AINSI VONT LES CHOSES, C’EST QUAND ELLES N’EXISTENT PLUS QUE CE QUI LEUR FAIT SUITE, LONGTEMPS APRÈS, NOUS FAIT REMONTER JUSQU'À ELLES.
ET NOUS ENTREVOYONS ALORS LES CHOSES NOUVELLES EN COMPRENANT PAR LEUR RELATION AVEC CE QU’ELLES ÉTAIENT AVANT LEUR TRANSFORMATION.
(5 articles de Pierre ASSANTE)
La suppression de la parité avec l’or est, a été, la suite logique de l’échange, la marchandise, la monnaie, le capital dans le mode de production capitaliste.
L’hyper-dilatation du caractère symbolique de la monnaie confirme l’analyse marxiste de la monnaie, de la négation de la valeur d’usage de la marchandise, de son double caractère et de cette contradiction antagonique.
Elle confirme par sa rigidification/dissolution l’obsolescence de la mesure quantitative de la valeur d’échange marchand, de la nécessité d’une autre mesure que la quantité de valeur, de la transformation qualitative, dépassement de la quantité de valeur marchande.
Le travail en tant qu’objet de cette double réalité de valeur d’usage et de valeur marchande, de capital variable n’a pas d’autre cheminement, transformation possible que celle de la mesure des besoins, comme tout autre produit d’une société de production et en quantité et en qualité.
Le 11/8/2009
La découverte, c’est que la mesure quantitative de la valeur d’échange ne répond plus aux besoins des échanges et ainsi aux besoins de production, de reproduction de la société humaine.
C’est une découverte qui découle et de la réalité du mode de production actuel, de sa genèse et du point actuel où il est arrivé.
Elle découle évidemment de la confrontation de cette réalité avec l’accumulation des savoirs scientifiques, particulièrement de l’accumulation et du processus d’analyse marxiste, en particulier de la critique de l’économie politique.
J’ai passé les trois dernières années à essayer d’en faire la démonstration dans mes écrits et les débats ;
Une fois acquise, une démonstration est un élément fondamental de la réalité, il y a lieu de s’en servir d’une façon autonome ; On sait que cet élément dans cette période historique est cela, il y a donc lieu de partir de cette réalité.
Bien sûr , il faut se méfier de la dialectique , même si c’est le meilleur outil de notre vision sur un monde que nous voulons le plus sain possible , capable de subsister et de se développer .
Un « élément acquis » par la dialectique peur s’avérer brutalement dépassé.
Mais s’en méfier pour ne pas appliquer mécaniquement une découverte c’est autre chose que de ne pas s’en servir en tant qu’élément d’appréhension de la réalité, appréhension nécessaire à la vie de notre société.
Cette découverte sur l’état de la mesure quantitative de la valeur d’échange a donc une vie autonome qui en demande un usage autonome , un élément essentiel d’une construction logique dans la suite de la construction mentale sur laquelle appuyer des choix d’analyse et d’action jusqu’à ce que cette découverte s’avère ou non « opérationnelle » , s’avère ou non « inutile » ce que à mon avis nous ne sommes pas prêts de croire de sitôt , même si le mouvement du salariat et le mouvement populaire poussent à de grandes avancées .
Elle sera nécessaire cette découverte à la construction d’un nouveau mode de production et d’échanges, ce qui veut dire à une transformation qualitative de toutes les formes multiples et variées d’activité humaine, et l’outil aussi pour dépasser les résistances naturelles à ces transformations.
Le présent et le futur contiennent le passé, l’histoire humaine naît toujours de se conditions précédentes mais le conservatisme est une tentative d’arrêter un mouvement sans lequel c’est la mort qui triomphe.
La question est de permettre aux forces humaines de participer au mouvement selon leurs rythmes et capacités sans quoi c’est aussi la mort qui triomphe.
Quand je parle de mesure quantitative de la valeur d’échange et de sa découverte et de son usage autonome, il faut bien sûr ne pas isoler mécaniquement et aboutir à un usage mécanique de la notion.
« De même que dans toute secousse historique ou sociale en général , il ne faut pas oublier , à propos de la marche économique , que le sujet , ici la société bourgeoise moderne , est donné , aussi bien dans la réalité que dans le cerveau , que les catégories expriment donc des formes d’existence , des conditions d’existence déterminées , souvent de simples aspects particuliers de cette société déterminée , de ce sujet , et par conséquent cette société ne commence réellement à exister , du point de vue scientifique aussi , à partir du moment seulement où il est question d’elle en tant que telle.... »
(Karl Marx, Introduction à la critique de l’économie politique, Éditions Sociales, p.170, 1965)
24/8/2009
Mais à quoi peut bien servir de connaître l’existence de la crise de la mesure quantitative de la valeur d’échange ?
Tout simplement à savoir comment peut se résoudre ce goulet d’étranglement que sont non les crises cycliques mais les crises systémiques généralisées.
