire un jour où vous aurez mordu le trait du découvert (un imprévu à payer, mais c’est fou ce qu’un imprévu de 100 euros peut vous foutre dans la merde quand vous gagnez 900 euros, alors qu’un imprévu de 5 millions quand vous en avez 300, bah, ça passe) .
Qui vous prendront votre maison pour rembourser son "prêt" le jour où vous serez mis au chômage, si vous n’avez pas fini de la payer.
Cette banque qui vous refusera un crédit, crédit en réalité de VOS DENIERS (ces mêmes deniers obtenus grâce au "prêt" de la dette publique, même si vous n’en êtes pas clients), le jour où vous en aurez besoin pour les dents du petit dernier, pour réparer la bagnole (pour aller bosser, tiens !)....
Allez,tourne dans ta roulette, plus vite, toujours plus vite, "prolét-hamster" !
Pour les banques, c’est réglé du point de vue de "l’ordre républicain et démocratique", pour l’instant, ici, "on" tient le coupable de rêve, ce pauvre Kerviel - pensez ma bonne dame, même les salariés le mettent en accusation et se sont portés partie civile si j’ai bien suivi (franchement c’est à leurs patrons qu’ils devraient demander des comptes) !
Non, décidément.
LE VRAI problème dans cette affaire Bettencourt-Woerth au fond,comme elle existe, maintenant, cette "affaire", ce n’est pas tant Bettencourt, ce sont les 3000 AUTRES planqués en Suisse et que Woerth et le gouvernement avaient promis de faire payer ou de poursuivre.
La question aujourd’hui dans ce pays, c’est de savoir COMBIEN de "Bettencourt" il existe.
Combien d’éventuelles collusions Capitalistes/ Etat il existe, en matière fiscale?
Depuis combien de temps les riches planquent-ils de ce qu’ils nous ont volé dans la journée, dans la nuit, au bureau ou à l’usine, à l’atelier, sur notre lieu d’exploitation, que nous soyons salarié ou artisan, par le biais du travail salarié et sous -traité?
Je comprends bien que l’argent d’un vol, ça se planque, et plus le vol est gros, plus le fric doit être bien planqué.
Le gouvernement a en sa possession 3000 NOMS de fraudeurs et autres indélicats.
Et elle fout quoi, là encore, "la gôche"?
Pourquoi elle ne profite pas de cet "incident Bettencourt" (c’est bien un incident au regard de l’histoire du capitalisme) pour dénoncer l’injustice globalement, foutre les pieds dans le plat républicain pourri, démasquer les tartufes?
Mais non, pendant ce temps, un François Hollande, ancien secrétaire du Parti dit "socialiste", il y a encore peu de temps, travaillait à une "nouvelle fiscalité" !
"Plus juste", "plus équitable". Lui qui disait en 2006 ou 2007 sur France Inter je crois, "haïr les riches", et que pour lui, on était riche "à partir de 4000 euros par mois" !
Il est où, là, le pourfendeur de riches à 4000 euros, le Monsieur-Propre de la fiscalité "équitable" du PS, sur ce coup là?
Il devrait être debout sur une barricade à réclamer ces 3000 noms, à exiger que JUSTICE SOIT FAITE, en notre nom à nous , et doublement, parce que "élu du peuple" et parce que, soi disant, socialiste !
Enfin je dis Hollande, je pourrais dire Valls, Aubry, et tous les autres, même des Mélenchon ou des Buffet !
Car le gouvernement (Woerth, encore lui) l’a bien dit et redit pendant plusieurs jours sur tous les médias il y a de ça un an environ (août 2009), le feu au cul que la flamme émancipatrice populaire reprenne de la vigueur pour cause de "crise", bref, quand ils pensaient nous donner de quoi calmer la populace, il a dit : "J’ai 3000 noms de fraudeurs qui sont en Suisse !".
Et bien ? Que leur est-il arrivé, à ces 3000 noms?
On les a "redressés" ou pas, ceux-là? A quelle "hauteur"?
Et qu’en est-il de TOUS les AUTRES? On ne devrait pas se lancer dans de sérieuses investigations là, maintenant, justement parce que "on" a "découvert" Bettencourt?
Ils ne seraient que 3000 dans ce beau pays à avoir planqué leurs miches? Il n’y en aurait pas quelques autres, sur plus de 62 millions d’habitants?
A ce sujet toujours, je vais vous faire une révélation.
Je n’aime pas travailler, au sens littéral et moderne, tristement prolétarien, du terme.
Je n’aime pas à avoir à accomplir chaque jour une tâche idiote sous les ordres d’un patron pervers, qui lui, ira oublier ses soucis ce soir à Deauville ou au Ritz, chronométrée par un cadre abruti de stress et qui me donne envie de me flinguer tellement la violence qu’il m’inflige, ce "frère de classe", me donne envie de le tuer net, en oubliant qu’il est un être humain, faisant de moi un monstre aveugle et froid, en pensée.
Je hais ce que le travail salarié, le travail dans ce système capitaliste, me fait ressentir de moi-même face à l’absurdité, à l’inhumanité des relations de travail dans une société capitaliste.
Je hais ce qu’il est capable de faire de nous.
Je hais aussi jusqu’à la division du travail, qui me "spécialise", fait de moi un être boiteux, qui me semble diviser mon être même.
Je préfèrerais pouvoir lire, peindre, faire la cuisine, marcher, voir grandir mes enfants, je préfèrerais pouvoir apprendre deux ou trois langues étrangères, je préfèrerais pouvoir faire un film, écrire un livre, refaire la peinture de ma chambre à coucher, cultiver mon potager, rire avec mes amis, au soleil, tout ça en même temps, avoir une activité sociale, donner du temps à la communauté, que sais-je !
Tout, ou presque, mais pas "travailler". Pas ça. Pas comme ça, en tout cas. Et pas "pour ça".
Seulement voilà, comme la plupart d’entre nous, je dois travailler pour vivre.
Je n’ai pas le choix, je suis née du mauvais côté de la barrière. Je suis née prolétaire.
Une prolétaire qui oscille entre la profession libérale (aujourd’hui, du salariat déguisé), et salariat pour gagner sa croûte.
Mais, quoi que je me creuse la tête à ce sujet depuis bien longtemps déjà, pas moyen de faire autrement, pas moyen d’échapper à la nécessité de travailler pour vivre et faire vivre ma famille.
Que j’aime ce que je fais ou pas, la question, au fond, n’est pas là. Il faut travailler. Évidemment, avoir un boulot qui vous intéresse, vous plaise, ou vous passionne, rendra la vie moins pénible.
Mais bon, c’est comme ça qu’on passe rapidement la plus grande partie de sa vie à travailler, sans être payé plus que de quoi vivre, plutôt qu’à apprendre, aimer, jouir, élever nos gosses, prendre soin de nos parents....
Certains gagnent assez ou accomplissent des taches assez enthousiasmantes pour oublier notre misérable condition et s’illusionner plus ou moins longtemps. D’autres ont le nez dans la merde à fond dès leur naissance, sans possibilité de s’en sortir VRAIMENT.
Je vois la réflexion que ne manquera pas d’inspirer à des chômeurs cette réflexion, eux dont la plupart voudraient désespérément trouver un emploi, je le sais bien. Mais s’ils sondent au fond d’eux mêmes, ils devront admettre que c’est le plus souvent par nécessité, parce qu’au chômage on peut encore MOINS vivre dans ce monde qu’en étant un salarié mal payé, qu’ils cherchent ce nouvel emploi.
Si on pouvait être "chômeur" et bien vivre, jusqu’à la fin de ses jours, qui voudrait travailler, dans ce monde-là, hein?
Pas moi. Pas comme je suis obligée de le faire en tout cas ; si je pouvais vivre dans une autre société, travailler aurait un autre sens, et ce ne serait peut être même plus le même mot, d’ailleurs !