En cela, repérer les forces seules en mesure, de par leur intérêt et leur capacité à résoudre cet étranglement, est essentiel. Le salariat est la force sociale centrale et sa capacité à saisir l’expérience des mouvements existe, bien que non automatique.
La crise de la mesure quantitative de la valeur d’échange n’est pas propre à notre crise du capitalisme. Mais elle revêt un caractère propre à ce mode de production et d’échange.
Dans le mode de production marchand millénaire, bien avant le capitalisme, ces étranglements se sont déjà produits qui ont abouti à des transformations qualitatives de « sorties par le haut » et des transformations qualitatives « par le bas » avec y compris des dissolutions de civilisations.
Celle que prévoyait Salvien de Marseille pour l’Empire (romain) est des ces dernières, mais toute «renaissance» a procédé à des renaissances de distribution de biens résolvant provisoirement une crise de cette mesure qualitative ?
De la valeur d’échange.
Puis cette mesure se reconstituant, la crise va s’aggraver à chaque étape parce qu’elle frappe des moments historiques nouveaux contenant un processus supérieur de développement de forces productives.
La crise actuelle, dans la crise actuelle, le cheminement vers une issue passera par l’abolition de cette mesure d’échange et croire une autre issue possible ce n’est qu’accroître la douleur d’une enfantement ou celle d’une agonie
Échanger différemment, il n’y a pas d’autre issue.
Le 27/8/2009
De la dialectique à l’économie en passant par la politique politicienne, pour résumer « clairement» tout en perdant la saveur des choses et un peu de leur substantifique moelle :
La démocratie (de la bourgeoisie) étant comme chacun sait ou ne sait pas, l’expression de la domination de cette classe, mais étant aussi (négation de la négation hégélienne) l’expression de la réalité historique sur laquelle agir, je participe aux batailles électorales et je continuerai.
La question du pouvoir ne règle pas la question d’une nouvelle organisation de la société répondant à ses besoins nouveaux, particulièrement face à la crise. Mais elle peut ouvrir les libertés politiques nécessaires à cette construction.
Il devient de plus en plus évident que la forme de démocratie représentative, grande avancée humaine de la période républicaine, est de plus en plus réactionnaire, en particulier en se présidentialisant, mais pas seulement.
Les "vieilles" idées des penseurs et acteurs de la liberté (communistes du XIX° et début du XX° siècles particulièrement et Marx) avaient vu juste avec les conseils issus de la base, éléments d’une cohérence locale et globale en osmose, reposant sur la libération des activités humaines, les activités productrices au sens premier d’abord.
La république des conseils, il faut y repenser il me semble et en débattre.
Y repenser différemment des tentatives avortées ou détournées dramatiquement et non en rupture avec nos formes historiques actuelles mais en transformation-dépassement.
Bien sûr aucune organisation de la démocratie ne peut prétendre à la perfection, pas plus que toute autre chose, mais prétend à la perpétuation du processus humain, de sa vie et de sa meilleure santé possible à chaque moment du processus humain.
Aussi les primaires comme les alliances électorales sans contenu sensées répondre à un rassemblement d’opposition contre un pouvoir politico-patronal qui se radicalise, sont un danger de plus pour les salariés et la population.
Refuser les alliances aussi est un danger car cela isole dans la nécessaire opposition à ce pouvoir.
La bataille est donc celle du contenu des alliances, non seulement dans les textes mais avant tout dans l’expression des luttes particulièrement celle des salariés qui s’étend de nouveau face à la crise malgré leur affaiblissement consécutif à la transformation mondiale et nationale de l’appareil productif particulièrement rapide depuis près d’une une quarantaine d’années.
Mais au-delà des questions "institutionnelles", c’est la question de la "démocratie de la production", le "que et comment produire" rendu aux producteurs, c’est à dire à l’activité humaine dans sa diversité et sa multiplicité, qui est l’élément premier d’une véritable démocratie.
Pour moi il est clair que la mesure quantitative de la valeur d’échange est devenue de moins en moins "opérationnelle". Je ne peux m’étendre sur cette question car elle demande beaucoup d’explication et d’échange.
L’emprunt imposé aujourd’hui par le pouvoir dans les "solutions nationales" n’est qu’une nouvelle perfusion au-delà du garrot qui ralentit la circulation et menace de l’arrêter, et non un remède au rétablissement de la circulation, et donc c’est reculer pour mieux sauter dans la crise.
Sortir de la crise, c’est permettre l’échange qui est la base de la production des biens nécessaires à la vie humaine, la base de la vie humaine tout court. La mesure quantitative de la valeur d’échange basée sur la marchandise, marchandise monnaie (capital), marchandise travail (capital), marchandise consommation (capital) freine et tarit l’échange.
Le 27 août 2009
L’Humanité Dimanche du 27 août 2009 annonce cette juste info : la productivité du travail a augmenté de 6%.