Donc, non content d’être contraints d’aller gagner chaque jour notre croûte (on ne peut plus se construire de cabanes en rondins ni se nourrir aisément du produit de la chasse et de la culture dans ce pays....), nous passons encore au bassinet, NOUS les "non-évadables fiscaux", pour donner un ou deux mois de la maigre rémunération de notre travail, à L’ETAT !
OR, ce que l’Etat en faisait à une époque, pour la plus grande majorité d’entre nous, et qui était déjà trop peu compte tenu du nombre de miséreux, de précaires (la misère, c’est toujours trop, qu’un seul homme crève de faim, et c’est l’humanité entière qui crève de faim), qui justifiait le paiement de ces impôts, la déclaration fiscale, il ne le fait plus !
De même que ce qui a été transféré aux collectivités dites locales, elles ne le peuvent plus sans vendre la moitié du patrimoine public aux capitalistes.
Alors bordel, dans ce pays, seuls les prolos sont patriotes?
Seuls les prolos paient leurs impôts?
QUI fraude en réalité? Combien?Comment? Et je ne parle pas bien sûr des milliers de petits "fraudeurs" aux ASSEDIC, ou au RSA hein, soyons sérieux !
Que payons-nous, nous, et que payent-ils, eux, les bourgeois?
Pourquoi continurions-nous à payer nos impôts, nous, tant que tous ces richards de propriétaires d’actions, de propriétaires d’usines, de propriétaires de compagnie d’assurance, de banques, de cliniques privées, de compagnie des eaux, de quartiers d’immeubles entiers.... eux, ne le paient pas?
Vous me direz, nous sommes pris, là encore, par la nécessité.
Car même si l’Etat ne fait plus grand-chose, nous pensons qu’il fait encore beaucoup pour nous, avec notre argent.
Imaginons. Je préfèrerais payer mes impôts à une caisse mutuelle, dont la gestion serait populaire, qui ne pourrait en aucune manière ni financer des égorgeurs et des marchands de canons, ni subventionner des exploiteurs, et certainement pas, financer des banques par la dette publique.
Et je suis presque sûre que si nos impôts ne devaient servir à financer réellement que les biens publics, les services publics, les nécessités communes, si nos impôts devaient ne servir qu’à ce à quoi ils étaient destinés dans la tête de certains révolutionnaires du 18ème siècle, nous aurions besoin de moins en récolter, nous en paierions moins !
Dans le système actuel, tout le monde doit payer, ou personne ne paie plus.
Est-ce que envisager (organiser?) la grève des impôts tant que le gouvernement n’a pas donné la liste des 3000 noms, n’a pas entamé les poursuites qui s’imposent, n’a pas récupéré intégralement, AVEC les pénalités et majorations qui s’imposent, tout le pognon planqué par les capitalos, c’est une idée populiste et fasciste?
Je sais bien que ceux que cette perspective peut faire trembler, le pensent et le disent déjà !
Mais est-ce vrai? Ne faut-il pas, aujourd’hui, se poser la question, a fortiori quand on se dit communiste? Et n’est-ce pas légitime d’en débattre toutes et tous publiquement, au moins?
Grève de l’impôt. Créer des comités locaux de soutien et de défense pour nous protéger contre la répression que l’Etat ne manquerait pas de nous infliger alors.
Des impôts dans une société socialiste, oui. Des impôts dans ce système capitaliste pourri,qui laisse des gens crever dans la rue, non !
Donnez-nous les 3000 noms des contribuables planqués en Suisse, recherchez "les AUTRES", et faites payer les capitalistes qui fraudent à grande échelle, rendez-nous nos sous, et régularisez les sans papiers qui eux, déclarent leurs salaires de misère, parfois, paient un impôt (ils paient de toute façon au moins la TVA), alors que leurs exploiteurs camoufleront l’argent de leur sueur dans des coffres au Luxembourg, aux îles Caïmans !
VITE, un débat public et populaire sur l’impôt, avec les CHIFFRES, et les NOMS des FRAUDEURS !
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