Il en est de la productivité comme du profit. Elle augmente dans la production de l’objet mais a tendance à diminuer sur la masse de l’activité humaine, sa valeur sans dimension qui échappe en partie à la mesure de la quantité de valeur d’échange.
Dans une période de crise absolue elle peut diminuer de façon absolue. C’est en quelque sorte une réalité concrète du profit vue comme inversée dans un miroir.
On découvre une chose qui existe depuis « l’origine du monde ». Tout le monde l’a vue, touchée, utilisée. Mais personne ne sait ce que c’est. On a écrit sur elle, mais on commence à essayer de la comprendre depuis peu.
C’est une chose simple, évidente, et pourtant on ne l’appelle pas du seul nom qui peut la désigner. Cette chose est à la fois vieille, forte et mourante et on ne la comprendra vraiment que quand on l’aura vraiment remplacée.
Ainsi vont les choses, c’est quand elles n’existent plus que ce qui leur fait suite, longtemps après, nous fait remonter jusqu’à elles. Et nous entrevoyons alors les choses nouvelles en comprenant par leur relation avec ce qu’elles étaient avant leur transformation.
En revenant du futur j’ai voulu vous en dire ce que j’en savais. Je l’ai écrit, mais ces écrits subiront la même vie que la chose. Je l’ai dite, décrite, dans sa manifestation, sa réalité centrale, son essence dominant tout, mais elle reste invisible.
Je vous la nomme encore : la mesure quantitative de la valeur d’échange. Elle nous dit qu’avant ce monde, il y en avait un autre, sans elle, et qu’il y en aura un autre après elle que (ni elle ni lui) vous n’imaginez pas.
28 août 2009
Pierre Assante
De : Pierre ASSANTE
mardi 8 septembre 2009
2 commentaires:
Merci Elodie de m’avoir fait parvenir en pdf les textes de Pierre que je trouve passionnant.
je m’y retrouve complètement. Moi qui rêve effectivement que l’on repense totalement le travail d’une part comme liant social mais encore qu’on repense radicalement la mesure quantitative de la valeur d’échange.
d’autant plus qu’en tant que chômeur on me demande souvent qu’elles sont mes ambition salariales : et là je suis sec d’inspiration ! je sais pas ! je sais juste galérer pour trouver un logement, je sais juste payer mes factures incontournables et les impôts obligatoires de l’état et des administrations privées... et travailler... mais ça, que je sache faire plein de choses, ils s’en fouttent totalement.
Le schémat que montre bien pierre c’est que du schémats d’échange marchandise/travail - argent - marchandise/travail, on est passé au schémat argent - marchandise/travail - argent.
et ça conditionne tout le reste de la vie sociale et culturelle : on ne se pense plus en tant que travailleur, camarade, ami, amant.
on se pense en tant que capital ou ressource de capital : combien tu veux valoir est ce qu’on me demande d’incarner, ce à quoi on me demande de m’identifier !
ben non
moi je ne porte pas de phallus accroché autour de mon cou comme un boeuf !
je suis d’abord un animal actif : donc j’agis et je pense en agissant : donc je transforme de la matière et de l’information c’est à dire que je travaille même en simple relation d’amitié car j’y échange quelque chose dont je participe à la transformation et à la construction.
quand je dis je t’aime à quelqu’une ou quelqu’un, je ne sais pas ce que ça vaut : c’est juste l’expression de tout ce qui s’est passé entre nous, de toute cette information affective que nous avons échangée et que je sens se continuer à se transformer vers quelque chose qui me lie à l’autre au delà de ma personne et de mon présent égocentré.
pour moi il y a le schéma matière/travail - matière/travail en relation directe il y a du lien directe entre l’inter-action et l’inter- travail : et c’est de l’affectif, du lien social, une responsabilité dans ce que je suis pour l’autre et par l’autre, une fidélité à mon besoin du besoin de l’autre.
le travail est indissociable de l’affection
le capitalisme a détruit le lien social le capitalisme, l’individualisme égoïste de la réussite dominatrice à détruit l’affectif.
il n’y a plus de société par le capitalisme
Salut Paul,
Je suis assez d'accord avec ton com.Mais il faut aller jusqu'au bout des choses.Tu t'arrêtes sur un constat VRAI et NEGATIF.Comme si cela était irréversible,NON vieux,on en revient à ce dont on parlait (par mails)il y a peu:Lénine,l'environnement et l'individu.
Tu dis :"le capitalisme a détruit le lien social" et tu ajoutes :"l'individualisme égoïste de la réussite dominatrice a détruit l'affectif".
Tout cela est rigoureusement exacte mais pas du tout DEFINITIF ! A nous de jouer,nous communistes.
Par l'insurrection prolétarienne qui arrive,même si on ne sait d'où elle viendra et quand,on changera "l'environnement "et,du même coup, l'individu . Et là, l'égoïsme forcené de l'individualisme laissera la place,tout naturellement, au partage,au collectivisme sain.
Il faut y croire,là est le sens de nôtre combat,de nôtre vie.
Fraternellement
François
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